Loué soit Jésus, mort pour expier nos péchés, et ressuscité pour nous ouvrir les portes de la vie éternelle !
Le 30 avril 2000, Jean-Paul II canonisait sœur Faustine Kowalska et instituait, comme Jésus l’avait, par elle, demandé, la « Fête de la Miséricorde » le deuxième dimanche après Pâques. Mais qu’est-ce que la miséricorde ? Pour nous, elle est l’amour le plus profond et le plus tendre, celui qui va jusqu’à se charger de la misère du prochain et à lui pardonner. Ainsi en est-il de l’Amour de Jésus qui est allé jusqu’à porter nos péchés, pour nous en décharger, à les souffrir, pour les expier, et à pardonner même le plus abominable d’entre eux : le déicide ! Mais la réponse est volontairement ignorée par l’Occident postchrétien qui l’a pervertie en laxisme, en indulgence pour le péché, tandis que pour l’islam qui s’en gargarise jusqu’à plus soif, s’en sert pour cacher exactement le contraire de ce que ce mot signifie pour nous…
En effet, seul un chrétien croit que Jésus, au prix de Sa mort et de Sa résurrection, a ouvert le temps de grâce que nous vivons, annoncé par les Prophètes, en lequel nous pouvons recevoir gratuitement le pardon de Dieu et la vie éternelle… Il faut bien prendre conscience de cela : Jésus n’est pas venu pas abolir la loi (Mt 5.17), ni supprimer la Justice de Dieu, mais ouvrir, au prix de Sa mort et de Sa résurrection, un passage, que seule la Foi découvre, permettant d’échapper aux arrêts du Jugement dernier où il faudra rendre compte au juste Juge de l’utilisation de chacune des grâces reçue, si petite soit-elle, « jusqu’au dernier sou (Mt 5.26) ». Au chrétien est donné de connaître le chemin conduisant au Royaume des Cieux, fermé depuis le péché d’Adam. « En vérité, en vérité, Je vous le dis, celui qui écoute Ma parole et croit à Celui qui M’a envoyé a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie, dit Jésus (Jn 5.24) », Lui qui est venu « chercher et sauver ce qui était perdu (Lc 19.10) ». La vérité est bien que nous sommes tous perdus, que nous allons tous en Enfer si nous ne nous convertissons pas, si nous ne saisissons pas la main que Jésus nous tend, si nous ne profitons pas du temps de grâce que Dieu nous accorde, maintenant ! Impossible d’apprécier comme elle le mérite la grâce de la miséricorde divine si nous n’avons pas conscience de quoi elle nous délivre ! La Justice divine ne rigole pas : en témoigne l’arrêt de mort qu’elle a posé sur tout ce qui vit, solidaire d’Adam et d’Ève pécheurs, et qui a conduit Jésus à la Croix… Gloire donc à « Jésus nous délivre de la Colère qui vient (1 Th 1.10) » ! Pour apprécier à sa juste valeur le temps de grâce que nous vivons, il nous faut ne pas perdre de vue « la Colère qui vient »… C’est bien ce que dit la Mère de Dieu à sainte Faustine : « J’ai donné au monde le Sauveur, et toi tu dois parler au monde de Sa grande miséricorde et préparer le monde à la seconde venue de Celui qui viendra, non comme Sauveur miséricordieux, mais comme juste Juge… Oh ! Que ce jour est terrible ! Le jour de la Justice a été décidé, le Jour de la Colère de Dieu ! Les anges tremblent devant lui ! Parle aux âmes de cette grande miséricorde tant que c’est le temps de la pitié (PJ 634 ; Mars 1936) ». L’œuvre du Messie est là : « proclamer une année de grâce de la part du Seigneur (Lc 4.19) », un temps de miséricorde « avant que n’arrive le Jour du Seigneur, jour grand et redoutable (Ml 3.22) ». « Silence donc devant le Seigneur, ordonne le prophète Sophonie, car le Jour du Seigneur est proche ! Il est proche, le Jour du Seigneur, formidable ! Il est proche, il vient vite ! O clameur amère du Jour du Seigneur ! Jour de fureur, ce jour-là ! Jour de détresse et de tribulation, jour de désolation et de dévastation, jour d’obscurité et de sombres nuages, jour de nuées et de ténèbres, jour de sonneries de cors et de cris de guerre contre les villes fortes et les hautes tours d’angle. Ni leur argent, ni leur or ne pourront les sauver. Au jour de la Colère du Seigneur, au feu de Sa jalousie, toute la terre sera dévorée. Car Il va détruire, oui, exterminer tous les habitants de la terre. (So 1.7-18) ».
Avec saint Paul, comprenons donc que « c’est maintenant le moment favorable, que c’est maintenant le jour du salut ! (2 Co 6.2) ». Aussi, quelle chance avons-nous, chers frères et sœurs, d’être ici, aujourd’hui, en cette fête de la Miséricorde divine, pour adorer, recevoir la Miséricorde divine, notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ ! Nous sommes venus Lui offrir notre amour, notre reconnaissance, notre bonheur, et nous-mêmes finalement, en sacrifice de louange, d’adoration, mais aussi d’intercession, pour tant et tant de gens qui se damnent « parce qu’il n’y a personne qui prie et se sacrifie pour eux », comme s’en ait plaint la Mère de Dieu aux trois petits enfants de Fatima, horrifiés du spectacle qu’elle leur montrait des âmes en Enfer torturées par le feu et les démons. C’est à nous aussi que Jésus dit : « Sache que la grâce du salut éternel pour certaines âmes dépend de ta prière. (Petit Journal, n°1776) »… Nous sommes ici pour soulager la plus grande peine que Jésus a eue sur la Croix : celle de penser qu’Il souffrait inutilement pour tant et tant d’âmes qui ne sauraient pas demander et recevoir le Salut… Jésus dit à saint Faustine : « Les âmes périssent malgré Mon amère Passion. Je leur offre une dernière planche de salut : La fête de Ma miséricorde. Si elles n’adorent pas Ma miséricorde, elles périront pour l’éternité. […] Ce jour terrible, le jour de Ma justice, est proche. (PJ 963-964) »… Lorsque Jésus dit que la Fête de la Miséricorde est la dernière planche de salut qu’Il nous offre, il faut bien voir que cela fait deux mille ans qu’Il nous tend une dernière planche de salut. En effet, le message de l’Évangile n’a pas changé. Il suffit d’écouter saint Pierre : « Dieu a accompli ce qu’il avait annoncé par la bouche de tous les prophètes, que son Christ souffrirait. Repentez-vous donc et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés, et qu’ainsi le Seigneur fasse venir le temps du répit (Ac 3.18-21) ». A chaque génération Notre Seigneur offre Sa miséricorde d’une façon nouvelle, pour aider chacun à y reconnaître le Don infiniment immérité et toujours actuel de Dieu, qui vaut plus que tout, y compris notre propre vie. Plutôt tout perdre que de perdre la vie éternelle, si miséricordieusement offerte !
Vous connaissez les conditions indiquées par Jésus pour recevoir Sa miséricorde : aller se confesser et communier, c’est-à-dire se vider de ses péchés, de ce qui est contraire à la sainteté de Dieu, nettoyer le calice de notre être, afin de le remplir de Sa divine Présence par la réception de Son corps eucharistique. Ainsi, nous donnant à Lui comme Il Se donne à nous, ne faire plus qu’un avec le Christ, et devenir Son Corps, et le Christ même ! Que désirer de plus ?!! « La réalité, c’est le Corps du Christ (Col 2.17) » !
Évidemment, de la piété, de l’attention, de la sincérité avec lesquelles nous accomplissons ces rites, dépend le résultat de l’opération. Ce n’est pas magique. Sans conversion, point de salut. C’est donnant/donnant : si nous ne faisons pas notre part, n’attendons pas que Dieu fasse la Sienne. Dieu nous a bien créés sans nous, et pour cause !, mais Il ne veut pas nous sauver sans nous. Je voudrais signaler ici quelques tentations et erreurs qui empêchent d’accueillir la Miséricorde divine.
La première tentation consiste à s’imaginer bénéficier automatiquement de la Miséricorde divine sans avoir besoin d’obéir aux commandements de Dieu et de l’Église. Or, Jésus a précisément fait dépendre notre salut de l’obéissance aux commandements de Dieu (Mt 7.21), et de Son Église (Lc 10.16). Sinon, pourquoi aurait-Il donné des commandements, et Son autorité à l’Église (Mt 16.19) ? Et à ceux qui osent contester que la miséricorde soit gratuite du fait que la recevoir exige l’obéissance aux commandements de Dieu et de l’Église, il faut répondre que cette obéissance est précisément le moyen que nous avons de manifester à Dieu notre volonté de recevoir Sa miséricorde, comme elle est pour Dieu le moyen de nous la donner !
Bien sûr, cette prétendue miséricorde n’exigeant pas l’obéissance aux commandements divins sert de voile pour justifier les pires abominations. N’est-ce pas au nom de la compassion que le Troisième Reich justifiait l’assassinat des handicapés mentaux puis celui des « improductifs » dans le cadre du Programme T 4 ? De même, aujourd’hui, par compassion, par miséricorde, au nom du droit à mourir dans la dignité, les personnes âgées, les malades, les dépressifs, et autres « improductifs », sont aidés à mourir, et même, le fin du fin, à demander eux-mêmes leur mise à mort, comme un beau geste d’altruisme faisant faire des économies à la Sécurité Sociale, déjà tellement endettée à financer le meurtre des enfants à naître, ou leur fabrication en laboratoire. Aux femmes et filles enceintes parce qu’encouragées à forniquer jusque sur les bancs de l’école publique, le meurtre de l’enfant est présenté comme un acte de charité pour elles et pour l’enfant lui-même ! Cette fausse compassion se retrouve jusque dans l’Église lorsque certains prétendent y donner la communion aux soi-disant divorcés-remariés, qui ne sont ni divorcés ― puisque le divorce n’existe pas dans l’Église, ni donc remariés, lorsqu’ils prétendent reconnaître dans les relations homosexuelles un certain bien et donc pouvori les bénir, ou justifient l’avortement dans certains cas. Bref, si le Démon sait se déguiser en ange de lumière pour tromper et damner les pauvres âmes du monde, quel malheur qu’il y arrive aussi dans l’Église ! Il n’y a plus alors de miséricorde possible pour ceux qui crucifient ainsi pour leur compte le Fils de Dieu en Le bafouant publiquement (He 6.4-6) alors qu’ils ont été illuminés, nourris du Pain du Ciel, de la belle parole de Dieu, et rendus participants de l’Esprit Saint et des forces du monde à venir. Quel châtiment pour celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, outragé l’Esprit de la grâce, et tenu pour rien le Sang de l’Alliance dans lequel il avait été sanctifié (He 10.29) !
A l’exact opposé de cette indifférence et cette complicité avec le péché, se situe la tentation consistant à se croire trop indigne de la Miséricorde, alors que précisément elle est pour les pécheurs, ainsi que Jésus l’a assuré : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. (Mc 2.17) »… « au repentir (Lc 5.32) ». Cette tentation conduit au désespoir, au péché de Judas, un péché d’orgueil. Judas ne s’est pas tant damné pour avoir trahi et vendu Jésus, que pour avoir douté de Sa miséricorde, pour avoir refusé d’être pardonné. Ce péché d’orgueil est aujourd’hui très répandu, par l’athéisme et l’agnosticisme régnant, ayant formé le projet fou, appelé transhumanisme, d’accéder à la vie éternelle par le moyen de l’informatisation des données personnelles ! Jésus a pourtant prévenu que seuls les humbles de cœur (Mt 5.3), seuls ceux qui comptent sur l’amour de Dieu pour être heureux, seuls ceux qui se font un cœur d’enfant, hériteront du Royaume des Cieux (Mc 10.15). Ce que Jésus redit à sainte Faustine : « Toute âme qui croit et a confiance en Ma miséricorde, l’obtiendra. Qu’aucune âme n’ait donc peur de Moi, ses péchés seraient-ils comme l’écarlate. ».
Une autre fausse miséricorde est celle qui est invoquée pour accueillir en Occident des foules de migrants, musulmans surtout, que les Occidentaux s’imaginent devoir accueillir parce que Jésus aurait dit : « J’étais un étranger et vous M’avez accueilli. (Mt 25.35) ». Or, de même que le cinquième commandement ne dit pas « Tu ne tueras pas. », mais « Tu ne commettras pas de meurtre. » − ce qui n’est pas la même chose ! −, de même, ce verset est mal traduit. Le mot Xénos ― qui a donné xénophobie ―, traduit ici par étranger, signifie aussi hôte, la personne qui héberge ou celle qui est hébergée et qui donc est de passage. D’ailleurs, Le Maistre de Sacy traduit : « J’ai eu besoin de logement, et vous M’avez logé. », et Vigouroux : « J’étais sans asile, et vous M’avez recueilli. ». Le latin de la Vulgate donne hospes, l’hôte, celui à qui on donne provisoirement l’hospitalité. C’est ce sens que l’on retrouve dans la Bible lorsque saint Paul écrit aux Corinthiens : « J’irai chez vous, après avoir traversé la Macédoine […]. Peut-être séjournerai-je chez vous ou même y passerai-je l’hiver. (1 Co 16.5-6) », lorsqu’il écrit aux Colossiens : « Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue […] s’il vient chez vous, faites-lui bon accueil. (Col 4.10) », ou enfin lorsqu’il écrit : « Gaïus, qui est mon hôte et celui de l’Église entière, vous salue. (Rm 16.23) », en grec : « Gaios ho xénos mou. ». Lorsque saint Paul écrit que Gaïus est son xénos, il ne dit pas que Gaïus est son étranger ! Bref, pas plus saint Paul que ses compagnons ne sont des migrants, ce sont des visiteurs, des voyageurs. L’idée n’est donc pas d’accueillir l’étranger à demeure, et encore moins l’envahisseur, mais de lui offrir l’hospitalité le temps d’une étape. En fait le mot d’étranger, au sens d’immigré, ne se trouve pas dans l’Évangile, mais seulement dans l’Épître aux Éphésiens, et de façon péjorative. Saint Paul écrit : « Vous n’êtes plus des hôtes ni des étrangers ; vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la Maison de Dieu. (Ep 2.19) ». Saint Paul utilise donc deux mots différents : « Xénoi kai Paroikoi » (en grec), pour embrasser entre ces deux termes l’hôte de passage et l’immigré, c’est à dire la totalité des situations possibles en lesquelles les chrétiens ne se trouvent heureusement plus depuis qu’ils ont établi leur demeure en Jésus. Bref, notre salut se joue sur l’hospitalité que nous accordons à l’hôte de passage, non à l’envahisseur ! C’est si vrai que saint Jean commande : « Si quelqu’un vient à vous sans apporter cette doctrine [c’est-à-dire l’Évangile, comme c’est le cas des musulmans qui, par définition, le refuse], ne le recevez pas chez vous. Quiconque le salue participe à ses œuvres mauvaises. (2 Jn 1.7-11) »… Eh bien, que d’œuvres mauvaises de nos jours sous couvert de miséricorde !!
Dans l’Ancien Testament l’étranger n’était accueilli en Israël qu’à condition qu’il en prenne la religion et en pratique le culte (Ruth 1.16 ; Is 56.3-7). En aucun cas il n’était question d’accueillir un étranger qui garderait sa religion et ses coutumes !Dans l’Ancien Testament le mot hébreu désignant l’étranger venu s’installer en Israël est ger, qui traduit en grec donne proselutos, prosélyte. Le prosélyte était donc à l’origine l’étranger si heureux de sa nouvelle religion qu’il s’en faisait l’apôtre enthousiaste ! Par un curieux renversement des choses, le prosélytisme est aujourd’hui très mal vu, condamné même, y compris dans l’Église… Les adeptes du relativisme et de l’indifférentisme ne sont pas chrétiens. Tous ceux donc qui militent pour que les musulmans continuent à pratiquer l’islam sont des traîtres, à Dieu et à leur patrie, si chrétiens qu’ils se prétendent !
Par ailleurs, ceux qui désirent recevoir la Miséricorde divine ne doivent pas penser que celle-ci leur fera éviter tout jugement, mais seulement le jugement de condamnation (Jn 5.29), car, pour être miséricordieux, Dieu et Jésus n’en demeurent pas moins justes. C’est pourquoi « chacun recevra ce qu’il aura fait pendant qu’il était dans son corps, soit en bien, soit en mal (2 Co 5.10) » : les élus recevront la récompense de leur service du Seigneur en proportion de leurs mérites, et les damnés les châtiments de leurs péchés en proportion de leur malice. Alors « ceux-ci s’en iront à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle (Mt 25.46) ». C’est ce que Jésus redit à sainte Faustine : « Avant de Me montrer au Jugement dernier comme Juge équitable, J’ouvre d’abord toutes grandes les portes de Ma Miséricorde. Qui ne veut passer par les portes de Ma Miséricorde, doit passer par les portes de Ma justice. (PJ 1145) ».
Une hérésie au sujet de la miséricorde s’est aujourd’hui largement répandue faisant croire que le salut se joue à l’heure de la mort… Certains imaginent que la mort est un passage durant lequel les âmes recevraient la visite simultanée de Jésus et de Lucifer qui leur proposeraient chacun, soit le Paradis soit l’Enfer, et ce serait alors et alors seulement que l’âme parce que dégagée de l’opacité de la matière, pourrait faire en toute lucidité et liberté le choix qui engagerait son éternité. Comme si la mort était une deuxième vie entre celle-ci et celle de l’éternité. Comme si Jésus ne nous avait pas demandé de veiller et de prier pour être prêt à l’heure de notre mort dont nul ne connaît ni le jour ni l’heure (Mc 13.33,35,37) ! C’est apparente miséricorde est une monstrueuse hérésie qui annule l’absolue nécessité de se convertir, maintenant, et celle d’évangéliser. Elle a été condamnée par l’Église pour qui « la mort met fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ. (CEC n°1021) » parce que « chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort (CEC n°1022) ».
Une autre tentation que je vois partagée par beaucoup d’âmes ferventes consiste à croire que Jésus va revenir pour régner un certain temps sur cette terre. Non, Jésus règne dans les cœurs et les intelligences par la connaissance et l’amour de la Vérité, et par la charité de ces cœurs Il répand ses bienfaits dans la société. C’est ainsi que Jésus veut régner ici-bas. Pas autrement. Il ne revient donc pas pour y installer un paradis à la mode des Témoins de Jéhovah, mais, comme le dit le Credo « pour juger les vivants et les morts ». Le règne de mille ans dont il est question dans l’Apocalypse a déjà eu lieu : il a duré le temps qu’a duré la chrétienté, depuis la fin de l’Empire romain jusqu’à l’arrivée de la Renaissance, de la Réforme et de la Révolution, les 3 R, cette démoniaque Trinité qui combat l’Église pour lui substituer le règne de la Bête. Gardons-nous donc de ces faux-prophètes qui annoncent des lendemains qui chantent. L’avenir que Jésus a prévu n’est pas du tout celui d’un quelconque triomphe. Il Se demandait même s’Il retrouverait la Foi à Son retour (Lc 18.8)… Jésus a appelé tous ses disciples à porter leur croix à Sa suite, sans exception. Le merveilleux n’est donc pas que Jésus change ce monde qui Le rejette, Lui et ceux qui L’aiment, mais qu’Il donne à ceux-ci de vivre leurs épreuves de telle sorte que celles-ci se transforment « en confiture de croix », pour reprendre une expression de saint Louis Marie Grignon de Montfort. Cette croyance que Jésus va revenir pour régner sur terre n’est pas autre chose qu’une ruse du Diable destinée à faire des chrétiens les fervents suppôts de l’Antichrist lorsque son temps sera venu de régner sur la terre.
Venons-en maintenant à ce que signifie recevoir la Miséricorde divine. D’après l’Épître aux Hébreux (10.22-24), cette réception se décline en trois attitudes : Faire confiance à Jésus Christ comme Grand prêtre nous ayant obtenu le pardon et l’accès à Dieu ; nous approcher de Lui « avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi », ce qui implique de connaître et garder la Foi telle que l’Église l’a toujours enseignée, et donc de garder indéfectible « la confession de l’espérance », et enfin de faire de bonnes œuvres, d’être soi-même miséricordieux. Car comment demander à Dieu ce que nous refuserions à autrui ? C’est pourquoi Jésus enseignait : « Bienheureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde ! (Mt 5.7) », et qu’Il donna la parabole du débiteur gracié mais impitoyable (Mt 18.21-35). Notre volonté de recevoir la miséricorde se vérifie dans la pratique des œuvres de miséricorde, qui se divisent en corporelles et spirituelles. Les sept œuvres traditionnelles de miséricordes corporelles sont : Donner à manger aux affamés ; Donner à boire à ceux qui ont soif ; Vêtir ceux qui sont nus ; Accueillir les pèlerins ― les pèlerins ! Non les envahisseurs et autres ennemis du Christ !― ; Assister les malades ; Visiter les prisonniers ; Ensevelir les morts. Et les sept œuvres de miséricorde spirituelle sont : Conseiller ceux qui sont dans le doute ; Enseigner les ignorants ; Avertir les pécheurs ; Consoler les affligés ; Pardonner les offenses ; Supporter patiemment les personnes ennuyeuses ; Prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Vous voyez, nous avons le choix !
Il y a une œuvre de miséricorde spirituelle qui doit aujourd’hui être particulièrement pratiquée : celle d’avertir les pécheurs. En effet, si la charité pour le bien physique et matériel d’autrui est particulièrement prisée, il en va tout autrement en ce qui concerne le bien de son âme et son salut… Or le Christ nous commande de reprendre nos frères lorsqu’ils pèchent (Mt 18.15). Face à un monde qui réduit la vie à sa seule dimension terrestre, et accepte en conséquence n’importe quel choix moral au nom de la liberté individuelle, un chrétien, à la suite des Prophètes et du Christ, méprise le respect humain, son confort, et ne craint pas de proposer la conversion à son prochain, de mettre en garde son frère lorsque ses manières de penser et d’agir sont contraires à l’enseignement du Sauveur. Il ne s’agit pas d’ennuyer et encore moins de condamner quiconque ― le jugement n’appartient qu’à Dieu seul ―, mais de partager la sollicitude du Cœur de Dieu pour le salut de chacun d’entre nous pour qui Il a versé Son sang. Dans ce monde exaltant l’individualisme, il est nécessaire de redécouvrir l’importance de la correction fraternelle, écrivait Benoît XVI dans son beau Message pour le Carême 2012. Et à ce sujet je suis particulièrement heureux qu’à Rome un colloque ait réuni hier quelques cardinaux, évêques, et personnalités catholiques, pour rappeler de façon claire l’enseignement de la Foi et de la morale face à la confusion qui se répand actuellement dans l’Église. Il s’agit là sans aucun doute d’un acte de correction fraternelle adressé au Pape. Comme le dit le cardinal Burke, même au Pape il est possible « d’exprimer le jugement d’une conscience correctement formée, lorsqu’il s’écarte ou semble s’écarter de la vraie doctrine et de la saine discipline ou abandonne les responsabilités inhérentes à sa charge. Par la Loi naturelle, par les Évangiles et la Tradition disciplinaire constante de l’Église, les fidèles sont tenus d’exprimer à leurs pasteurs leur sollicitude pour l’état de l’Église. Ils ont ce devoir, auquel correspond le droit de recevoir une réponse de leurs pasteurs. »
Je termine avec cette prière de sainte Faustine, qui est ici avec nous, et qui est certainement heureuse de prier Jésus avec nous : « Ô Jésus, je comprends que Votre miséricorde est inconcevable ! Je Vous en prie rendez mon cœur assez grand pour pouvoir embrasser les nécessités de toutes les âmes qui vivent sur le globe terrestre. Ô Jésus, mon amour s’étend au-delà du monde jusqu’aux âmes qui souffrent dans le Purgatoire, et envers elles je veux pratiquer la Miséricorde à l’aide de prières indulgenciées. La miséricorde divine est aussi insondable et inépuisable que Dieu est insondable. Quoique j’emploie les mots les plus forts pour exprimer cette miséricorde de Dieu, cela n’est rien à côté de la réalité qu’elle est. Ô Jésus, rendez mon cœur sensible à toutes les souffrances du corps et de l’âme de mon prochain. Ô mon Jésus, je sais que Vous agissez avec nous de la même manière que nous agissons avec le prochain. Mon Jésus, rendez mon cœur semblable à Votre cœur miséricordieux. Jésus, aidez-moi à passer ma vie à faire du bien à chacun. (PJ, n°690) » Ainsi soit-il.
Mon Père, il y a des gens qui ne se sentent coupables de rien. Comme s’ils avaient perdu le sens du péché. J’ai parlé à une personne du mal qu’elle avait fait à une de mes amies et pour lequel elle devait se repentir mais c’est comme si elle refusait d’admettre sa faute. L’orgueil sans doute…
Que peut-on faire quand les êtres ne ressentent même pas l’envie de se repentir ? Prier “sert”-il encore à quelque chose pour ces personnes ? (le mot servir n’est pas pas bien choisi pardon mais je ne sais pas comment le dire autrement)
En plus, ça fait bien 10 ans que je prie donc bon, il y a un moment où je m’interroge quant à l’utilité de ma prière. Peut-être qu’il n’y a rien à faire pour certains et puis voilà. Leur orgueil semble tellement immense que même un seul “pardon”, ils sont incapables de le dire.
Il y a des gens qui savent qu’ils font mal mais ceux qui le nient, la prière peut-elle quelque chose pour eux ?
Monique,
Peut-être votre prière obtiendra-t-elle l’impossible ?
A moins qu’il ne s’agisse du péché dont parle saint Jean (1 Jn 5.16) ?
Quel est ce péché dont parle St Jean ?
Il s’agit du péché contre le Saint-Esprit (Mt 12.31), qui est le péché de celui qui ne veut pas être pardonné, sauvé.
C’est ce péché quand quelqu’un considère qu’il n’a rien à se reprocher et ne veut pas demander pardon ? Quand quelqu’un minimise le mal fait pour justifier de ne pas demander pardon , c’est ça le péché contre l’Esprit ?
Oui, les cas que vous présentez montrent bien un refus de conversion et donc de pardon.
Je vois que vous ne partagez pas les idées d’Arnaud Dumouch dans ‘ L’heure de notre mort’ où il pense qu’au moment de notre mort tous rencontrent le Christ et ont encore la possibilité de se déclarer pour ou contre Lui.
Philippe Lemaire,
Vous avez bien vu ! Cf. https://www.islam-et-verite.com/dnonciation-critique-du-livre-lheure-de-la-mort/
Merci Abbé Pagès par cette prédication et témoignage à Lyon , un exemple du chemin vers l’amour et la lumière de l’Esprit Saint pour poursuivre Jésus-Christ notre sauveur qui a la clé vers la vie éternelle , Amen