C’est sans doute le moment le plus impressionnant et le plus mystérieux de la Pâques orthodoxe : la cérémonie du Feu sacré au Saint-Sépulcre à Jérusalem. Depuis deux millénaires, une flamme s’allume de façon inexpliquée tous les ans, à l’occasion du Samedi saint de la Pâques orthodoxe. Autour de la petite chapelle construite à l’endroit où Jésus a été enseveli, des milliers de personnes se massent, munies de cierges enflammés. Une image impressionnante, qui l’est autant que l’allumage surnaturel de la flamme.
Au fil des siècles, plusieurs récits ont raconté cet évènement mystérieux. Le premier d’entre eux remonte au IVe siècle et a été écrit par l’historien Eusèbe de Césarée, qui affirme que le feu est survenu pour la première fois à cet endroit, lors de Pâques, en l’an 162 (soit bien avant la construction du Saint-Sépulcre en 326). Il écrit : “lorsque les gardiens de l’église étaient sur le point de remplir les lampes pour les préparer à célébrer la résurrection du Christ, ils ont soudainement remarqué qu’il ne restait plus d’huile dans les lampes. Ils ont alors prié et une flamme est apparue spontanément dans le tombeau du Christ”.
Aussitôt le miracle survenu, la flamme s’exporte, transmise à tous les pays orthodoxes du monde grâce à des avions affrétés spécialement. La première commune à recevoir le Saint Feu est grecque. Une fois là-bas, les croyants se transmettent la flamme sur des cierges, appelés lambadas, qu’ils ont ornées de symboles religieux et chacun tente de garder cette bougie allumée pendant au moins quarante jours, jusqu’à l’Ascension.
Évidemment ce miracle, qui est considéré comme l’un des plus anciens du christianisme, a longtemps été contesté. Certains, comme le pape Grégoire IX en 1238, ont accusé (et accusent encore) les religieux orthodoxes de “falsification et d’escroquerie”. Qu’en est-il réellement ?
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