Beaucoup sont ceux qui ont eu à remarquer des différences considérables entre certaines citations de l’Ancien Testament contenues dans le Nouveau Testament et leurs versions reproduites dans l’Ancien Testament. Ces différences ont poussées certains à dire que les écrivains du Nouveau Testament avaient falsifiés les versets de l’Ancien testament qu’ils citaient afin de les faire concorder à leur point de vue et à leurs doctrines. Parmi les détracteurs du Nouveau Testament utilisant cette thèse, nous trouvons principalement les défenseurs du Judaïsme Orthodoxe moderne qui brandissent les textes massorètes comme les plus fiables pour la traduction de l’Ancien Testament, en lieu et place de la Septante utilisée dans la majorité des citations de l’Ancien Testament faites dans le Nouveau Testament. Bien qu’au premier abord cette thèse semblerait vraisemblable, quand on se penche en profondeur pour examiner la question, on découvre une tout autre vérité.
En effet, la Septante est le « nom donné à la première traduction grecque de l’Ancien Testament hébreu. Le terme est dérivé du latin septuaginta (« soixante-dix », d’où l’abréviation courante LXX) et évoque les soixante-dix ou soixante douze traducteurs qui auraient été désignés par un grand prêtre juif pour produire une version grecque de la Bible hébraïque sur ordre de l’empereur helléniste Ptolémée II. Les traducteurs, réunis sur une île, auraient achevé le travail en soixante-douze jours. De plus, ils auraient travaillé séparément, élaborant ainsi soixante-douze traductions. En réalité la traduction fut recommencée au IIIe siècle av. J.-C. et achevée au IIe siècle apr. J.-C. » (“Septante.” Microsoft® Études 2008 [DVD]. Microsoft Corporation, 2007).
Les textes massorétiques utilisés aujourd’hui dans la majorité des traductions de l’Ancien Testament « étaient produits par des docteurs juifs (appelés Massorètes), qui se donnèrent pour tâche de copier et de transmettre fidèlement la Bible. Ces érudits, actifs dès les premiers siècles du christianisme jusqu’au Moyen Âge, enrichirent le texte de signes de ponctuation, de voyelles (l’original du texte hébreu ne contient que des consonnes) et diverses notes. La Bible hébraïque en usage aujourd’hui est la reproduction d’un texte massorétique écrit en 1088 apr. J.-C. » (“Bible.” Microsoft® Études 2008 [DVD]. Microsoft Corporation, 2007.)
Il ne faut pas oublier que ces deux sources ne sont pas les seules existantes pour la traduction de l’Ancien Testament car il existe aussi la version syriaque (Peshitta), la Vulgate, la Vetus Itala, les targums araméens, etc.
Ceux qui accusent le Nouveau Testament d’avoir des citations falsifiées de l’Ancien Testament, s’attaquent à la Septante qui selon eux contient beaucoup des fautes. En conséquence, ils présentent les textes massorétiques comme parfait. Seulement, ils omettront de vous signaler que les manuscrits de la mer morte “offrent un texte antérieur de plusieurs siècles à ceux de la Massore et corroborent parfois les interprétations conservées dans la version grecque de la Septante et d’autres versions anciennes.” ( “mer Morte, manuscrits de la.” Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008). Les textes massorétiques ne sont donc pas la version originale des Ecritures hébraïques.
En se basant sur le travail du Rabbin Moshe Yoseph Koniuchowsky dans son livre «The Messianic Believer’s FIRST RESPONSE Handbook » (pp. 5 – 21), nous allons dans les lignes qui suivent démontrer en quoi les textes de la Septante peuvent être considérés comme plus fiables que ceux des massorètes, non seulement par rapport à leur ancienneté mais aussi par rapport à leur contenu.
1) Il existe plus de 500 ans d’intervalle entre le texte de la septante et les textes massorétiques. La septante date de plusieurs siècles avant Jésus-Christ tandis que les textes massorétiques sont venus après le départ de Jésus-Christ, d’autres datant même de 1080 après Jésus-Christ. Les textes hébreux sur lesquels se basent la Septante sont plus vieux que les textes massorétiques. L’argument de l’ancienneté peut déjà être évoqué en faveur de la septante pour soutenir sa fiabilité.
2) Les traducteurs de la septante étaient tous juifs et avaient travaillés sous la supervision d’un Souverain Sacrificateur juif qui avait approuvé le résultat de leur travail plusieurs siècles avant la venue de Jésus sur la terre tandis qu’à l’époque où les massorètes se mirent à l’œuvre, il n’y avait ni temple, ni Souverain Sacrificateur et les rabbins qui compilèrent ces textes étaient tous des fervents opposant à la messianité de Jésus de Nazareth. Les défenseurs des textes massorétiques affirment qu’ils remontent à l’époque d’Esdras et leur première compilation serait l’œuvre du rabbin Akiba ben Joseph. Ils devraient pourtant se rappeler que c’est celui-là même qui avait faussement proclamé comme Messie Simon Bar-Kokhba, chef de la révolte juive contre les romains entre 132 et 135 ap.J.C. C’est encore ce rabbin qui, ne pouvant supporter la Septante car elle ressortait dans plusieurs de ses passages la véracité des revendications messianiques de Jésus, commanda à son disciple Aquila de Pont une version grecque très littérale de l’Ancien Testament qui supplantera la septante auprès des juifs de son époque (qui avaient eux aussi du mal à accepter Jésus comme Messie).
3) Bien que les détracteurs de la Septante affirment que seuls les cinq premiers livres de la Bible furent traduits par les 70 anciens à l’origine de la Septante, Aristea, Philon le Juif et l’historien Flavius Josèphe affirment que la traduction faite en 250 av. J.C. était celle de tout l’Ancien Testament. La « lettre d’Aristea » qui décrit le processus, les méthodes, les détails de la traduction de septante, soutenant que c’est tout l’Ancien Testament qui a été traduit, n’a vu son authenticité être remise en cause qu’en 1540 ap. J.C. par une certain Louis Vive et d’autres après lui dans le but de discréditer la Septante.
4) La fiabilité de la septante a aussi été remise en cause pour le motif qu’il existe plus de 5000 manuscrits différents de cette version. Ceux qui affirment cela omettent de souligner que les textes massorétiques sont le fruit d’une compilation de plus de 3400 rouleaux ayant chacun des variances par rapport aux autres.
5) Il a aussi été dit que les versions grecques ne peuvent aider quiconque à bien comprendre la parole de Dieu et à identifier le Messie. Seulement, il faut savoir que les versions hébreux n’ont pas empêchés les rabbins juifs à présenter au peuple environ 68 faux messies au cours de l’histoire. Le rabbin Akiva, premier compilateur des textes massorétiques présenta lui-même au peuple Simon Bar Kocheba comme le Messie attendu. Aujourd’hui tout le monde sait qu’il s’était trompé.
6) Les massorètes (docteurs juifs compilateurs des textes massorétiques) reconnaissent avoir opéré des ajouts, des substitutions des mots, des changements euphémiques ainsi que l’ajout des voyelles car l’alphabet hébreu n’a ni voyelle ni signe de ponctuation. En ajoutant les voyelles, les massorètes pouvaient donner le sens qu’ils voulaient aux mots sans en changer les consonnes originales. Ainsi, toutes les fois où un mot hébreux est prononcé en lisant les textes massorétiques, il y a répétition de l’opinion des massorètes. Or, ces derniers reconnaissent ainsi avoir ajouté des voyelles au Tétragramme non pour aider à sa bonne et vraie prononciation, mais pour éloigner les gens de la bonne prononciation. En ajoutant les voyelles du mot “Eloha” au tétragramme pour donner Jéhovah, les massorètes ont détourné les gens de la vraie prononciation du nom de qui devrait commencer par la syllabe “Yah” tel que conservé dans le mot “AlléluYah” (Glorifiez Yah!)
“Comment dites-vous: Nous sommes sages, et la loi de l’Éternel est avec nous? -Mais voici, la plume menteuse des scribes [en] a fait une fausseté. 9 Les sages sont couverts de honte, ils ont peur, et sont pris; voici, ils ont méprisé la parole de l’Éternel, et quelle sagesse ont-ils?” (Jérémie 8 : 8 – 9, Darby)
Maintenant, relevons les faiblesses des textes massorétiques qui les rendent inférieur à la Septante en utilisant la règle édictée en deutéronome 19 : 15 selon laquelle la véracité d’un fait ne peut être établie que sur déposition de deux ou trois témoins valables. Pour cela, nous comparerons les textes de la septante et les textes massorétiques avec les autres traductions disponibles.
« Un seul témoin ne suffira pas contre un homme pour constater un crime ou un péché, quel qu’il soit; un fait ne pourra s’établir que sur la déposition de deux ou de trois témoins. » (Deutéronome 19 ; 15).
Dans les textes massorétique, le mot kaaru (percé) en Psaumes 22 : 16 (17 dans certaines versions) a été remplacé par ka’ari (lion), ce qui donne « comme un lion ils sont à mes mains et à mes pieds » au lieu de « ils m’ont percé les mains et les pieds ». Le manuscrit de la mer morte datant d’environ 250 av.J.C. a le mot hébreux Karru a lieu de Ka’ari. La Peshitta (Syriaque) comme la Septante ont également percé (blessé, déchiqueter) au lieu de « lion ». Cette référence claire à la crucifixion a été falsifiée pour des raisons évidentes dans les textes massorétiques. Aucun texte avant les massorétiques n’a lion au Psaumes 22 : 16.
· Le Psaume 145 : 13 manque dans son entièreté dans les textes massorétiques. Il devrait y avoir 22 versets qui s’alignent selon les 22 lettres de l’alphabet hébreu, mais la lettre Nun et le verset correspondant manquent dans les textes massorétiques. Heureusement que la Septante et les manuscrits de la mer morte 11Q PS (a) contiennent ce 13ème verset du Psaumes 145. Ici encore, nous avons deux témoins qui témoignent contre les textes massorétiques.
· En Isaïe 53, les textes massorétiques manquent le mot « lumière » au verset 11. Après le mot « verra », il doit y avoir un autre mot qualifiant ce que le serviteur souffrant verra. Ce mot (lumière) se retrouve par contre dans la Septante et dans les manuscrits de la mer morte. Ainsi nous voyons le Messie mourir puis revoir la lumière et prolonger ses jours. C’est une référence claire à la résurrection que les massorètes avaient effacé pour des raisons que l’on peut facilement deviner.
. La version massorétique d’Isaïe 53 a 10 différences orthographiques, 4 changements stylistiques et 3 lettres absentes pour lumière au verset au 11, donc un total de 17 différences entre les textes massorétiques et les manuscrits de la mer morte 1 Qlsb.
· Dans des versets tels que le Psaume 110:5, Genèse 18:3, 27, 30, 32, Exode 19:18, 20:4, 34:9, Nombres 14:17, Juges 6:15, Zacharie 9:4, le Psaume 2:4, le Psaume 130 : 2. 3, 6 et encore 118 fois sur un total de 134, les textes massorétiques ont remplacés le tétragramme YHWH par « Adonaï » (Seigneur). Ces changements sont non seulement délibérés, mais ils ont aussi été faits n’importe où un texte peut laisser entendre que le Messie est la manifestation corporelle de YHWH lui-même.
· En Deutéronome 32 : 8, les textes massorétiques ont “fils d’Israël” alors que la Septante et les manuscrits de la mer morte ont “anges de Dieu”. Le terme “fils d’Israël” n’a pas sa place puisque quand Dieu divisa les nations en Genèse 10 : 25, Israël n’existait pas et Jacob n’était pas encore né. Mais, nous savons que Dieu assigna des anges à chaque nation (Daniel 12 : 1; 10 : 20) et que ceux-ci existaient à l’époque de la séparation des nations.
. Les versets 6 et 7 de Jérémie 10 ont été ajoutés par les massorètes et ne s’harmonisent pas au contexte. Dans la septante et dans les manuscrits de la mer morte ces versets ne sont pas trouvés dans Jérémie 10.
. Dans le Psaumes 40 : 6, les massorètes ont changés la phrase “tu m’a formé un corps”, tel que fidèlement cité en Hébreux 10 : 5 et rendu par les manuscrits de la mer morte, par “tu m’a ouvert les oreilles”. Ceci a été fait dans le but d’effacer la référence claire au sacrifice expiatoire de celui dont le rouleau du livre parle.
. Les généalogies de Jésus contenues dans Matthieu et dans Luc ont parfois été remis en cause, car il manquerai certains noms. Ceux qui disent que les textes massorétiques sont plus fidèles quand ils rendent les généalogies ne vous mentionneront pas que ceux-ci manquent un nom en Genèse 10 : 24, nom (Kaïnan) que l’on retrouve dans la Septante et dans les manuscrits de la mer morte (Au sujet des noms manquant dans les généalogies de Jésus lire : Pourquoi ces omissions dans les généalogies de Jésus). Les généalogies de textes massorétiques ne sont pas aussi parfaite qu’on veut le faire croire.
. En Isaïe 61 : 1, les textes massorétiques manquent la phrase “aux aveugles le recouvrement de la vue”, phrase que l’on retrouve dans Luc 4 : 18 et dans la Septante. Luc 4 : 18 rend le texte d’Isaïe 61 : 1 tel que l’avait lu Jésus en hébreux dans la synagogue à Nazareth un certain jour du sabbat. Il semble que c’est sur cette ancienne version que se base la Septante, à moins que ce ne soit Jésus qui n’était pas en mesure de bien lire le texte qui lui était présenté. Je préfère croire à la lecture faite par Jésus plutôt qu’à la traduction trafiquée des massorètes.
“Comment dites-vous: Nous sommes sages, et la loi de l’Éternel est avec nous? -Mais voici, la plume menteuse des scribes [en] a fait une fausseté. 9 Les sages sont couverts de honte, ils ont peur, et sont pris; voici, ils ont méprisé la parole de l’Éternel, et quelle sagesse ont-ils?” (Jérémie 8 : 8 – 9)
. Les textes massorétiques n’ont pas la version complète du chant de Deutéronome 32 : 43, alors que la Septante et les manuscrits de la mer morte l’ont. Dans Deutéronome 32 : 43, il manque une phrase que l’on retrouve pourtant dans la Peshitta et qui est citée dans Hébreux 1 : 6 à partir de la Septante . Il est écrit dans Hébreux 1 : 6 “Et lorsqu’il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit: Que tous les anges de Dieu l’adorent !” Cette injonction à adorer le Fils premier né de Yahwéh se retrouve aussi dans le Psaumes 97:7. Mais, il semble que les massorètes ont non seulement rejeté le Messie mais aussi les paroles de la Torah qui font référence à lui. Jésus semble s’être adressé à eux quand il a dit : “Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu ‘il a écrit de moi.” (Jean 5 : 46).
Ces exemples prouvent à suffisance que les textes massorétiques ne sont pas aussi parfaits qu’on veut le faire croire et que l’argument selon lequel la Septante utilisé dans le Nouveau Testament falsifie l’Ancien Testament dans le but de soutenir la messianité de Jésus n’est que pur mensonge.
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