En Iran, de nombreux musulmans se convertissent au christianisme malgré les risques encourus. Comme les premiers chrétiens, ils vivent leur catéchuménat dans la plus stricte clandestinité. L’AED a rencontré l’un d’entre eux.
Heman est un jeune homme discret, très poli, qui nous remercie chaleureusement pour le repas et la tasse de thé. Il parle avec douceur, sans la moindre trace de colère envers ceux qui ont fait de sa vie un enfer. Il a grandi dans une famille de Seyed, des descendants du prophète en langue persane. L’un de leurs ancêtres est considéré comme le fondateur de Mahabad, la ville où ils résident. Pénétré de l’importance que lui donne sa lignée, le père se comporte en potentat oriental. Colérique, il bat femmes et enfants, enfermant les récalcitrants dans une cave. Tous souffrent de claustrophobie, à la suite de ce traitement. Heman confesse : « Moi aussi, j’étais comme lui, plein de colère, y compris envers ma femme ». Difficile à imaginer quand on voit l’homme qui se tient en face de nous.
Rencontre avec un chrétien
De toute évidence, il y a eu un changement radical dans sa vie.
« En 2013, j’ai travaillé comme ingénieur dans une entreprise tenue par des Arméniens chrétiens. Il y avait de bons rapports humains. Les salariés étaient correctement payés, il n’y avait pas de corruption… j’y étais bien, mais au bout de trois semaines, le patron m’a convoqué pour me dire qu’il ne pouvait pas me garder. Mon père allait attaquer l’entreprise en justice sinon ! Il considérait les chrétiens comme impurs, il disait que leur argent n’était pas hallal… »
Mis à la porte, Heman garde un ami arménien de cette courte expérience professionnelle. Le musulman interroge le chrétien sur sa religion. Après quelques rencontres, voyant que le sujet l’intéresse, il lui passe une Bible traduite en perse, objet interdit en Iran.
« En ouvrant la Bible, j’ai été frappé par la phrase : pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. C’était complètement nouveau. En islam, on ne pardonne pas à l’agresseur, on le tue ! »
Un catéchumène en Iran
À partir de cette révélation, Heman prend le chemin très risqué du catéchuménat, retrouvant d’autres chrétiens ou aspirants chrétiens dans des conditions drastiques de clandestinité. Son épouse apprend sa conversion et commence par être terrifiée ! Mais elle voit que le chemin que prend son mari leur fait du bien à tous les deux : « Je ne me mettais plus en colère, nous étions enfin en harmonie, apaisés », témoigne Heman. Il est baptisé en Turquie, en même temps que son fils. Son épouse débute à son tour le catéchuménat.
Cette période heureuse s’achève brutalement, quand le père d’Heman trouve un certificat de baptême caché dans l’appartement du couple, en leur absence. Au moment de la découverte, Heman se trouve non loin de la frontière turque, qu’il franchit alors clandestinement. Son épouse et son fils, caché un temps par leur belle famille, se terrent à présent dans un endroit demeuré secret.
Sans nouvelle de sa famille
Le père, fou furieux, ne recule devant rien pour les retrouver. Cela a coûté la vie au grand frère d’Heman, qui était soupçonné de le protéger… Désormais exilé en France, loin de la vindicte paternelle, Heman espère pouvoir retrouver son épouse et son fils, qui vivent toujours cachés.
Trois Iraniens convertis au christianisme condamnés à la flagellation …
Ben ,oui !
Et nous on a l’Eglise et on crache dessus !