Youssef Hindi, le 3O août, sur Boulevard Voltaire, nous a redit : « L’islam, c’est pas ça ! », mettant dans le même sac les wahhabites et ceux qui les dénoncent, parce que les uns et les autres donneraient une mauvaise image de l’islam en laissant entendre « que le Coran serait, pour l’essentiel, un manuel de conquête prônant le meurtre et la dévastation à l’instar du Livre de Josué. » Et pour justifier que le Coran ne serait pas cela, il déplore que ne soit pas pris en compte le « contexte dans lequel s’inscrivent les versets traitant de la guerre. »
Or, le Coran a beau tenter de ravir à la Bible le statut de Parole de Dieu, outre le blasphème que cela constitue ― car la Parole de Dieu ne passe pas (Is 40.8 ; Lc 21.33), le Coran se trouve face à de telles contradictions qu’Allah doit abroger certains versets de la parole…. éternelle (Coran 2.106) ! Mais encore, à la différence de la Bible, qui est un texte inspiré, et donc tributaire de la culture et de la mentalité des auteurs sacrés, le Coran étant dicté, parce qu’exacte réplique de la Parole immuable d’Allah (Coran 85.22), son interprétation ne peut pas relever du contexte historique sans remettre en cause, et son caractère univoque (Coran 39.28), et son égale pertinence pour tous les hommes de tous les temps… Ce qu’il disait alors, il ne le dirait plus aux hommes d’aujourd’hui ? Au reste, comment un musulman peut-il prétendre nous faire connaître le vrai sens du Coran, puisque, d’une part, à la différence du Messie ayant confié Son autorité au pape (Mt 16.18-19), Allah n’ayant confié son autorité à personne : « Nul, à part Allah, ne connaît l’interprétation du Coran (Coran 3.7) » ?
En identifiant ceux qui dénoncent l’islam avec ceux qui « s’attachent à ce que le Coran a d’équivoque par goût du trouble et pour chercher des interprétations douteuses… » (Coran 2.7), notre auteur reçoit d’Allah l’assurance qu’il a affaire à des coupables… Le voilà donc rassuré. Mais il oublie de nous dire ce qu’Allah commande en pareille situation : « La rétribution de ceux qui guerroient contre Allah et son envoyé et qui s’empressent de corrompre le monde, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupés leur main et leur pied opposés, ou qu’ils soient bannis de la terre. » (Coran 5.33) Comme on le voit, Allah ne limite nullement dans le temps ou l’espace la peine qu’il prononce à l’encontre de ceux qui s’opposent à l’ordre islamique…
Ce verset, comme les centaines d’autres faisant du Coran une suite quasi ininterrompue d’imprécations et d’exécrations, de menaces et de malédictions, en dehors de toute chronologie et historicité, en sorte que le contexte y est partout le même, intemporel, n’empêchent pas Youssef Hindi de récuser l’accusation de violence intrinsèque au Coran, mais il la justifie même au motif de la persécution subie par Mahomet. Et cela après l’exemple et l’enseignement donnés par Jésus-Christ… Comment dès lors peut-il s’étonner que soient prônés « le meurtre et la dévastation à l’instar du Livre de Josué » ?
Abbé Guy Pagès
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