La prière en famille est capitale.
En effet, selon la parole de Notre Seigneur : « Que deux [le couple] ou trois [la famille] soient réunis en Mon Nom, alors Je suis là, au milieu d’eux. (Mt 18.20) », la prière conjugale et familiale a le pouvoir de rendre présent le Seigneur … Dès lors, comment se passer de Sa présence ? Comment chaque jour ne pas venir en couple et aussi en famille, L’adorer … Le remercier pour toutes les grâces qu’Il a données ? Comment ne pas Le remercier pour l’amour qu’Il nous a donné de partager ? Comment ne pas Lui demander de le faire grandir, de le rendre toujours plus fort, saint, fécond, pour Sa gloire, le bonheur des époux et des enfants, et la joie de beaucoup autour d’eux ? N’est-ce pas qu’Il a aussi promis : “Si deux [le couple] ou trois [la famille] unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit à votre Père qui est aux Cieux, cela leur sera donné. (Mt 18.19)“ ? “Demandez et vous recevrez. Frappez et l’on vous ouvrira. Cherchez et vous trouverez ! “ a encore dit Jésus (Mt 7.7). Dès lors, un couple, marié dans le Seigneur (1 Co 7.39), a, à portée de main, de foi, de prière, une source inépuisable de grâces ! Comment chaque jour ne pas y puiser, pour soi, pour tous ? Ce n’est pas sans raison que le Pape Pie XII disait : “Un famille unie dans la prière reste unie“, et le Pape Jean-Paul II : “Une famille qui prie est une famille qui vit.” Pourquoi aujourd’hui tant de divorces, de vies conjugales et de familles malheureuses ? Parce que les couples ne prient plus en tant que couple, ni donc les familles en tant que familles ! Dieu n’est plus reconnu et adoré pour ce qu’Il est : la source de l’amour et de la vie ! Les parents ont pourtant l’obligation d’enseigner à leurs enfants la nécessité vitale de la prière quotidienne.1 “Veillez et priez sans cesse afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit vous arriver et vous tenir debout au jour de Mon retour. (Lc 21.36)“ Car si les enfants voient les parents être incapables de passer une journée sans adorer Jésus, l’Amour incarné, présent parmi eux, alors ils sauront l’importance de la prière et continueront à prier. Mais si la prière leur a été enseignée comme étant facultative, alors ils penseront que prier n’est pas indispensable … Il faut donc que les enfants voient les parents prier, et que leurs éventuelles et premières turbulences non encore assagies n’arrivent pas à les dissuader de prier. Qu’ils voient que la prière familiale ne consiste pas à les faire prier eux … mais à rendre Dieu présent, comme en témoigne l’attitude recueillie et l’adoration des parents. Il s’agit de s’adresser réellement à Dieu, présent … et tout compte pour cela : l’attitude du corps ; le ton de la voix ; les mots, adressés directement à Dieu, ou non …
Jean-Paul II, dans sa écrit : ” … dans la prière et par la prière, l’homme découvre, d’une manière on ne peut plus simple et profonde; sa véritable personnalité : dans la prière, le « je » humain saisit plus facilement la profondeur de sa qualité de personne. Cela vaut également pour la famille, qui n’est pas seulement la « cellule » fondamentale de la société mais qui possède aussi une physionomie particulière. Celle-ci trouve une confirmation première et fondamentale, et se raffermit, lorsque les membres de la famille se rencontrent dans l’invocation commune : « Notre Père ! » La prière renforce la solidité et la cohésion spirituelle de la famille, contribuant à faire participer celle-ci à la « force » de Dieu. (Lettre aux familles, n°4, 1994)”
Et pour que la prière familiale ne soit pas pas un rituel morne, je propose de procéder ainsi :
S’il y a des enfants, par roulement d’une semaine, l’un est chargé de sonner la clochette pour le rassemblement de la prière, qui ne doit pas être faite nécessairement avant d’aller se coucher, lorsque chacun a envie d’aller dormir, et comme si l’on disait au Seigneur : “Nous T’offrons ce qui reste de notre journée, les miettes”. Un autre aura eu soin de l’entretien du coin prière : passer l’aspirateur , arroser la plante verte ou changer l’eau des fleurs devant l’image de la Vierge Marie, et le moment de prière venu, d’allumer la bougie sur l’autel familial …
Le papa ouvre la prière en se signant lentement et en prononçant “Au Nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit”. On commence par 5 mn de prière silencieuse pour adorer Jésus, qui est là, présent au cœur de notre communion … Papa chronomètre.
Puis vient la confession des péchés et la demande de pardon.
Si un enfant est assez grand pour lire intelligemment la Parole de Dieu, il en lit un passage, soit à l’improviste, soit parmi les lectures de la messe du jour.
Le papa montre comment cette parole éclaire la vie de la famille aujourd’hui.
Chacun présente un motif d’action de grâce, fait sien par tous les membres de la famille au moyen d’un couplet repris en chœur.
Puis, chacun présente une prière de demande, aussi reprise en chœur par tous les membres de la famille au moyen d’un couplet, chanté ou non.
Tous récitent ensemble, et lentement, le Notre Père et le Je vous salue Marie.
Le papa prononce une formule de bénédiction.
Les parents signent leurs enfants avec de l’eau bénite tandis que ceux-ci se retirent en silence pour aller dormir.
Je précise que j’ai vu ce rituel être très religieusement vécu dans une famille bien réelle … de quinze enfants !
Il y a aussi, bien sûr, la prière du chapelet en famille, et celle de l’Angelus, recommandé par les Papes.2
Abbé Guy Pagès
PS : Ce que des scientifiques disent des bienfaits de la prière …
- « Sur la base de leur dignité et de leur mission, les parents chrétiens ont le devoir spécifique d’éduquer leurs enfants à la prière, de les introduire à la découverte progressive du mystère de Dieu et à l’entretien personnel avec lui : « C’est surtout dans la famille chrétienne, riche des grâces et des exigences du sacrement de mariage, que dès leur plus jeune âge les enfants doivent, conformément à la foi reçue au baptême, apprendre à découvrir Dieu et à l’honorer ainsi qu’à aimer le prochain. » ( Concile Œcuménique Vatican II, Déclaration Gravissimum Educationis sur l’éducation chrétienne, 28 octobre 1965, n. 3 ; Cf. Jean-Paul II, Exhortation apostolique Catechesi tradendae, n. 36 : AAS 71 (1979), p. 1308.) [↩]
- Paul VI, Exhortation apostolique Marialis cultus, n. 52 et 54, AAS 66 (1974), pp. 160-161. [↩]
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