Les Sanctuaires de Lourdes ont annoncé la mort de Marie Bigot dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 avril à la maison de retraite de La Sagesse, à Pleurtuit (Ille-et-Vilaine) où elle vivait depuis 1978. La 59e miraculée de Lourdes avait 93 ans.
Originaire de La Richardais, près de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Marie Bigot venait de fêter ses 30 ans quand, au début des années 1950, une forme de méningite la laissa soudainement sourde, aveugle et hémiplégique. Une lourde opération du cerveau restera sans effet.
En 1953, ses proches décidèrent de l’emmener au Pèlerinage du Rosaire au cours duquel elle ressentit brusquement une très forte crampe dans tout le côté droit du corps avant de réussir à bouger la jambe droite, puis le bras droit. Devant un cinéaste qui était venu suivre l’expérience spirituelle de la jaune femme, elle réussit même à se mettre debout et à marcher.
« Si elle voit un jour, ma tête à couper »
À l’époque, cependant, les médecins du Bureau médical de Lourdes demeurent dubitatifs et ce n’est que l’année suivante, lors d’un nouveau pèlerinage à Rome, qu’ils reconnaissent l’absence d’hémiplégie.
Le 9 octobre 1954, à 17 heures, elle se met à entendre. « J’ai d’abord entendu le bruit de la foule, puis les cinq coups du clocher. Ça a été une peur ! », racontait-elle l’an dernier à la Dépêche. « Si elle voit un jour, ma tête à couper! », lança à l’époque un médecin.
Le lendemain, dans le train qui la ramène en Bretagne, elle retrouvera finalement la vue. « J’ai d’abord vu des éclairs. Puis, les lèvres rouges et les boucles d’oreille blanches de l’infirmière. Je me souviens d’une valise sur laquelle était écrit 5039. Je m’en souviens, car je l’ai regardée plusieurs fois pour être sûre ».
« Je dois donner … »
Marie Bigot sera officiellement reconnue miraculée en 1956 par l’archevêque de Rennes, devenant ainsi la 59e miraculée de Lourdes, sanctuaire auquel elle est demeurée fidèle toute sa vie, y revenant chaque année, en octobre, avec le Pèlerinage du Rosaire, témoignant inlassablement de son expérience spirituelle. « Je dois donner, même si je ne peux pas faire autant qu’on me le demande », confiait-elle.
« J’ai continué ma vie comme si de rien n’était », explique-t-elle, presque étonnée qu’on lui demande si cette guérison l’a changée. Depuis, elle témoigne, « je bavarde, c’est normal ». Des fois, elle est fatiguée de devoir raconter la même histoire, conservée précieusement dans un cahier. Mais, « je dois donner, même si je ne peux pas faire autant qu’on me le demande». Point de bigoterie chez Marie.
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