Il y a quatre conditions pour la validité du sacrement de l’Eucharistie :

1. la matière,
2. la forme,
3. le prêtre validement ordonné.
4. l’expression de « l’intention ».

Pour que l’intention de faire ce que fait l’Eglise soit respectée, il suffit que le rite soit correctement utilisé. En effet, l’intention de l’Eglise se manifeste par l’usage du rite lui-même. Et du moment que le ministre ne manifeste pas extérieurement une intention contraire, le sacrement doit être présumé valide.
Léon XIII : « De l’intention, en tant que, par soi, elle est quelque chose d’intérieur, l’Eglise ne juge pas. Mais en tant qu’elle se manifeste extérieurement, elle doit en juger. Lorsque donc quelqu’un a employé sérieusement et régulièrement la matière et la forme exigées pour produire et conférer le sacrement, du fait même il est considéré avoir eu l’intention de faire certainement ce que l’Eglise fait. » (Apostolicae curae, 13 septembre 1896)

Le ministre (de l’Eglise) doit avoir l’intention (de l’Eglise). Et c’est le rite (de l’Eglise) qui spécifie l’intention (de l’Eglise). La garantie de la validité des sacrements réside dans l’utilisation du rite de l’Église (réalité objective) qui assure (sauf simulation) la réalité du sacrement et de son effet. Même si le ministre est dans l’erreur quant à la nature ou à l’effet du sacrement, même s’il est ignorant, incroyant, etc.
L’exemple du baptême est parlant : même un infidèle qui ne croit pas baptise validement, pourvu qu’il ait l’intention de faire ce que fait l’Eglise en utilisant le rite du baptême.

Tout en croyant fermement en la transsubstantiation, si on modifie substantiellement le rite, on n’obtiendra pas cet effet car cette modification porte atteinte à l’intention de faire ce que fait l’Eglise.

————————————

De Benoît XVI :

La manière dont nous traitons l’Eucharistie ne peut que provoquer de la préoccupation. Le concile Vatican II été à juste titre centré sur la volonté de remettre ce sacrement de la présence du Corps et du Sang du Christ, de la présence de sa Personne, de sa Passion, de sa Mort et de sa Résurrection, au centre de la vie chrétienne et de l’existence même de l’Eglise. En partie, cela a effectivement été réalisé, et nous devons en être reconnaissants au Seigneur du fond du cœur.

Et pourtant, c’est une attitude assez différente qui prévaut. Ce qui prédomine n’est pas une nouvelle révérence envers la présence de la mort et de la résurrection du Christ, mais une manière de Le traiter qui détruit la grandeur du mystère. Le déclin de la participation à la célébration dominicale de l’Eucharistie montre combien nous autres chrétiens d’aujourd’hui sommes devenus peu capables d’apprécier la grandeur du don que constitue sa Présence Réelle. L’Eucharistie a été dévaluée pour devenir un simple geste cérémoniel, lorsqu’on prend pour acquis que la courtoisie exige qu’elle soit offerte lors des célébrations familiales ou des occasions comme les mariages et les enterrements à tous les invités, pour des raisons familiales.

La manière dont les personnes présentes reçoivent facilement en maints endroits le Saint-Sacrement; comme si cela allait de soi, montre que beaucoup ne voient plus dans la communion qu’un geste purement cérémoniel. Donc, lorsque nous pensons à l’action qui serait nécessaire avant tout, il devient évident que nous n’avons pas besoin d’une nouvelle Eglise de notre invention. Au contraire, ce qui faut d’abord et avant tout, c’est bien davantage le renouveau de la foi en la présence de Jésus-Christ qui nous est donné dans le Saint-Sacrement. (Source)”

Un petit panoramique de la dévotion au Saint-Sacrement… qui montre qu’elle n’est pas allé en augmentant ces dernières années !

———————————-

LA MESSE BÂCLÉE (IIe partie) Écrit par Saint Alphonse-Marie de Liguori

COMMENT LE MANQUE D’OBSERVANCE DES RUBRIQUES SCANDALISE 

Ces cérémonies, lorsqu’elles sont exécutées avec négligence et précipitation, loin d’inspirer, font perdre aux laïcs toute vénération pour un mystère si saint. Les messes célébrées avec peu de respect incitent le peuple à négliger le Très Saint Sacrement. Comme le dit Pierre de Blois : « Le désordre et l’indiscipline des nombreux prêtres désordonnés conduisent aujourd’hui à mépriser le vénérable Sacrement de notre rédemption. »

C’est pourquoi le Concile de Tours, tenu en l’an 1583, ordonna que les prêtres soient bien formés aux cérémonies de la messe, en donnant cette raison notable : « De peur qu’ils ne détournent le peuple, auquel ils sont confiés, de la dévotion, au lieu de l’amener à la vénération des mystères. »

Comment alors les prêtres, par des célébrations aussi indévotes, espèrent-ils obtenir le pardon de leurs péchés et les grâces de Dieu, s’ils offensent ce dernier au moment même de lui offrir le sacrifice, causant plus de déshonneur que d’honneur ?

« Par la célébration du sacrifice, dit le pape Saint Jules, les péchés sont effacés ; mais que pourra-t-on offrir au Seigneur en expiation des péchés commis jusqu’au moment même de l’offrande du sacrifice ? »

Offenserait Dieu le prêtre qui ne croirait pas au sacrement de l’Eucharistie, mais l’offense encore plus celui qui, croyant en lui, ne lui rend pas le respect dû, causant ainsi chez ceux qui le voient célébrer avec si peu de révérence la perte du respect qu’ils conserveraient autrement.

Les Juifs respectèrent Jésus-Christ au début de sa prédication, mais lorsqu’ils virent comment les prêtres le méprisaient, ils perdirent la bonne opinion qu’ils avaient de lui et finirent par crier avec les prêtres eux-mêmes : « Ôte-le ! Ôte-le ! Crucifie-le ! »

De la même manière aujourd’hui, les laïcs, voyant le mépris et la légèreté avec lesquels les prêtres célèbrent la messe, en perdent le respect et la vénération.