Loué soit Jésus-Christ, Sa paix soit avec vous ! Si l’on pense se débarrasser de l’inquisition en la recouvrant du voile pudique de la maxime autre-temps, autre mœurs; on se rend coupable d’un déni de justice historique aussi bien que d’une imputation d’irrationalité à l’endroit de ce qui fut en faite, une œuvre de salut public. En effet, contrairement à ce que beaucoup l’imagine, l’inquisition n’avait pas pour but d’imposer la foi, car la fois est un don gratuit. C’est le don de la vie surnaturelle, de la vie divine, de la vie éternelle, donnée aussi gratuitement que celui de cette vie temporelle, humaine et mortelle. Et au XIIe siècle, en France, chacun recevait ce don dans son berceau. De sorte que c’est toute la vie sociale qui était informée par la foi dans tous ses aspects. Chacun savait à l’époque, qu’il était sur la terre pour aller au Ciel. Et du Ciel, il connaissait le chemin qui est Jésus-Christ, qui est Son enseignement, Son amour, Sa passion, Sa mort et Sa résurrection.
Aussi, lorsque des supers chrétiens, les cathares, se sont mis à dénigrer la chair, la matière, au motif que la matière aurait été créée par un Dieu mauvais et qu’ils en arrivaient même à interdire le mariage ou à promouvoir le suicide par le jeune qu’on appelait l’indura, c’est toute la société dans ses bases mêmes qui s’est trouvée ébranlée, et l’Église ne pouvait pas ne pas réagir devant la mise à mort spirituelle de ses enfants. D’ailleurs, là où l’hérésie était refusée, cela donnait lieu à des violences, à des excès, un aveuglement dans la répression, avec son cortège de délation et de vengeance intéressée. Et c’est pour juguler cette violence que l’Église a institué une procédure non plus accusatoire. Jusqu’alors, on pouvait ouvrir un procès sur une simple accusation, désormais ce n’était plus possible. Il s’agissait d’une procédure inquisitoire du verbe enquêter : désormais, il fallait avant d’ouvrir un procès, enquêter, se renseigner, rassembler les preuves du délit, de la faute, avant de pouvoir ouvrir un procès. Fini donc: les dénonciations anonymes, fini les bûchers populaires, fini l’amalgame entre temporel et spirituel : Place à des inquisiteurs professionnels, place à des procès soustraits à l’opinion publique, place à des juges triés sur le volet et droit à chaque prévenu d’en appeler à Rome.
Notre justice est toujours tributaire de ce progrès qu’a été l’inquisition. Car si un prévenu aujourd’hui jouit du droit de défense avec un avocat, il le doit à l’inquisition. Mais si bien sûre, l’homme est son propre Dieu, alors on ne voit pas comment on pourrait supporter une inquisition, une justice même. Et si l’Église est réputée maîtresse d’erreurs et de faussetés, l’inquisition paraît inacceptable. C’est oublier que le principe d’inquisition ne peut pas disparaître et n’a pas disparu, car toute société qui se sent menacée de mort réagit et se défend. Tout simplement, les sociétés ne mettent pas leur raison d’être et leur finalité au même point. Pour nous, notre finalité, c’est le plaisir, ici et maintenant. Notre raison d’être ; c’est l’absurde, c’est le hasard, c’est la matière aveugle. Et nous avons pour défendre ses valeurs, des inquisiteurs. Que ce soit ceux de 1792 jusqu’aux commissaires européens : lesquels ne manquent pas de moyens pour nous imposer leurs valeurs et leurs droits. Que ce soit : le droit à l’avortement, à l’homosexualité, au clonage, aux expérimentations sur les embryons humains. Et qui dira qu’ils sont plus tendre que ne l’était saint Bernard ou saint Dominique ?
“Qui dira qu’ils sont plus perspicaces, eux qui ont commis ou laisser commettre : la terreur, le génocide, les génocides, le nazisme, les communismes et déjà l’islamisme ?”
« La Révolution française a fait plus de morts en un mois au nom de l’athéisme que l’Inquisition au nom de Dieu pendant tout le Moyen-Âge et dans toute l’Europe. (Pierre Chaunu, professeur émérite à la Sorbonne) »
HISTOIRE – Le 20 avril 1233 le pape Grégoire IX établit l’Inquisition en France. Dans l’imaginaire collectif, ce tribunal ecclésiastique du Moyen Âge est associé à un temps de violence, d’infâmes tortures, d’immenses bûchers, de fanatisme… Retour sur quelques idées reçues.
Falsification de l’histoire au XIXe siècle. Il y a 785 ans le pape Grégoire IX introduit dans le royaume de France l’Inquisition pontificale. Il s’agit d’un tribunal ecclésiastique confié aux ordres mendiants (les dominicains et les franciscains) pour lutter contre l’hérésie en Europe. Ainsi le 20 avril 1233, le pape charge les frères prêcheurs (les dominicains) de lutter contre l’hérésie dans le Languedoc.
Mais qu’en est-il de l’action de cette institution en France ? Répression aveugle ou action modérée ? Signe d’obscurantisme ?
Décryptage en quatre idées reçues.
“Si quelqu’un doit faire pécher l’un de ces petits qui croient en Moi, il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d’être englouti en pleine mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Il est inévitable, certes, qu’il arrive des scandales, mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! (Mt 18.6-7)”
De même qu’il est préférable de perdre un de ses membres que de mourir (Cf. Mt 18.8-8), de même, la moins mauvaise solution a dû parfois être choisie, même dans une société qui se voulait chrétienne. A choisir, entre une société où tout se vaut, le bien comme le mal, et où donc la liberté n’a plus d’objet à préférer, et une société où la vie vaut la peine que l’on meure pour elle, je préfère la seconde. Je dédis cette vidéo à mon ami Stefan Jetchik : http://www.inquisition.ca/
Cf. F. Vallençon, “Grands mythes de l’Histoire”, La Nef, 1997.
Idée reçue n°1: l’Inquisition médiévale est le signe d’un temps d’intolérance et de fanatisme
Ce tribunal pontifical médiéval est institué par la papauté pour protéger l’orthodoxie catholique: il est créé pour lutter contre les dissidences religieuses. En contestant l’organisation de l’Église romaine et certains de ses dogmes elles menacent son unité. Ces membres sont considérés comme des hérétiques. Aussi l’objectif du tribunal est avant tout de sauver les âmes égarées, de les ramener dans le giron de l’Église romaine.
À l’origine dans l’esprit de la papauté il s’agit davantage d’un outil de persuasion que de répression, ce que certains juges oublieront. L’Inquisition est créée pour préserver la chrétienté et ne juge que les chrétiens. Les tribunaux inquisitoriaux sont introduits en 1233 dans le royaume de France pour lutter contre les Cathares, installés dans le Midi de la France. Les inquisiteurs, nommés par le pape, s’appuient dans leur mission sur les pouvoirs laïcs.
En replaçant cette organisation ecclésiastique, dans le contexte culturel et historique du Moyen Âge, on ne peut parler de fanatisme ou d’intolérance.
Idée reçue n°2: Les juges inquisitoriaux rendent une justice arbitraire
L’Inquisition est souvent présentée comme une justice arbitraire et archaïque, alors qu’elle apparaît plutôt moderne: elle met en place une procédure d’enquête. Le but est de ramener la personne suspectée d’hérésie dans le droit chemin, de permettre la conversion. Ainsi l’instruction est méthodique, elle ne peut débuter que sur la base de témoignages vérifiés. Il faut des preuves concrètes et des témoignages probants avant de pouvoir faire procéder à l’arrestation d’une personne par les pouvoirs civils. La justice s’appuie sur l’aveu -s’il est obtenu par la torture, il doit être réitéré «sans aucune pression de force ou de contrainte», hors de la chambre de torture pour être recevable. Le faux témoignage est par ailleurs poursuivi et condamné.
L’historien Didier Le Fur précise dans son livre sur l’Inquisition que la sentence du tribunal est prise sur l’avis du conseil -qui comprend des membres du clergé régulier ou séculier et des laïcs désignés expressément et chacun fait serment de donner les bons conseils. On ne communique pas forcément le nom du prévenu. Enfin Il faut soulever que l’Inquisition ne condamne pas systématiquement les personnes suspectées. Il ne s’agit pas d’une justice aveugle, comme peut l’être la justice seigneuriale, souvent arbitraire et expéditive.
Idée reçue n°3: l’Inquisition est un tribunal qui envoie des milliers de personnes au bûcher
La légende noire de l’Inquisition, présentant les inquisiteurs comme des juges cruels, responsables d’immenses bûchers est un héritage de la littérature et de l’iconographie du XIXe siècle. Or les recherches récentes ont permis de réévaluer largement à la baisse le nombre d’occis. Ainsi selon les chiffres des sentences de Bernard Gui, inquisiteur à Toulouse pendant 15 ans, de 1308 à 1323, sur 633 sentences, seules 40 personnes sont remises au bras séculier, donc au bûcher (l’Inquisition qui ne peut en théorie pratiquer la peine de mort envoie le condamné à la justice laïque). Dès la fin du XIIIe siècle le bûcher est de plus en plus exceptionnel; il est aussi le signe de l’échec de l’Église, incapable de ramener les âmes perdues. »
Il est certain qu’au cours de son histoire l’Inquisition a pu se montrer féroce, mais il faut aussi mentionner que les abus de certains juges sont aussi punis. Ainsi Robert le Bougre -ancien hérétique converti- inquisiteur en Champagne qui envoie des dizaines de condamnés au bûcher (bûcher du Mont-Aimé) est suspendu temporairement en 1233. Lorsqu’il reprend sa mission, ses excès sont tels qu’il est révoqué et condamné à la prison à perpétuité en 1247. Mais ces dérives ne sont pas une généralité: les tribunaux inquisitoriaux sont davantage modérés dans leurs sentences que les tribunaux laïcs. Et la grande majorité des peines consiste en un temps d’emprisonnement.
Les images de violences proviennent surtout de l’amalgame qui est fait avec l’Inquisition espagnole -fondée en Espagne, en 1478, à la demande des rois catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon. Elle est un temps sous l’autorité du tristement célèbre grand inquisiteur Thomas de Torquemada. Elle est instaurée pour sévir contre toutes les déviances, c’est-à-dire contre tous ceux qui ne sont pas catholiques. Il s’agit d’un phénomène politico-religieux. Abolie une première fois en 1808, elle l’est définitivement en 1834.
Idée reçue n°4: l’Inquisition en France est une organisation pontificale puissante pendant des siècles
L’Inquisition médiévale dans le royaume de France perd de son importance avec le déclin des hérésies cathare et vaudoise à la fin du XIVe siècle. Ainsi un siècle après sa création elle est affaiblie notamment par la royauté qui souhaite affermir son autorité et conteste celle de l’Église. Aussi dans certaines affaires -comme celle des Templiers avec Philippe le Bel- il est difficile de définir la frontière entre le domaine politique et religieux. »
La perte de l’influence du tribunal pontifical est flagrante au moment de la réforme protestante puisque ce n’est pas lui qui est au premier plan dans la lutte. En effet, les protestants sont considérés comme une menace pour la paix dans le royaume, par leur rébellion. Ce sont des criminels qui désobéissent au roi et dépendent donc de la justice laïque. Alors qu’en tant qu’hérétiques ils devraient relever du tribunal ecclésiastique, mais seuls les cas d’hérésie simple sont jugés par lui.
L’inquisition reprend une certaine importance à la fin du XVIe siècle lorsqu’elle s’engage dans la chasse aux sorcières (magiciens, devins, sorciers). Les tribunaux inquisitoriaux disparaissent du royaume de France à la fin du XVIIe siècle.
Pour aller plus loin: L’Inquisition enquête historique France, XIIIe-XVe siècle de Didier Le Fur, Taillandier, 2012, 183p. Source
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Voici des extraits du communiqué de Monseigneur Bernard Podvin, porte-parole de la conférence des évêques de France, concernant le feuilleton estival ‘Inquisitio’ : « Inquisitio ? Tel est le titre d’une saga télévisée de l’été. Programmée, hélas, à heure de grande écoute. Plusieurs universitaires médiévistes, peu suspects de complaisance envers l’Eglise catholique, nous disent combien ils sont atterrés par cette série. Citons, entre autres points scandaleux, le traitement indigne réservé à la grande mystique Sainte Catherine de Sienne. Parce que cette période historique est extrêmement difficile pour tous, elle requiert d’autant plus un service délicat et éminent de la vérité. Quand un tel parti-pris aimante une production, qu’a-t-elle encore de culturelle ? Je pleure et m’indigne de songer qu’à l’audimat, beaucoup risquent de se croire instruits par cette manière tendancieuse d’honorer l’histoire humaine et religieuse ».
Lu ici, ce point de vue historique inspiré de plusieurs œuvres de référence sur l’Inquisition : l’Inquisition est inintelligible à des esprits contemporains. Replaçons-nous dans le contexte médiéval. Contexte : au Moyen Age, et surtout dans la période qui va du 10ème à la fin du 13ème siècle, la société est chrétienne. Il est impensable de ne pas l’être. Le concept de liberté religieuse est incompréhensible, autant que le relativisme moral. On est chrétien parce qu’on est convaincu de la Vérité du Christianisme. Or, la Vérité est une et indivisible. Donc il n’y a pas, par définition, de place pour d’autres religions ou opinions. Etre athée au Moyen Age est aussi inconcevable qu’être raciste ou nazi à notre époque. C’est dans ce contexte que se développe la lutte contre les hérésies, notamment le catharisme.
Dès 1213, Innocent III affirme la nécessité de traquer l’hérésie non sur la base de rumeurs, mais d’une enquête, en latin inquisitio. Pour l’Eglise, le but premier reste la conversion des égarés. L’Inquisition n’est pas compétente pour juger les fidèles des autres religions, notamment les Juifs. Elle ne s’adresse qu’aux hérétiques chrétiens. En 1231, Grégoire 9 publie Excommunicamus, acte fondateur de l’Inquisition. Les inquisiteurs seront essentiellement les Dominicains et les Franciscains. Ce sont eux qui ont l’expérience des hérésies. Dès 1240, l’Inquisition se répand dans toute l’Europe sauf l’Angleterre. L’Inquisition est une institution religieuse parallèle et indépendante de la justice civile. Les inquisiteurs sont des théologiens qui ne dépendent que du Pape. Leur mission est ponctuelle. La procédure n’a pas été fixée par Excommunicamus. Elle est donc variable selon les régions.
Comment se déroule un procès ? 1 – L’inquisiteur commence par une prédication générale. 2 – L’inquisiteur publie l’édit de foi, qui oblige les fidèles à dénoncer les hérétiques de leur connaissance. Le nom des dénonciateurs est tenu secret pour éviter les représailles. Mais certains inquisiteurs préfèrent procéder à une confrontation contradictoire entre accusé et dénonciateur afin que l’accusé puisse démasquer un dénonciateur qui aurait intérêt à lui nuire. Rappelons qu’en cas de faux témoignage, le dénonciateur risque la peine encourue par l’accusé. 3 – L’inquisiteur publie l’édit de grâce, qui accorde un délai de 15 à 30 jours aux hérétiques pour se rétracter. Passé ce délai, l’hérétique présumé est justiciable du tribunal inquisitorial (suite).
Par ailleurs, le fait est que la ‘Révolution française’ a fait plus de morts en un mois au nom de l’athéisme que l’Inquisition au nom de Dieu pendant tout le Moyen-Âge et dans toute l’Europe. Ce fait a été démontré par un historien sérieux (et protestant), Pierre Chaunu. On en retrouve l’analyse dans le quatrième numéro hors-série de L’Homme Nouveau consacré à quelques mythes de l’histoire antichrétienne, dont l’Inquisition. Un ensemble d’extraits de cette analyse est ici. Des extraits également ci-après : « La création de l’Inquisition au XIIIe siècle marque de réels progrès en matière de justice. D’abord en confiant à un tribunal, c’est-à-dire une institution de justice, des hérétiques dont l’impopularité était telle qu’ils étaient l’objet de la violence aveugle des foules ou des autorités politiques : ils étaient ainsi soustraits au lynchage ».
« Ensuite cette institution de justice, même si elle n’offre pas aux prévenus toutes les garanties de nos procédures modernes et démocratiques, comporte bien des éléments originaux qui la diffèrent des justices ordinaires de l’époque : l’instruction est inquisitoire et secrète (recherche par voie d’enquêtes et de questionnements). Le tribunal de l’Inquisition cherche avant tout à établir la vérité au nom de l’intérêt de la société (comme le ministère public). Il s’écarte de la procédure accusatoire du droit romain où le juge arbitrait les litiges entre deux parties argumentant chacune en sa faveur. De plus le dénonciateur calomnieux subit la peine encourue par celui qu’il a dénoncé. Pour l’historien Bartolomé Bennassar, ‘l’Inquisition, par ses méthodes d’investigation et le fonctionnement de son tribunal, a contribué à inventer les règles d’une procédure nouvelle’, débouchant à terme sur le système juridique contemporain, à cette nuance près que l’accusé y était présumé coupable ».
« Les enquêtes scrupuleuses offrent cependant des garanties aux prévenus. L’accusé peut réfuter les accusations de l’inquisiteur et récuser certains témoins. Il peut aussi produire des documents ou exposer des faits tendant à prouver l’inanité des charges portées contre lui. Enfin cette institution est confiée à des professionnels dotés de manuels très codifiés et soucieux du droit. En 1246, le concile régional de Narbonne demande que la condamnation soit portée exclusivement après un aveu formel, ou au vu de preuves irréfutables. Mieux vaut, estime l’assemblée, relâcher un coupable que condamner un innocent. Pour obtenir cet aveu, la contrainte peut être utilisée : soit par la prolongation de l’emprisonnement, soit par la privation de nourriture, soit enfin par la torture. Le recours à la torture est rare et contesté. Longtemps l’Église y a été hostile. En 866, le pape Nicolas Ier déclare que ce moyen ‘n’était admis ni par les lois humaines ni par les lois divines, car l’aveu doit être spontané’ ».
Michel Garroté
Reproduction autorisée avec mention de www.dreuz.info
De Elisa Naibed L’inquisition, parlons-en ! Grâce aux historiens actuels, qui ont préféré [ré]éplucher les sources primaires, plutôt que de reprendre, inlassablement, les mensonges éculés des histrions anticléricaux de la IIIe république, on s’est rendu compte que l’inquisition papale a probablement sauvé bien plus de vies qu’elle n’en a détruites. L’inquisition papale fut une tentative d’imposer les mêmes règles d’instruction et a même façon de rendre la justice pour mettre fin aux innombrables excès de la justice des seigneurs, celle du droit dit coutumier, qui était souvent rendue n’importe comment. Avant ça, dans certains fiefs, il suffisait, pour se débarrasser de quelqu’un de prétendre avec quelques comparses qu’il ou elle exerçait la sorcellerie pour voir la personne traînée au bûcher! L’usage de “la question” (torture pour faire avouer par des moyens souvent inhumains) a également été réglementé pour qu’on ne fasse plus n’importe quoi, et si les inquisiteurs l’appliquaient encore, ce fut souvent avec bien plus de modération, et pas jusqu’à la mort comme c’était le cas auparavant.
On a retrouvé des documents, des lettres de personnes poursuivies par le droit local, et demandant au pouvoir inquisitorial d’être jugée par celui-ci car ils craignaient bien d’avantage l’arbitraire de la “justice” coutumière! Ces documents montrent que les gens avaient souvent bien plus confiance dans la justice de l’inquisition que dans celle du Seigneur du lieu! Tout le monde a eu en tête le redoutable Torquemada, par exemple! Mais, d’une part, il s’agit de l’inquisition espagnole (qui n’était pas sous l’autorité du pape), et d’autre part, il faut séparer la légende (notamment celle de la littérature et du cinéma) de la réalité. Lui aussi eut à cœur d’instaurer des règles de procédures. Et ensuite, sur les quelques cent mille cas instruits, seulement 2.000 condamnations à mort furent prononcées, nous rapporte l’Encyclopædia Britannica! Soit, finalement, un petit pourcentage (2%) pour l’époque! Et infiniment moindre que ce qui se passait sous la justice coutumière en France!
Certes, cette Inquisition a connu quelques dérives inexcusables, mais, dans l’ensemble, elle fut bien moins grave que l’exercice anarchique de la “justice” coutumière qui l’a précédée. Ce sont surtout les Français anticléricaux et ripoublicains, genre les Hussards Noirs de la République de Jules Ferret, qui sont à la base de toutes ces exagérations fantaisistes à l’égard de l’Inquisition! Cela répondait à deux motifs politiques: il fallait d’une part charger l’Église (détestée par la République) de tous les péchés et de toutes les horreurs possibles. Et il fallait surtout faire oublier les horreurs bien plus monstrueuses et bien plus réelles, celles-là! , de l’infâme et abjecte «Révolution Française»: meurtre du Roi, établissement du règne de la Terreur et d’un usage excessif de la guillotine, quasi-génocide en Vendée et meurtres de masse un peu partout, agression de toute l’Europe par les guerres napoléoniennes issue de cette Révolution, avant la raclée en Russie (600.000 personnes mortes ou disparue de la “Grande Armée), et la débâcle finale de Waterloo!!!).
Vue de l’extérieur, cette (soi-disant) Révolution des «droits de l’homme» (avec cent ans exactement de retard sur la *vraie* révolution du Bill of Rights en Grande Bretagne (bonjour la prétention ridicule des Français à se prendre pour le nombril du monde! (1)) aura été une immonde et abjecte farce macabre (où, en moins de 18 ans, les Français trouveront le temps de raccourcir un Roi, et d’introniser un empereur d’opérette!!) , mais aussi un auto-génocide digne de Pol Pot, et une préfiguration gauchiste de l’horrible révolution bolchevique de 1917, comme l’avait bien vu Lénine!
(1) un autre exemple : *leurs* soi-disant philosophes des «drouwahs de l’homme!» . Les français incultes sont sans doute les seuls à ne pas savoir que les lumières prennent naissance en Ecosse, avant de s’étendre à l’Angleterre, et puis aux Etats-Unis (dont la révolution est également antérieure à celle des Français), et au reste du monde… dont la France! Le monde n’a, en effet, pas attendu les ratiocineurs français pédants et imbéciles, genre Voltaire, Montesquieu, ou Rousseau (qui était Suisse, soi dit en passant!) pour savoir ce que sont réellement les droits de l’homme, et théoriser là-dessus! Et les livres d’Histoire sérieux (notamment anglo-saxons) classent – assez logiquement – ces philosophes de la dernière heure, qui ont pourri la philosophie des droits de l’homme, sous la rubrique: «late enlightment». Ce qu’on pourrait traduire, ironiquement, par: «illumination tardive!» D’ailleurs, quand on regarde sans complaisance leur histoire chaotique, on constate que les Français sont bien plus souvent qu’à leur tour des «illuminés tardifs»!
Pour en revenir à la RF, cet épisode monstrueux de l’histoire de France est pourtant commémoré partout en France, sous forme de places ou de rues de la République (ou même: de la Révolution Française).
Voila ce qui se cache derrière cet anticléricalisme forcené des Français, outre leur besoin compulsif d’en découvre avec l’Eglise catholique (dont ils se sont pourtant gargarisé, précédemment – et abusivement! – , d’être la «Fille Aînée»): le besoin de cacher la réalité monstrueuse de ce dont ils se font encore une «gloire nationale» jusqu’à aujourd’hui !!!
Et je tiens à signaler que je ne suis absolument pas chrétienne ou de parti-pris!!! Mais mes ancêtres paternels, Écossais et Irlandais, ont combattu cette infection “française” et participé à la raclée mémorable et finale qu’ont reçu ces prétentieux, pompeux et ridicules à Waterloo, et je connais mieux l’histoire de ceux qui restent, quelque part, des ennemis qu’eux-mêmes!!
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Il faut surtout séparer l’Inquisition papale (qui connut, certes, des dérives condamnables dont l’Église s’est repentie), de la formidable légende malsaine , de cette soi-disant abomination que des histrions et des politiques, des littérateurs et d’autres artistes anticléricaux ont bâtie!
Idem pour les Croisades, dont nous n’avons globalement pas à rougir, qui ont permis de mettre fin (provisoirement) à la terreur que les sarrasins faisaient régner sur la mer méditerranée et dans les lieux saints,! Et sans lesquelles, *surtout*, nous serions depuis longtemps sous la barbarie musulmane, dans laquelle aucun progrès matériel et spirituel n’était possible !!! Il n’est pas exagéré de dire que les croisades ont ouvert la porte vers le progrès de la civilisation de l’ère moderne!
Idem encore pour les Cathares, dont on oublie toujours de préciser que ce furent d’abord des agresseurs, essentiellement des Seigneurs et des gens de pouvoir, qui martyrisaient leurs ouailles chrétiennes qui ne voulaient pas se soumettre à leur idéologie satanique, abjecte et perverse, et dont l’ «histoire» (avec un petit ‘h’) a fait des victimes lorsque l’Église, après avoir tenté vainement de les ramener à la raison par la parole, le rappel à son enseignement, a bien dû intervenir et les détruire pour protéger les chrétiens qu’ils martyrisaient!
On pourrait encore parler des guerres de religion! Celles-ci furent certes une tache sanglante sur le christianisme dans son ensemble (et pas que sur les catholiques, les protestants, comme les cathares, furent souvent parmi les premiers agresseurs). Mais l’examen minutieux de ces guerres montre qu’elles furent aussi, bien souvent, amplifiées et exacerbées par de purs intérêts politiques, où les questions de religions n’avaient rien à voir!
Bref, toute l’histoire l’histoire du christianisme a été menée à charge (et souvent avec mauvaise foi), et pas à décharge
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Par ailleurs, il faut préciser que cette inquisition papale n’a *rien* à voir avec l’inquisition espagnole, qui fut certes plus dure, mais qui a aussi été exagérément grossie par des “historiens” malhonnêtes, comme le montre mon exemple de Torquemada!
l’«inquisition» c’est d’abord et avant tout une enquête judiciaire, et avec des règles! bref, une *procédure d’inquisition*, quelque chose qui manquait cruellement à la justice coutumière moyenâgeuse, et que l’Église catholique a heureusement introduite! Soit une enquête judiciaire, une procédure d’instruction, comme on dirait aujourd’hui!
Voici une vidéo, que je ne connaissais pas, mais qu’on a porté à mon attention. Ecoutez-la soigneusement! L’inquisition papale ne fut *pas* une tentative idéologique de contrôle religieux des individus, comme vous le dites, et toute comparaison avec l’islam ou un autre totalitarisme idéologique est hors propos! Ce fut, au contraire, l’instauration, par l’Eglise, de faire une “inquisition” des faits, c’est-à-dire ce que nous appellerions aujourd’hui une *procédure d’instruction* (à charge et à décharge) pour mettre fin à la “justice” expéditive féodale, et empêcher les Seigneurs locaux de «juger» n’importe comment! Autrement dit, un pas important vers une justice moderne!!! et ce, indépendamment des dérives (certes réelles pour certaines, mais exagérées, voire carrément fantasmées pour d’autres!) que cette tentative, comme toute mesure nouvelle, a pu connaître !!!
Quant à l’inquisition espagnole, elle était certes inspirée par des motifs plus marqués politiquement, dont une volonté d’assainir le pays après la Reconquista, qui avait expulsé les sarrasins (dont certains juifs venus avec eux d’Afrique du Nord, en étaient les complices, bien que soumis à la dhimmitude comme les chrétiens)! Mais là aussi, cette Inquisition (qui n’était pas sous l’autorité papale, je le rappelle) a été transformée en légende noire!
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Il faut en finir avec ces mensonges anticléricaux de tous ceux – et ils sont nombreux! qui ont la haine de soi et du même, et ne cessent de dénigrer leur civilisation et de magnifier celle des autres! Dont la soi-disant “civilisation” musulmane, qui n’est qu’un bobard: tout ce que l’islam compte de civilisation lui vient de la période pré-islamique, une civilisation pré-islamique que l’islam, une fois bien installé, n’a eu de cesse de détruire!
Votre assimilation de l’islam avec l’inquisition espagnole est tout simplement ridicule! D’abord, parce que le christianisme est – d’abord – une religion saine, pas une création satanique de califes pour instaurer une sorte de totalitarisme militaro-religieux! Ensuite, parce que, même dans sa version espagnole, cette inquisition fut loin d’être cette espèce de “rouleau compresseur” que vous semblez y voir (ça, c’est bon pour l’islam. Il est exact que les juifs ont dû choisir entre se convertir au catholicisme ou partir! Mais on ne peut faire l’impasse sur le fait que la plupart d’entre eux sont venus d’Afrique avec les assaillants maures, et qu’ils étaient – pas toujours à raison, certes – souvent assimilés à des collabos!
Cette volonté d’écarter une source possible d’espionnage et de sédition en les obligeant de choisir: rester juifs et partir, ou devenir chrétiens et rester n’est pas du tout un racisme à leur égard, mais une conséquence historique logique de l’invasion musulmane à laquelle les juifs d’Afrique du Nord, avaient collaboré. Même si c’était en tant que sous-fifres (ils étaient soumis à une dhimmitude semblable à celle dont souffraient les chrétiens, bien que probablement allégée en Espagne vu que l’occupant avait besoin de leur collaboration) ils ont néanmoins contribué, d’une manière ou d’une autre, à celle-ci ! D’autant que, sauf rares exceptions, la population juive n’avaient pas contribué à la Reconquista!
La volonté d’avoir une population chrétienne homogène vient aussi de là, et peut se comprendre, même si elle n’excuse pas les exactions qu’ont dû subir – parfois injustement (mais parfois pas!) – les Juifs!!!
Archidiacre remet les choses au clair sur l’Inquisition :
https://youtu.be/_h_2DPUOfOc
Il y a un très bon livre à lire c’est “L’incomparable Isabelle la Catholique” de Jean Dumont, historien spécialiste de l’histoire hispanique.
Abbé, s’il vous plaît, publiez les sources. Nous avons besoin de montrer les sources à ceux qui ont le cerveau lessivé.
Voilà des munitions supplémentaires: https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/07/23/pour-en-finir-avec-linquisition/
Précision au dernier paragraphe qui manque de clarté : “…ses excès occasionnels s’expliquaient par les menaces constantes qui pesaient sur L’UNITÉ DE L’ESPAGNE (comme aujourd’hui…) etc.
J’en ai par- dessus la tête d’entendre à longueur de journée parler des ” valeurs ” de la République, .et de la France ” patrie des droits de l’homme ” ( sacré Chirac ! il me semble que c’est lui qui a lancé cette expression car je ne me souviens pas l’avoir entendue avant…). Les vrais droits de l’homme ont commencé à se développer au Moyen-Âge dans l’Angleterre encore catholique avec l’interdiction de maintenir quelqu’un en prison sans être jugé, c’est l’Habeas Corpus.
La France, elle, est dominée par la Franc-Maçonnerie depuis la funeste Révolution dite Française qui n’a apporté que guerres et malheurs à notre pays mais les Français sont si bien conditionnés depuis la maternelle qu’ils sont incapables d’avoir un raisonnement autonome par rapport à ce qu’on leur inculque depuis leur plus tendre enfance.
Je me souviens que quand j’étais en 3ème au collège tenu par des Pères Maristes, notre professeur d’histoire était un fanatique de la Révolution dite Française alors même qu’il allait à la Messe, fidèlement, tous les dimanches, ce qui ne manquait pas de m’étonner quand même un peu, bien que moi-même je n’étais pas exempt de ce genre de sentiments. Mais avec l’âge et la réflexion j’ai fini par détester non seulement la fichue révolution mais aussi Napoléon dont je pense aujourd’hui que s’il se trouve au Paradis, il doit être le dernier de tous les Saints et il doit sûrement être préposé au nettoyage des chiottes du Paradis pour le mal qu’il a commis en ce bas-monde. Jésus l’a dit :” ce qui est élevé aux yeux des hommes est objet de dégoût aux yeux de Dieu “.
Quant à la Sainte Inquisition espagnole, ses excès occasionnels s’expliquaient par les menaces constantes qui pesaient sur son unité ( comme aujourd’hui…) et elle était instrumentalisée par les gouvernements pour combattre les séparatistes. Les Catalans, notamment ont été parmi ceux qui ont répandu des calomnies sur ce sujet pour faire détester l’Espagne, autant que l’ont fait les Protestants ( ce que les Espagnols appellent ” la légende noire ” ).