Pèlerinage islamo chrétien
Nous apprenons que le samedi 21 mars un « pèlerinage islamo chrétien » doit avoir lieu dans la basilique de Longpont (91), Avec la participation de : Mgr Dubost, Evèque d’Evry, et de Ghaleb Bencheikh, Président de « Religions pour la Paix » dont voici le programme tel qu’il apparaît sur le site du sanctuaire :
“15 h-17 h : rencontre dans la basilique. Pendant tout l’après-midi : ateliers pour les enfants
Tout au long de la rencontre :
- Chants à Marie de différentes chorales
- Témoignages de chrétiens et de musulmans
- Lecture d’un passage du Coran et de l’Évangile sur l’Annonciation
- Interventions de représentants des deux communautés”
Et voici quelques questions qu’il me semble opportun de poser :
Selon le Code de droit canonique « Dans les sanctuaires seront plus abondamment offerts aux fidèles les moyens de salut en annonçant avec zèle la parole de Dieu, en favorisant convenablement la vie liturgique surtout pour la célébration de l’Eucharistie et de la pénitence, ainsi qu’en entretenant les pratiques éprouvées de piété populaire. » (Can. 1234 – § 1). Or,
Est-ce que l’islam est un moyen de salut ?
Est-ce que le Coran est la Parole de Dieu ?
Est-ce que la Marie du Coran est la même personne que la Mère de Dieu ? Jésus et Issa sont-ils la même personne ? S’ils ne le sont pas, que signifie l’entretien de cette confusion ? Et comment penser que “Cet événement sera une célébration, où chacun pourra prier, chanter et vénérer Dieu par Marie.” puisque pour les musulmans le seul péché irrémissible (Coran 4.48) est précisément celui d’associer une créature à Dieu (Coran 5.116), péché qui fait que “les chrétiens ne sont qu’impureté” (Coran 9.28), raison pour laquelle Allah doit les détruire (Coran 9.30) ?
Est-ce que l’intervention d’un représentant de l’islam est de nature à favoriser la vie liturgique des fidèles, la célébration des sacrements et la piété populaire ?
Par ailleurs, si « La destination exclusive et permanente (affectation légale) des églises à l’exercice public du culte catholique est reconnue par la loi française. » (Lois du 9 décembre 1905 et du 2 janvier 1907), le fait pour l’Église de ne plus assurer cette destination exclusive et permanente des églises à l’exercice du culte catholique, n’est-il pas de nature à permettre à l’État français de remettre en cause la pérennité de cette loi, en sorte que demain il puisse décider d’affecter autoritairement les églises au culte musulman ?
Si « L’église n’est pas un simple lieu public, une salle disponible pour des réunions de tout genre, [mais est]… par destination, le lieu où le peuple de Dieu se rassemble pour écouter la Parole, prier en commun, recevoir les sacrements, célébrer l’eucharistie et le mystère chrétien. » (Commission Épiscopale de Liturgie, 19 mai 1999), en sorte que « La vraie manière de donner vie à une église est de l’utiliser pour le service essentiel pour lequel elle a été voulue et bâtie, c’est-à-dire la pratique de la religion catholique.” (ibid) », cette rencontre avec des musulmans ne devrait-elle se tenir plutôt dans une salle paroissiale ?
S’il est vrai que «l’économie chrétienne, étant l’Alliance nouvelle et définitive, ne passera jamais et qu’aucune nouvelle révélation publique n’est dès lors à attendre avant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ » (Dei Verbum, n° 4), introduire officiellement l’islam dans un lieu consacré au culte exclusif de Dieu, n’est-il pas reconnaître à l’islam le statut religieux qu’il prétend avoir, et qui donc, selon la foi catholique, ne peut être que celui de l’Antichrist (Mt 24.4,11,24 ; Ga 1.8-9 ; 1 Jn 2.22-23 ; 4.2-3 ; 2 Jn 7-11) ? Serions-nous au temps où « l’apostasie, l’Adversaire, celui qui s’élève au-dessus du tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, ira jusqu’à s’asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu » (2 Th 2.4) ?
Pourquoi Saint Paul demande-t-il : « Ne formez pas d’attelage disparate avec des infidèles. Quel rapport en effet entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Béliar ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ? » (2 Co 6.14-15) ?
Abbé Guy Pagès
—————————————————
NB : La basilique de Notre Dame de Bonne-Garde de Longpont-sur-Orge est non seulement célèbre en raison de son antiquité (XIe siècle) de sa très riche histoire, mais encore en raison des nombreuses et insignes reliques qu’elle abrite.
Derniers commentaires