Toutes les découvertes scientifiques sur la vie de l’enfant in utero jettent une lumière bouleversante d’authenticité sur l’événement de la Visitation.

Après Jean-Baptiste – ou plutôt avant lui – la grande figure de l’Avent qui nous aide à “préparer les chemins du Seigneur”, c’est Marie.  Dans l’Évangile de ce dernier dimanche de l’Avent nous voyons la rencontre au sommet de Jésus, porté par Marie, et de Jean, le Baptiste en herbe, encore dans le sein maternel, dans le ventre d’Élisabeth, “la stérile”, ayant été conçu six mois avant Jésus. Pour comprendre autant que faire se peut ce mystère de la Visitation, il est bon de s’attarder quelques instants sur sa dimension humaine … aidé du fait que toutes les découvertes scientifiques sur la vie de l’enfant in utero jettent une lumière bouleversante d’authenticité sur l’événement de la Visitation. Jugez-en plutôt.

Mais comment est-il, ce petit Jean ? Au début de ce sixième mois, Jean a 25 centimètres et pèse 500 grammes. Le sang circule à un rythme accéléré dans ses vaisseaux sanguins. Le cœur bat rapidement. Nageant dans sa bulle, il suce déjà son pouce. Il répond aux stimulations tactiles, quand son papa palpe doucement le ventre déjà arrondi de sa maman. Depuis quelques semaines il perçoit nettement les sons extérieurs. Ses minuscules oreilles bien formées sont comme continuellement aux aguets.

Les expériences psycho-phoniques par ultrasons ont montré comment, entre la seizième et la trente-deuxième semaine de gestation, l’enfant réagit aux différents sons par des mouvements de ses yeux, de ses petites paupières déjà formées. Dès le quatrième mois, ses oreilles fonctionnent. Vivant dans le liquide amniotique, il n’a pas besoin de coussin d’air dans le canal auditif protégeant le tambour, et l’eau est un meilleur conducteur du son que l’air. Il entend tout, et d’abord les battement sourds du cœur de sa mère. Il entend un bruit très fort dans l’utérus, qui est le son rythmé de la circulation du sang de sa mère, ainsi que les bruits des nerfs qui passent à travers son intestin. Mais il perçoit aussi tous les bruits extérieurs, comme le claquement d’une porte ou une musique très forte. Il y réagit. Bref, son monde phonique est déjà organisé.

À partir du septième mois, il entend les composantes des voix. Après seulement quelques jours suivant sa naissance, il saura déjà distinguer entre une langue étrangère et la langue maternelle déjà longuement entendue. Il y est donc familiarisé. Tant d’expériences scientifiques ont prouvé cette sensibilité de l’enfant aux différents sons : tel chef d’orchestre était étonné qu’il connaisse déjà comme telle une partition, et qu’il l’apprenne plus facilement que les autres ; comme s’il rejoignait quelque chose en lui. Effectivement, il apprendra que sa mère, lorsqu’il était encore in sinu, lui chantait souvent ce morceau.

Surtout, à partir de ce sixième mois, l’enfant est sensible au contenu même des chants et musiques. Telle maman avoue avoir dû sortir d’une disco où elle aurait aimé rester, parce que son enfant en elle manifestait un rejet de cette musique violente. Le hard rock l’agite, une berceuse l’apaise. À ce stade, il commence déjà à mémoriser. Son inconscient trame tout ce qu’il entend, tout ce qui se passe autour de la mère.

Des scientifiques anglais ont montré qu’un enfant reconnaît mêmes des histoires lues par la maman. Un fœtus de quatre à cinq mois sent parfaitement bien si la musique est pacifiante ou agressive. Il se relaxe en entendant du Vivaldi. Le génial Yehudi Menuhin a démontré qu’il était possible par la musique de faire en quelque sorte vibrer l’enfant encore non né. Par ailleurs, l’enfant est déjà ultrasensible à la lumière : si un spot trop intense est braqué sur l’abdomen de la maman, le battement de cœur de l’enfant s’accélère.

Dès le début du sixième mois, il commence à faire ses premiers mouvements bien perceptibles, ses premières déglutitions. Il est surtout actif la nuit, lorsque la mère est couchée. Ses poumons sont déjà formés, il commence à faire certains mouvements respiratoires.

Beauté de la création … Splendeur de la vie humaine … Aujourd’hui, dans ce domaine, nous sommes des témoins privilégiés par rapport à toutes les générations qui nous ont précédés ! Jamais auparavant on n’avait pu avoir une connaissance aussi précise de la vie de l’embryon et de son “cri silencieux”. Je fais allusion ici au film, réalisé par le Dr Bernard Nathanson, ardent promoteur de la légalisation de l’avortement aux États-Unis, repenti en voyant l’échographie d’un avortement, et devenu dès lors un ardent apôtre de l’abolition de la légalisation de l’avortement.

Dans l’épisode de la Visitation c’est aussi un cri silencieux, mais un cri de joie, celui de Jean, un embryon de six mois. Ensuite c’est le cri sonore d’Élisabeth, sa mère, qui “s’écria d’une voix forte” : “Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? … Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur !” Comment Élisabeth a-t-elle pu entendre le cri silencieux de Jean ? Parce que ce cri est accompagné d’un tressaillement sensible, d’une danse devant l’auteur de la vie porté par Marie, Arche de la Nouvelle Alliance, Tabernacle de la Vie, ostensoir de la Présence Réelle. Jean qui entend la salutation de Marie, Élisabeth qui perçoit le tressaillement de Jean : tout cela est confirmé aujourd’hui par la science et doit susciter notre émerveillement, notre respect devant la splendeur de la vie humaine avant la naissance.

Mais au lieu de cela, on préfère se boucher les oreilles, se voiler la face. Alors que le fœtus perçoit la lumière et entend les sons dès le sixième mois, les grands de ce monde (les adultes) refusent de voir la lumière, ne veulent pas entendre parler Dieu et de Dieu. Nathanson a été calomnié. La vérité de son film a été confirmée par la justice (le 25 février 1992). Rien n’y fait : le 28 décembre 1997 a été inauguré en France le premier “Mémorial du Milliard” (un milliard d’avortements selon les statistiques de l’ONU). On compte environ 42 millions d’avortements chaque année dans le monde !!! Et Emmanuel Macron, élu grâce à des voix catholiques, a fait inscrire le droit à l’avortement dans la constitution de la France !

L’avortement est-il, oui ou non, « un crime abominable » ? Si oui, nous devons le dire. Et il faut aller plus loin, il faut le montrer. L’avortement n’est pas une simple disparition, c’est un meurtre ! Alors il faut le montrer. Le choc des photos est aussi important que le poids des mots. 

Avez-vous remarqué qu’au cours des débats sur l’avortement à la télévision, on n’aperçoit que des adultes et des enfants ? Ceux dont il s’agit, les embryons, sont les grands absents de ces émissions alors qu’elles portent essentiellement sur le sort qui leur est réservé !

On ne les présente jamais :

* ni dans les états successifs de leur développement,

* ni dans leur état de victime,

* ni dans leur combat pour sauvegarder leur existence.

Or, ici encore moins qu’ailleurs, on ne peut faire l’économie des images.

* Fait-on l’économie des images dans les reportages sur les camps d’extermination nazis alors que ce sont des images à peine soutenables ?

* Fait-on l’économie des images dans la présentation de certains accidents de la route quand on veut justement prévenir les conducteurs pour éviter de pareilles catastrophes? Pourtant la sécurité de la vie en ses débuts vaut bien la sécurité routière.

* Fait-on cette économie des images lorsqu’on veut mettre en garde la jeunesse contre l’usage de la drogue en montrant l’état de déchéance où elle conduit ?

* Fait-on l’économie des images sur les paquets de cigarettes dans la présentation des conséquences du tabagisme ?

Après avoir vu « Le Cri Silencieux » du Dr Nathanson, Jean – Paul II a dit : “J’ai eu l’occasion de voir un tel film et aujourd’hui encore je ne puis me libérer de son souvenir. Je ne puis m’en libérer. Il est difficile d’imaginer ce drame horrible avec toute son éloquence morale et humaine” (4 juin 1991).

Il ne s’agit pas de condamner qui que ce soit. Dieu seul est juge, mais il s’agit de dénoncer un scandale qu’un silence et des omissions coupables tendent à banaliser. Des femmes de 20 à 30 ans, après avoir subi l’avortement, ont déclaré « avoir été dupées » sur sa nature. On leur a fait croire qu’il s’agissait de l’ablation d’une tumeur bénigne. On peut et on doit militer pour le respect de la vie, sans pour autant être taxé d’agressivité ou de manichéisme. On ne peut pas, on ne doit pas taire l’enseignement moral de l’Église, à condition, bien sûr, d’accepter de se reconnaître soi-même pécheur et jugé par cette vérité. Les saints ont cette humilité : « Seigneur, méfie-toi de Philippe, disait Philippe Neri, ce soir même il pourrait être musulman”. Nous pouvons dire, nous aussi : Seigneur, méfie-toi de moi. Je pourrais moi-même être tenté d’avorter, ou de pousser quelqu’un (ma fille, ma maîtresse …) à avorter.

À l’occasion de Noël, donnons du poids à notre prière en allégeant notre porte-monnaie au bénéfice de telle ou telle œuvre qui se consacre à l’aide des mamans en détresse. Sauver une vie, cela n’a pas de prix! Vous direz peut-être que ça ne va rien changer. Le pire serait qu’un jour on puisse nous reprocher de n’avoir rien fait. Une chose est certaine : avec nous ou sans nous, la Lumière vaincra les ténèbres !

L’avortement dans la constitution, pas question d’accepter cela !

L’avortement est un crime. La preuve…

L’extraordinaire témoignage de Gianna Jeessen, rescapée de l’avortement