N.B. : Les chiffres placés entre parenthèses (…) désignent une citation coranique, dont le premier chiffre, suivi d’un point, indique le numéro de la sourate, et le suivant, celui du verset. Lorsque le premier chiffre est précédé d’une abréviation lexicale, la citation est tirée de la Bible, et lorsqu’il est précédé d’un seule lettre majuscule, il indique un article d’un des vingt six chapitres de cette série “Réponses aux musulmans”.
LE TEMPS EN ISLAM
— 1 En prétendant que le Coran a été donné à l’origine de l’humanité, avant donc toute autre révélation, les musulmans pensent mettre l’islam à l’abri de toute comparaison, et donc de toute contestation possible. Or, la croyance au Coran incréé (13.39 ; 43.4 ; 56.78), situant le musulman avant le temps, hors du temps, ne le chasse-t-elle pas aussi hors de l’Histoire ?
— 2 Les Évangiles, pluralité de témoignages personnels, montrent comment l’Église, dès son origine, s’est préoccupée de son histoire. À contrario, l’islam présente le Coran comme l’acte créateur lui-même, qui ne présuppose donc rien, et en dehors de quoi rien n’existe. De fait, il ne connaît pas les compléments de temps et de lieu. N’est-elle pas significative, l’absence d’histoire du Coran ? Ne montre-t-elle pas que le Coran est dans la réalité humaine sans en faire partie ?
— 3 L’islam, accomplissement du Coran, est identifié à l’acte divin de la Création elle-même. Cette conception égocentrique est bien exprimée par l’utilisation du calendrier lunaire, qui mesure le temps à partir de l’astre tournant autour de soi plutôt qu’à partir de l’astre autour duquel la terre tourne. Ce calendrier lunaire, que seuls les musulmans utilisent encore sans le corriger, révèle les origines de l’islam : le culte d’Hou Baal, le dieu de la lune (voir À 23). Le calendrier lunaire ayant des mois de vingt-neuf ou trente jours, et donc onze jours de moins que l’année solaire, ne permet pas de respecter les saisons. Le mois de mars, par exemple, peut se situer aussi bien en été qu’en hiver, en sorte que le temps étant déconnecté du cosmos, le calcul des dates est aléatoire. Ne pouvant fournir des repères fixes, le temps musulman est assimilé au temps immédiat et totalisant de l’éternité d’Allah, un temps où seule compte l’écrasante omnipotence divine, sans lien avec la vie terrestre. Les musulmans vivent ainsi en état d’apesanteur permanente, empêchés de comprendre ce qu’est l’Histoire, la pédagogie divine, la progression de la Révélation, et sont donc rendus incapables d’entrer dans le temps de grâce ouvert par la venue du Messie (Lc 4.19), qui nous fait échapper, par la conversion, aux arrêts de la Justice divine, le temps de la Miséricorde. Puisque l’islam ne connaît pas la notion d’Histoire du Salut, son salut peut-il être autre chose qu’un mythe ?
— 4 Comment des « prophètes » (16.36), tels Adam (2.31-37 ; 3.33), Énoch (19.56) ou Noé (3.33 ; 10.71 ; 11.25) peuvent-ils être issus d’Abraham (29.27) puisque soit ils ont vécu avant lui, soit n’étaient pas Hébreux ? L’histoire, pour les musulmans, est ainsi aplatie, réduite à rien, sans intérêt. Et si tous doivent pratiquer « la religion (4.135) », qui est celle d’Abraham (16.123), alors, nul besoin de la venue du Messie ! L’islam est, par essence, antichrist. Et puisqu’Allah a « parachevé l’islam pour vous aujourd’hui (5.4) », que faire, sinon se soumettre à qui se saisit de l’islam ?
— 5 La conception du temps en islam est liée à la légitimité de la mission de Mahomet, censé ne rien faire d’autre que ce qu’ont fait tous les prophètes (en sorte que ne pas l’accueillir serait ne pas les accueillir non plus …). Les épisodes de l’Histoire se répètent parce que les hommes sont oublieux. Mais pourquoi Allah les a t-il faits ainsi qu’il doive sans cesse se répéter et invalider l’Histoire, sinon pour mieux annuler la Bonne Nouvelle de la venue de Jésus ?
— 6 Comme tous les systèmes gnostiques, l’islam a une conception cyclique du temps : il en nie radicalement la valeur propre en l’identifiant à celui d’Allah, immuable (Cf. la doctrine du Coran incréé). C’est pourquoi le progrès et la liberté, qui éloignent de l’Origine (conception qui rappelle la révélation du péché originel, cependant nié dans ses effets), sont mauvais et bannis (Voir Z 5+). Le temps hébréo-chrétien n’est pas cyclique, mais linéaire : il a un début et une fin, qui ne sont pas identiques. Entre les deux termes sont rendus possibles le déploiement de la liberté humaine et l’avènement de l’Histoire. La Révélation hébréo-chrétienne rompt avec le temps mythique tournant sur lui-même pour instaurer l’Histoire, dans la distinction du temps et de l’éternité. Le temps et l’éternité étant distincts, qu’est-ce qui peut les relier, sinon l’Incarnation et le Retour du Christ en gloire ?
— 7 La civilisation occidentale, informée par la vision linéaire et eschatologique du temps, tendue vers le retour en gloire de Jésus venant juger les vivants et les morts et les établir dans leur éternité, a eu foi dans un avenir riche de promesses, dans un progrès du temps. Le progrès est si bien possible et souhaité que le Christ annonce des œuvres même plus belles que les Siennes (Jn 14.12) ! On est loin de la répétition du même revendiqué par l’islam, copie de la vie de Mahomet, ou de celle d’Abraham, passé mythique servant d’idéal au présent, de règle pour une restauration continuelle, un retour aux origines. « Le meilleur discours est le livre d’Allah et la meilleure direction est celle de Mahomet. Les pires des choses sont les innovations, et toute innovation est une aberration. (Mouslim, n°867) » Inutile donc de condamner l’esclavage aux oreilles d’un vrai musulman puisque vivant au temps de Mahomet, il voit celui-ci le pratiquer ! L’histoire est pour lui involutive, le progrès y est, par principe, impossible (6.153 ; 7.3). Les langues sémitiques anciennes ne connaissaient d’ailleurs pas notre distinction du temps en passé, présent et futur, mais seulement l’action accomplie, parfaite, et l’action inaccomplie, imparfaite. « Chaque chose nouvelle est innovation, et chaque innovation est égarement et chaque égarement conduit en enfer ! (Nasaï, Sounan, n°1578) » Prétendre innover relève du sacrilège. Le mot arabe bid‘ah signifie d’ailleurs innovation et hérésie. En voulant ramener l’homme à l’état de pure nature, au point zéro de son histoire, l’islam détruit ce qui rend une vie humaine, car qu’y avait-il au point zéro de l’Histoire … sinon rien ?
— 8 L’absence de valeur donnée au temps par l’islam empêche les musulmans de comprendre pourquoi, depuis la Création du monde, Dieu a « attendu si longtemps » pour envoyer le Messie. Comme s’il eût été possible, par exemple, de demander aux hommes de l’âge préhistorique, vivant parmi les bêtes sauvages, selon la loi du plus fort (Gn 4.23-24), ignorant même la Loi du talion, d’aimer leurs ennemis ! Ce long délai s’explique donc par le chaos où l’humanité était tombée après le péché originel, et par le temps nécessaire à la lente émergence d’un peuple capable d’y accueillir le Sauveur (Gn 3.15). Pour cela, il fallait que ce peuple connût déjà suffisamment Dieu et Sa volonté, la nature de l’homme et sa vocation, qu’il eût une notion claire du péché, et ait atteint suffisamment de perfection morale et spirituelle par la pratique de la Torah pour être exempt de tout culte rendu au Démon (Ba 4.7 ; Ps 105.19-20,28,34-39 ; 106.34-35). On ne voit pas en effet Dieu incarné grandir dans un peuple idolâtre ! Et il était indispensable que la grâce du salut promis soit demandée (Dieu veut nous voir désirer et demander Ses dons), et que naquît l’Immaculée-Conception, la seule qui ait pu dignement L’accueillir et Lui faire don de notre nature humaine. Si nous sommes dans le temps, n’est-il pas nécessaire de reconnaître qu’ici-bas tout ne peut se faire que progressivement, à une vitesse que mesurent la liberté de l’homme et la Patience (du verbe pâtir) de Dieu ?
— 9 Alors que Jésus nous a invités à exercer la miséricorde pour mériter d’en bénéficier lors du Jugement dernier (Mt 5.7 ; 13.24-30,36-43 ; Mc 4.24), repoussant jusque-là l’exercice de Sa justice (Mt 25.31-46 ; Lc 4.5-8 ; Jn 6.15 ; 18.36), l’islam croit devoir d’ici-là se faire l’exécuteur des châtiments divins (7.181) par l’anéantissement des mécréants (8.12,35,39,65 ; 9.5,73,123), en particulier des chrétiens (2.193 ; 9.30) … Ainsi, dans une de ses vidéos de propagande, l’État islamique déclarait : « Tue les apostats que le diable a égarés. Avec les gens du Faux, la guerre est déclarée. Plus de polémiques ni de philosophie. Soit tu les tues, soit ils te tuent, et dans les deux cas, que du profit ! » Si la violence est ce par quoi Allah accomplit sa volonté (8.57 ; 9.29-30 ; 59.2,13), qu’est-ce qui peut l’arrêter ? Certains ont proposé des solutions, tel Gustave Flaubert : « Je demande, au nom de l’humanité, à ce qu’on broie la pierre noire, pour en jeter les cendres au vent, à ce qu’on détruise La Mecque, et que l’on souille la tombe de Mahomet. Ce serait le moyen de démoraliser le Fanatisme. (Lettre à Mme des Genettes, 01.03.1878) » Ce serait sans doute une solution plus efficace que le rêve du cardinal Nicolas de Cues (1401-1464) préconisant d’entrer « dans les ténèbres que sont l’admission des contraires » par l’adoption du « principe de la coïncidence des opposés », méthode certes fort prisée des adeptes du New Age, de la Franc-maçonnerie, des gnoses et autres ennemis de l’Église, et que Shimon Pérès a proposée au Pape François lorsqu’il lui a demandé de prendre la tête de l’unification de toutes les religions (04.09.2014)… Cette idée semble si bien faire son chemin que le Pape François, un peu plus tard, de concert avec l’imam d’Al-Azhar, en février 2019, à Abu Dhabi, a écrit que « les diversités de religion (…) sont une sage disposition de la volonté divine ». Croire que derrière la variété des rites, des pratiques, et même des doctrines, toutes les religions s’enracineraient dans la seule et vraie religion, n’est pas catholique, mais peut très bien s’accorder avec l’islam (5.48 ; 22.67 ; 30.30).1 « Cela aboutit à la célébration d’une vérité qui est plus haute que la vérité partielle dont chacun se réclame. (Claude Geffré, o. p. Croire et interpréter, Cerf, 2001, p.176) »2 Dans cette nouvelle religion promue par le mondialisme, toutes les religions doivent être préservées, mais réinterprétées à l’aune de la tolérance pour la grande diversité de croyances, de rituels et de pratiques, que le caméléonesque islam peut tolérer grâce à son vide métaphysique (4.122-124 ; 9.13). Mais le chrétien ne peut pas accepter de se situer sur cet hypothétique point sublime qui dominerait toutes les confessions religieuses, cet essentiel qu’elles partageraient toutes et qui seul compterait, car alors il renierait l’Absolu véritable, Jésus de Nazareth, Dieu incarné, hors de qui il n’y a ni divinité ni salut (Ep 2.12), seul principe apte à fonder l’humanité en voie de mondialisation dans la communion des hommes et des nations, grâce à la connaissance du vrai Dieu, qui est une communauté unique de personnes consubstantielles. Quel autre fondement que la Sainte Trinité ― dont la différence est constitutive de l’être ―, pourrait offrir à la société un principe d’unité capable à la fois de respecter les différences légitimes de chacun et de conjurer les tentations de tyrannie ?
— 10 Dans l’eschatologie chiite, le douzième et dernier imam sera le Sauveur. Sa personnalité, son occultation, sa manifestation et la situation finale du monde sont des sujets si importants qu’ils éclipsent presque totalement les données classiques de l’eschatologie que sont la Résurrection, le Jugement, le Paradis, l’Enfer. Dans l’eschatologie sunnite, des signes annoncent la fin du monde : une bête sortira de la terre (27.82 ; Cf. Ap 11.7), Gog et Magog seront relâchés (18.92-98 ; Cf. Ap 20.8), Jésus apparaîtra, à moins que ce ne soit le Mahdi, ou tous les deux ensemble (pas facile de plagier le christianisme), parce qu’aura surgi l’Antichrist ou Djalal, qui sera borgne, « parce qu’Allah n’est pas borgne (Mouslim 5219) ».3 L’eschatologie musulmane reprend des termes de l’eschatologie chrétienne (3.55), mais les déforme pour les mettre au service de l’islam. En effet, si dans l’apocalypse chrétienne l’humanité fait elle-même son malheur, et le peuple chrétien y souffre sa persécution finale, dans l’apocalypse musulmane, l’islam s’octroie le rôle de justicier divin. Or, puisque Allah juge seul (12.40 ; 22.69 ; 39.3), pourquoi Jésus doit-Il revenir pour le Jugement dernier (4.158-159 ; 43.61,66) ? Serait-ce parce que « le Père ne juge personne, mais a remis tout le jugement au Fils (Jn 5.22) ?
ORIGINE DE L’ISLAM4
— 11 Alors que plus ancien de six siècles le christianisme ne possède pas moins de 25 000 manuscrits du Nouveau Testament, dont certains datent du 1er siècle, la tradition musulmane ne possède aucun document arabe relatif à l’islam antérieur à la fin du VIIIe siècle. Il est de ce fait incapable de rendre compte de son origine. Les hadiths eux-mêmes, bourrés d’anachronismes, ne remontent pas au-delà des cent cinquante premières années de l’ère islamique, et ne peuvent donc être considérés comme des témoignages historiques. De plus, alors que la confrontation de différents documents fait souvent apparaître un élément nouveau, l’étude des sources musulmanes sur l’origine de l’islam conduit au surprenant constat qu’elles ne font toutes que se répéter. Mais sans les épisodes de la vie de Mahomet que rapportent les hadiths, le Coran ne semblerait-il pas encore plus incompréhensible ?
— 12 Le premier document fondateur de l’islam est la Constitution de Médine (qui n’a de Constitution que le nom puisqu’il ne procède d’aucun État). Voici sa teneur : « Ceci est un écrit entre ceux de Qoraysh [le clan de Mahomet] et ceux qui les ont suivis [huit autres clans de Médine-Yathrib] et s’étant joints à eux, ont combattu le djihad avec eux ; ils sont une confédération unique à l’exclusion des autres hommes. »5 L’Oumma est ainsi formée de conjurés unis par une promesse de vengeance et de protection réciproques qui les sépare des autres hommes désignés comme victimes de cette coalition. Ce pacte apparaît dans le Coran : « Qu’ils combattent donc dans la voie d’Allah, ceux qui troquent la vie d’ici-bas contre la [vie] dernière. Quiconque combat dans la voie d’Allah, qu’il soit tué ou qu’il vainque, nous lui donnerons un très grand salaire ! (4.74 ; 60.4 ; Cf. U) » Un hadith rend compte de son existence : « Abu Juhaifa demanda à Ali : “Qu’y a-t-il d’écrit sur ce papier [le Coran] ?” Il répondit : “Les règles du prix du sang, de la libération de prisonniers et le jugement selon lequel aucun musulman ne devra être tué pour avoir tué un infidèle.” (Boukhari, 52.283) » La genèse de l’islam se distingue-t-elle de celle d’un gang de malfrats ?6
― 13 Dans l’Orient des VIIe-VIIIe siècles, l’imaginaire apocalyptique et une forte attente messianique (Mt 2.1-2) hantaient toujours l’esprit des nationalistes. Ils vénéraient ces chefs révoltés, dont la plupart s’étaient présentés comme le Messie attendu (cf. Ac 5.36-37 ; Mt 24.4,11,24 ; Mc 1.34,44 ; 5.43 ; 7.36 ; 9.9) tels Judas Maccabée et ses frères (IIe s. av. J-C.), Jacob et Simon en 47, Theudas de 46-48, Manahem en 66, Jean de Giscala en 67 à 70, Simon bar Giora en 69, Lukuas en 115-117, Simon bar Koséba en 132-135, Julien vers 530, pour ne citer que les plus connus. La cruauté qu’ils revendiquaient au Nom du Dieu des Juifs était si populaire que Flavius Josèphe écrivit : « La nation tout entière a été infectée de cette doctrine à un point incroyable. (Antiquités juives 18.7-9) » Aussi n’y a-t-il rien d’étonnant à ce que le moine byzantin Théophane écrive dans son Histoire universelle, au début du IXe siècle, qu’en l’an 622 « les juifs se sont attachés à Mahomet qu’ils tenaient pour un prophète. (Théophane le Confesseur, Chronographia, II Leipsig, 1885. Cf. Q 4) » La révolte contre l’occupant romain et la destruction de Jérusalem qui en 70 s’en suivit — accomplissement de la prophétie de Jésus (Lc 19.41-44) —, conduisirent chrétiens (Lc 21.20-24 ; Ac 8.4) et nazaréens à fuir, notamment en Syrie. Dans son Panarion (en 376), Épiphane localisait les nazaréens en Décapole (Jordanie), autour de Pella et dans la région de Kokba, au sud-ouest de Damas (Daniel Marguerat, Le Déchirement : Juifs et chrétiens au premier siècle, Labor et Fides, 1996, p.190). Pourquoi trouve-t-on des témoignages de l’implantation des Qoraychites en Syrie et pas dans la région de La Mecque ? De nombreux sites nazaréens ont été retrouvés dans la région côtière de Lattaquié, notamment les restes d’un caravansérail portant le même nom que la rivière à l’embouchure de laquelle ils se trouvent : celui des Qoraysh, la tribu du « Prophète » (René Dussaud, Topographie historique de la Syrie antique et médiévale, Paris, Geuthner, 1927). Une secte musulmane implantée en Syrie, appelée alaouite se nomme elle-même nozaïrite, témoignant ainsi de son ascendance nazaréenne. Les nazaréens étaient habités par le désir de reprendre Jérusalem aux païens, et d’y rebâtir le Temple (Ac 3.24) : « Retourner vers notre pays dévasté, pour y restaurer la Maison de Dieu ! (Testament de Lévi XVII 10-11) » La conviction d’être des exilés en territoire impur leur imposait de retourner en Terre Sainte. Raison pour laquelle les premiers musulmans s’appelaient les mouhâjirouns, les émigrés. Leurs émules actuels se font appeler moudjahidine. Identifiant leur séjour au désert de Syrie à l’Exode des Hébreux, ils s’imaginaient devoir « refaire l’entrée en Terre promise. Le thème est très biblique, et sous-tend la prédication de Jean-Baptiste, qui, selon Jn 1.28, se trouvait au-delà du Jourdain (Etienne Nodet, Flavius Josèphe, Baptême et résurrection, Paris, Cerf, 1999) ». C’est ainsi que dans l’Évangile aux Hébreux auquel se référaient les nazaréens, le premier acte du Messie était la traversée du Jourdain (Épiphane, Panarion, 30.13), version actualisée de l’étape finale de l’Exode (Nb 32.32 ; 35.10 ; Dt 2.29 ; 12.10 ; 32.47) et du baptême de Jésus inaugurant Sa vie publique. Le messie nazaréen, prophète, roi et prêtre, habité par un ange ou par Dieu Lui-même (Tertullien, De carne Christi, 14.5 ; Épiphane, Panarion, 30.4,6 ; Irénée, Contre les hérésies, 3.3,4) devait avoir son temple reconstruit (Lc 23.46 ; Ac 3.21) pour rétablir l’indépendance politique d’Israël (Jn 6.15) et soumettre le monde (Cf. Mt 24.3 ; Lc 19.28-38 ; Jn 6.15 ; Ac 1.6 ; He 1.13 ; Ap 2.26-27 ; 12.5 ; 19.11). Pourquoi Allah demande-t-il à ses soumis de se raser la tête pour entrer dans la Mosquée sacrée (48.27-28), sinon parce que le vœu nazaréen de conquête du Temple imposait, selon la Loi de Moïse (Nb 6), une célébration à la Tente du Rendez-vous où les nazirs devaient se présenter tête rasée ?
― 14 La croyance millénariste est la conviction qu’entre le temps présent et celui de l’éternité, le Christ régnera sur terre mille ans (Ap 20.2-7), avec l’abondance et la félicité paradisiaques promises par les Prophètes. De saint Papias à Lactance, de Jean de Gischala à Abou Bakr, de Joachim de Flore à la Croisade des Pastoureaux, des Flagellants aux Encapuchonnés du Puy, des Lollards aux Taborites, de Müntzer à Hans Hut, de Bockelson à la Révolution française, du socialisme national et international à Abou Bakr al-Baghdadi, « la structure mentale propre au millénarisme est de justifier l’élimination de ceux qui font obstacle à l’avènement du Grand Soir (Jean Delumeau, Mille ans de bonheur, Fayard, 1995, p.107-118) ». La croyance millénariste s’appuie sur « trois éléments : le transfert de la croyance religieuse authentique ; une foi de substitution purement terrestre ; la certitude que cette foi est la vérité qui donnera à l’humanité le bonheur au moyen de la création d’une société parfaite (Jean-Louis Harouel, Le vrai génie du christianisme, Jean-Cyrille Godefroy, p.187) ». Le messianisme des auteurs du Coran reposait sur trois dogmes :
1) Ce monde est mauvais et doit disparaître pour laisser place au paradis perdu ;
2) C’est aux Arabes qu’Allah a confié la mission de purifier la terre entière par une guerre d’extermination (Ps 10.16), à l’instar de la prise de Canaan par les Hébreux (Nb 31.17) ;
3) Une fois le Temple de Jérusalem reconstruit, le Messie viendra l’habiter et y diriger la conquête du monde.
Nazaréens et musulmans partagent une croyance commune qui les distingue des autres sectes : ils attendent le retour du Christ. Pour les nazaréens, le Christ devait revenir et à leur tête conquérir militairement Jérusalem, puis le monde, et le leur remettre (voir O 5 ; Q 18) ; pour les musulmans, celui qui doit aujourd’hui encore faire la même chose est le Mahdi, ou parfois le Christ identifié au Mahdi, ou parfois encore le Mahdi aidé du Christ. Ils ont encore en commun la conception d’un royaume où le mal aura disparu et qui offrira aux survivants d’y jouir durant quatre cents, voire mille ans (Livre d’Esdras, IV, 7.28-31), des « délices de la luxure et de toutes les voluptés du corps (…) de l’esclavage de tous les autres peuples mis à leur service (…) avec la jouissance de la beauté de leurs femmes (…) des jeunes femmes et des petits garçons pour leur plaisir » (voir D 6). 7 Le salut des nazaréens et des musulmans est l’archétype des messianismes qui allaient se succéder au cours de l’histoire.8 Et pour faire advenir le leur, les nazaréens eurent l’idée d’y intéresser les Arabes, peu christianisés, mercenaires tantôt de l’Empire byzantin et tantôt de l’Empire perse, à qui ils proposèrent, en raison d’une ascendance commune en Abraham, une commune destinée divine. Les Arabes se rattachaient à Abraham par Ismaël,9 et eux les nazaréens par son fils légitime Isaac,10 ils étaient cependant ensemble les héritiers de la promesse de domination universelle faite à leur ancêtre (Cf. Esdras IV).11 « C’est nous qui hériterons la terre et de ceux qui l’habitent (19.40) » Ils expliquèrent aux Arabes chrétiens (5.82-85) qu’ils croyaient eux-aussi que Jésus était le Messie (4.171 ; 5.75), qu’ils L’attendaient et voulaient hâter Son retour (2 P 3.12), et aux Juifs, qu’ils étaient eux-aussi de la religion d’Abraham (4.125), et s’opposaient aux Juifs rabbiniques dont les élucubrations (2.78,79,85 ; 3.71,78) avaient recouvert le sens du Livre (2.146,159,174 ; 3.187 ; 5.61) pour en cacher ce qui concerne le Fils de Marie (2.87). La révélation coranique ne manqua pas de prendre en charge leur démarche : « Dis à ceux des Bédouins restés en arrière : ‘Vous allez être appelés contre des gens d’une force redoutable. Vous les combattrez jusqu’à ce qu’ils se soumettent à l’Islam. Si vous obéissez, Allah vous donnera une belle récompense, et si vous vous détournez (…) il vous châtiera d’un châtiment douloureux.’ (48.6) », et bientôt ces Bédouins n’eurent la foi qu’en obéissant « à Allah et à Son messager (49.14) », aussi l’accord arabo-nazaréen pour la prise de Jérusalem et la reconstruction du Temple (la mosquée d’Al-Aqsa) put être conclu : « Abraham et Ismaël élevèrent les assises de la Maison : “Notre Seigneur ! Accepte [ceci] de notre part !” (2.127) » N’est-ce pas que « les commandements d’Allah sont pour la terre entière (1 Ch 16.14) »
— 15 Une opportunité se présenta en 614 lorsque l’armée perse envahit Jérusalem : un détachement arabo-nazaréen tenta alors de s’emparer de la ville, mais fut cuisamment repoussé par ses habitants. Les troupes purent néanmoins se replier en bon ordre grâce à un talentueux chef de guerre arabe dont le Coran fera ‘’le sceau des prophètes (33.40)’’. La victoire de l’empereur byzantin, Héraclius, sur les Perses, en 622, fit craindre aux Qorayshites et aux nazaréens restés en Syrie les représailles méritées par ceux d’entre-eux qui s’étaient ralliés aux troupes perses en 614, aussi les arabo-nazaréens durent-ils fuir aussi loin que possible, jusqu’à « Yatrib, la cité-oasis du désert de Syrie, où s’était établie depuis fort longtemps une partie de la secte judéo-nazaréenne (Olaf, Le grand secret de l’islam, 2014, p.41) ». Yatrib sera alors renommée Médine, en référence à Modine où s’était replié Judas Maccabée (1 M 2.1) avant sa conquête de Jérusalem, et l’an 622 deviendra l’an I de l’Hégire (fuite/Exode) précédant la reprise de Jérusalem par le nouveau peuple élu, les Mahgrâyê, les Exilés.12 En 629, une nouvelle tentative nazaréenne de prendre Jérusalem fut lancée, mais les Byzantins réussirent à repousser et vaincre les envahisseurs à Mou‘ta. Le Coran garde mémoire de cet échec (30.1-5). La reconquête et la purification de la Terre d’Israël par l’élimination physique de tous les impurs conditionnant la venue de l’Ère nouvelle, Allah ne manque pas d’encourager ses troupes : « C’est lui qui vous a établis sur la terre pour remplacer vos devanciers ; il a assigné aux uns des postes plus élevés qu’aux autres afin de vous éprouver par ce qu’il vous donne. (6.165) » ; « Nous avons prescrit dans l’Écriture […] que la terre sera héritée par mes serviteurs. (21.105) »13 Allah n’étant pas en reste de promesses, la prise de la Palestine et de Jérusalem est présentée comme le gage de la conquête à venir du monde entier : « La terre appartient à Allah. Il la donne en héritage à qui il souhaite parmi ses serviteurs. (7.128) »14 Ce n’est que cinq ans plus tard, en 638, qu’Ælia Capitolina (Jérusalem) se rendra à celui que le rabbin Eléazar Kalir (570-640), dans un de ses poèmes liturgiques écrit en hébreu (et pour cela, sans doute, ayant échappé à la destruction califale des témoins de l’origine de l’islam), nomme « un ‘messie de guerre’, annonciateur du vrai Messie, qui entra à Jérusalem, commença à reconstruire le Temple de Salomon [mosquée Al-Aqsa], et fut assassiné au bout de trois mois. (Gilbert Dagron, Entre histoire et apocalypse, in Travaux et mémoire, t. IX, 1991) » Le patriarche Sophrone, dans sa relation de la prise de Gaza en 634, mentionne le caractère nazaréen de la conquête : « Ils se vantent de dominer le monde entier en imitant leur chef continuellement et sans retenue. (A.-L. de Prémare, Les fondations de l’Islam, Paris, Seuil, 2002, p.155) » Qu’Allah désigne non les musulmans, mais les Juifs, héritiers de la Palestine (17.104)15 , et que son salut passe par l’éradication des mécréants (5.33), ne signe-t-il pas l’origine judaïque, nazaréenne, de l’islam ?
— 16 En 636 Jérusalem fut prise par les troupes arabo-nazaréennes, et un substitut de Temple fut construit, mais le Messie n’était pas redescendu du Ciel établir son règne de domination universelle ! L’idéologie des nazaréens venait de montrer ses limites, et de plus elle n’était pas arabe, or les conquérants étaient arabes : elle ne pouvait donc servir de justification à leur empire en formation. Il était urgent pour les Arabes de se désolidariser de leurs guides nazaréens, aussi les massacrèrent-ils (33.25-27), et une effroyable guerre des chefs s’ensuivit jusqu’à l’arrivée d’Abd El-Malik en 685. C’est ainsi que dans sa relation des événements le futur pouvoir califal supprime le souvenir du héros des premières conquêtes, Abou Bakr, retire son nom de la mosquée du Dôme du Rocher pour nommer celle-ci « Mosquée d’Omar », et faire mourir Mahomet, le messie de guerre, en 632, soit avant la prise de Jérusalem. Ainsi étaient supprimés de l’histoire musulmane l’œuvre typiquement nazaréenne de reconstruction du Temple,16 et le rejet des nazaréens par Abou Bakr, s’étant approprié leur lieu saint. Les amis d’hier durent disparaître au point que leurs localités syriennes se retrouvèrent à La Mecque et ses environs, et que leur nom servira à désigner les chrétiens (5.51-82 ; voir Z 12) … Le Messie Jésus devait être remplacé par un autre héros. Plus encore, une nouvelle révélation se devait de légitimer les conquêtes territoriales des Arabes et asseoir leur autorité. D’après les traditions musulmanes, il faudra attendre quatre générations pour que le calife abbasside Al-Mansour charge Ibn Ishâq (704-767) de composer une biographie du héros fondateur de l’islam, et un siècle encore, alors qu’elle était sur le point de disparaître, pour que Ibn Hichâm ( ?-834) s’en inspire pour sa propre biographie de Mahomet. Si les premiers conquérants arabes avaient nécessairement un chef militaire, celui-ci ne se prétendait pas pour autant prophète, aussi certainement qu’il n’existe aucune attestation de l’existence du Coran avant la fin du septième siècle, soit soixante-dix ans après la mort du dit prophète, et que, comme par hasard, il n’est rien resté des documents ayant servi à l’écrire. Comment un homme aux conquêtes aussi retentissantes aurait-il pu laisser muets les historiens musulmans eux-mêmes ? Les pays conquis, Syrie, Palestine, Égypte, Irak étaient pourtant pourvus d’écoles, d’écrivains, d’historiens, de bibliothèques. Alors que les Évangiles ont été écrits entre 30 et 40 ans après la mort de Jésus, deux siècles séparent la biographie de Mahomet de sa vie supposée. Le cercle vicieux pouvait alors fonctionner : les allusions contenues dans le Coran servaient de support à la biographie de Mahomet, et celle-ci confirmait le Coran … Ainsi, avec la création du personnage de Mahomet, du Coran, de La Mecque, et de l’islam, fut entreprise l’édification de la vraie religion, celle d’Abraham (6.161 ; 16.123), donnant aux nouveaux maîtres le pouvoir absolu sur l’Oumma naissante.17 En échange de sa soumission, l’Oumma était suscitée tout exprès par Allah (3.110) pour tenir le rôle libérateur que le Messie n’avait pas tenu, et remplacer l’Église désormais aussi inutile que lui (2.193 ; 9.33). Ainsi les mouhâjirouns, les exilés (9.100,117 ; 33.6 ; 59.8,9), devinrent-ils des musulmans (3.102 ; 39.12), des … soumis ! La nouvelle religion reçut la mission de remplacer celle des peuples vaincus. Si Allah avait parlé aux Juifs par Moïse, et aux chrétiens par Jésus, comment les vainqueurs n’auraient-ils pas disposé eux aussi d’un prophète et d’un livre sacré (3.75) ? Les traditions musulmanes gardent le souvenir de plusieurs tentatives de création du Coran, collectes et assemblages concurrentiels, et de la destruction régulière de toutes les traces écrites antérieures à la rédaction de l’événement fondateur, qui n’avait été, au départ, que raids et razias guidés par des idéologues judéo-nazaréens devenus ensuite gênants. Finalement, le troisième calife, Othman, imposa son propre Coran en détruisant tous les autres codex en circulation, mais deux siècles de remaniements successifs furent à peine suffisants pour que les Abbassides pussent enfin présenter LE Coran …18 En l’absence du Coran originel, les musulmans n’en sont-ils pas réduits à devoir chercher la preuve que l’islam n’est pas une invention califale ?
— 17 Les recherches scientifiques ayant établi que les débuts de l’islam ne se situent pas au Nord-Ouest de l’Arabie saoudite, entre La Mecque et Médine, comme la mythologie musulmane le rapporte, mais en Syrie occidentale et en Palestine (E.M. Gallez, Le Messie et son prophète, Éditions de Paris, 2005), on comprend mieux que Mahomet soit un membre de la tribu des Qorayshites. En effet, cette tribu existe toujours au sud de la Syrie, en la bourgade de Han al-Qoraysïy, lieu des Qorayshites (106.1-4 ; René Dussaud, Topographie de la Syrie Antique et Médiévale, Paris, Geuthner, 1927), tandis qu’au nord-ouest se trouve le village d’Ansari (Ansar/nazaréen), près d’Alep celui de Qinnasrîn, nid des nazaréens, à l’est la chaîne montagneuse des Nosaïris, et le village de Nasiriyé, au nord d’Israël et au sud-Liban, le village de Nazareth, celui de Ansariyé et un Abil Bet Ma’aqa renommé Abil el-Qamh (voir Z 12+)… Contrairement à ce que l’imaginent les musulmans d’aujourd’hui, La Mecque n’a jamais été au centre de la vie musulmane : elle n’a été la capitale ni de Mahomet, ni du Califat omeyyade (661-750) ayant pour capitale Damas, ni du Califat abbasside (749-1258) ayant choisi Bagdad, ni de l’Empire ottoman (1299-1922) ayant préféré Istanbul. Des villes comme Samarcande, Le Caire, Fès, Cordoue ou Tombouctou ont une histoire que n’a pas La Mecque, dont les récents et gigantesques travaux entrepris pour satisfaire à l’accueil des pèlerins, n’ont révélé aucun vestige archéologique. Les recherches de Dan Gibson au sujet de la ville Macoraba citée par Ptolémée (100-168) identifient celle-ci non à La Mecque, comme certains l’ont prétendu, mais à Al-Mahabishah, au Yémen. Si La Mecque avait existé au temps d’Abraham (2.225-227), comment ses premiers vestiges archéologiques, sa mention sur une carte géographique ou dans des textes, ne remontent-ils pas avant l’an 900 ? De plus, l’archéologie montre qu’entre 630 et 730 aucune mosquée n’est orientée vers La Mecque, mais vers Pétra (en l’actuelle Jordanie, cf. 1 Mc 9.35), capitale de l’Empire arabe, jamais nommée dans les textes musulmans … Certains chercheurs identifient donc La Mecque avec Pétra (Dan Gibson, Qur’anic Geography : À Survey and Evaluation of the Geographical References in the Qur’an with Suggested Solutions for Various Problems and Issues, Canada, Independent Scholars Press, 2011, p.160), mais pour d’autres (E.M. Gallez, Le Messie et son prophète, Éditions de Paris, 2005, T II pp. 267-335) Mekka se comprend de la vallée de la Bekka, à l’entrée de Jérusalem (les sons b et m étant facilement interchangeables), et Médine jusqu’au VIIe siècle appelée Yatrib, serait un bourg de Palestine appelé Môdin, célèbre pour avoir été le point de départ des révoltes maccabéennes. Pourquoi, à un moment donné, la prière a-t-elle dû se faire non plus vers Jérusalem, mais vers La Mecque (2.144) ? La religion d’Allah n’est-elle pas immuable (50.29) ? Et si Allah est partout (2.115), quel besoin y a-t-il de diriger sa prière vers un lieu particulier (2.150) ? Serait-ce qu’en imitant le judaïsme, les musulmans honorent malgré eux l’Incarnation de Dieu ? Les musulmans pensent obtenir le pardon de leurs péchés grâce à leur pèlerinage à La Mecque (Hadj), or, d’une chose aussi essentielle, Allah ne dit mot dans son Coran …19 Comment les auditeurs de Mahomet, les Bédouins de La Mecque, auraient-ils pu avoir été invités à contempler « raisins, olives, grenades, dattes et céréales (6.99), vaches (22.36), chevaux, bétail et champs (3.14) » puisqu’en ce lieu aucune végétation n’a jamais réussi à pousser ? Et s’ils n’étaient pas les Bédouins polythéistes de La Mecque, étaient-ils les pasteurs et agriculteurs juifs, chrétiens et judéo-nazaréens de Syrie avec qui les Qorayshites commerçaient ? Comment les mouhâjirouns auraient-ils pu avoir sous leurs pieds les cendres de Loth, qui sont au sud de la Mer Morte (Gn 19.22), s’ils avaient habité à La Mecque (33.133-138) ? Loin d’avoir été, selon l’histoire califale, des opposants à l’islam, les Qorayshites en furent au contraire ses premiers adeptes, comme en témoignent le fait que presque tous ses chefs et généraux étaient qorayshites : Yazîd, Khalid ibn al-Walid, Amr ibn al-As, Abou Soufyân, et son fils devenu calife. Les tribus musulmanes en Syrie dont certaines traditions musulmanes attestent l’existence avant la venue de Mahomet (Youssouf Dorra-Haddad, Coran, prédication nazaréenne, in Proche-Orient chrétien, n°23, Jérusalem, 1973), et dont le Coran désigne les membres du terme non de musulmans mais de croyants (10.104 ; 11.17,120 ; 13.31 ; 14.11…), étaient-elles nazaréennes ? La Mecque aurait-elle été créée pour donner corps au mythe de la descendance arabe d’Ismaël, un lieu vierge pour une religion neuve ?
— 18 « Ô vous qui croyez, ne prenez pas pour amis les juifs et les chrétiens ; ils sont alliés. ! (5.51) » Le mot naçara de ce verset est généralement traduit par chrétiens (Lc 4.16).20 Or, bien que Jésus ait été appelé nazaréen (Mc 1.24 ; 10.47 ; 14.67 ; 16.6 ; Lc 24.19 ; Ac 6.14 ; 10.37)21 , au temps de la rédaction du Coran, il y avait longtemps que les disciples de Jésus de Nazareth (Mt 2.23 ; Mc 1.9 ; Lc 1.26 ; Jn 1.45 ; Ac 10.37) n’étaient plus appelés nazaréens (Ac 2.22 ; 3.6 ; 4.10 ; 22.8 ; 26.9), mais chrétiens.22 Or, non seulement le groupe de mots « et les chrétiens », cassant le rythme de la phrase constitue certainement un ajout, à l’instar des autres occurrences du mot naçara (2.62,111,113,120,135,140 ; 3.67 ; 5.18,51,69,82), mais l’alliance judéo-chrétienne est un phantasme de la propagande musulmane, tant il est vrai que les chrétiens ont toujours été haïs des juifs (Ac 4.1-22 ; 9.23 ; 12.2-4 ; 13.45,50… ; 1 Th 2.14-16 ; Ga 1.13). Mais surtout, un peu plus loin, le Coran affirme que « les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent : ‘Nous sommes chrétiens.’ (5.82) » Comment en quelques versets les chrétiens doivent-ils être rejetés et cependant reconnus les plus aimants des musulmans ? La contradiction est levée si naçara dans le second verset ne signifie pas chrétiens mais nazaréens (voir Z 12+). L’histoire se comprend alors ainsi : en 639-640 eut lieu le passage du proto-islam à l’islam actuel par la rupture d’alliance entre les initiateurs du projet de conquête de Jérusalem, les judéo-nazaréens, et leurs alliés arabes, qui revendiquèrent ensuite la souveraineté sur les conquêtes territoriales. Les obscurités du texte coranique et ses abrogations, comme la contradiction ici montrée entre 5.51 et 5.82, révèlent les strates de la fabrication du Coran, témoins de ces événements. Le mot nazaréen se traduit par : Aide de Dieu (par les armes)23 et désigne un mouvement qui existait avant le début de notre ère (Pline l’Ancien, Histoire naturelle, 5.81 ; Épiphane, Panarion, 29.6.), et qui prit le nom d’ébionite (pauvre)24 parce que ses adeptes se référaient à la béatitude des pauvres à qui la possession du Royaume de Dieu était promise (Lc 6.10), non au sens de saint François d’Assise, mais politiquement. Ce groupe puisait son idéologie dans une interprétation littéraliste des Écritures (cf. Ps 37.9,11,22,29), donnée notamment par le Quatrième livre d’Esdras, livre apocryphe où l’on pouvait lire : « Seigneur, Tu as dit que c’est pour nous que Tu as créé le monde. Quant aux autres nations, qui sont nées d’Adam, Tu as dit qu’elles ne sont rien … et maintenant, Seigneur, voici que ces nations, qui sont comptées pour rien, nous dominent et nous dévorent … Si le monde a été créé pour nous, pourquoi n’entrons-nous pas en possession de ce monde qui est notre héritage ? Jusques à quand en sera-t-il ainsi ? » Propos qui est celui du Coran : « Nous avons certes écrit dans les Psaumes, après l’avoir gravé dans le Livre céleste, que la Terre sera l’héritage de nos bons serviteurs. (21.105) » L’existence des nazaréens est attestée après les débuts de l’islam dans une lettre de Jacques d’Édesse, métropolitain d’Arbèles et de Mossoul, qui les présente ainsi au prince Antiochus : « Dès lors, nous savons clairement que tous ceux qui sont circoncis, qu’ils soient croyants ou incroyants, Juifs ou non Juifs, même s’ils glorifient la loi de Moïse, ne sont pas des disciples du Christ. » Et en effet, bien qu’ils fussent attachés à la circoncision (Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, livre 1, ch. 26) et à d’autres pratiques du judaïsme rabbinique,25 ils n’étaient pas juifs puisqu’ils reconnaissent Jésus pour Messie, et ils n’étaient pas non plus chrétiens puisqu’ils ne croyaient pas à Sa divinité (5.72). Les nazaréens se considéraient comme la communauté éloignée des extrêmes (2.143) : entre les juifs qui rejettent le Christ, et les chrétiens qui L’adorent (4.171), entre les kaffiroun (kouffar : mécréant) que sont les recouvreurs (61.8) ayant par le Talmud recouvert dans les Écritures les témoignages en faveur du Messie Jésus, et les moushrikoun, les associateurs, qui L’associent à Dieu (9.30-31), c’est-à-dire les chrétiens, identifiés aujourd’hui à tort aux naçara du Coran. Si donc les nazaréens voulaient bien du Messie Jésus, tant les intéressaient Sa proclamation de la venue imminente du Royaume de Dieu, non seulement en Israël mais dans le monde entier, et le fait que faisant des miracles Il était très populaire, les musulmans Lui préférèrent Abraham en qui ils pensaient échapper au conflit opposant l’Église et la Synagogue : « Abraham n’était ni juif ni chrétien, mais il était un vrai croyant. (3.67) » Les musulmans ont beau aujourd’hui interpréter « la communauté du juste milieu (5.66) » comme étant celle de la vertu, qui se tient éloignée des extrêmes, quelle voie moyenne peut-on cependant trouver entre adorer Jésus et refuser de L’adorer (Mt 12.30), sinon celle des tièdes, voués à l’Enfer (Ap 3.16) ?
— 19 La division coranique entre juifs et nazaréens (2.111 ; 5.18,51) est l’écho de celle que connut Jésus avec l’intelligentsia juive (Mt 16.11 ; 23.2+), perpétuée entre les juifs et les chrétiens (Ac 14.4), puis dans l’Église entre les chrétiens et les judéo-chrétiens (cf. Ac 15.1-10 ; St Augustin, Contre les juifs).26 Le Nouveau Testament garde le douloureux souvenir de ceux que saint Paul désignait sous le vocable de « faux frères », parce que, tout en se proclamant chrétiens, ils restaient attachés aux pratiques judaïques (Ac 11.1-18 ; 15.5,11 ; 2 Co 11.4-5 ; Ga 2.4-5,12,14 ; 3.5). Les juifs ne s’y trompaient pas et ne confondaient pas le christianisme et la nouvelle religion : « Nous n’avons entendu rien de semblable dans la dernière religion [le christianisme]. La religion de Mahomet n’est qu’un schisme. (38.7) » Pour les nazaréens, ayant accueilli nombre d’idées chrétiennes via ces faux-frères, comme pour beaucoup d’autres hérétiques, tels les ariens, les docètes, les montanistes … Jésus ne pouvait pas être Dieu, ni avoir été crucifié : cela était incompatible avec le projet de domination terrestre qu’ils envisageaient, en communion avec le judaïsme rabbinique.27 Aussi imaginèrent-ils une solution satisfaisante pour concilier leur foi au Messie Jésus, si populaire et puissant (Lc 24.19), et leur projet politique : Jésus n’était pas mort en croix, un autre l’avait été à sa place, Simon de Cyrène certainement28 , ou bien il y avait eu hallucination collective, mais ce qui était sûr était qu’Il était maintenant au Ciel et qu’Il allait revenir prendre la tête des troupes du Dieu des armées (Jos 5.14 ; Jc 5.4) pour instaurer son règne. Eusèbe dit à leur sujet qu’ils « ne niaient pas que le Seigneur fût né d’une vierge et du Saint Esprit, mais qu’Il fût Dieu, Verbe et Sagesse préexistant (Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3.27,44-45) », et Saint Jérôme les dépeint ainsi à saint Augustin : « Jusqu’aujourd’hui, dans toutes les synagogues de l’Orient, il y a chez les Juifs une secte […], on les appelle vulgairement nazaréens … Ils croient au Christ […] mais tandis qu’ils veulent tout ensemble être juifs et chrétiens [cf. Ac 15.5], ils ne sont ni juifs ni chrétiens. »29 Quel meilleur moyen en effet pour gagner le précieux soutien des juifs que de présenter un prophète annonçant la venue du Messie (2.151 ; 3.144 ; Jn 1.19-25), et pour gagner celui des Arabes chrétiens, de le présenter annonçant le retour glorieux du Messie-Jésus (Cf. E.-M. Gallez, op. cit.) ? Un tel chef arabe n’avait-il pas de quoi emporter la sympathie des uns et des autres ? Nourries à la fois d’universalisme et de messianisme chrétiens, comme de monothéisme et de légalisme rabbiniques, la particularité et l’obsession du mouvement nazaréen était la conquête armée du monde entier. Ce trait caractéristique signe la paternité du mouvement nazaréen à l’égard de l’islam (Cf. 2.62 ; 3.67 ; 5.14,51,69,82). L’identité des thèmes structurant leurs idéologies est manifeste : après la prise de Jérusalem et la destruction du Temple par Rome en 70, les nazaréens ayant fui au désert de Syrie voulurent revivre la conquête de la Terre Sainte en un nouvel Exode, condition du retour du Messie, or, les musulmans font commencer l’ère islamique par le séjour de Mahomet « au désert » (l’hégire), juste avant la conquête de Jérusalem (en 638) et l’édification du Dôme du Rocher sur l’esplanade du Temple … Le rôle décisif du Christ dans la victoire finale, son origine mystérieuse, ses miracles, la ruse de sa crucifixion, sa mort qui n’en est pas une, son paradis à l’image d’un lupanar royal, les récits sur sa mère, le statut des femmes, l’interdiction du vin, et jusqu’au mot nazaréen traduit en arabe par ansar Llah, aide de Dieu (aNSaR / NaZaRéen), désignant les proches compagnons de Mahomet, témoignent de l’origine nazaréenne de l’islam.30 Puisque Mahomet ne finit de recevoir le Coran qu’à sa mort, en quoi donc croyaient les premiers musulmans, sinon en une doctrine déjà constituée, celle des nazaréens ?
— 20 « Certes, c’est toi qui reçois le Coran, de la part d’un sage, d’un savant. (27.6) » ; « Tu n’es qu’un élève instruit par d’autres. (44.13) » ; « Nous savons qu’ils disent : “Ce n’est qu’un humain qui l’enseigne.” [Or] la langue de celui auquel ils font allusion est étrangère et celle-ci est clairement de l’arabe. (16.103) » Ces versets situent l’origine du Coran dans la prédication d’un personnage que les hadiths de Boukhari nomment Waraqa : « Khadija conduisit Mahomet chez son cousin Waraqa ibn Nawfal ibn Asad ibn ‘Abd al-‘Uzza ibn Ouzza. Celui-ci, avant l’apparition de l’islam, avait embrassé le nazaréisme, et il avait pris l’habitude de traduire l’Écriture hébraïque et l’Injil [l’Évangile]. (Boukhari, vol.4, livre 55, n°605) » ; « Waraqa […] savait tracer les caractères hébraïques et avait copié en hébreu toute la partie de l’Évangile qu’Allah avait voulu qu’il transcrivît. (Boukhari, vol.9, livre 57, n°111) » Mahomet renvoie d’ailleurs ses auditeurs à son maître : « Vous avez auprès de vous un témoin parmi les Fils d’Israël, interrogez-le donc ! Il pourra vous confirmer avec autorité la vérité de ce que je dis. (46.9-10) » La révélation islamique est si bien tributaire de l’enseignement nazaréen que « lorsque Waraqa fut décédé, la révélation s’est tarie (Boukhari, Ibid.. ; 1.1) » … La similitude des doctrines musulmane et nazaréenne désigne l’islam comme un copié-collé du nazaréisme. La tradition musulmane rapporte que Mahomet, dont le père s’appelait Abdallah (nom qui met à mal l’affirmation du contexte polythéiste de l’avènement de l’islam), était un nazaréen, marié, selon le rite nazaréen, à la nazaréenne Khadija, par l’oncle de celle-ci, le prêtre Waraqa ben Nawfal, chef de communauté nazaréenne (J. Azzi, Le prêtre et le prophète (Waraqa) aux sources du Coran, Maisonneuse et Larose, 2001, p.103). L’influence du nazaréen Waraqa sur l’islam se vérifie encore dans la mention de l’Évangile au singulier, le rejet de la Trinité et de la divinité du Messie, l’interdiction de boire du vin (Mt 26.29). Pourquoi Mahomet ou ses auditeurs n’ont-ils pas noté immédiatement les versets du Coran, sinon parce qu’ils pouvaient les retrouver dans les livres du nazaréen Waraqa ? Sachant que le nazaréisme attendait la fin du monde comme imminente, ce hadith authentique de Mahomet : « Par celui qui tient mon âme en sa main, la descente de Jésus, fils de Marie, est imminente (Boukhari 60.49 ; Mouslim 2.189) », ne témoigne-t-il pas, lui-aussi, de l’origine nazaréenne de l’islam ?
— 21 La plus ancienne occurrence du mot musulman, sur le Dôme du Rocher, est datée de 691. En 708, Jacques d’Édesse (633-738) écrit : « Que le Messie soit de la descendance davidique, tout le monde le professe, les juifs, les mahgrâyês, les chrétiens. (Lettre sur la généalogie de la Sainte Vierge. Revue de l’Orient chrétien, 1901) » Autrement dit : soixante-six ans après la mort officielle de Mahomet, le mot « musulman » était encore largement inconnu, mais pas celui de « mahgrâyês », terme syriaque signifiant « émigrés », l’émigration étant une condition essentielle du nazaréisme. Une controverse entre Jean II, patriarche jacobite d’Antioche, et l’émir de Homs, compagnon de Mahomet, Amrou bar Sa’d, en 644, montre ce dernier ne faire référence ni au Coran, ni à Mahomet, ni aux musulmans, ni à l’islam, mais à la Thora, à Moïse, aux émigrés, à la loi mahgrâ, et tout cela non en arabe, mais en syriaque (François Nau, Un colloque du Patriarche Jean avec l’émir des agaréniens, Journal asiatique XI, 5 (1915) p.225-279). Si cet émir avait été un musulman, aurait-il parlé ainsi, et s’il était nazaréen, aurait-il parlé différemment ?
— 22 Le cordon ombilical reliant l’islam au nazaréisme est encore visible dans le Coran. Par exemple, la prière à Jérusalem y est justifiée du fait de la présence et de l’action d’Abraham : « Nous établîmes la maison sainte pour être la retraite et l’asile des hommes et nous dîmes : Prenez la station d’Abraham pour oratoire. (2.119) » ; « Le premier temple qui ait été fondé par les hommes est celui de Bekka, temple béni et qibla de l’univers. Vous y verrez les traces des miracles évidents. Là est la station d’Abraham. Quiconque entre dans son enceinte est à l’abri de tout danger. (3.90-91) »31 Ces versets montrent qu’à l’origine de l’islam, Jérusalem était le centre de la vie religieuse omeyyade (cf. 2 Ch 6.26-27,29,32-34,38), car la Bekka est l’un des noms de la Vallée des larmes située à l’entrée de Jérusalem, et rien dans ces textes n’indique que le Temple ou la Maison dont il y est question se trouverait à La Mecque. « Qu’ils accomplissent leurs vœux et tournent autour de l’antique Maison ! (22.29) » ; « C’est un livre que nous avons envoyé d’en haut, un livre béni, corroborant les Écritures antérieures, afin que tu avertisses la Mère des cités et ses alentours. (6.92 ; Cf. 42.7) » Pourrait-on trouver une plus antique maison ou une autre ville mère que Jérusalem ? La confiscation du pouvoir des Omeyyades par les Abbassides donna lieu à une volonté d’indépendance et de souveraineté qui se manifesta aussi bien par le changement de capitale, de Damas à Bagdad, que par le changement de direction de la prière, qui ne dut plus se faire en direction de Jérusalem (1 R 8.44), à l’instar des nazaréens et des juifs (2 Ch 6.20-21, 34,38 ; Coran 2.142,143), mais de La Mecque (2.144). Mais que durant les décennies suivant la mort de Mahomet les mosquées aient toutes été construites en direction de Jérusalem (Cf. E.-M. Gallez, op. cit. t. II, p.294), en dépit de l’ordre contraire d’Allah (2.144), relève sans doute de sa miséricorde. Le Coran garde mémoire du flottement engendré par ce changement d’orientation (17.1 ; 2.149,150,191,196,217), et des conflits qu’il généra : « Quel pire oppresseur que celui qui a empêché qu’on rappelle le nom d’Allah dans ses sanctuaires et qui se hâte de les démolir ? (2.114) » ; « Si Allah ne repoussait pas les humains les uns par les autres […], des lieux de prière et des sanctuaires où le nom d’Allah est invoqué auraient été démolis. (22.40) » Bref, les Abbassides consommèrent leur rupture d’avec le pouvoir omeyyade, son sanctuaire, et sa religion tributaire de la propagande nazaréenne centrée sur Ælia-Jérusalem,32 en bricolant une mythologie à la gloire des Arabes, en arabe, langue qui n’était pas encore fixée, ni donc aisément lisible. Cela explique-t-il cette insistance d’Allah : « J’en jure par le livre évident. Nous l’avons envoyé en langue arabe, afin que vous le compreniez. (43.1-2 ; Cf. 12.2 ; 13.37 ; 16.103 ; 20.113 ; 26.195 ; 39.28 ; 41.3,44 ; 42.7 ; 46.12) » ?
— 23 Mahomet aurait accompli un voyage nocturne depuis le « sanctuaire interdit jusqu’au sanctuaire lointain (17.1) », lesquels sanctuaires sont islamiquement identifiés à la Mosquée Al-Haram de La Mecque et à la Mosquée du Dôme du Rocher à Jérusalem (raison pour laquelle Jérusalem est la troisième ville sainte de l’islam). Et de là il se serait élevé au Ciel avant de retourner à La Mecque. Or, ici encore, c’est la référence au judaïsme, en particulier à Moïse (Cf. 17.2), qui permet de comprendre cette sourate nommée les « enfants d’Israël » (17.2,4,101,104) avant de s’appeler « le voyage nocturne (de Mahomet) ». En effet, Moïse avait pérégriné lors de l’Exode jusqu’au mont Sinaï avec le peuple juif (Cf. Ex 19-20 ; 31.18 ; 33.12 à 34.10 ; Dt 4.1-5,30), à qui Dieu interdit l’ascension (Ex 19.12,17,21), la montagne étant devenue haram (interdit) en raison de la Présence divine. Moïse alla donc seul à la rencontre de Dieu (masjid/mosquée), tandis que le peuple demeurait éloigné et prosterné aux pieds de la montagne (Ex 24.2). Avant qu’il ne redescendît, Dieu donna à Moïse les Dix Commandements, ce qu’évoque précisément cette sourate : ne pas avoir d’autre Dieu (Ex 20/Coran 17.22) ; ne pas commettre de meurtre (17.33) ; faire droit à l’orphelin (17/34) ; honorer père et mère (17/23) ; faire l’aumône (17/26) ; ne pas commettre d’acte impur (17/32) … Le serviteur mentionné en 17.1 était donc Moïse ; la Mosquée interdite : le mont Sinaï ; et l’autre mosquée : le bas de la montagne. Ces deux lieux de prière, l’un intérieur et « anathème » (haram), et l’autre « excentré » et licite, étaient figurés par les différents parvis du Temple de Jérusalem, lui-même copie du sanctuaire que Moïse avait reçu l’ordre d’ériger selon ce qu’il avait vu sur la montagne (Ex 25.9,40 ; 26.30 ; Nb 8.4 ; He 8.5) … Pour les fabricants du Coran, la différence de ces lieux allait servir à figurer la distance que prenaient les nouveaux maîtres de Jérusalem vis-à-vis de leurs mentors judéo-nazaréens, en sorte que Jérusalem ne devra plus son importance qu’à un événement proprement musulman : la venue de Mahomet à la Mosquée du Dôme du Rocher ! Le prophète ne put d’ailleurs guère faire autrement ce voyage que sur sa monture mi-femme-mi-jument, al-bouraq, puisque la tradition musulmane le fait mourir en 632, et que Jérusalem avait été conquise en 638… En 638, à l’emplacement de ladite mosquée33 se trouvait une église appelée Sainte-Marie-de-Justinien, qui fut remplacée par la Kaaba, le Cube, que construisirent les nazaréens. Cinquante ans après, ce même cube fut remplacé par l’octogone de ‘Abd al-Malik, l’actuel Dôme du Rocher. N’est-il pas significatif qu’aucune inscription sur ce bâtiment ne fasse mention de l’ascension de Mahomet, tandis qu’il est historiquement attesté que la seconde partie de la chahada (Mahomet est le messager d’Allah) a été ajoutée au plus tôt après le règne d’Abd el Malik (VIIIe s.) ? Si donc le mythe de la venue de Mahomet à Jérusalem s’écroule, pourquoi les musulmans continueraient-ils à revendiquer Jérusalem ?34
— 24 L’hostilité vantée du monde islamique au Nouvel Ordre Mondial, à l’ultra-mondialisation mercantile, à « l’impérialisme juif », est d’ordre politico-religieux : la solidarité de la nation islamique face à l’occupation de la Palestine par Israël. Si le bon droit de la nation islamique dans le conflit israélo-palestinien est secouru par la haine d’Allah transformant les juifs en porcs et en singes (2.65 ; 5.60 ; 7.166), haine véhiculée par la Charte du Hamas : « Vous combattrez les Juifs et aurez sur eux le dessus, de sorte que même les pierres diront : ‘’Voici un Juif caché derrière moi, viens le tuer !” (Art. 7 ; Boukhari 3593 ; voir U 10+) », Israël trouve dans le Talmud de quoi répondre35 : « Tuer un goy [un non-juif] est comme tuer un animal sauvage. (Sanhédrin 59 a) » ; « Même le meilleur des goyim doit être tué. (Abodah Zara 26 b) », etc. etc. Peut-il y avoir une autre solution au conflit israélo-palestinien que la conversion des uns et des autres au Christ, « notre Paix, Lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait, en supprimant en Sa chair la haine (Ep 2.14) » ?
— 25 La haine coranique des Juifs : « Allah ne dirige pas les Juifs. (5.51) » ; « Allah a maudit les Juifs à cause de leur mécréance ! (4.46) » ; « Allah n’aime pas les Juifs et les a maudits ! (5.64. Cf. 2.65,75,79 ; 3.78 ; 5.13,15,41,60 ; 6.91 ; 7.162,166), témoigne de la volonté d’émancipation des nazaréens à l’égard de leur communauté d’origine. La polémique anti-juive du Coran est celle des nazaréens focalisés par l’idée du Jugement, pour qui les Juifs pharisiens puis talmudistes ont non seulement recouvert les Écritures (61.8), mais encore voulu tuer le Messie Jésus : « Ils disent : Nous avons mis à mort le Messie, Jésus, fils de Marie, l’apôtre d’Allah ! (4.156+) »36 Or, les juifs n’ont jamais nié avoir tué Jésus de Nazareth … Leur Talmud en rend compte. Dès lors, pourquoi cette menterie ? Pour sauver l’honneur du messie nazaréen. La haine des juifs à l’égard du Messie Jésus (Jn 8.44) motivait à leur endroit celle des nazaréens (dont la foi dans le Messie Jésus était pour les juifs une des pires hérésies). Le Grand Mufti de Jérusalem, Hajj Amin el-Husseini, s’allia au parti national-socialiste pour collaborer à l’anéantissement des Juifs. Tandis qu’Hitler finançait les activités de destruction du Foyer juif de Palestine, permis par le mandat britannique, le grand Mufti de Jérusalem recrutait personnellement pour le Führer les troupes musulmanes bosniaques des divisions Hanjar (Sabre), qui se distinguèrent au sein de la Waffen SS par leur extrême cruauté, et en mai 1941, il déclara le djihad contre la Grande-Bretagne. Son petit-fils, Yasser Arafat, a poursuivi avec détermination le combat de son aïeul. Le nazisme a eu le projet de conquérir la planète et de la purifier par l’extermination des juifs et autres impurs, mais c’était déjà l’ambition des nazaréens, et la mission de l’islam. « Ô Croyants ! Ne prenez pour amis les juifs ni les chrétiens. (5.51) » ; « Puisse Allah les maudire ! (9.30 ; cf. 3.151 ; 4.48) » ; « Aucun musulman ne mourra sans qu’Allah n’admette à sa place un Juif ou un chrétien dans le feu de l’Enfer. (…) Le Jour de la Résurrection, parmi les musulmans, viendront des gens avec des péchés aussi lourds qu’une montagne, mais Allah leur pardonnera et mettra à leur place les Juifs et les chrétiens. (Mouslim, 37.6666) » Que disent de l’islam son antisémitisme et son antichristianisme intrinsèques ?
— 26 Tandis que les nazaréens essayaient de mettre le vin nouveau apporté par Jésus dans les outres désormais percées du judaïsme (Mt 9.17), les juifs continuaient à chercher leur salut dans la Loi de Moïse (Mt 23 ; Jn 5.45-47 ; Ac 6.14), dont la rumination, à partir du deuxième siècle, donna naissance au Talmud, ensemble de commentaires de la Bible ayant une telle importance que la transgression des préceptes qu’il contient est plus coupable à leurs yeux que celle des commandements divins (Baba metsia, 33a ; Sopherim XV, 7, 13b). Une de leurs maximes exprime cela : « La Bible est de l’eau, la Mishna du vin, la Guemara de la liqueur. (Sanhédrin X, 3, 88 b ; Mizbeakh, V) » Jésus a beaucoup souffert de l’obstination des Pharisiens donnant plus de crédit à leurs élucubrations qu’à « la justice, la miséricorde et la bonne foi. (Mt 9.1-4, 10-13 ; 10.17-18 ; 12.1-14, 21-28 ; 13.13-15 ; 15.1-14 ; 16.11-12,21 ; 21.12-16,23-27,33-46 ; 22-23) » L’amour de ces doctrines tout humaines (Mt 15.8-9) a conduit ces Juifs à faire condamner Jésus à la Croix, à persécuter ses disciples (Mt 23 ; Jn 8.33-47 ; 11.53 ; Ac 5.30-32 ; 15.5,9-10 ; Ga 2.4-5,12,14), mais encore à engendrer l’islam. Il suffit pour s’en convaincre de comparer le Talmud et le Coran : « Les chrétiens doivent être exterminés, car ce sont des idolâtres. (Zohar, I, 25 a) » ; « Les Juifs baptisés doivent être mis à mort. (Hilkhoth Akum, X, 2) » ; « Il faut abattre les renégats qui se sont tournés vers les rituels chrétiens. (Iore Dea, 158, 2) » ; « Les juifs peuvent mentir et se parjurer si c’est pour condamner un chrétien. (Babha Kama, 113 a) » ; « Ceux qui lisent le Nouveau Testament n’auront pas de place dans le monde à venir. (Talmud, Sanhedrin 90 a) » … // 2.193 ; 3.151 ; 4.48,89 ; 5.56 ; 8.13-17,57 ; 9.5,28-30,33,123 ; 98.6 … En 553, l’empereur Justinien interdit la diffusion du Talmud dans tout l’empire, en raison de toutes les abominations qu’il contient. N’aurait-il pas fait la même chose avec le Coran ? L’imitation servile du judaïsme talmudique va jusqu’à copier ses contre-sens de la Loi mosaïque. Ainsi la demande de garder la Loi du Seigneur comme « un signe sur ta main, un mémorial sur ton front (Ex 13.9,16) », que les juifs croient accomplir en portant sur le front et le bras des étuis de cuir contenant des passages de la Loi, est reprise par les pieux musulmans qui s’honorent de porter sur leur front la marque de leurs prosternations (48.29). Judaïsme talmudique et islam se rejoignent37 en s’opposant à l’enseignement de Jésus, que ce soit sur la conception de Dieu ou de Jésus, l’usage de la violence, l’égalité homme/femme, la répudiation, la lapidation, le meurtre des apostats, la circoncision, le rejet des images, la légitimité du parjure (2.225 ; 8.58 ; 66.2 ; Mt 23.18), l’orientation géographique de la prière, les sacrifices d’animaux, les tabous alimentaires, les rituels de purification, etc. En attribuant au Coran le statut de Parole de Dieu, pouvait-on donner aux prescriptions talmudiques une plus grande autorité ? Nier, au nom de l’unique Dieu qui S’est révélé à Abraham et aux Prophètes, la Trinité, la divinité du Christ, Son incarnation, la Rédemption, décharger les Juifs de la responsabilité directe du déicide, revenir à un messianisme terrestre, effacer les fautes des héros de l’Ancien Testament, rétablir la foi et les pratiques juives anté-chrétiennes, y avait-il plus beau cadeau à offrir au judaïsme talmudique ?
— 27 Les Juifs convertis à l’islam ne sont guère dépaysés : ils retrouvent l’unicité de Dieu, sa justice, l’élection du peuple juif, innocent de la mort du Christ (4.156+), la Terre Sainte donnée aux seuls juifs (5.21), le paradis et l’enfer, le messianisme terrestre des nazaréens partagé par les talmudistes (et un temps par nos Apôtres eux-mêmes : Ac 1.5+), la partition thématique des écrits rabbiniques en lois (halakha/charia) et récits (aggada/hadiths), les rituels juifs (circoncision, ablutions, modes de prière et de jeûne…), les tabous juifs (halal/casher). Il n’y a finalement de nouveau qu’un certain Mahomet, bien utile pour légitimer la sensualité d’un David et d’un Salomon, la violence d’un Josué, le fanatisme d’un Pinhas… nouveau Barabbas tirant sa vie de la mort de l’Église (Jn 18.39+ ; Col 1.18). Si Mahomet n’apparaît que quatre fois dans le Coran (3.144 ; 33.40 ; 47.2 ; 48.29 ; 61.6), celui qui passe pour être Jésus, Issa, y est nommé vingt-six fois (2.87,136,253 ; 3.45,52,54,55,59,61,84 ; 4.157,163,171 ; 5.46,78,110,112,116 ; 6.85 ; 19.34 ; 33.7 ; 42.13 ; 43.59,63 ; 57.27 ; 61.6,14 ; + 11 fois en tant que Christ), et Moïse cent quarante-huit fois.38 Le Coran attache donc beaucoup plus d’importance à Moïse qu’à Mahomet et à Issa réunis … Mais pour qui Moïse a-t-il plus d’importance qu’Issa ou Mahomet, sinon pour un juif ? Et si Allah a transformé en singes et en porcs des Juifs qui n’observaient pas le Sabbat (2.65 ; 7.163), il faut en conclure qu’Allah est attaché à la pratique du Sabbat. Mais qui d’autre qu’un judaïsant y est attaché ? Et pourquoi le Coran venant six siècles après Jésus-Christ ne dit-il rien des Apôtres, de saint Paul, de l’Église, réalités pourtant incontournables de l’Histoire du Salut ? Pourquoi le Coran ne nomme-t-il jamais les chrétiens, chrétiens, mais, comme les juifs le font : nazaréens (Ac 24.5) ? Pourquoi le Coran, comme le Talmud, considère-t-il que les chiens et les païens sont impurs ? Pourquoi ne dit-il rien au sujet de Mahomet, de ses parents, de ses compagnons, de ses contemporains, mais parle d’illustres inconnus comme Abou Lahab (111.1-5) ? Pourquoi le nom de Mahomet n’apparaît-il pas dans les premiers manuscrits du Coran ? Pourquoi les personnages de Mahomet, Issa ou Mariam, n’ont-ils pas de consistance historique dans le Coran ? Pourquoi près de 87% des récits du Coran évoquent-ils des récits du Talmud mettant en scène des personnages de l’Ancien Testament ? Pourquoi plus de 90% des prescriptions coraniques sont-elles des prescriptions talmudiques ? Bref, l’islam peut-il être autre chose que l’inoculation du judaïsme talmudique aux Arabes ?
— 28 L’Église a condamné sans appel le Talmud. Le Pape Innocent IV (1180-1254), le 9 mai 1244, reprenant les directives de Grégoire IX, écrit la Lettre pontificale Impia Judaeorum perfidia (La perfidie impie des Juifs) au roi Saint Louis (1226-1270) pour lui demander de protéger son royaume des idées talmudiques. « Le Talmud contient des blasphèmes contre Dieu, le Christ et la Vierge Marie, des faussetés invraisemblables et des bêtises inouïes. Les Juifs, n’ayant pu anéantir le peuple chrétien en tuant le Christ, ont voulu Le bafouer par la rédaction du Talmud, un tissu d’horreurs antichrétiennes », affirme le Pape Martin V (Sedes Apostolica, 1425). Jules III commande : « Que le Talmud mentionnant ignominieusement Jésus-Christ soit brûlé ! (Cum sicut nuper, 1554) » Et ainsi de S. Pie V (Hebraeorum gens, 1569), de Grégoire XIII (Antiqua judaeorum improbitas, 1581), de Clément VIII : « La méchanceté des Hébreux répand parmi le peuple des volumes pernicieux, des livres impies et complètement détestables, damnés dans les temps anciens. (Cum hebraeorum malitia, 1593) » Saint Alphonse-Marie de Liguori, Docteur de l’Église, s’est-il trompé en mentionnant le judaïsme à la source de l’islam : « Pour ce qui est de la religion mahométane, tout le monde sait qu’elle n’est qu’un mélange grotesque de judaïsme et d’hérésies, dont le propagateur fut un homme vil, impudique et voleur, je veux dire Mahomet, qui, avec le concours d’une infâme canaille de sa trempe, séduisit les peuples pour leur faire embrasser une foi et une loi mieux faites pour les bêtes que pour les hommes. Mahomet faisait sonner bien haut que sa religion lui avait été révélée de Dieu ; mais il suffit de lire le Coran pour comprendre que tout ce qu’il renferme est un tissu de fables, d’inepties et d’impiétés. »39 Jésus n’avait-Il pas Lui-même condamné le judaïsme rabbinique (Mt 23.33+ ; Jn 8.44) ?
— 29 Voici un verset attestant de façon manifeste l’origine de l’islam : « Allah dit : Ô Issa(Jésus) ! […] Je t’élèverai, toi et ceux qui t’ont suivi, au-dessus des incrédules, jusqu’au jour de la Résurrection. Alors se fera votre retour vers moi et je châtierai d’un châtiment douloureux les incrédules ! (3.55) »Ce verset affirme sans équivoque possible que seront sauvés ceux qui suivent Jésus, non pas ceux qui suivent Mahomet ! Et ce, « jusqu’au jour de la Résurrection » ! Et non pas jusqu’à l’avènement de l’islam, comme certains musulmans veulent s’en persuader, oubliant que la venue du Coran ayant inauguré celle de l’islam, toute prophétie coranique jusqu’à ce terme n’aurait pas de sens … Ainsi, alors que les chrétiens mettent leur foi en Jésus, seul Sauveur, les musulmans, faisant confiance à Mahomet, sont comptés, par Allah, au nombre des incrédules et des damnés … À la différence des musulmans, Allah professe la foi des nazaréens mettant leur confiance en Jésus, « capable de sauver de façon définitive ceux qui par Lui s’avancent vers Dieu, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur (He 7.25) ». Le Coran primitif, professant cette foi, reconnaît que Jésus est au Ciel (3.45 ; 4.158), où Il introduit ses fidèles, ce que Mahomet, pécheur (18.110 ; 40.55 ; 45.19 ; 47.19 ; 48.2 ; 80.1-12), et attendant d’être jugé (46.9), ne peut faire. Ce verset (3.55), ayant échappé aux multiples réécritures du Coran (2.106 ; 16.101), est un vestige et un écho déformé de l’Évangile en lequel Jésus annonce aux Apôtres, et par eux à tous les chrétiens : « Je vous le dis en vérité, lorsqu’au Jour de la Résurrection le Fils de l’homme siégera sur Son trône de gloire, vous qui M’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d’Israël. (Mt 19.28 ; Ap 3.21 ; 12.5) » Comment les musulmans en Enfer pourront-ils ne pas se maudire d’avoir préféré croire en Mahomet plutôt qu’en Jésus (3.55 ; 56.14) ?
— 30 On ne peut qu’être frappé par la ressemblance du manichéisme, religion fondée en Mésopotamie au troisième siècle par Manî, et l’islam. En effet, le manichéisme se caractérise par l’opposition de deux principes (3.110) et la croyance que Manî est le Paraclet (61.6), le dernier prophète (33.40), d’une lignée comprenant aussi bien Adam, Noé, Sem, Hénoch, Jésus, que Zarathoustra ou Bouddha (2.136), tous enseignant la même chose (2.213,285 ; 16.35 ; 18.56) aux hommes oublieux (25.18). Mani disait se distinguer de ses prédécesseurs par son langage clair (24.1,34) et qu’à la différence de Zoroastre, de Bouddha ou de Jésus, il apportait le meilleur livre sacré qui soit (2.23 ; 10.38), dont les différences avec les autres livres sacrés s’expliquaient du fait que ceux-ci avaient été falsifiés (3.78 ; 4.46). Alors qu’il s’était retiré dans une grotte (Boukhari 1.3,3 ; Mouslim 1.97,422), il avait reçu d’un ange sa révélation (2.97 ; 44.3 ; 97.1), qu’il avait ensuite continué à recevoir (17.106). Il avait institué un jeûne de quarante jours, à l’instar de ce que faisaient déjà les moines de saint Antoine.40 Cette religion, qui était née en Mésopotamie et s’était étendue jusqu’à Rome et en Chine (694), fut religion d’État dans l’empire des Turcs Ouïgours (763-840). Le père du calife Mouawiya (602-680) était lui-même manichéen. Le manichéisme offrait au pouvoir califal une croyance lui permettant de gommer son origine nazaréenne en rejetant la place centrale du Christ au rang de simple prophète de la lignée dont Mahomet pouvait alors prendre la tête. La violence intrinsèque à l’islam n’a-t-elle pas bénéficié du refoulement et de la déformation de ses véritables origines ?
DE L’EXPANSION DE L’ISLAM
— 31 L’expansion initiale, tous azimuts et foudroyante de l’islam, nonobstant la guerre sans merci des califes entre eux, s’explique par l’épuisement réciproque des puissances tutélaires du Proche-Orient, et par l’ardeur guerrière des tribus bédouines galvanisées par la prise de Gaza en 630, sous la conduite d’Abou Bakr, et lancées dès 635 par les riches caravaniers d’Arabie vers des objectifs convoités en raison de leurs richesses : « Kalid en Palestine, Iyad en Syrie, Sad en Mésopotamie, Musa en Perse et Amr en Égypte. (Laurent Lagartempe, op. cit. p.236) »
Les Empires perse et byzantin s’étant épuisés en guerres incessantes, la conjuration des messianistes allait profiter de leur situation de faiblesse pour conquérir la Perse et nombre de territoires de l’Empire byzantin. Une fois vainqueurs et bien que numériquement très minoritaires, les musulmans ont pu s’imposer aux civilisations conquises par la terreur (5.33 ; 8.12,60), les massacres, la réduction en esclavage, la polygamie démultipliant leur fécondité au détriment de celle des peuples vaincus, les mariages dispars interdits en faveur des musulmans. N’est-ce pas qu’Allah demande la cruauté à l’égard des vaincus : « Quand tu les maîtrises à la guerre, inflige-leur un châtiment exemplaire qui effraie les autres, de sorte qu’ils s’en souviennent ! (8.57) » ?
— 32 Le prosélytisme est en islam un devoir, c’est la dawa (16.125). La mythologie musulmane justifie l’apparition de l’islam par la nécessité de prêcher le monothéisme aux populations idolâtres et polythéistes du Moyen-Orient … comme si au Ve siècle le christianisme, religion de l’Empire byzantin, n’avait pas déjà disséminé ses évêchés et monastères jusqu’au fin fond de l’Arabie (Cf. déjà Ga 1.17) et du Yémen ! Si l’islam a pu conquérir rapidement à la pointe de l’épée de si vastes territoires chrétiens, c’est parce que ceux-ci, ayant abandonné la foi catholique, étaient malades des différentes hérésies qui les déchiraient, et étaient en conséquence politiquement affaiblis. Ainsi tombèrent en 636-638 la Syrie et la Perse devenues nestoriennes (Jésus est l’union de deux personnes, divine et humaine) ; en 642 l’Égypte et la Palestine devenues monophysites (Jésus n’a qu’une nature) ; de 648 à 711 la Cyrénaïque, la Tripolitaine et l’Afrique du Nord, devenues donatistes (Pas de miséricorde pour les apostats repentis ; validité des sacrements dépendants de la sainteté du célébrant…) ; en 714 l’Espagne devenue arienne (Le Fils de Dieu a été tiré du néant, Jésus n’est qu’un homme) ; en 719 et 725 la Provence et la Bourgogne devenues elles aussi ariennes. Il est vrai que toutes ces hérésies consonnaient particulièrement bien avec l’affirmation de l’unicité divine, la négation de la divinité de Jésus, le déni de la liberté humaine, l’iconoclasme. Ces peuples envahis ne surent bientôt plus quelle était vraiment leur religion. Ce ne fut sans doute pas sans une logique divine que l’expansion de l’islam fut stoppée et repoussée par la descendance du roi des Francs, Clovis, restée catholique. Il n’est pas jusqu’au schisme de l’Église d’Orient en 1054 qui n’ait aussitôt été suivi en 1071 par la défaite de l’Empire byzantin face aux musulmans seldjoukides (bataille de Manzikert), qui gagnèrent les trois quarts de l’Asie mineure. Si c’est une leçon de l’Histoire qu’une Église malade passe facilement à l’islam, ne la voyons-nous pas se répéter aujourd’hui pour un Occident massivement apostat ?
— 33 Partout où l’islam s’est installé, il a pillé, ruiné, exterminé, stérilisé des contrées parvenues à de hauts degrés de civilisation, de culture et d’humanisme, les faisant tomber dans un abîme de barbarie et de sous-développement où elles croupirent jusqu’à leur colonisation par les pays occidentaux au XIXe siècle.41 Tandis que le nord de la Méditerranée, entièrement ravagé par les Barbares, mais resté chrétien, connut une évolution remarquable, le sud, riche de la civilisation byzantine en son plein développement, mais islamisé, régressa jusqu’au sous-développement endémique que l’on y déplore encore de nos jours. Les Barbares venus d’Asie centrale ont en effet conservé et fait fructifier les structures et les richesses génératrices de bien-être et de progrès des peuples qu’ils avaient conquis, tandis que l’islam a utilisé au service du djihad les richesses des pays conquis jusqu’à leur total épuisement. D’où vient la différence indéniable entre les attitudes et les résultats des colons européens, en Amérique et ailleurs, et ceux des envahisseurs musulmans ? Elle vient de ce que les uns ont choisi de cultiver la nature et leur esprit, de s’humaniser, tandis que les autres, guidés par Allah, ont préféré rester des pillards refusant leur humanisation. Quelles œuvres d’art, quelle avancée scientifique, quelle prouesse technologique l’immense Empire ottoman, qui dura plus de six siècles et qui s’est étendu sur plus de 5 200 000 km2 au XVIe siècle, a-t-il laissées ?
— 34 Le christianisme aurait continué à dissiper les ténèbres du paganisme et apporté le Salut à l’Orient et à l’Extrême-Orient, comme il le fit à l’Occident, si l’islam ne s’était dressé sur son chemin, lui barrant la route vers l’est et le sud de la Méditerranée. Alors disparurent les relations nombreuses et le commerce florissant entre Orient et Occident, et les chrétientés de Syrie, du Croissant fertile, d’Afrique du Nord et de Palestine devinrent étrangères à celles d’Europe, se couvrant de châteaux forts en lesquels les populations cherchaient refuge contre les incessantes incursions barbaresques. C’est pour contourner par voie maritime l’obstacle de l’islam qui l’empêchait d’aller aux Indes que Christophe Colomb découvrit l’Amérique, et les … Indiens. Qui dira le bien qu’auraient fait l’Église et les nations chrétiennes à l’Asie et à l’Afrique (qui ne reçut de missionnaires qu’au XVIIe siècle), si l’islam ne les en avait empêché ?
LES CROISADES
— 35 Voici ce que dit l’historienne juive Bat Ye’or au sujet des Croisades : « Historiquement, la Croisade fut une réaction circonstancielle à un ensemble d’événements, tous intégrés dans la conception du djihad. Les armées musulmanes encerclaient la chrétienté par un mouvement de pince. À l’est, après la défaite byzantine à Manzikert (1071), les tribus turques seldjoukides mettaient l’Arménie à feu et à sang et ravageaient le territoire byzantin. À l’ouest les tribus berbères almoravides pénétraient vers le nord et massacraient les chrétiens. En Terre Sainte, les conversions forcées, les rançonnements, les assassinats de pèlerins chrétiens et l’insécurité générale pour les non-musulmans interrompaient les pèlerinages. Aussi les Croisades sont-elles inséparables du djihad antichrétien qui les provoqua. (Juifs et chrétiens sous l’Islam, Communio, n°97, 2002) » Si Jésus a demandé que ses disciples en situation de détresse aient une épée (Lc 22.36), était-ce pour qu’ils ne s’en servent pas ?
— 36 L’Église a toujours exhorté à la légitime défense face à l’islam. En 778 le Pape Adrien 1er encourage Charlemagne parti combattre l’émir de Cordoue : « Quant à nous, fils très cher et grand roi, Nous implorons sans cesse pour vous la clémence de Notre Seigneur Dieu avec tous Nos prêtres, Nos religieux moines, tout Notre clergé et Notre peuple en entier afin qu’Il vous soumette ce peuple innombrable des agaréniens (sarrasins) et qu’Il le prosterne sous vos pieds et qu’ils ne puissent plus l’emporter sur vous si peu que ce soit. (Michel Rouche, Le pape face à l’islam au VIIIe siècle in Mélanges de la Casa de Vélasquez, 1996, vol.32, n°1) » Au début du IXe siècle, la Sicile tombe aux mains des Sarrasins, qui, en 846, assiègent le Vatican, saccagent et pillent les basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul. Léon IV érige alors les remparts du Mur léonin, fortifie l’ensemble du Vatican, et s’équipe d’une flotte. Malgré cela, les Sarrasins réussissent en 882 à imposer à son successeur, le valeureux Pape Jean VIII, le racket de la jizyia. En 1012, pour la première fois, grâce au pape Serge IV, l’idée de Croisade contre les envahisseurs musulmans voit le jour. En 1095, le bienheureux pape Urbain II prêche la première croisade : « À tous ceux qui y partiront et qui mourront en route, que ce soit sur terre ou sur mer, ou qui perdront la vie en combattant les païens, la rémission de leurs péchés sera accordée. Et je l’accorde à ceux qui participeront à ce voyage en vertu de l’autorité que je tiens de Dieu. Quelle honte si un peuple aussi méprisé, aussi décadent, esclave des démons, l’emportait sur la nation qui s’adonne au culte de Dieu et qui s’honore du nom de chrétienne ! (Jean Richard, L’esprit de la Croisade, Biblis, 2012, p.62) » En 1146, à la demande d’Eugène III, le grand saint Bernard prêche la deuxième croisade : « Si on vous annonçait que l’ennemi est entré dans vos cités, qu’il a ravi vos épouses et vos filles, profané vos temples, qui de vous ne volerait aux armes ? […] Pourtant, il ne convient pas de tuer les païens si on peut trouver un autre moyen de les empêcher de harceler ou d’opprimer les fidèles. Mais, pour le moment, il vaut mieux que les païens soient tués, plutôt que de laisser la menace qu’ils représentent suspendue au-dessus de la tête des justes, de peur de voir les justes se laisser entraîner à commettre l’iniquité. (Monique Zerner-Chardavoine, Discours et pouvoirs avant l’inquisition, CID diffusion, 1998, p.86) » En 1213, Innocent III, dans l’encyclique Quia major, condamne ainsi l’islam : « Encore à l’époque de saint Grégoire, presque tous les pays musulmans étaient chrétiens. Mais un fils de perdition, le pseudo-prophète Mahomet, s’est levé depuis lors et a séduit beaucoup d’hommes en les détournant de la vérité par l’attrait du monde et des voluptés charnelles. (Jean Richard, op. cit., p.87) » Le Pape Clément IV exhorte Jacques 1er, roi d’Aragon, à chasser les Sarrasins de ses terres, lui représentant combien leur séjour y est dangereux au plan matériel et spirituel : « On a des exemples de la dangereuse affaire qu’est celle d’avoir des musulmans dans ses domaines. Quoiqu’ils cachent leurs mauvais desseins, pour un temps, par contrainte, ils cherchent ardemment l’occasion de les exécuter. C’est nourrir un serpent dans son sein que de garder chez soi de tels ennemis. Un petit avantage qui vous en revient ne doit pas l’emporter sur la honte de les voir au milieu des chrétiens exalter le nom de Mahomet. Vous devenez votre propre adversaire si vous pourchassez les musulmans sur leurs terres, mais les protégez patiemment dans les vôtres. Il est indubitable qu’il serait conforme à vos excellentes œuvres que vous exiliez ces gens hors des frontières de vos domaines. (Lettre du 5 juillet 1266, in Abbé Rohrbacher, Histoire universelle de l’Église catholique, Paris, Letouzey et Ané, 1873, p.165) » En 1288, le pape Nicolas IV combat les musulmans à Gênes, mais en 1309 la papauté doit se réfugier en Avignon. Le Concile de Vienne (1311-1312) stipule : « C’est une insulte au saint Nom et une injure à la foi chrétienne que, là où ils vivent mêlés aux chrétiens, les prêtres sarrasins invoquent à voix forte le nom de Mahomet à certaines heures d’une place élevée. Avec l’approbation du saint Concile, nous interdisons de telles pratiques en terre chrétienne. Nous enjoignons aux princes chrétiens d’enlever cette offense de leurs territoires ; ils doivent aussi interdire expressément l’invocation publique du nom sacrilège de Mahomet. […] » En 1460, le Pape Pie II écrit au sultan Mehmet II : « Ta loi, parce qu’elle n’a pas de vrais arguments, […] s’appuie sur les armes. Ayant honte d’être convaincue de fausseté, elle a recours au glaive. (Marie Viallon, La lettre à Mehmet II ou le loup et l’agneau, Cahiers d’études italiennes, 13, 2011, p.129-139) » Saint Pie V anime la résistance européenne face à l’invasion musulmane, et grâce à la Sainte-Ligue qu’il constitue, inflige aux Turcs un échec décisif à Lépante le 7 octobre 1571. En 1830, le pape Pie VIII engage le roi de France Charles X à éliminer les pirates barbaresques et à ramener au christianisme les populations d’Afrique du Nord.42 L’islam a-t-il donc changé que l’Église croie devoir aujourd’hui le traiter en ami et prêcher l’ouverture des frontières ?
— 37 À ceux qui dénigrent les Croisades au motif qu’elles auraient été le fait d’Européens pauvres partis piller les richesses de l’Orient musulman, il faut rappeler que l’Europe bénéficiait à cette époque d’une prospérité inconnue jusqu’alors : la dentelle des cathédrales et des églises recouvre les paysages, les inventions fleurissent et les richesses s’accroissent au point que saint François doit prêcher la pauvreté ! Les Croisades ne furent pas une réaction à la pauvreté, mais à un ensemble de faits que sont : a) Les immenses et violentes conquêtes territoriales islamiques (stoppées en Occident en 732 à Poitiers par Charles Martel) ; b) Les persécutions contre les chrétiens pèlerins ou autochtones ; 3) La destruction de leurs églises, dont celle du Saint-Sépulcre qui abrite à Jérusalem le tombeau vide du Christ, le plus haut lieu saint du christianisme, ordonnée en l’an 1009 par le calife abbasside Al-Hakim, célèbre pour ses cruautés à l’égard des chrétiens ; 4) L’avancée des Turcs. La disparition du protectorat de Charlemagne sur la Terre Sainte s’étant ajoutée aux défaites répétées des Byzantins, dès 1073, ceux-ci demandèrent l’aide de Rome. L’Asie Mineure fut totalement envahie par les Turcs en 1090. Le pèlerinage à Jérusalem devint alors pratiquement impossible : les pèlerins étaient rançonnés, kidnappés, réduits en esclavage. Aussi, en novembre 1095, le Pape Urbain II se résolut-il à venir prêcher la Croisade à Clermont-Ferrand. Le 15 juillet 1099 Jérusalem redevenait libre. Quel chrétien a-t-il jamais eu l’idée d’aller prendre La Mecque ?
— 38 Pour dénigrer les Croisades, certains comparent la prise de Jérusalem en 1099 à la conquête pacifique de la ville par le calife Omar en 638. Or, si cette conquête fut pacifique, ce n’est pas dû à la prétendue mansuétude des mouhâjirouns, démentie par les chroniques de l’époque, mais au fait que les juifs jouant le rôle de cinquième colonne, avaient ouvert les portes de la ville, de sorte que les chrétiens n’ont pas eu d’autre choix que de se rendre pour n’être pas massacrés ! Les ouvrages scolaires en Occident ne présentent-ils pas aujourd’hui les invasions musulmanes comme des entreprises de libération de peuples opprimés ?! (Cf. Luc Chagnon, Les débuts des conquêtes arabo-musulmanes, mythes et réalités, Godefroy de Bouillon, 2006) Comment nier l’état avancé de l’islamisation de notre société ?
— 39 Lorsque l’islam se fut répandu au point qu’il n’était plus possible aux populations européennes de se rendre en pèlerinage à Terre Sainte, où leurs frères chrétiens étaient forcés de choisir entre l’apostasie, la dhimma ou la mort, que devaient-elles faire ? Rester tranquillement chez elles ou bien aller libérer leurs frères orientaux du fléau de l’islam ? Est-ce que les chrétiens du Moyen-Orient se plaignent de ce que la Russie de Poutine soit venue les délivrer de l’État islamique ? Les Croisades n’ont pas été une entreprise de conquête de terres musulmanes, mais une reconquête de terres chrétiennes islamisées ; une entreprise non pas offensive, mais défensive. La différence est la légitime défense, qui ne cherche pas à se venger, mais à neutraliser l’ennemi pour l’empêcher de nuire davantage, lui laissant même, pour autant que possible, la vie sauve, en témoignage de l’amour miséricordieux du Sauveur. Quant aux déplorables débordements de violence gratuite de certains participants à ces Croisades, ils ne peuvent être allégués pour condamner les Croisades, puisqu’ils relèvent de la nature humaine viciée par le péché originel et personnel, et non de l’entreprise elle-même. Les vrais Croisés savaient que vaincre l’ennemi supposait de s’être d’abord vaincu soi-même. À l’islam, qui a subjugué la race arabe pour en faire l’instrument de destruction de l’humanité infidèle — le djihad étant son eschatologie et sa politique, les chrétiens occidentaux ne résistèrent pas, comme à Byzance, au nom de l’Empire romain, mais au nom du salut des âmes, et de celui du Corps historique de la chrétienté, tant ils sont liés. Comment en effet vaincre ceux qui non content de piller, assassiner ou réduire en esclavage, se font gloire de détruire la foi chrétienne (4.48 ; 9.28-31), gage de vie éternelle et de civilisation, sinon par les armes de la foi et de la justice (Lc 22.35-36 ; 17.1-3) ?
— 40 Les musulmans voyaient si peu dans les Croisades une guerre de religion qu’ils parlaient non de la guerre des Croisés, mais de la guerre des Francs. Al-Ghazali, l’un des plus grands penseurs musulmans, contemporain des Croisades, dans ses ouvrages pourtant nombreux, n’en parle quasiment pas, tant elles étaient peu importantes à ses yeux. Dès le XIVe siècle, le monde musulman oublia presque la lutte des Francs, qui n’occupaient plus le Caire, Damas, Alep, Mossoul ou Bagdad, mais seulement la bande côtière de la Syrie-Palestine. Ce n’est qu’avec l’arrivée de nations européennes devenues antichrétiennes que le monde musulman se réveilla politiquement et religieusement. Comment les Croisades n’auraient-elles pas constitué le mythe idéal de barbarie chrétienne à même de conjurer le sentiment d’infériorité que la colonisation suscitait ?
— 41 Au chapitre des Croisades, il faut mentionner les guerres de libération et d’indépendance des peuples européens. L’Espagne, le sud de la Pologne, la Hongrie, toute la région balkanique de Belgrade à Athènes, Chypre (ottomane jusqu’en 1914), l’Arménie, parvinrent de haute lutte à se libérer du joug islamique, tandis que la botte italienne et la Sicile furent libérées par les Normands après deux cents cinquante ans d’occupation. Sans les Croisades et la Reconquista, l’Occident vivrait aujourd’hui la vie bédouine d’Arabie au VIIe siècle … et, à moins d’une entreprise décidée de désislamisation et d’évangélisation, n’est-ce pas ce qui l’attend ? Il faut remarquer comment tous les pays ayant réussi à retrouver leur liberté après avoir été envahis par l’islam sont des pays où la foi chrétienne avait réussi à se maintenir. Aujourd’hui encore, nonobstant les ravages de la folie révolutionnaire, les pays qui résistent le mieux à l’islamisation sont ceux qui ont le moins détruit leur identité religieuse : Pologne, Hongrie, Grèce, Serbie, Russie … Est-elle sage la consigne du dernier concile invitant les chrétiens à oublier leur histoire avec l’islam (Nostra Aetate, n°3) ? Comment ne pas reproduire les fautes du passé, ou « s’efforcer à la compréhension mutuelle », sans mémoire ? Perdre la mémoire, n’est-ce pas perdre son identité ? Combien de temps faudra-t-il encore pour que les Européens cessent de voir dans l’Église leur ennemie (voir W 8,11,13,28+) ?
L’INQUISITION
— 42 Un mot sur l’Inquisition, cette tarte à la crème de la propagande antichrétienne, qui occulte totalement le fait que si l’Église pouvait excommunier, elle n’avait pas de pouvoir de coercition au for externe. Seuls les tribunaux laïques disposaient, y compris pour des motifs religieux, de la vie des coupables. L’inquisition n’a jamais mis quelqu’un à mort ; son rôle consistait à enquêter, d’où son nom (inquisitio). Imposer une enquête avant tout jugement fut la raison de son institution. Elle voulut mettre fin aux pogroms et lynchages des jugements populaires et sommaires, en un temps où les seigneurs avaient droit de haute et de basse justice. En un temps où l’on préférait perdre la vie qui passe que la vie éternelle43 , l’Inquisition a été une institution qui empêcha les ravages de sectes criminelles, notamment de celles qui, refusant l’Incarnation et ses bienfaits, rejetaient le mariage et allaient jusqu’à prêcher le suicide rituel, l’endura. Cela étant, l’Inquisition n’était pas compétente pour juger les fidèles des autres religions, notamment les juifs : elle ne concernait que les hérétiques et apostats chrétiens. « C’est pour juguler les violences populaires » nées des effets de ces sectes et « après avoir constaté l’inanité de ses efforts pastoraux, que l’Église institua une procédure nouvelle appelée “inquisitoriale”, par opposition à la procédure “accusatoire’’. […] Finis les dénonciations anonymes, les bûchers populaires, les amalgames entre le spirituel et le temporel ! Place à des enquêteurs professionnels, à des procès soustraits à l’opinion publique, à des juges triés sur le volet, à la possibilité pour tous d’en appeler à Rome. […] Certes, si le peuple est dit souverain, si le spirituel est à bannir de la vie politique et économique, si l’on répute l’Église maîtresse d’erreur et de fausseté, alors toute inquisition paraîtra inique. Mais ce serait oublier que le principe de l’Inquisition n’a pas disparu et ne peut pas disparaître. Toute société qui s’estime menacée de mort se défend. Simplement toutes les sociétés ne mettent pas au même lieu la source de leur vie. Pour nous, c’est l’idéologie et le veau d’or. Nous avons pour les défendre, nos inquisiteurs. (François Vallançon, in Grand mythes de l’histoire, La Nef, 1997, p.101) » … de 1793 à aujourd’hui !44 Bien que le Pape Nicolas Ier avait déclaré en 866 que le moyen de la torture « n’était admis ni par les lois humaines ni par les lois divines, car l’aveu doit être spontané. (Éric Picard, 10 mythes antichrétiens, L’Homme Nouveau, Hors-série n°4, 2011, p. 21) », disposition reprise par le Décret de Gratien (PL 187, 982A), l’usage de la torture fut quand même légalisé par l’autorité civile en 1252. Le Pape Innocent IV interdit alors (à titre personnel ou engageait-il le magistère de l’Église ?) la mutilation et tout acte pouvant entraîner un risque de séquelle grave, ou la mort. La torture n’était pas laissée à la discrétion de l’inquisiteur, qui devait au préalable recevoir l’accord de l’évêque du lieu (Concile de Vienne, 1311). Le progrès apporté par l’Inquisition a été non seulement de soustraire les accusés à l’arbitraire des jugements populaires, mais d’imposer une procédure judiciaire impliquant la collecte de témoignages, de preuves, avec responsabilité à l’Inquisiteur d’en vérifier la validité. Il faut savoir encore qu’il n’y a pas eu une inquisition, mais plusieurs. La République de Venise n’en avait pas et l’Inquisition espagnole dépendait non du Pape mais du Roi. À l’encontre du mythe alimenté notamment par la verve romantique de Victor Hugo, rappelons que le célèbre inquisiteur espagnol, Torquemada, condamna à mort 2% des accusés. Avant 1500, à Tolède, sur trois cent procès, six ont eu recours à la torture. Celle-ci reste donc très rare. L’Inquisition espagnole a conduit cent vingt mille procès, qui ont conduit à cinquante-neuf condamnations à mort, dont certaines ont été commuées en années de prison. Sont-ils plus doux, ceux qui ont commis ou cautionné la Terreur, les génocides, le communisme, le nazisme, l’islamisme, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui attaquent la religion catholique en lui reprochant notamment l’Inquisition ? Sait-on que « la Révolution française a fait plus de morts en un seul mois au nom de l’athéisme que l’Inquisition au nom de Dieu pendant tout le Moyen-âge et dans toute l’Europe (Pierre Chaunu, Ibid. p.22 ; Marion Sigaut, La Chasse aux sorcières et l’Inquisition, Kontre Kulture, 2014) » ? L’Inquisition, avec ses fautes, comme il en va pour toute entreprise humaine, et pour lesquelles Jean-Paul II a demandé pardon, fut une institution de salut public à laquelle de nombreux accusés ont dû leur salut, et à laquelle nous devons toujours nos cours d’assises, l’institution de leur jury, le droit des prévenus à être défendus par un avocat, et le cadre d’une procédure établie. Ceux qui aujourd’hui acceptent, au moins par leur silence et leur inaction, la culture de mort à travers le meurtre des enfants par l’avortement ou des vieillards par l’euthanasie, voire la charia, qui ne reconnait pas plus de droit naturel que de règle de procédure ou de présumé innocent, sont-ils bien placés pour donner des leçons de morale ?
AL-ANDALOUS
— 43 À ceux qui doutent que l’islam puisse jamais être pacifique et bienfaisant, est souvent avancé comme modèle de convivialité interreligieuse l’Espagne des Omeyyades, Al-Andalous45 , devenue émirat puis califat de Cordoue (756-1031).46 Or, si les chrétiens d’Andalousie eurent le droit, dans un premier temps, de conserver leur foi, ils ne pouvaient la répandre (cette injustice est présentée comme la marque d’une extrême bienveillance !), et il faut comprendre que leur présence majoritaire imposait aux envahisseurs une certaine retenue. Les Arabes trouvèrent en Espagne « un pays rempli de trésors de toute sorte », une riche culture hispano-wisigothique, héritière de Rome, dont témoignent toujours aqueducs et autres chefs-d’œuvre romains, mais ils se montrèrent incapables de les apprécier. Ils interdirent par exemple la musique, livrèrent aux autodafés les bibliothèques, détruisirent nombre de monuments, et même les églises, au point qu’il n’en existe plus d’antérieures à leur venue. Les villes furent l’objet de massacres et les survivants réduits en esclavage. Le site officiel du Qatar, islamWeb, se glorifie de ce que le djihad y « fut mené avec une grande constance. C’est ainsi qu’al-Mansour organisa plus de cinquante expéditions militaires contre les régions septentrionales de la Péninsule où vivaient les ennemis chrétiens. (https://www.Islamweb.net/frh/print.php?id=185248&lang=F) » L’arabisation et la charia, avec le statut infamant de dhimmis imposé aux autochtones, finirent par tuer la civilisation hispano-wisigothique. L’excision, la lapidation pour adultère, l’esclavage sexuel, y étaient devenus la règle. Les persécutions avec force empalements, crucifixions et décapitations firent qu’au XIIe siècle il n’existait plus de communautés chrétiennes en Espagne. L’Église n’a pas oublié ses nombreux martyrs et fête par exemple le 22 octobre les saintes sœurs Élodie et Nunilon, décapitées pour avoir refusé de renier leur foi après qu’Abd el-Rahman II, émir de Cordoue, eut pris un décret en 851 obligeant, sous peine de mort, les enfants de mariages mixtes à embrasser l’islam – leur mère ayant épousé un musulman. Tandis que l’Église d’Afrique du Nord disparut rapidement, celle d’Espagne allait connaître un destin contraire grâce à ses chefs qui surent s’opposer à l’islam en le critiquant ouvertement, et inspirer ainsi le courage de la Résistance. De 850 à 859 quelques fervents chrétiens de Cordoue se mirent à évangéliser les musulmans en dépit de l’interdiction portée par la charia. Ils furent mis à mort. Mais leur exemple excita si bien le courage escompté d’autres chrétiens que le calife intervint pour que l’Église calmât la fièvre du martyre qui s’emparait du peuple de Dieu. En 852 un concile interdit alors aux chrétiens le martyre volontaire. En 859 l’évêque saint Euloge fut décapité, mais le mouvement de ferveur qu’il avait initié ne le fut pas : le feu de sa charité donna naissance à la Reconquista et fit de l’Espagne le rempart de l’Europe chrétienne. Sous la houlette de l’Apôtre saint Jacques, le clergé prêcha la lutte contre l’islam et l’ordonna à tout chrétien. Les écrits d’Alvaro relatant les hauts faits des nouveaux martyrs se répandirent dans toute la chrétienté occidentale, y diffusant le devoir de rejeter absolument l’islam et de témoigner publiquement de la foi (Mt 5.14-16 ; Ep 5.11), car « celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de Moi et de l’Évangile la sauvera (Mc 8.35) ». La prédication incluait inséparablement la proclamation de la foi catholique et la dénonciation de l’islam. Où trouve-t-on cela aujourd’hui ?
— 44 La Reconquista s’acheva officiellement par l’acte de capitulation signé le 25 novembre 1491, mais les musulmans restés en terres redevenues chrétiennes ne devinrent pas chrétiens pour autant. D’un côté il n’était pas possible de les y contraindre ‒ ceux qui s’y essayèrent constatèrent l’hypocrisie des morisques qui gardaient en secret leurs croyances ―, et de l’autre côté, formant une nation séparée, ils complotaient avec leurs coreligionnaires du dehors. Finalement, « expérience faite de leur duplicité invincible et du danger national qu’ils ne cessaient de constituer (Jean Dumont, L’incomparable Isabelle la catholique, Criterion, 1992 ; Cf. leur terrible insurrection au Royaume de Grenade en 1568-1571), décision fut prise en 1609 de les renvoyer au Maghreb. Pourquoi mépriser l’expérience et la sagesse de nos Pères ?
— 45 Alors que la colonisation française du Maghreb est déclarée « crime contre l’humanité », la colonisation musulmane de l’Espagne est proclamée modèle de civilisation multiculturelle, pour culpabiliser les Européens de l’avoir brisée. Comme l’écrit Rémi Brague dans la préface du livre de Dario Fernandez-Morero, Chrétiens, juifs et musulmans dans al-Andalus, mythes et réalités (éditions Jean-Cyrille Godefroy, 2018) : « l’évocation d’al-Andalus doit démontrer la possibilité d’une renaissance dans le futur de ce qui est censé avoir eu lieu dans le passé ». Le mythe d’Al-Andalous est une arme idéologique au service des politiques d’immigration et d’islamisation de l’Europe. Mais ses habitants, pour déculturés qu’ils soient, ne peuvent-ils encore se poser la question : Si l’Espagne musulmane avait été le lieu paradisiaque qui nous est chanté, pourquoi les Ibères ont-ils rejeté l’islam avec une constance de six siècles ?
— 46 Peut-être les quelques faits suivants suffiront-ils à montrer ce qu’a réellement été l’âge d’or d’Al-Andalous :
711 : Les armées d’Allah traversent le détroit de Gibraltar : razzias, pillages, destructions, massacres, réduction en esclavage.
712 : Prise de Saragosse.
714 : Pillage d’Al-Andalous, puis de toute l’Espagne du Sud et de l’Est.
732 : Après avoir ravagé la France du Sud-Ouest et pillé Tours, les armées commandées par ‘Abd el-Rahman sont arrêtées à Poitiers par le duc Charles Martel.
796 : Répression à Cordoue de la révolte des convertis de force à l’islam, exil de 20 000 familles chrétiennes.
817 : Nouvelle révolte à Cordoue des convertis de force à l’islam, expulsion des habitants.
829 : Révolte de Tolède contre les musulmans, durant 8 ans.
850 : À Cordoue, le prêtre Perfectus ayant voulu débattre des erreurs de l’islam est condamné pour blasphème et décapité.
850 : Le marchand chrétien Johannes de Cordoue est emprisonné et torturé pour avoir prononcé le nom de Mahomet pendant une vente.
851 : Édit d’‘Abd el-Rahman II condamnant à mort le blasphème contre l’islam.
851 : Début à Cordoue du martyre des mozarabes.
851 : Décapitation du moine Isaac de Cordoue pour blasphème envers l’islam.
851 : Les chefs de la communauté chrétienne de Cordoue sont emprisonnés.
851 : Plusieurs exécutions de chrétiens blasphémateurs de l’islam à Cordoue.
852 : Ste Nathalie de Cordoue et son époux Aurèle, Félix et son épouse Liliane, décapités pour avoir refusé de renier la foi chrétienne et se convertir à l’islam.
852 : Épuration dans l’administration de Cordoue de ses éléments chrétiens.
852 : Exécution du chrétien Fendille de Cordoue pour blasphème contre l’islam.
852: Destruction de plusieurs églises de Cordoue.
853 : Projet de l’émir de Cordoue, Mohammed Ier, de vendre comme esclaves toutes les femmes chrétiennes pour éliminer les chrétiens de sa ville ; ses ministres l’en dissuadent.
857 : Nouvelles mesures antichrétiennes à Cordoue.
884 : Début de la révolte d’Oumar ben Hafsoun en Espagne, regroupant autour de lui chrétiens et convertis de force à l’islam.
900 : Interdiction aux chrétiens de Cordoue de construire de nouvelles églises.
918 : Répression de la révolte de Ben Hafsoun.
924 : Prise et destruction de Pampelune, capitale de la Navarre.
963 : Le calife Al-Hakam II attaque la Castille.
974 : Invasion almoravide en Espagne ; destruction des bibliothèques.
976 : Règne d’Hicham II en Espagne. Sous l’influence d’Ibn Abo Amir : destruction des livres de philosophie et des bibliothèques.
997 : Destruction totale de Saint-Jacques-de-Compostelle par Al-Mansour.
1000 : Description des opérations de castration dans l’Occident musulman par le géographe Maqdessi.
1010 : Début du massacre de centaines de Juifs autour de Cordoue jusqu’en 1013.
1066 : Massacre de milliers de Juifs à Grenade.
1115 : Attaque des Baléares.
1144 : Révolte de soufis dans l’Al-Andalous occidentale et répression.
1146 : Invasion de l’Espagne par les Almohades, Berbères extrémistes.
1147 : Prise de Tlemcen par les Almohades ; persécution des Juifs.
1147 : Invasion des Almohades : expulsion des Juifs ou conversions forcées.
1172 : Prise de Séville par les Almohades.
1184 : Les Almohades imposent des signes distinctifs aux chrétiens et aux Juifs en Espagne.
La convivialité d’Al-Andalous est-elle autre chose qu’une fable (Enyo, op. cit. p.207) ?
La Maison de la Sagesse, Bayt al-Hikma, à Bagdad
— 47 Au rang des mythes de la propagande islamique figure la bibliothèque personnelle du calife abbasside Haroun Ar-Rachid, située à Bagdad au IXe siècle et appelée la Maison de la Sagesse, que son successeur al-Mamûn aurait ouverte aux savants de toutes confessions et disciplines. Pour déjouer le piège de cette fable, il faut savoir que le mot science en islam désigne un savoir exclusivement relatif au Coran. Il ne peut y avoir en islam de science que coranique. Al-Mamûn ne s’est donc pas entouré de philosophes, mathématiciens ou physiciens attachés à l’étude des sciences spéculatives grecques, mais de ratiocineurs du texte coranique, et de quelques astronomes. Jamais juifs ou chrétiens n’y furent d’ailleurs admis. Loin d’être un lieu de rencontres interreligieuses ou d’émulation philosophique, cette institution « n’a joué aucun rôle dans le travail de traduction des textes scientifiques et philosophiques grecs, encore moins dans une quelconque et imaginaire collaboration entre les savants des trois monothéismes. De même, elle ne fut pas un lieu d’enseignement, encore moins une université. (Sylvain Gouguenheim, op. cit. p.133) » Après l’arrivée au pouvoir d’al-Mutawakkil en 847 et l’interdiction définitive de discuter de la nature du Coran, la Maison de la sagesse redevint une simple bibliothèque. Sur quoi s’appuyait la critique d’Ernest Renan : « L’islam est contraire à l’esprit scientifique, hostile au progrès ; il a fait des pays qu’il a conquis un champ fermé à la culture rationnelle de l’esprit (Conférence à la Sorbonne, 1883) » ?
LA COLONISATION DE L’AFRIQUE DU NORD
— 48 Pour rappel : en 714 les musulmans s’emparent de Narbonne et en font leur repaire, d’où, pendant des décennies, ils ravagent le Languedoc, de la rive droite du Rhône jusqu’à Sens. En 721 une armée musulmane de cent mille soldats met le siège devant Toulouse, défendue par Eudes, duc d’Aquitaine. En 725 Nîmes est détruite. Charles Martel se porte victorieusement au secours d’Eudes. Venus par l’ouest, quinze mille cavaliers musulmans détruisent Bordeaux, puis les Pays de la Loire, et mettent le siège devant Poitiers, pour être finalement refoulés par Charles Martel et Eudes en 732. Les musulmans survivants se dispersent alors en bandes et continuent à ravager l’Aquitaine. En 737, Charles Martel reprend successivement Avignon, Nîmes, Maguelone, Agde, Béziers. En 759 enfin, Pépin le Bref reprend Narbonne, et met le coup d’arrêt fatal à l’expansion musulmane. Reste la place forte de Fraxinetum, l’actuel Lagarde-Freinet, au centre du Massif des … Maures. En 972, la prise en otage de Mayeul, abbé de Cluny, eut un retentissement immense, et Guillaume II, comte de Provence, passe neuf ans à redonner courage aux Provençaux. En 983 il se met à chasser méthodiquement les bandes musulmanes, dont les dernières sont exterminées en 990, après qu’elles eurent ravagé la France pendant deux siècles. La pression musulmane ne cesse pas pour autant, mais se manifeste par des incursions et des razzias effectuées à partir de la mer Méditerranée. Les repaires de pirates musulmans se trouvent alors en Corse, Sardaigne, Sicile, sur les côtes d’Espagne et celles de l’Afrique du Nord. Les hommes, les femmes et les enfants capturés sont vendus comme esclaves dans la Dar al-Islam. En 1178 Toulon est razziée, incendiée. En 1197 la ville est totalement détruite, les populations massacrées ou déportées, et la ville laissée déserte. Les musulmans sont finalement expulsés de Corse, de Sicile, de Sardaigne, du sud de l’Italie, et du nord de l’Espagne. Si les attaques sur terre diminuent, elles continuent cependant sur mer. N’est-ce pas honteux et inquiétant que par crainte de froisser la susceptibilité des musulmans d’aujourd’hui, ces faits ne soient plus enseignés aux enfants de France ? Un peuple sans histoire n’est-il pas un peuple perdu ?
— 49 Alors que les brillantes civilisations grecque et romaine avaient donné aux peuples du littoral méditerranéen de partager pacifiquement Notre Mer, Mare Nostrum, l’islam transforma celle-ci en un cauchemar, un lieu de piraterie ininterrompue se déversant régulièrement sur les côtes de Provence et d’Azur, la Corse et la Sardaigne, remontant jusqu’aux Alpes, pour piller et en ramener argent et esclaves. Durant plus de mille ans, jusqu’au début du XIXe siècle, les sarrasins, maures, ottomans et autres barbaresques, en dignes émules du prédateur Mahomet, ont fait régner la terreur sur cette mer et ses littoraux nordiques.47 L’extrait suivant, tiré de l’oraison funèbre du duc de Beaufort, tué par les Turcs au cours d’une bataille navale en 1670, et prononcée par Mascaron, originaire de Marseille et futur évêque d’Agen, donne un témoignage autorisé de la situation que nous évoquons : « Quand je me souviens qu’il n’arrivait point de vaisseau dans nos ports qui ne nous apprît la perte de vingt autres, quand je songe qu’il n’y avait personne qui ne pleurât ou un parent massacré, ou un ami esclave, ou une famille ruinée ; quand je me rappelle l’insolente hardiesse avec laquelle ces barbaresques faisaient des descentes presque à la portée de notre canon, où ils enlevaient tout ce que le hasard leur faisait rencontrer de personnes et de butin… » Saint Vincent de Paul, aumônier des galères et fondateur de la congrégation des Lazaristes, qui avait lui-même été enlevé et réduit en esclavage pendant deux ans à Tunis par les Turcs, fonda, en 1640, L’Œuvre des Esclaves, afin de les « assister spirituellement et corporellement par visites, aumônes, instructions et administration des saints sacrements », mais aussi s’employer à leur rachat. Malheureusement, en confirmant la valeur marchande des esclaves, ce rachat entretenait la piraterie … Aussi saint Vincent de Paul finit-il par préconiser l’intervention militaire comme une œuvre sainte : « Il y a apparence que si l’on entreprenait ces gens-là, on en viendrait à bout. (Ibid.) » Après plusieurs tentatives au long des siècles, et à la faveur d’un différend avec le dey d’Alger dans le versement régulier du tribut versé en échange de la tranquillité de navigation de leurs vaisseaux, les Français, en 1830, se décident à intervenir en cette région du Maghreb pour y détruire les repaires de piraterie, libérer les esclaves et affranchir les tribus arabes et berbères du joug turc, puis des épidémies et du paludisme. À l’inverse du massacre arménien par les Turcs, des massacres amérindien et aborigène par les Anglais, ou du massacre romano-berbère par les Arabes, la France, grâce à ses médecins (militaires puis civils), a soigné toutes les populations du Maghreb, les amenant de moins d’un million en 1830 à dix millions d’habitants en 1962. Nombreux furent alors les habitants du pays, notamment les Kabyles, se souvenant de leur lointaine ascendance chrétienne et européenne (issue des Vandales, des Légions romaines composées d’Ibères, de Gaulois et de Germains), à se présenter aux aumôniers militaires pour en recevoir la vraie foi, mais le Gouvernement français, franc-maçon, interdit à l’Église leur évangélisation, préférant financer leur pèlerinage à La Mecque et favoriser la création d’écoles coraniques … N’est-ce pas pour avoir été infidèle à son alliance avec la Sagesse éternelle, à sa vocation d’éducatrice des peuples, que la France, Fille aînée de l’Église (Cf. Jean-Paul II, 01.06.1980), cent trente ans plus tard, allait être chassée de ce pays qu’elle avait créé ?
— 50 Là où aucun pays organisé n’existait depuis la conquête arabe, la France a créé l’Algérie. L’entreprise coloniale ne fut pas une entreprise de pillage, comme la propagande communiste l’a fait croire, mais coûta au contraire très cher à la France. Comme il en va aujourd’hui pour l’immigration sur le sol français (entre 70 et 80 milliards/an, soit l’équivalent du déficit budgétaire annuel), la stricte comptabilité fait apparaître un net déficit pour la France métropolitaine à l’égard de l’Algérie, la différence étant compensée par des transferts de capitaux, principalement destinés aux dépenses d’investissement. De 1950 à 1960, l’Algérie engloutit à elle seule 20 % du budget de l’État Français… Cet argent ne servit évidemment pas à moderniser la métropole (Bernard Lugan, Comment la France est devenue la colonie de ses colonies, L’Afrique réelle, 2021, p.54). En 1961, l’Algérie achetait pour 421 milliards de francs de marchandises à la Métropole, qui lui en versait 638 pour rétablir le déséquilibre de son budget et de sa balance des paiements. Tandis que de 1948 à 1954 les tonnages importés depuis la France par l’Algérie s’accroissent de 135 %, ses exportations vers la métropole ne progressent que de 32,5 % (Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français. Histoire d’un divorce, Seuil, Points histoire, 1990). La France a laissé non seulement une population en bonne santé, à la démographie galopante, mais encore une agriculture devenue riche, des usines, des barrages, des mines, l’exploitation du pétrole et du gaz, des ports et des aéroports, un réseau routier et ferré, la Poste, un Institut Pasteur et des hôpitaux, des écoles et une université. Il n’existait rien de tout cela avant 1830 … ce qui fit dire à l’écrivain Belkacem Ibazizen : « La scolarisation française a fait faire aux Arabes un bond de mille ans ! » Les colons français ont asséché les marécages de la Mitidja (y laissant, à cause du paludisme, de nombreux morts), pour en faire la plaine la plus fertile d’Algérie, un jardin à fruits et légumes, retournée à l’état de friche depuis le départ des Français. L’héritage laissé par la France n’ayant pas été entretenu et développé, la misère s’y est à nouveau installée malgré la manne du pétrole et du gaz. Pourquoi le rêve de tant de jeunes Algériens est-il aujourd’hui de quitter l’Algérie pour venir vivre en France ? Serait-ce pour y trouver, davantage que les dons matériels, les dons spirituels que la France infidèle à sa vocation a refusé de leur donner lors de la colonisation ?
— 51 En 1962, un million de Français ont dû quitter l’Algérie, abandonnant leurs biens pour ne pas être torturés, mutilés, tués, comme tant de leurs concitoyens l’étaient alors. Au moins soixante-quinze mille Harkis ont été sauvagement assassinés. L’Algérie, qui ose demander repentance à la France pour la colonisation, devrait se rappeler que la France n’a pas colonisé l’Algérie, mais qu’elle l’a fondée … Qui d’autre que l’Algérie doit faire repentance pour les milliers d’Européens tués ou disparus (cf. Oran le 5 juillet 1962), le terrorisme aveugle, les égorgements, les attentats, les crimes gratuits, et les plus de deux cent mille Algériens tués pour avoir refusé l’allégeance au parti unique algérien, ce qui fit plus de victimes que la guerre d’Algérie elle-même (Cf. Lettre au Président algérien, Monsieur Bouteflika, par M. André Savelli) ?! Quel souvenir et quel hommage leur est rendu ?
LA CIVILISATION MUSULMANE
— 52 Pour idéaliser l’islam, il n’a jamais manqué de voix critiquant les déficiences de l’Occident, et en fin de compte la religion chrétienne, qui en est l’âme, aussi Chateaubriand leur répondait-il : « Tous les éléments de la morale et de la société politique sont au fond du christianisme, tous les germes de la destruction sociale sont dans la religion de Mahomet. (Mémoires d’Outre-tombe, 3, L 29, Ch 13) » Il fut conduit « à dénoncer l’imprévoyance des gouvernements chrétiens : un peuple dont l’ordre social est fondé sur l’esclavage et la polygamie est un peuple à renvoyer aux steppes des Mongols ! (Ibid, 3, L 29, Ch 12) » Et, certes, s’il en est ainsi qu’« un arbre bon ne donne pas de mauvais fruits ni un arbre mauvais de bons fruits (Mt 7.18) », alors, le bien que l’on peut trouver en islam — comme le fait de vouloir adorer le Créateur, Le remercier, se soumettre à Sa volonté, etc. —, relève non de l’islam en tant que tel, puisqu’il n’est autre que le rejet de la foi chrétienne (4.171), mais de la nature humaine, créée capable de connaître ces vérités d’ordre naturel, raison pour laquelle saint Paul jugeait inexcusable la négation de l’existence de Dieu (Rm 1.18-21). L’islam utilise donc des vérités d’ordre naturel, telle que l’existence de Dieu et son unicité, pour, fort de l’affirmation de celles-ci, laissait croire que le reste de ce qu’il dit est vrai aussi, notamment ses calomnies de la foi chrétienne. Le bien que l’islam présente ne sert donc qu’à tromper les âmes. De même qu’il détourne la gloire de l’unique et vrai Dieu pour l’attribuer à Allah, et justifier ainsi au nom de Dieu ses abominations, de même il détourne la bonne volonté des musulmans vers des pratiques comme la prière, le jeûne, la pudeur, etc., qui lui servent à enfermer les âmes qu’il soumet dans les apparences d’une vie religieuse, et la suffisance d’une bonne conscience, pour les tenir ainsi éloignées de leur salut donné seulement dans l’Église. Saint Paul disait déjà au sujet de ces prescriptions : « Ces interdits, règles et préceptes ne sont que des enseignements humains, qui ont quelque apparence de sagesse avec leur culte volontaire, leur humilité, leur maîtrise du corps, mais qui sont sans valeur réelle pour le salut, et ne servent qu’à satisfaire l’orgueil. (Col 2.16-23) » Ainsi, ce qu’il a pu y avoir de bon dans la civilisation islamique ne doit jamais être mis au compte de l’islam, mais de personnes islamisées ayant réussi à sauvegarder suffisamment du génie de leur culture antérieure pour le faire fructifier non pas grâce à l’islam, mais en dépit de l’islam. Par exemple, les miniatures perses du XIVème siècle ne rendent pas témoignage au génie artistique de l’islam, puisque rejetant l’Incarnation, il refuse aussi la représentation. De même, l’architecture des mosquées turques est empruntée aux cathédrales byzantines, et les superbes mosaïques du Dôme du Rocher sont l’œuvre de céramistes arméniens. Contrairement à ce qu’ils osent le faire croire, les musulmans ne sont pas les inventeurs des chiffres, mais ce sont les Indiens. Et si Al-Khwarizmi est présenté comme le père de l’algorithme, les anciens Babyloniens et Égyptiens savaient résoudre des équations du premier et second degré bien avant Euclide (≃ 300-270) ! À la science islamique appartient la mystification et la réécriture de l’histoire. Ne voit-on pas aujourd’hui des historiens musulmans, et jusqu’au Président Erdogan, enseigner que l’Amérique a été découverte par l’islam bien avant Christophe Collomb ?
— 53 Le savoir grec se caractérise par l’esprit scientifique, c’est-à-dire par des démonstrations rigoureuses procédant par enchaînements nécessaires. Le fait que la Bible se présente non comme une parole tombée directement du Ciel (et donc incompréhensible), mais comme la Parole divine formulée en langage humain, impliquait la possibilité et suscitait le désir de comprendre et pas seulement d’obéir. De là l’intérêt pour la philosophie et le travail intellectuel à l’origine de la théologie et des sciences en Europe, comme l’a si bien montré Benoît XVI lors de son magnifique discours au Collège des Bernardins à Paris en 2008. C’est ainsi que déjà pour saint Clément d’Alexandrie (150-220) le christianisme était la vraie philosophie, et pour saint Justin l’accomplissement de la destinée philosophique, de la quête de Dieu, de la vérité une et suprême. La philosophie et le christianisme étaient alors des alliés dans la lutte contre le polythéisme traditionnel. À l’inverse, l’islam n’a manifesté qu’indifférence ou mépris pour le savoir grec, comme en témoignent non seulement les destructions de bibliothèques et de monastères où il était conservé et étudié, mais aussi le fait que le seul raisonnement que l’islam ait jamais toléré est celui des avis juridiques, jusqu’à ce qu’au IXe siècle cette réflexion sur les textes fondateurs de l’islam soit elle-même stoppée officiellement et définitivement. Un savant, en islam, un ouléma, n’est pas celui qui étudie les sciences telles que nous les connaissons en Occident, mais celui qui étudie le Coran. Dès lors, comment est-il possible de faire croire que les savants musulmans aient pu s’intéresser à autre chose qu’à reproduire la leçon apprise ? D’ailleurs, l’histoire montre que les conceptions grecques de la science, de la philosophie, du droit, ou de la politique, qui ont bouleversé l’Europe, n’ont eu, en terre d’islam, aucune influence en dehors des sciences pratiques comme la médecine, l’astronomie ou l’optique. Si l’islam avait transmis l’héritage grec à l’Occident, ne l’aurait-il pas d’abord fait fructifier pour son propre compte ?
— 54 Certains ne craignent pas d’affirmer que « l’islam était en France avant le christianisme »48 … ou que « les racines de l’Europe sont autant chrétiennes que musulmanes (Jacques Chirac, in Le Figaro, 20.10.2003) », du fait que l’héritage de la culture grecque antique aurait été apporté par les Arabes (i.e. les musulmans). Or, non seulement le grec était parlé dans tout l’Empire romain, ce qui explique que le Nouveau Testament ait été écrit en grec, mais le Dieu qu’il annonçait était le Logos, la Parole, la Raison (Jn 1.1).49 Autant dire que les clercs d’Europe et en particulier les monastères carolingiens, bien avant la venue des musulmans, étudiaient la philosophie grecque et ses catégories ! Les invasions barbares avaient eu beau mettre à sac l’Empire romain d’Occident, les moines et lettrés chrétiens d’Orient n’en continuaient pas moins à cultiver le savoir et la science helléniques dans lesquels Byzance s’efforçait toujours de plonger ses racines.50 Les serviteurs d’Allah, à commencer par Mahomet, n’étaient ni des intellectuels, ni des savants, mais des pillards et des esclavagistes : ils n’avaient donc que faire de sciences et de sagesse. À contrario, les chrétiens arabes ou arabisés avaient déjà traduit les textes du savoir grec en leur langue, le syriaque, puis, une fois sous la domination musulmane, ils les traduisirent du syriaque en arabe, créant pour ce faire de nouveaux termes en cette langue réputée pourtant parfaite (16.103 ; 26.195 ; 41.44). Aussi, « Que l’Islam ait conservé, grâce aux chrétiens syriaques, arabes ou arabisés, une grande partie du savoir grec est indiscutable. Que l’Occident en ait bénéficié est exact, même si ce ne fut pas l’unique canal par lequel il redécouvrit ce savoir. Mais que les musulmans aient volontairement transmis ce savoir aux chrétiens est une vue de l’esprit. Ces temps de djihad et de Croisade ignoraient les coopérations culturelles entre des mondes en guerre. (Sylvain Gouguenheim, op. cit. p.183) » Contre la puissante propagande islamo-gauchiste, il faut donc rappeler qu’« À l’islam en tant que religion, la civilisation européenne n’a rien emprunté, ni référence textuelle, ni argument théologique. Il en est de même dans le domaine politique ou juridique, l’Europe demeurant fidèle à son droit ou à ses cadres institutionnels. (Ibid., p.197) » En vérité, « l’Orient musulman doit presque tout à l’Orient chrétien »51 en sorte que si la science a paru chez les musulmans52 , c’est à la manière d’une météorite, tandis que chez les chrétiens, elle y a subsisté comme le soleil … Bref, en fait de bienfait apporté par l’islam, ne faut-il pas reconnaître qu’il « n’a transmis la culture grecque à l’Occident qu’en provoquant l’exil de ceux qui refusaient sa domination (Sylvain Gouguenheim, op. cit. p.34) » ?
— 55 À tous ceux qui croient devoir flétrir la civilisation chrétienne53 pour vanter l’Oumma, que présenter de plus éloquent pour eux que le constat fait par un penseur lui-même musulman, le Saoudien Ibrahim al-Buleihi, publié dans le quotidien saoudien Okaz du 23 avril 2009 : « Mon attitude face à la société occidentale se base sur les faits indéniables de ses grandes réussites. Nous sommes en présence d’une réalité aux nombreuses composantes merveilleuses et étonnantes. Cela ne signifie pas que je sois aveuglé. Mais j’ai très exactement l’attitude contraire de ceux qui nient et ignorent les lumières vives de la civilisation occidentale. Regardez donc autour de vous… Vous vous apercevrez que tout ce qui est beau dans nos vies nous vient de la civilisation occidentale. Même le stylo que vous tenez dans votre main, l’enregistreur en face de vous, la lampe de cette pièce et le journal pour lequel vous travaillez et d’innombrables agréments supplémentaires, qui sont comme des miracles pour les civilisations anciennes… Sans tout ce que l’Occident a accompli, nos vies seraient stériles. Je ne fais que poser un regard objectif [sur la réalité], estimant à sa juste valeur ce que je vois et l’exprimant honnêtement. Ceux qui n’ont pas d’admiration pour le beau sont démunis de sensibilité, de goût et de sens de l’observation. La civilisation occidentale a atteint le summum de la science et de la technologie. Elle a apporté la connaissance, le savoir-faire, de nouvelles découvertes, comme aucune autre civilisation avant elle. Les réalisations de la civilisation occidentale couvrent tous les domaines : la gestion, la politique, l’éthique, l’économie et les droits humains. C’est un devoir de reconnaître son étonnante excellence. C’est en effet une civilisation digne d’admiration. […] Le retard horrible dans lequel vivent certaines nations est le résultat inévitable de leur refus de l’apport occidental et de leur attitude consistant à se réfugier dans le déni et l’arrogance. En passant en revue les noms des philosophes et savants musulmans dont la contribution à l’Occident est reconnue par des écrivains occidentaux, tels Ibn Rushd, Ibn al-Haytham, Ibn Sina, Al-Farbi, Al-Razi, Al-Khwarizmi et leurs semblables, nous découvrons que c’étaient tous des disciples de la culture grecque et qu’ils se tenaient en marge du courant [islamique] dominant. Ils étaient et continuent d’être ignorés par notre culture. Nous avons même brûlé leurs livres, les avons harcelés, avons mis la population en garde contre eux et nous continuons de les considérer avec suspicion et aversion. Comment pouvons-nous nous enorgueillir de personnes que nous avons écartées et dont nous avons rejeté la pensée ? »
— 56 Ibrahim al-Buleihi continue : « Il n’y a pas une, mais mille raisons qui me poussent à admirer l’Occident et à souligner son excellence absolue dans tous les domaines. La civilisation occidentale est la seule qui ait su libérer l’homme de ses illusions et de ses chaînes. Elle a reconnu son individualité et lui a fourni des capacités, la possibilité de se cultiver et de réaliser ses aspirations. Elle a humanisé l’autorité politique et établi des mécanismes garantissant une égalité et une justice relatives, prévenant l’injustice et modérant l’agression. Cela ne veut pas dire que c’est une civilisation sans défaut ; elle en a même beaucoup. C’est toutefois la plus grande civilisation humaine de l’histoire. Avant elle, l’humanité était en prise avec la tyrannie, l’impuissance, la pauvreté, l’injustice, la maladie et la misère. La lumière de cette civilisation est très forte et il faut être aveugle pour ignorer sa luminosité. Toute personne douée de vue et de discernement ne peut qu’être fascinée […] Il faut reconnaître le mérite de ceux qui en ont. Une autre civilisation a-t-elle rêvé avant elle à ces révélations époustouflantes, ces sciences exactes et ces technologies complexes ? Les générations précédentes ont-elles imaginé la possibilité d’ouvrir le torse ou la tête pour effectuer des opérations compliquées du cœur et du cerveau ? Pouvaient-elles imaginer une [aussi] profonde compréhension de la cellule vivante et de sa genèse ? Ont-elles imaginé les avions, les voitures et les innombrables inventions de cette civilisation ? […]
— 57 L’humanité a passé des milliers d’années à ruminer les mêmes idées et à vivre dans les mêmes conditions, en se servant des mêmes outils et instruments. Elle aurait pu s’éterniser ainsi sans l’émergence de la pensée philosophique en Grèce, aux VIe et Ve siècles avant J.-C. Le niveau actuel des progrès de la civilisation ne peut être le résultat d’une [simple] accumulation : c’est plutôt le résultat de grandes réalisations dans les domaines de la pensée, de la science, de la politique, de la société et du travail. […] La plus grande réussite de la société occidentale est d’avoir humanisé son autorité politique, d’avoir séparé les pouvoirs, établi et maintenu un équilibre des pouvoirs. La civilisation occidentale a accordé la priorité à l’individu et subordonné ses institutions, lois et procédures à ce principe, tandis que dans la civilisation ancienne, l’individu [n’] était [qu’] une dent dans l’engrenage. […] La seule civilisation qui reconnaît et respecte l’homme en tant qu’individu est la société occidentale […] Le comportement [humain], dans tous les domaines, ne découle pas d’enseignements, mais de la pratique et de l’expérience sur le terrain.54 […]
— 58 Oui, toute l’histoire arabe se distingue par cet aspect lugubre, mises à part la période des califes bien guidés et d’autres périodes discrètes comme celle du règne d’Omar ibn Abdel Aziz. On ne doit pas confondre les sublimes principes et doctrines de l’islam [l’auteur s’est peut-être cru obligé ici de sauver l’honneur de l’islam – et sa vie !] avec son histoire, remplie d’erreurs, de transgressions et de tragédies. Quand les Abbassides triomphèrent des Omeyyades, ils couvrirent les cadavres de tapis, faisant la fête sur les corps en signe de vengeance. Quand [le calife] Al-Ma‘mum eut battu son frère Al-Amin, il lui ôta la peau des os comme on le fait à un agneau. Cette scène se répète tout au long de l’histoire. Le pouvoir politique est la valeur pivot de la culture arabe. À notre époque, les coups d’État militaires sont récurrents dans le monde arabe, pour le pouvoir, pas pour effectuer des réformes positives. Chaque régime est pire que le précédent. »55 Ce constat ne peut-il être fait par chacun ?
- Le père Christian de Chergé était un fervent adepte de cette voie, lui pour qui « la foi de l’autre est ici un don de Dieu, mystérieux bien sûr. Il impose le respect. Il ne prendra tout son sens qu’au sommet de cette échelle qui nous retourne ensemble vers le Donateur unique. (Christian de Chergé, L’invincible Espérance, Bayard 2010, p.87) » De même, le père jésuite Paolo Dall’Oglio a été capable d’écrire un livre intitulé : Amoureux de l’islam (Éditions de l’Atelier, 2009), en lequel il se plaint que l’Église ne reconnaisse pas encore la prophétie de Mahomet … laquelle prophétie devrait servir de fondement à l’Église pour juger de l’islam ! [↩]
- Il faut malheureusement citer ici cette phrase du pape François : « Dieu n’est pas catholique. » (Eugenio Scalfari, Entretien avec François, 01.10.2013). Si Dieu n’est pas catholique, qui voudra l’être ? [↩]
- D’autres signes sont attendus : les animaux parleront (Boukhari 1005 ; Mouslim 4660), les bergers construiront des gratte-ciels (Mouslim 102), etc. [↩]
- Cf. Olaf, Le grand secret de l’islam, téléchargeable sur internet à l’adresse du titre. [↩]
- « La terrible insurrection des Maccabées avait fait germer dans le sein de l’authentique Israël un durable “messianisme forcené” qui allait s’exalter durant les premiers siècles de notre ère, connaître ensuite de multiples résurgences au long de l’histoire et finalement servir de prétexte aux invasions bédouines du VIIe siècle. (Laurent Lagartempe, Origines de l’Islam, Éd. de Paris, p.113) » [↩]
- Plusieurs auteurs établissent l’origine de la mafia dans la longue présence musulmane en Italie du Sud. [↩]
- Saint Jérôme, In Isaïam, 49.14. Par fidélité au Coran, nombre de musulmans veulent aujourd’hui, par exemple, le rétablissement de l’esclavage. [↩]
- Pour l’eschatologie juive contemporaine, la destruction du Temple de Jérusalem et la dispersion des Hébreux a été le châtiment de leur impiété, mais celle-ci expiée, leur retour en Israël doit permettre de rebâtir le Temple pour que le Messie vienne y régner sur le monde. C’est le but du sionisme, que nombre d’évangéliques soutiennent, pensant ainsi hâter le retour de Jésus-Christ. [↩]
- Il est à noter que les termes musulmans ou islam n’apparaissent dans aucun texte avant 775. Les premiers musulmans s’appelaient agaréniens, en référence à Agar, l’esclave égyptienne d’Abraham de qui lui était né Ismaël, ainsi qu’en témoigne Jacob d’Édesse, un voyageur chrétien, dans une lettre écrite en syriaque en 705 et conservée au British Museum. [↩]
- D’Abraham descendent les Hébreux, terme englobant celui de Juif, lequel vient de Juda, fils de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham. Ainsi, Moïse n’était pas Juif, puisqu’il descendait de la tribu de Lévi. Mais Jésus, comme son ancêtre David, était Juif, parce que descendant de la tribu royale de Juda. Nous nous référons à la tradition hébréo-chrétienne, et non judéo-chrétienne. [↩]
- Dans le livre d’Esdras IV, ou Apocalypse d’Esdras, d’origine juive et écrit au premier siècle de notre ère, nous retrouvons ce que professe encore aujourd’hui l’islam, à savoir qu’au moment décisif de la fin du monde le Messie préexistant à la Création viendra, vaincra, règnera, et mourra enfin comme tout le monde. [↩]
- Les agaréniens s’appelleront alors muhâdjirûn, mot dérivé de hijra (émigration), qui a donné hégire. [↩]
- Inutile d’opposer ici une prétendue reprise de la béatitude des doux (Mt 5.5), car la terre dont elle parle est d’abord celle d’une âme où Dieu règne… jusque dans la vie éternelle. [↩]
- On comprend que le conflit israélo-palestinien ne soit pas près d’être réglé. [↩]
- Si les musulmans croient au Coran, n’ont-ils pas là de quoi mettre fin au conflit israélo-palestinien ? [↩]
- Cf. Jn 4.20-25 : « La femme dit [à Jésus] : ‘’ … Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous dites que c’est à Jérusalem qu’il faut adorer.’’ Jésus lui dit : ‘’Femme, croyez-Moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem, que vous adorerez le Père. [… Car] les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité’.’’ » [↩]
- L’opposition chiite/sunnite trouve son origine dans cette tentative de légitimation de l’existence de l’Oumma. [↩]
- Toutes les copies originales du Coran d’Othman sont aujourd’hui reconnues lui être postérieures de plusieurs décennies. [↩]
- Cette obligation était plus facile à accomplir lorsque l’Oumma était circonscrite au territoire abbasside, mais hier comme aujourd’hui elle intéressait ceux qu’elle enrichissait. [↩]
- Ernest Psichari, soldat français détaché au Sahara, dans une Lettre à Mgr Jalabert, datée de 1911, écrit : « Ne nous appellent-ils pas ‘nazaréens’ plus volontiers que ‘Français ?’ C’est dire si pour le Maure, chrétien et nazaréen sont synonymes, et si France et chrétienté ne font qu’un. » En 2014, en Irak et en Syrie, l’État islamique a encore marqué du N arabe ( ن , noun) les maisons des chrétiens afin de leur signifier l’obligation de payer désormais la jizyia ou de se convertir à l’islam, sous peine d’être exécutés. [↩]
- Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d’origine juive dans l’Antiquité, Albin Michel, 2004, p.127. Même si nombre de savants musulmans traduisent aujourd’hui ce mot par chrétiens, tous ne le font pas, ainsi de Muhammad Hamidullah qui traduit par nazaréens. [↩]
- Certainement est-ce justement pour se différencier des nazaréens, ces proto-musulmans, que les chrétiens prirent leur nom actuel (Ac 11.26 ; 26.28). [↩]
- Un autre argument militant en faveur de la traduction par nazaréens est que, selon les traditions musulmanes, un certain prêtre, Waraqa, ayant instruit Mahomet, aurait pour cela traduit des textes de l’hébreu en arabe ; or, ceux-ci ne pouvaient être que juifs ou nazaréens, puisque ceux des chrétiens du Moyen-Orient étaient écrits en syriaque. De plus, si ce prêtre avait été chrétien, il lui aurait enseigné la divinité de Jésus, ce qu’il n’a pas fait. Au contraire. Ce sont là autant d’indices de la relation originelle de l’Islam avec la secte des nazaréens (Cf. Encyclopédie de l’Islam, Waraqa ben Nawfal, Tome IX, p.156 – 157 ; Père E.M. Gallez, Gens du livre, in Oriens Christianus, Band 92, Jahr 2008). [↩]
- Les nazaréens et les ébionites se servent de l’Évangile selon les Hébreux. (Saint Augustin, Lettre 116.16) ; L’hérésie d’Elbion, ou ceux qui sont communément appelés nazaréens (Saint Jérôme, Commentaire sur Mt 12.13). Le mot “Ébionite” vient de l’hébreu ebion, qui signifie pauvre. Outre le bain rituel quotidien, à l’instar des baptistes et des esséniens, ils pratiquaient une immersion spéciale. Ils niaient la Sainte-Trinité, la naissance virginale de Jésus, et le salut par Lui apporté. Pour eux, la mission de Jésus était seulement d’enseigner la Loi. La caducité de celle-ci fut seulement professée par Paul. Ils prétendaient défendre le vrai message de Jésus contre la déformation que Paul lui avait fait subir (Saint Irénée, Adv. haer., 1,26). [↩]
- Ils pratiquent la circoncision et persévèrent dans les coutumes légales et dans les pratiques juives au point d’aller jusqu’à adorer Jérusalem comme étant la maison de Dieu (Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, livre 3, ch. 27). [↩]
- Le Pape Clément a été martyrisé en 99 sur dénonciation des judéo-chrétiens (Christophe Dickès, in Monde et Vie, n°1005, p.33). [↩]
- « Au temps où viendra le Roi Messie à qui appartient la royauté et à qui seront soumis tous les royaumes […]. Qu’il est beau, le Roi Messie qui doit surgir de la maison de Juda ! Le Messie ceint ses reins et part pour le combat contre ses ennemis, et il massacre des rois et des princes. Il rougit les montagnes du sang de leurs tués et blanchit les collines de la graisse de leurs guerriers. Ses vêtements dégouttent de sang. Il ressemble à un fouleur de raisin. (Targoum Jonathan, Gn 49.10-12 ; 2e siècle) » [↩]
- « Simon de Cyrène (…) fut crucifié après avoir été métamorphosé afin qu’on le prît pour Jésus. » in Saint Irénée, Contre les hérésies, 1.24,4, Sources chrétiennes n°264, Paris, Cerf, 1979. [↩]
- Saint Jérôme, Lettre n°11.13, datée de 404. Cf. Jaap van Slageren, Influences juives en Afrique, Kathala, 2009, p.48. Saint Ignace d’Antioche (35-107) trouvait « étrange de parler de Jésus-Christ et de vivre comme un juif. Car ce n’est pas le christianisme qui a cru au judaïsme, mais le judaïsme qui a cru au christianisme, lequel a réuni tous ceux qui croient en Dieu. [En sorte que] celui qui s’appelle d’un autre nom [que chrétien] n’appartient pas à Dieu. (Lettre aux Magnésiens, Off. Lect., 16e sem. du T. O.) » ; « Les observances légales, une fois connue la vérité de l’Évangile, donnent la mort. […] A l’âge de la loi nouvelle, l’accomplissement parfait des mystères du Christ ne permet plus d’employer les rites de l’Ancien Testament, parce que leur symbolisme regarde le mystère du Christ comme futur. (ST, II-II, Q 93, a. 1) » [↩]
- Les inscriptions nazaréennes du Néguev (vers 550) contiennent des expressions que l’on retrouvera dans le Coran. [↩]
- Pour Allah, les morts, notamment lors des mouvements de foule (des milliers en 2015 !), comptent sans doute pour rien. [↩]
- La niche qui indique dans une mosquée la direction de la prière porte le même nom, mirhab, que le Saint des Saints du Temple de Jérusalem… [↩]
- « Ce furent d’abord les juifs insurgés [cinquième colonne], associés des conquérants, qui voulurent bâtir pour eux-mêmes un lieu de prière sur l’emplacement du Temple de Salomon. Mais les ismaélites, jaloux, les en repoussèrent et y établirent leur propre oratoire et les juifs durent se contenter d’un autre emplacement près du Temple. (La chronique de Sébéos, datée de 660, in Laurent Lagartempe, Petit Guide du Coran, p.262) » Sébéos est le nom donné à l’auteur d’une chronique arménienne datée de 660, qui serait la première source non musulmane à nommer Mahomet comme prophète. La première édition de cet ouvrage remonte seulement à 1851, à Constantinople, et reprend un manuscrit découvert à Etchmiadzin en 1842, ne portant ni titre ni divisions, et dont le titre « Histoire d’Héraclius » et l’attribution à Sébéos furent donnés à sa découverte, en raison d’une identification possible avec une Histoire de Sébéos évoquée en diverses sources médiévales. La paternité de ce manuscrit est donc fort incertaine. Mais ce récit manifeste bien le principe de l’islam : refus d’un messianisme purement juif et ambition de conquérir non plus la Palestine seulement, mais le monde entier. [↩]
- Le déni musulman de la réalité d’Israël est tel qu’après Yasser Arafat affirmant : « Ce n’est pas du tout le Mur des Lamentations, mais un sanctuaire musulman (Maariv, 11/10/1996) », le Mufti de Jérusalem (nommé par Yasser Arafat) est capable de dire : « Le mur d’al-Bouraq [Mur des Lamentations] et son emplacement sont une propriété religieuse musulmane qui fait partie de la mosquée al-Aqsa. Les Juifs n’ont aucun lien à ce lieu. (Al-Ayyam, 22/11/1997) » Et le Ministère palestinien de l’Information de renchérir : « Il n’y a pas de preuve tangible, ni la moindre trace ou le moindre vestige juif dans la vieille ville de Jérusalem ni dans le voisinage immédiat. (10/12/1997) » Jarid al-Kidwa, historien arabe, ne craint pas d’enseigner : « Tous les événements liés au roi Saül, au roi David et au roi Roboam se sont déroulés au Yémen et aucun vestige hébreu n’a été trouvé en Israël, pour la bonne et simple raison qu’ils n’y ont jamais vécu. (Cours de programme éducatif de l’OLP, juin 1997, cité dans Haaretz, le 06/07/1997) » C’est ainsi que l’Occident utilise l’expression musulmane l’Esplanade des Mosquées pour désigner le Mont du Temple … [↩]
- « Dans la secte des Loubavitch, on professe que si “Dieu a créé l’univers selon la division des quatre règnes : minéral, végétal, animal et humain […] il est écrit qu’il existe un cinquième genre : Am Israël, le peuple juif, dont l’écart qui le sépare du quatrième genre n’est pas moindre que l’écart entre l’humain et l’animal. (in Gilles Kepel, La revanche de Dieu, Le Seuil, 1991, p.251) » [↩]
- Traduction par Denise Masson : « Ils ne l’ont pas crucifié, cela leur est seulement apparu ainsi. » [↩]
- Un exemple entre mille : Coran 5.32 = Midrash Tanhuma (Bereshit, 10) ; Pirké de Rabbi Eliézer (XXI) ; Mishna, Sanhédrin, IV,5 ; Talmud de Babylone, Kiddushin, §1. [↩]
- Le fait que les mentions de Mahomet dans le Coran soient toutes des interpolations est à rapprocher du fait qu’il est inconnu des sources extra-musulmanes jusqu’à la fin du VIIIe/IXe siècle. [↩]
- Il continue ainsi : « Du reste, pour connaître l’impiété de cette loi, il suffit de savoir qu’elle promet à ses adeptes la vengeance, le vol, et les plaisirs charnels. Bien plus : elle ne fait consister le paradis et la vie éternelle que dans les honteuses voluptés charnelles. C’est donc une loi qui convient plutôt à des bêtes qu’à des hommes doués de raison. (Saint Alphonse et l’Islam, Saint Rémi, 2005, p.18) » [↩]
- Le mot ramadan vient de l’araméen ramad, cendre, et fait référence au premier jour du carême, le Mercredi des cendres. [↩]
- Pensons par exemple à la Tunisie de saint Cyprien, qui était ce qu’il y avait de plus accompli en termes de civilisation méditerranéenne (Cf. Carthage), et ce qu’elle est devenue suite à son islamisation. [↩]
- Efforts malheureusement bientôt ruinés par la Franc-maçonnerie qui renversa Charles X pour le remplacer Louis-Philippe 1er. [↩]
- « Mais celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en Moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attachât au cou la meule qu’un âne tourne et qu’on le précipitât au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Il est inévitable qu’arrivent des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi : il vaut mieux pour toi entrer dans la vie mutilé ou boiteux, que d’être jeté, avec tes deux pieds ou tes deux mains, dans le feu éternel. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi : il vaut mieux pour toi entrer borgne dans la vie, que d’être jeté, ayant tes deux yeux, en Enfer. (Mt 18. 5-9) » [↩]
- Ces inquisiteurs que sont les associations ultra-minoritaires, mais ultra-actives (tel le lobby LGBTQI+), financées par les contribuables (ou par l’Église ! Cf. l’affaire du MRJC et du MCR dénoncée par le blog Riposte catholique en février 2018), écoutées comme des oracles, appuyées sur les nouveaux droits hier regardés comme des crimes : l’avortement, l’euthanasie, le clonage, les unions homosexuelles, l’expérimentation sur les embryons humains, etc. imposés par l’Union Européenne à ses États membres et bientôt par l’ONU à toutes les nations … à moins que de nouveaux Croisés ne se lèvent ! [↩]
- Territoire plus vaste que l’actuelle Andalousie, puisqu’il recouvrait presque toute la Péninsule hispanique. Il faut lire sur ce sujet l’ouvrage de Serafin Fanjul, Al Andalous, l’invention d’un mythe : La réalité historique de l’Espagne des trois cultures, l’Artilleur, 2017. [↩]
- Malgré le travail d’auteurs comme Sylvain Gouguenheim, on trouve encore des gens comme Vincent Aucante, directeur culturel au Collège des Bernardins, pour propager le mythe de la tolérance des califats espagnols, ou celui de « l’apport intellectuel et scientifique considérable que l’Islam va apporter à l’Occident (Benoît XVI et l’Islam, Parole et Silence, 2008, p.11) ». [↩]
- « Pierre Dan estima qu’entre 1605 et 1634 les Algérois prirent plus de 600 navires, pour une valeur de plus de vingt millions de livres ; les 80 navires marchands français qu’ils capturèrent entre 1628 et 1635 furent évalués à 4 752 000 livres ; de même le rachat, en 1768 de 1006 esclaves à Alger coûta aux trinitaires français 3 500 000 livres. (Robert C. Davis, Esclaves chrétiens, maîtres musulmans, L’esclavage blanc en Méditerranée, 1500-1800, éd. Jacqueline Chambon, 2006, p.58) » [↩]
- Jacques Attali, avec Ruth Elkrief, BFM TV le 4.03.2011. De 0:38 a 1:21 http://youtu.be/SGo_9FB3X_g. [↩]
- Même au fin fond de l’Empire, la condamnation de Jésus sur sa croix fut rédigée en grec (Jn 19.20). [↩]
- « On oublie souvent ces détails quand on traite des traductions d’Aristote que feront par la suite, en Espagne, les philosophes arabes : jamais ils n’auraient pu entreprendre pareille tâche à Séville, comme d’ailleurs en Syrie ou dans d’autres régions du Proche-Orient, s’ils n’y avaient trouvé les bibliothèques ayant conservé les œuvres d’Aristote, et cela bien avant leur invasion, c’est-à-dire pour l’Espagne avant le VIIIe siècle. La science et la pensée arabes n’ont fait que puiser à des sources préexistantes, à des manuscrits qui ont permis cette connaissance d’Aristote et des autres écrivains antiques. Ce serait une parfaite absurdité que de supposer le contraire, comme on n’a pas manqué de le faire pourtant ; la faute en revient à nos manuels scolaires qui mentionnent Avicenne ou Averroès, mais passent complètement sous silence Isidore de Séville. Jacques Fontaine a même fait remarquer comment, en architecture, l’arc outrepassé, qu’on attribue généralement aux Arabes, existait déjà plus de cent ans avant leur irruption en Espagne wisigothique, qu’il a si bien étudiée. (Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen-âge, Le Seuil, Points, 1979, p.45) » [↩]
- Sylvain Gouguenheim, op. cit. p.101. C’est là une dette que l’on passe souvent sous silence de nos jours, tant dans le monde musulman que dans le monde occidental. [↩]
- « Une éducation exclusivement consacrée à inculquer aux enfants la croyance coranique a produit des générations dont, jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’esprit est resté imperméable à toute influence venue d’ailleurs. On ne connaît pas d’exemple comparable d’une stérilisation intellectuelle de peuples entiers par la foi religieuse. Si l’on doute de l’effet produit sur les intelligences, il suffit de comparer ce que fut le peuple berbère et, généralement parlant, les peuples habitant l’Afrique du Nord, avant leur conquête par l’islam, et ce qu’ils sont devenus ensuite. Presque tous les Pères latins sont des Africains. Tertullien de Carthage, le Numide Arnobe de Sicca et son élève Lactance, saint Cyprien de Carthage, Victorinus l’Africain, le Berbère saint Augustin […], que de dons splendides de l’Afrique à l’Église de Rome pendant que celle-ci n’avait encore à mettre dans la balance que saint Ambroise et saint Jérôme ! (Étienne Gilson, Le Philosophe et la Théologie, Vrin, 2005, pp.175-176) » [↩]
- « Nous autres, Européens, nous sommes tous ― athées, agnostiques, anticléricaux et anti-chrétiens compris ― le produit historique de près de deux millénaires de chrétienté. L’Europe n’a pu être ce qu’elle a été que grâce à plus d’un millénaire de résistance chrétienne à l’entreprise de conquête musulmane. C’est parce que l’Europe est demeurée chrétienne qu’elle a pu édifier une civilisation intellectuelle et technique apportant une connaissance du réel et une action sur lui qui ont révolutionné la condition humaine. (Jean-Louis Harouel, Les droits de l’homme contre le peuple, DDB, 2016, p.132) » [↩]
- L’Histoire nous apprend que les hôpitaux n’existaient pas dans le monde non-chrétien. C’est parce que Jésus, Dieu même, a dit : « Ce que tu fais au plus petit, c’est à Moi que tu le fais et c’est ce sur quoi tu seras jugé (Mt 25.31-46) » que la civilisation chrétienne a développé un service d’entraide et d’œuvres caritatives sans équivalent dans le monde. [↩]
- Extraits de la revue MEMRI du Middle East Media Research Institute, du 29 avril 2009 (n°2332), citant le quotidien saoudien Okaz. http://www.memri.org/report/en/print3264.htm ; http://www.youtube.com/user/MEMRITVVideos [↩]
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