Lorsque l’âme quitte cette vie, soit elle est parfaitement unie au Christ, et dans ce cas, rare, elle jouit directement de la Béatitude divine ; soit elle n’est pas unie au Christ, et dans ce cas, fréquent (Lc 13.24 ; Mt 7.13), elle est perdue pour l’éternité ; soit elle est unie au Christ imparfaitement, et dans ce cas, elle doit se purifier de ce qui la tient encore éloignée de Dieu (1 Co 3.15).

Ce qui la tient éloignée de Dieu, c’est son cœur attaché aux choses de ce monde, aux jouissances de la sensualité, aux satisfactions de la sentimentalité, surtout, à la complaisance mise en soi-même, plutôt qu’en Dieu qui seul suffit. Pour jouir de Dieu, il faut évidemment ne faire qu’un avec Dieu. Et donc, pour cela, tel le fer jeté dans le feu qui devient feu, il faut que l’âme soit jetée dans un feu si douloureux que le feu de cette terre n’est en comparaison qu’une image de feu. «Purgatoire» vient du grec «pur» qui signifie «feu».

Le Purgatoire est une réalité de foi enseignée aussi bien par l’Ecriture Sainte (2 Mc. 12.38-45 ; Sg 3.1 ; Tb 4.17 ; Jb 14.13-17 ; Lc 12.47-48,58-59) que par les Pères et les Conciles. Ainsi, Jésus enseigne en Mt 12.31 que «le blasphème contre l’Esprit-Saint ne sera pardonné ni en ce monde ni en l’autre.
», ce disant, Jésus enseigne non seulement que le péché contre l’Esprit-Saint ne sera jamais pardonné (et pour cause, puisqu’il est le refus de recevoir le pardon donné en Jésus) mais aussi que dans l’autre monde des péchés sont encore pardonnés… sans quoi cela n’aurait eu aucun sens que Jésus évoque le fait d’être pardonné dans l’autre monde.

Déjà dans l’Ancien Testament nous voyons Judas Macchabée offrir des sacrifices expiatoires pour, de leurs péchés, délivrer ses soldats morts (2 M 12.46). Et dès les premiers temps, l’Eglise a prié pour ses défunts. Aujourd’hui encore Elle recommande d’offrir à Dieu en faveur des défunts outre des aumônes, des indulgences, et des œuvres de pénitence, l’offrande du Sacrifice de la Messe, qui est le plus grand cadeau que nous puissions offrir à Dieu en leur nom. En effet, en vertu de l’unité réalisé par l’Amour, c’est comme si c’était eux qui, par nous, et nous par le prêtre, offraient le Sacrifice de Jésus, témoignage unique et parfait d’Amour de Dieu le Fils incarné à Dieu le Père Source de toutes grâces. Cette pratique suppose donc un autre dogme : celui de la Communion des Saints, lequel suppose à son tour la Résurrection de Jésus, qui a détruit la mort et réunit l’humanité à Dieu, et les Saints les uns aux autres, qu’ils soient encore sur terre, au Purgatoire ou déjà au Ciel, et cela en vertu de leur commune union au Corps du Christ ressuscité dont ils sont devenus membres lors de leur baptême.

Parce que l’âme, une fois le temps fini pour elle, ne peut plus rien faire pour changer son sort, acquérir de nouveaux mérites, et grandir en amour, elle est totalement dépendante de la charité de ses frères et sœurs encore sur la terre, et qui eux, jouissant encore de la liberté ici-bas peuvent agir en son nom pour offrir à Dieu des actes …

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Il est courant que les chrétiens issus de la prétendue Réforme présentent cet argument : “Bibliquement rien ne prouve que les saints prient pour nous”, ce à quoi il faut toujours commencer par répondre que bibliquement rien ne prouve non plus que Jésus avait des oreilles, ou des dents … Autrement dit : tout n’est pas écrit dans la Bible (Jn 21.25), d’une part, et d’autre part, tous ceux qui sont unis au Christ vivent de la vie du Christ, comme les sarments unis au cep vivent de la même sève que lui (Jn 15.5). Et parce que Jésus a vaincu la mort, tous ceux qui Lui sont unis, qu’ils soient déjà au Ciel, comme le bon larron (Lc 23.43), ou encore sur la terre, sont unis au même Christ et vivent de la même vie, Sa vie (1 Co 13.8), quoique sous un mode différent, par la foi lorsqu’ils sont encore sur la terre, et par la gloire lorsqu’ils sont déjà dans le Ciel. Ceux qui partagent la même vie, qui est le Christ (Jn 14.6), sont bien vivants, et en communion les uns avec les autres, en sorte que leurs relations, initiées sur la terre, ne s’arrête jamais (1 Co 13.8). Seuls ceux qui vivent de la vraie foi sont capables de vivre cette communion. Seuls ceux qui sont devenus “une créature nouvelle (Gr 6.15)” dans le Christ, vivent en communion avec les Saints.

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Ô très doux Jésus, par la sueur de sang que vous avez éprouvée à Gethsémani,
ayez pitié de ces âmes bénies !

Ô très doux Jésus, par les douleurs que vous avez souffertes dans votre douloureux couronnement d’épines,
ayez pitié de ces âmes !

Ô très doux Jésus, par les douleurs que vous avez souffertes en portant votre croix jusqu’au Calvaire,
ayez pitié de ces âmes !

Ô très doux Jésus, Par les douleurs que vous avez souffertes dans votre crucifiement très cruel,
ayez pitié de ces âmes !

Ô très doux Jésus, par les douleurs que vous avez souffertes dans votre agonie très amère sur la croix,
ayez pitié de ces âmes !

Ô très doux Jésus, par la douleur immense que vous avez soufferte en mourant incompris,rejeté de tous et solitaire, ayez pitié de ces âmes !

Amen

(Saint Alphonse-Marie de Liguori ; 1696-1787)

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Ci-dessous la présentation par le père Montarien d’un texte de sainte Thérèse Couderc relatif au Purgatoire…

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