Dieu ne pouvant se contredire certains osent affirmer que les contradictions de la Bible sont la preuve que celles-ci aurait été falsifiée. A cela il faut répondre :
- La même parole de Dieu est adressée à tous les hommes de tous les temps… en sorte que tous, si différents qu’ils soient, doivent pouvoir entendre Dieu leur parler personnellement, ce qui en soi est non seulement miraculeux mais explique que ce qui fait sens pour l’un puisse ne pas faire sens pour un autre.
- L’Esprit-Saint est le véritable auteur de la Bible, mais ce sont des hommes qui expriment ce qu’Il leur inspire, et ils l’expriment avec leurs mentalités, leurs cultures, et leurs styles propres, dans les limites imposées par chaque langue. Rien ne peut cependant empêcher Dieu d’assumer les contradictions du sens littéral d’un texte pour en faire les signes d’un sens spirituel, qu’Il révèle à qui vit en communion avec lui
- Souvent, un peu de bon sens et un minimum de connaissances suffisent pour dissiper l’obscurité de ces contradictions bien connues et toujours resservies dont voici quelques exemples…
- S. Matthieu écrit que les deux bandits crucifiés avec Jésus L’injuriaient (27.44) tandis que S. Luc ne relate cela que d’un seul (23.39). Pour que les deux leçons s’harmonisent il suffit de considérer que si les deux bandits ont commencé par blasphémer, scène que raconte S. Matthieu, l’un des deux a pu finir par être touché par l’attitude de Jésus au point de se convertir et cesser alors d’injurier Jésus, scène que raconte S. Luc… Chaque témoin raconte le même événement, mais à un moment différent.
- S. Luc écrit que c’est après être descendu de la montagne et sur un plateau que Jésus a proclamé les Béatitudes (6.17), tandis que S. Mathieu rapporte que c’est après avoir gravi la montagne (5.1)… Alors, est-ce sur la montagne ou sur le plateau que Jésus a proclamé les Béatitudes ? Là encore, aucune contradiction si l’on veut bien comprendre avec S. Mathieu que Jésus est d’abord monté sur la montagne pour prier (Mt), et avec S. Luc que c’est en redescendant de cette montagne que Jésus S’est arrêté «sur un plateau» pour y prêcher…
- La généalogie de Jésus n’est pas la même dans l’Évangile selon S. Matthieu et selon S. Luc. Celle de S. Matthieu ne mentionne ni le roi impie Ochozias (1 R 22.52-54), ni les rois tièdes Joas et Amasias (2 R 12 & 14), non plus que Joachim ayant méprisé les avertissements du prophète Jérémie (Jr 36). Ces rois étant fils, petit-fils et arrière petit-fils de l’abominable Athalie (2 Ch 22.10 ; 24.7), comment ne pas voir en leur suppression de la liste des ascendants de Jésus l’accomplissement de la promesse du «Dieu riche en miséricorde et fidélité… qui visite le crime des pères jusqu’à la 3° et 4° génération» (Ex 34.7) ? L’Esprit-Saint n’est-Il pas libre de nous enseigner aussi autre chose que la simple énumération des ascendants de Jésus ?
- Au chapitre 9 du livre des Actes des Apôtres S. Luc écrit que lors de la conversion de Saul sur le chemin de Damas ses compagnons «entendaient la voix» qui lui parlait (Ac 9.7), alors qu’au chapitre 22 S. Paul dit que ses compagnons «n’entendaient pas la voix» qui lui parlait (Ac 22.9). Alors, ont-ils entendu ou n’ont-ils pas entendu ? Eh bien tout dépend du sens du mot entendre qui peut signifier « comprendre ». Dans la première occurrence les compagnons ont entendu la voix mais sans comprendre ce qu’elle disait, tandis que dans la deuxième occurrence S. Paul rapporte que ses compagnons n’ont pas compris ce que disait la voix. Vous m’entendez, mais me comprenez-vous ?
Bref, un même fait rapporté par des témoins différents est nécessairement rapporté de façon différente. L’un a remarqué que l’homme avait des moustaches, et l’autre qu’il avait des chaussettes roses. Est-ce que parce que l’un n’a pas dit qu’il avait des chaussettes roses que ce n’est pas l’homme aux moustaches ? Les inévitables différences formelles ne font que mettre en relief le caractère commun des témoignages. C’est pourquoi l’Église n’a pas peur d’avoir quatre Évangiles plutôt qu’un seul… et elle nous met en garde contre les : «ignorants en mal de questions oiseuses et de querelles de mots ; car de là viennent l’envie, la discorde, les outrages, les soupçons malveillants, les disputes interminables de gens à l’esprit corrompu, privés de la vérité.» (1 Tm 6.3-5 ; 2 Tm 2.14, 16 ; Tt 3.9).
«C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que Je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.» (Jn 6.63).
Il est notoire que plusieurs témoins d’un même événement rapportent les faits d’une manière différente et encore plus si les faits sont rapportés plus tard dans le temps, c’est de la psychologie élémentaire ! Il faut au contraire se méfier des témoins qui rapportent les faits dans les mêmes termes, car on serait sûr, là, qu’ils se sont entendus pour mentir ! Ceux qui cherchent la “petite bête” dans les textes bibliques pour déconsidérer la Bible sont ridicules et de mauvaise foi ! L’essentiel n’est pas la fidélité dans le détail des descriptions ou des récits mais la véracité des leçons à retenir lesquelles ne doivent jamais contredire la puissance, l’omniscience, la justice et la miséricorde de Dieu.
Contrairement au Coran qui est censé rapporter la parole d’Allah définitive et à jamais irréformable, la Bible, elle, est une Pédagogie Divine étalée sur 1800 ans destinée à éduquer un peuple-enfant à demi-barbare ( le peuple Hébreu ). Elle témoigne donc d’une lente et patiente montée de ce peuple dans l’ordre de la Civilisation et de la Spiritualité grâce aux Prophètes envoyés par Dieu justement pour éduquer son Peuple et le faire progresser spirituellement dans la connaissance de Dieu.
De plus, il ne faut jamais oublier que la Bible est aussi un livre d’Histoire, celle des Hébreux, ce qui implique massacres, destructions et dévastations, non voulus par Dieu mais, par contraste, Dieu est ainsi magnifié puisque tous ces malheurs témoignent de l’immense distance qui restait au Peuple élu pour atteindre la volonté de Dieu qui veut que tous les hommes soient frères.
Donc la morale biblique évolue pour le mieux à travers les siècles ( ex.”oeil pour oeil, dent pour dent ” qui cède la place au pardon ), donc là où on voit contradiction, n’est souvent que évolution.
Cela dit, je suis sûr qu’il faudra répéter encore et encore la même chose comme si c’était la première fois !… On ne s’en sortira jamais face à la mauvaise foi !