«Peut-on dire que l’islam occupe une place spéciale dans le plan divin du salut, à cause de sa proximité avec la tradition judéo-chrétienne?» (Dieu rêve d’unité, Paris 2005, p. 125). La réponse à la question de Mgr. M.-L. Fitzgerald dépend du sens qu’il donne à l’adjectif «spéciale», car, d’une part, du seul fait de son existence, l’islam occupe nécessairement une place dans l’histoire, et d’autre part, sa proximité avec la tradition judéo-chrétienne, qu’elle soit d’ordre temporel ou théologique, est toute relative… Répondre à cette question me permettra de répondre à ces deux autres: «Que mettons-nous sous le mot islam?» et «Quelle est la place des descendants d’Abraham et d’Agar dans la rencontre des religions, des cultures et des humanismes?».
La Foi catholique, mais aussi quelques récentes recherches scientifiques sur les origines de l’islam[1], apportent un faisceau de preuves convergentes grâce auxquelles il est possible de porter un jugement définitif sur la nature et la raison d’être de l’islam, et cela en dépit, d’une part, de l’apostasie massive de l’Occident, et d’autre part, du fait que celui-ci, se glorifiant si volontiers de son esprit scientifique, accepte néanmoins, et depuis des lunes, sans esprit critique le discours auto-justificatif de l’islam… Qui peut d’ailleurs ne pas voir une relation de cause à effet entre ces deux situations?
- L’analyse critique de l’islam
- a) Ses origines
Il faut commencer par noter le fait que l’étude des différentes sources musulmanes conduit au surprenant constat que celles-ci ne font toutes que se répéter. D’une part, aucun document relatif aux origines de l’islam ne date des cent-cinquante ans séparant les premières conquêtes islamiques des premiers écrits relatifs à Mahomet… Les hadiths, censés rapporter les faits et gestes de Mahomet ont été fabriqués pour confirmer a posteriori le Coran. La Tradition musulmane ne possédant aucun document arabe d’avant la fin du VIIIe siècle ne peut donc absolument pas rendre compte de son origine… En comparaison, le christianisme, pourtant plus ancien de six siècles, ne possède pas moins de 25 000 manuscrits du Nouveau Testament dont certains datent du 1er siècle…
Le Nouveau Testament garde le douloureux souvenir de ceux que saint Paul désignait sous le vocable de «faux frères», parce que, tout en se proclamant chrétiens, ils cherchaient leur salut dans la fidélité aux pratiques judaïques (Ac 11,2;15,5.11; Ga 2,4-5, 12,14; 3,5). Pour les Nazaréens, ayant accueilli nombre d’idées chrétiennes via ces faux-frères, comme pour beaucoup d’autres hérétiques, tels les Ariens ou les Docètes, Jésus ne pouvait pas être Dieu, et Il n’avait pas pu être crucifié, car cela aurait constitué une humiliation incompatible avec la vision de domination terrestre qu’ils envisageaient. Aussi imaginèrent-ils une solution satisfaisante pour concilier leur foi au Messie Jésus, si populaire et puissant (Lc 24,19) et leur projet politique: Jésus n’était pas mort en croix, mais un autre l’avait été à Sa place, Simon de Cyrène certainement[2], ou bien il y avait eu hallucination collective, mais Il était maintenant au Ciel et allait revenir prendre la tête des armées du «Dieu des armées» (Jc 5,4) et instaurer Son règne. Eusèbe dit à leur sujet qu’ils «ne niaient pas que le Seigneur fut né d’une vierge et du Saint Esprit, mais qu’il fut Dieu, Verbe et Sagesse préexistant»[3], et Saint Jérôme les dépeint ainsi à saint Augustin:
«Jusqu’aujourd’hui, dans toutes les synagogues de l’Orient, il y a chez les juifs une secte […], on les appelle vulgairement Nazaréens… Ils croient au Christ […] mais tandis qu’ils veulent tous ensemble être juifs et chrétiens [cf. Ac 15,5], ils ne sont ni juifs ni chrétiens»[4].
Nourri à la fois d’universalisme et de messianisme chrétiens comme de monothéisme et de légalisme rabbiniques, la particularité et l’obsession du mouvement nazaréen est la conquête armée du monde entier, ce trait caractéristique signe la paternité du mouvement nazaréen à l’égard de l’islam (Cf. 2,62; 3,67; 5,14.51.69.82)[5]. L’identité des thèmes structurant leurs idéologies est manifeste: alors que les Nazaréens veulent revivre la conquête de la Terre Sainte après leur expulsion en 70 par le général Titus en accomplissement des prophéties de Jésus (Lc 19,41-44; 21,20-24), les musulmans font commencer l’ère islamique par le séjour de Mahomet au désert (cf. l’hégire), selon que, pour les Nazaréens, le retour du Messie devait être précédé de l’émigration des aidants Dieu au désert, puis de la conquête de Jérusalem (en 636), et enfin de la reconstruction du Temple (cf. le Dôme du Rocher)… Le rôle décisif du Christ dans la victoire finale, son origine mystérieuse, ses miracles, la ruse de sa crucifixion, sa mort qui n’en est pas une, son paradis à l’image de son royaume terrestre, les récits sur sa mère, le statut des femmes, l’interdiction du vin, et jusqu’au mot de Nazaréen traduit en arabe par ansar Llah «aide de Dieu» (aNSaR / NaZaRéen), servant à désigner les proches compagnons de Mahomet, ne témoignent-ils pas sans équivoque possible de l’origine nazaréenne de l’islam?[6]
L’imaginaire apocalyptique et une forte attente messianique (Mt 2,1-2) hantaient les esprits à cette époque marquée par les révoltes nationalistes de Judas Maccabéen et ses frères (IIe s. AJC), Jacob et Simon en 47, Theudas en 46-48, Manahem en 66, Jean de Giscala en 67 à 70, Simon bar Giora en 69, Lukuas en 115-117, Simon bar Koséba en 132-135, Julien vers 530, pour ne citer que les plus connus de ces chefs révoltés s’étant pour la plupart présentés comme le Messie attendu (cf. Ac 5,36-37; Mt 24,4.11.24; Mc 1,34.44; 5,43; 7,36; 9,9). Aussi n’y a-t-il rien d’étonnant à ce que le moine byzantin Théophane écrive dans son Histoire universelle, au début du IXe s., qu’en l’an 622 «Les Juifs se sont attachés à Mahomet qu’ils tenaient pour un prophète»[7]. La cruauté qu’ils revendiquaient au Nom du Dieu des Juifs était si populaire que Flavius Joseph écrit: «La nation tout entière a été infectée de cette doctrine à un point incroyable» (Antiquités juives 18,7-9). La révolte contre l’Occupant romain et la destruction de Jérusalem qui en 70 s’en est suivie, comme la prophétie de Jésus à son sujet (Lc 21,20-24), conduisirent Chrétiens (Ac 8,4) et Nazaréens à fuir, notamment en Syrie. Dans son Panarion (en 376), Épiphane localisait les Nazaréens en Décapole (Jordanie), autour de Pella et dans la région de Kokba, au sud-ouest de Damas[8]. La religion des Nazaréens s’y radicalisa en un salut n’ayant rien de spirituel, n’impliquant ni réforme intérieure ni conversion. Et «Le lieu de la migration n’est pas quelconque: il s’agit d’un retour au désert et à l’Exode pour refaire l’entrée en Terre promise. Le thème est très biblique, et sous-tend la prédication de Jean-Baptiste, qui selon Jn 1,28, se trouvait au-delà du Jourdain»[9]. Selon l’apocryphe Évangile aux Hébreux auquel se référaient les Nazaréens, le premier acte du Messie nazaréen serait la traversée du Jourdain[10], version actualisée de la dernière étape de l’Exode (Nb 32,32; 35,10; Dt 2,29; 12,10; 32,47) et du baptême de Jésus ayant ainsi inauguré Sa vie publique. Et si, pour les chrétiens, l’Esprit-Saint S’était alors rendu visible (Jn 1,31), le Messie des Nazaréens sera envahi par un ange, ou Dieu Lui-même[11], en sorte qu’Il sera non seulement prophète, mais roi et prêtre, et parce qu’il sera prêtre, le Temple devra être rebâti. Jean-Baptiste est mort et ne pourra plus Lui servir de précurseur? Qu’à cela ne tienne, les Nazaréens s’en chargeront! Et une fois que ces conditions préalables seront accomplies (Lc 23,46; Ac 3,21), le Messie rétablira non seulement l’indépendance politique d’Israël (Jn 6,15), mais soumettra le monde entier à son autorité (cf. Mt 24,3; Lc 19,28-38; Jn 6,15; Ac 1,6; He 1,13; Ap 2,26-27; 12,5; 19,11)! Nazaréens et Musulmans partagent ainsi une croyance qui les distingue des autres sectes et montre leur parenté: pour les Nazaréens, le Christ va revenir à leur tête conquérir militairement le monde et le leur remettre, pour les Musulmans, celui qui fera la même chose est le Mahdi[12], ou parfois le Christ identifié au Mahdi, ou parfois encore le Mahdi aidé du Christ[13]. Et que sera donc ce royaume terrestre inauguré par la victoire du Christ sur tous les mécréants? Un royaume où les survivants jouiront durant quatre cent, voire mille ans[14] des
«délices de la luxure et de toutes les voluptés du corps… l’esclavage de tous les autres peuples à leur service et la jouissance de la beauté des femmes… des jeunes femmes et des petits garçons pour leur plaisir»[15].
… exacte description du paradis d’Allah. Le salut des Nazaréens et des Musulmans est l’archétype des messianismes qui allaient se succéder au cours de l’histoire jusqu’à aujourd’hui[16]. La croyance millénariste ‒ partagée aussi par les chrétiens durant les premiers siècles ‒ est la conviction qu’entre le temps présent et celui de l’éternité, le Christ régnera sur terre «mille ans» (Ap 20,2-7) avec l’abondance et la félicité paradisiaques promises par les Prophètes. De saint Papias à Lactance, de Jean de Gischala à Abou Bakr, de Joachim de Flore à la Croisade des Pastoureaux, des Flagellants aux Encapuchonnés du Puy, des Lollards aux Taborites, de Müntzer à Hans Hut et Bockelson, de la Révolution française au socialisme (national et international), «la structure mentale propre au millénarisme est de justifier l’élimination de ceux qui font obstacle à l’avènement du Grand Soir»[17]. Elle s’appuie sur
«trois éléments: le transfert de la croyance religieuse authentique; une foi de substitution purement terrestre; la certitude que cette foi est la vérité qui donnera à l’humanité le bonheur au moyen de la création d’une société parfaite»[18].
Bref, pour faire advenir l’Ère messianique attendue, les Nazaréens eurent l’idée d’intéresser à la chose les Arabes, qui formaient jusqu’alors, selon les aléas de leurs guerres incessantes, la réserve militaire d’appoint tantôt de l’Empire byzantin et tantôt de l’Empire perse. Leur fut alors exposé qu’ils étaient eux aussi descendants d’Abraham[19], par Ismaël[20], et donc qu’à eux, Arabes, s’adressaient les promesses bibliques de domination universelle (cf. Esdras IV)[21], car «les commandements de Dieu sont pour la terre entière» (1Ch 16,14). Le projet de conquête trouva un moment propice à sa réalisation lorsque la victoire de l’empereur byzantin Héraclius sur les Perses en 622 laissa les deux grands Empires exsangues et les bandes de mercenaires arabes au chômage. Dès 629, une première tentative nazaréenne de prendre Jérusalem fut lancée, mais les Byzantins réussirent à repousser et vaincre les envahisseurs à Mou‘ta. Le Coran garde mémoire de cet événement (30,1-5) comme de l’accord arabo-nazaréen pour prendre Jérusalem et y reconstruire le Temple: «… Abraham et Ismaël élevèrent les assises de la Maison: Notre Seigneur! Accepte [ceci] de notre part!» (2.127). Sachant que l’islam attend la venue de Jésus pour la fin du monde et que le nazaréisme l’attendait comme imminente, ce hadith de Mahomet: «Par celui qui tient mon âme en sa main, la descente de Jésus, fils de Marie, est imminente» (Bukhari 60,49; Muslim 2,189), n’est-il pas une preuve irréfutable de l’origine nazaréenne de l’islam?
Un verset du Coran témoigne à merveille de l’origine judéo-nazaréenne de l’islam: «Allah dit: Ô Jésus! […] J’élèverai ceux qui T’ont suivi au-dessus des incrédules, jusqu’au Jour de la Résurrection» (3,55). Le texte ne prévoit pas d’autre catégorie que celle des chrétiens et celle des incrédules. Or, les musulmans, qui préfèrent suivre Mahomet plutôt que Jésus doivent donc être comptés au nombre des incrédules… Aussi Allah annonce-t-il ici qu’ils seront damnés, tandis que les chrétiens seront élevés dans la Gloire divine. C’est exactement ce que dit l’Évangile:
«Je vous le dis en vérité, [dit Jésus aux Apôtres et par eux à tous les chrétiens], lorsqu’au Jour de la Résurrection le Fils de l’homme siégera sur Son trône de gloire, vous qui M’avez suivi, vous siégerez aussi sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d’Israël» (Mt 19,28; Ap 12,5),
ou encore: «Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui refusera de croire sera damné» (Mc 16,16). Saint Paul le rappelle: «Ne savez-vous pas que les Saints jugeront le monde, y compris les Anges?» (1Co 6,2; 15,23). Si ce verset coranique reflète donc l’enseignement du Christ, il témoigne encore et surtout de l’origine nazaréenne de l’islam. En effet, les Judéo-Nazaréens, à la différence des Musulmans, ne mettaient pas leur confiance en Mahomet… mais en Jésus! C’est pourquoi ce verset dit que ce sont ceux qui auront suivi Jésus qui seront sauvés. Bref, lorsque les musulmans seront plongés en Enfer, quelle excuse auront-ils, puisque non seulement l’Évangile leur enseigne que nul ne va au Paradis que par Jésus (Jn 14.6), mais que le Coran le leur enseigne aussi (3,55; 56,14)?
La prise de Jérusalem ayant échoué en 629, c’est alors le repli en Syrie, qui deviendra dans le mythe musulman la retraite au désert d’Arabie selon le paradigme de l’Exode biblique donné par les Nazaréens, et commencera alors l’an I de l’Hégire (fuite/Exode) précédant l’entrée dans la Terre promise du peuple élu, les Mahgrâyê, les Exilés[22]. Allah lui-même atteste que les Juifs, non pas les musulmans, doivent hériter de la Palestine (17,104)[23]… vestige de l’origine nazaréenne de l’islam. La reconquête et la purification de la Terre d’Israël étant donc indispensables pour la venue de l’Ère nouvelle, Allah ne manque pas d’encourager ses troupes:
«C’est lui qui vous a établis sur la terre, pour remplacer vos devanciers; il assigna aux uns des degrés plus élevés qu’aux autres, afin de vous éprouver par cela même qu’il vous donne» (6,165);
«C’est nous qui hériterons la terre et ceux qui sont sur elle» (19,40); «Nous avons prescrit dans l’Écriture […] que la terre sera héritée par mes serviteurs» (21,105). Allah n’étant pas en reste de promesses, la prise de la Palestine et de Jérusalem est présentée comme le gage de la conquête à venir du monde entier: «La terre appartient à Allah. Il l’a donne en héritage à qui il souhaite parmi ses serviteurs» (7,128)[24].
Ce n’est que cinq ans plus tard, en 634, qu’Ælia Capitolina (Jérusalem) se rendra à celui que le rabbin Eléazar Kalir, dans un de ses poèmes liturgiques écrit en hébreu ‒ et pour cela, sans doute, ayant échappé à la destruction califale des témoins de l’origine de l’islam ‒ nomme «un messie de guerre, annonciateur du vrai Messie, qui entra à Jérusalem, commença à reconstruire le Temple de Salomon, et fut assassiné au bout de trois mois»[25]. Le patriarche Sophrone, dans sa relation de la prise de Gaza en 634 mentionne le caractère nazaréen de la conquête: «Ils se vantent de dominer le monde entier en imitant leur chef continûment et sans retenue»[26].
La Palestine avait beau maintenant avoir été prise et le Temple de Jérusalem, d’une certaine façon, avoir été reconstruit, le Messie n’était pourtant pas au rendez-vous: il n’était pas redescendu du Ciel diriger la guerre sainte universelle! Il était donc urgent pour le nouveau maître des lieux de se désolidariser de ses guides s’il ne voulait pas que son nouveau pouvoir soit redevable d’une erreur… Les amis d’hier devinrent donc des ennemis et une nouvelle révélation devait être substituée à l’ancienne pour légitimer l’expansion territoriale des nouveaux maîtres du Proche-Orient. L’idéologie des Nazaréens ne pouvait servir de ciment à l’Empire en formation, d’une part parce qu’elle n’était pas arabe et que les conquérants étaient arabes, et parce que cette idéologie avait montré ses limites concernant le personnage central du Christ. Ainsi fut entreprise l’édification d’une nouvelle doctrine qui puisse assurer aux nouveaux maîtres l’assujettissement inconditionnel de leurs troupes. Les traditions musulmanes gardent le souvenir de plusieurs tentatives, collectes et assemblages concurrentiels; l’opposition chiite/sunnite y trouve sa source. D’où la destruction régulière de toutes les traces écrites antérieures à la rédaction d’un événement fondateur de ce qui n’avait été, au départ, que rezzou et barbaries guidées par des idéologues devenus gênants. La nouvelle religion devait être capable de rivaliser avec la révélation des peuples vaincus. Si Allah avait parlé aux Juifs par Moïse et aux Chrétiens par Jésus, comment les vainqueurs n’auraient-ils pas disposé eux-aussi d’un prophète et d’un livre sacré pour fonder divinement leur autorité? De quels meilleurs outils le pouvoir califal pouvait-il disposer pour transformer les mujahirun, les exilés (9,100, 117; 33,6; 59,8, 9), en Musulmans (3,102; 39,12)… en Soumis? La tradition musulmane reconnaît elle-même que le troisième Calife, Otman, a imposé son propre texte du Coran en détruisant tous les autres codex en circulation, mais deux siècles de remaniements successifs seront à peine suffisants pour que les Abbassides puissent enfin présenter LE Coran. Or voilà que toutes les copies du Coran d’Otman présentées jusqu’ici comme la preuve de l’original sont aujourd’hui datées de plusieurs décennies d’après la mort d’Otman… Aussi, en l’absence du vrai Coran, les Musulmans n’en sont-ils pas réduits à devoir chercher encore la preuve que leur religion n’a pas été une invention califale?
Les recherches scientifiques ont aujourd’hui établi que les débuts de l’islam ne se situent pas au Nord-Ouest de l’Arabie saoudite, entre La Mecque et Médine, comme la mythologie musulmane le rapporte, mais en Syrie occidentale et en Palestine[27]. Est-ce un hasard si Mahomet est présenté comme étant un membre de la tribu des Quraychites et que l’on trouve encore aujourd’hui au sud de la Syrie la bourgade de Han al-Quraysïy, «lieu des Quraychites» (106,1-4)[28], au nord-ouest le village d’Ansari (Ansar/Nazaréen), près d’Alep celui de Qinnasrîn, «nid des Nazaréens», à l’est la chaîne montagneuse des Nosaïris et le village de Nasiriyé, au nord d’Israël et sud-Liban le village de Nazareth, celui de Ansariyé et un Abil Bet Ma’aqa renommé Abil el-Qamh? Les premiers vestiges archéologiques de La Mecque et sa simple mention sur une carte géographique datent de 900. Le changement de direction de la prière musulmane montre bien que non seulement la religion musulmane n’est pas immuable, mais encore que la Mecque n’existait probablement pas au début de l’islam (Coran 2,144). Il faut dire que sa situation est si aride qu’aucune végétation n’y est possible, c’est pourquoi ne pouvait-on y trouver cités, pasteurs et agriculteurs, avec qui les Quraychites auraient commercé… Si pour certains chercheurs la Mecque fait plutôt penser à Pétra[29], pour d’autres[30] Mekka se comprend de la vallée de la Bekka, à l’entrée de Jérusalem (les sons «b» et «m» étant facilement interchangeables), et Médine jusqu’au VIIe siècle appelée Yathrib, se comprend du bourg de Palestine appelé Môdin, célèbre pour avoir été le point de départ des révoltes maccabéennes… Comment les Musulmans auraient-ils pu avoir sous leurs pieds les cendres de Loth, qui sont au sud de la Mer Morte (Gn 19,22), s’ils habitaient à la Mecque (33,133-138)? Loin d’avoir été, selon l’histoire califale, des opposants à l’islam, les Quraychites en furent au contraire ses premiers adeptes, comme en témoignent le fait que presque tous ses chefs et généraux étaient quraychites: Abu Sufyân, Yazîd, Khalid ibn al-Walid, Amr ibn al-As, Abu Sufyân, et son fils devenu calife. Comment comprendre que, selon certaines traditions musulmanes, des tribus de Syrie aient été musulmanes avant la venue de Mahomet[31], sinon parce qu’elles étaient nazaréennes? N’est-ce pas ce que confirme par ailleurs le Coran lorsqu’il s’adresse non aux Musulmans mais aux Croyants (10,104; 11. 17. 120; 13,31; 14,11…)?
La fonction religieuse du pouvoir politique est l’une des indéniables données fondatrices de l’islam: le calife est non seulement le successeur du prophète fondateur de «la meilleure nation» (3,110. 139), mais encore «le lieutenant d’Allah», celui qui doit imiter le «Prophète» dans la conquête de la terre entière. Une telle mission ne manque pas de susciter à chaque époque de nouvelles vocations, telle celle de Sheik Farook al-Mohammedi, responsable de l’United Muslim Nations International, s’exprimant ainsi, en 2012:
«Le Christianisme doit être détruit et effacé de toute la surface de la terre. C’est un système mauvais, démoniaque et anti-christ, tous les Chrétiens sont dans une ignorance totale […]. La puissance islamique est revenue sur la surface de la terre et le califat global reconstitué a jeté les yeux sur l’Occident pour débarrasser une fois pour toutes le monde du Christianisme et vous ne pourrez rien faire pour vous y opposer […]. J’ai fait le serment et la ferme promesse au califat de l’organisation United Muslim International que je ferai tout mon possible pour Islamiser tout l’Occident dans un court délai […]. Personne ne résistera, vous vous soumettrez! L’islam conquerra les cœurs de toute la Chrétienté: c’est une réalité définitive. Tous les gouvernements devront se rendre au califat global reconstitué et les nations qui résisteront seront soumises à une police d’État sur leur territoire […]. Les dhimis n’ont ni le pouvoir ni le droit de gouverner où que ce soit dans le monde. La terre nous appartient, toute la terre».
La vie du «Prophète» n’offre-t-elle pas l’avantage de sacraliser les comportements que la morale universelle réprouve?
Les Juifs ayant refusé le Christ Jésus ont continué à rechercher dans la Loi de Moïse leur salut (Mt 23; Jn 5,45-47), et les Nazaréens voulant mettre le vin nouveau du Christ dans les vieilles outres du Judaïsme (Mt 9,17), n’ont pu pareillement devenir Chrétiens. La rumination de la Loi de Moïse par les Juifs hostiles au Christianisme a produit à partir du deuxième siècle la mise par écrit du Talmud, ensemble de commentaires de la Bible ayant une telle importance que la transgression des préceptes qu’il contient est plus coupable à leurs yeux que celle des commandements divins eux-mêmes (Baba metsia 33a; Sopherim XV, 7, 13b). Une de leurs maximes exprime cela: «La Bible est de l’eau, la Mishnah du vin, la Guemarah de la liqueur» (Sanhédrin X, 3, 88 b; Mizbeakh, V). Jésus a eu beaucoup à souffrir de l’obstination des Pharisiens à donner plus de crédit à leurs élucubrations qu’à «la justice, la miséricorde et la bonne foi» (Mt 9.1-4, 10-13; 10.17-18; 12.1-14, 21-28; 13.13-15; 15.1-14; 16.11-12,21; 21.12-16,23-27,33-46; 22-23). L’amour de ces «doctrines tout humaines» (Mt 15,8-9) a conduit ces Juifs non seulement à faire condamner Jésus à la Croix, à persécuter ses disciples (Mt 23; Jn 8,33-47; 11,53; Ac 5,30-32; 15,5, 9-10; Ga 2,4-5, 12, 14), mais encore à engendrer l’islam. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les sources de l’islam et le Talmud. Ainsi lisons-nous dans le Talmud: «Les Chrétiens doivent être exterminés, car ce sont des idolâtres» (Zohar, I, 25 a); «Les Juifs baptisés doivent être mis à mort» (Hilkhoth Akum, X, 2); «Il faut abattre les renégats qui se sont tournés vers les rituels chrétiens» (Iore Dea, 158, 2); «Les Juifs peuvent mentir et se parjurer, si c’est pour condamner un Chrétien» (Babha Kama, 113 a); «Ceux qui lisent le Nouveau Testament n’auront pas de place dans le monde à venir» (Talmud, Sanhedrin 90 a); etc. propos se retrouvant dans le Coran (2,193; 3,151; 4,48, 89; 5,56; 8,13-17, 57; 9,5. 28-30, 124; 98,6…) et les hadiths. L’imitation servile du Judaïsme talmudique va jusqu’à copier servilement ses contre-sens de la Loi mosaïque. Ainsi la demande de garder la Loi du Seigneur comme «un signe sur ta main, un mémorial sur ton front», que les Juifs pieux croient accomplir en portant sur le front ou la main un étui de cuit contenant des passages de la Loi, est reprise par les pieux Musulmans qui s’honorent de porter sur le front la marque de leurs prosternations (48,29)… Judaïsme rabbinique et islam se confondent et s’opposent à l’enseignement de Jésus, que ce soit sur la conception de Dieu, de Jésus, de l’usage de la violence, l’égalité homme/femme, la répudiation, la lapidation, le meurtre des apostats, la circoncision, le rejet des images, la légitimité du parjure (2,225; 8,58; 66,2; Mt 23,18), l’orientation géographique de la prière; etc. En attribuant au Coran le statut de Parole de Dieu, pouvait-on donner aux prescriptions talmudiques plus belle consécration? Nier au nom de Dieu la Trinité, la divinité du Christ, Son incarnation et la rédemption, revenir à un messianisme terrestre, effacer toutes les taches de la vie des héros de l’Ancien Testament, décharger les Juifs de la responsabilité directe du déicide, rétablir la foi et les pratiques juives anté-chrétiennes, y avait-il plus beau cadeau à offrir au Judaïsme rabbinique? En 553 l’empereur Justinien interdit la diffusion du Talmud dans tout l’empire, en raison de toutes les abominations qu’il contient. N’aurait-il pas fait la même chose avec le Coran[32]?
Il est indéniable que les Juifs convertis à l’islam ont gardé les dogmes juifs de l’unicité de Dieu, sa justice, l’élection du peuple juif, innocent de la mort du Christ (4,156), la Terre Sainte donnée aux seuls Juifs (5,21), le Paradis et l’Enfer, le messianisme terrestre des Nazaréens partagé par les Talmudistes (et un temps par nos Apôtres eux-mêmes: Ac 1,5), la partition thématique typique des écrits rabbiniques en lois (halakhah) et récits (haggadah), les rituels juifs (circoncision, ablutions, modes de prière et de jeûne…), les tabous juifs (halal/casher…). Ils n’ont fait qu’ajouter un certain «Mahomet», légitimant la sensualité d’un David et d’un Salomon, la violence d’un Josué, le fanatisme d’un Pinhas… en somme un nouveau Barabbas pour détrôner le Christ (Jn 18,40). Si Mahomet n’apparaît que cinq fois dans le Coran – et toujours dans des interpolations (3,144; 33,40; 47,2; 48,29; 61,6) – celui qui passe pour être Jésus, «Issa», est nommé vingt-sept fois, tandis que Moïse est mentionné cent quarante-huit fois[33]. Autrement dit: le Coran attache plus d’importance à Moïse qu’à Mahomet et à Issa… Mais pour qui d’autre que pour un Juif Moïse a-t-il plus d’importance que Issa ou Mahomet? Et si Allah a transformé en singes et en porcs des Juifs parce qu’ils n’observaient pas le Sabbat (2,65; 7,163), on en conclut qu’Allah est attaché à la pratique du Sabbat… Mais qui d’autre qu’un Judaïsant y est attaché? Et pourquoi le Coran venant sept siècles après Jésus-Christ ne dit-il rien des Apôtres, de saint Paul, de l’Église, réalités pourtant incontournables de l’Histoire du Salut? Pourquoi le Coran ne nomme-t-il jamais les Chrétiens «Chrétiens», mais, comme les Juifs le font: «Nazaréens» (Cf. Jn 1,46)? Pourquoi le Coran ne dit-il rien au sujet de Mahomet, de ses parents, de ses compagnons, de ses contemporains, et préfère-t-il nous parler d’illustres inconnus comme Abu Lahab (111,1-5)? Pourquoi près de 87% des récits du Coran évoquent-ils des récits du Talmud mettant en scène des personnages de l’Ancien Testament? Pourquoi plus de 90% des prescriptions coraniques sont-elles des prescriptions talmudiques? Pourquoi le nom de Mahomet n’apparaît-il pas dans les premiers manuscrits du Coran? Pourquoi les personnages de Mahomet, Issa ou Mariam, n’ont-ils pas de consistance historique dans le Coran, sinon parce qu’ils doivent servir à masquer ‒ sous couvert de Révélation arabe ‒ l’inoculation du Judaïsme rabbinique aux Musulmans, les Soumis?
De l’expansion de l’islam
L’enseignement de la mythologie musulmane justifie l’apparition de l’islam par la nécessité de prêcher le monothéisme aux populations idolâtres et polythéistes du Moyen-Orient, alors qu’il n’y avait pratiquement plus de païens après le Ve siècle au Moyen-Orient. La malédiction du Seigneur résonne ici:
«Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui parcourez mers et continents pour gagner un prosélyte, et, quand vous l’avez gagné, vous le rendez digne de l’Enfer deux fois plus que vous!» (Mt 23,15).
Le prosélytisme est en Islam un devoir, la Dawa (16.125). Des évêchés existaient aussi bien en Arabie (cf. déjà Ga 1,17) qu’au Yémen, et le Christianisme était la religion de l’Empire byzantin. Si l’islam a pu rapidement conquérir de si vastes territoires chrétiens, toujours à la pointe de l’épée, c’est parce que ces derniers, ayant abandonné la Foi catholique, étaient malades des différentes hérésies et conflits politiques qui les déchiraient et les affaiblissaient. Ainsi en 636-638 tombèrent la Syrie et la Palestine devenues nestoriennes («Jésus est l’union de deux personnes, divine et humaine»); l’Égypte devenue monophysite («Jésus n’a qu’une nature») tomba en 642; de 648 à 711 tombèrent la Cyrénaïque, la Tripolitaine et l’Afrique du Nord, devenues donatistes (« Pas de miséricorde pour les apostats repentis; validité des sacrements dépendants de la sainteté du célébrant…»); tombe à son tour en 714 l’Espagne devenue arienne («Le Fils de Dieu a été tiré du néant, Jésus n’est qu’un homme»). Puis vint le tour de la Provence et de la Bourgogne devenues ariennes, en 719 et 725. Toutes ces hérésies s’accordaient en effet particulièrement bien avec la seule affirmation de l’unicité divine, avec la négation de la divinité de Jésus, la négation de la liberté humaine, l’iconoclasme musulman… Une grande confusion s’ensuivit pour ces faux Chrétiens qui ne surent bientôt plus à quelle religion ils appartenaient vraiment, les mariages mixtes rendant de surcroit leurs enfants automatiquement musulmans. Ce ne fut sans doute pas sans une logique divine que l’expansion de l’islam fut stoppée et repoussée par la descendance du roi des Francs, Clovis, restée catholique… Remarquons encore comment le schisme de l’Église d’Orient en 1054 est aussitôt suivi par la chute de l’Empire byzantin en 1071 sous les coups de boutoir de la tribu des Seldjoukides. Si c’est une leçon de l’Histoire qu’une Église malade «passe» facilement à l’islam, qu’en sera-t-il de l’Occident travaillé aujourd’hui par l’apostasie massive de la Foi chrétienne? N’est-il pas vrai qu’à une revendication croissante de l’identité musulmane partout dans le monde, correspond une perte presque totale de l’identité catholique?
Aujourd’hui l’islam peut se répandre d’autant plus facilement qu’il n’a plus qu’à prendre la place laissée vide par les Occidentaux méprisant et rejetant l’Église. L’islamophilie de Voltaire, Montesquieu et de leurs amis, était une façon d’exprimer leur haine de la Foi catholique que les révolutionnaires de 1789 qualifiaient de «superstition». C’est que l’islam a ceci d’avantageux: il ne lie pas la dignité de l’homme à l’être de Dieu; l’homme n’étant pas créé à l’image de Dieu et n’ayant pas de relation personnelle avec Lui, l’homme n’est que l’exécutant aveugle d’une volonté qui s’impose à lui par celle de ses maîtres. L’esprit rationaliste, pour lequel Dieu est une hypothèse inutile parce que la possession de la science suffit, voit un allié dans une religion dont «l’Être absolu» est absent de sa Création, mais encore parce qu’elle s’oppose à l’Église catholique. L’islam, en effet, a de quoi plaire à l’esprit scientiste pour qui la seule connaissance scientifique suffit à l’explication de toutes choses: le «Dieu horloger» étant absent ou seulement agissant par l’intermédiaire de ses lois, mais non de façon surnaturelle, l’homme se suffit à lui-même. Et si telle est la vraie science, une religion ne sera-t-elle pas cependant nécessaire pour garder la masse inculte dans la soumission?
Que mettons-nous sous le mot islam?
L’islam ne prétend pas être autre chose que la religion des personnages de l’Ancien Testament qui n’étaient grands que parce qu’ils étaient soumis à Dieu, raison pour laquelle les dévots d’Allah veulent être des «soumis», des Musulmans, de la racine «aslama», qui se traduit par «soumission» (et non pas par «paix», de la racine «salam», comme la propagande islamique veut le faire croire). Les Musulmans par excellence sont donc les Juifs, et ceux qui acceptent la révélation coranique doivent imiter les Juifs: l’islam ne prétend pas être une nouvelle religion, mais celle d’avant la venue du Christianisme, et donc la religion talmudique refusant de reconnaître Jésus comme le Sauveur. L’islam n’est-il pas «la religion d’Abraham» (4,135; 16,123)?
L’islam se prétend la religion conduisant l’homme à la parfaite soumission à Allah, mais comme il n’y a pas de communion avec Dieu en Islam, cette soumission ne peut pas être spirituelle, «esprit et vie» (Jn 6,63), mais seulement conformité extérieure à des comportements reçus de la tradition du «Prophète». La morale musulmane ne consiste pas à agir selon le bien de la nature humaine, mais à reproduire des pratiques codifiées, ne pouvant donc prendre en compte la singularité propre à chaque situation, ni la liberté et la responsabilité d’en juger personnellement. Tous les actes humains sont ainsi classés en: «interdits» (haram), «blâmables», «permis» (halal), «méritoires» ou «obligatoires», parce qu’Allah les a déclarés tels, mais il aurait tout aussi bien pu les qualifier différemment. Comme dans le Judaïsme, la spiritualité musulmane ne consiste à rien d’autre qu’à se préserver de toute impureté légale par le respect de la Loi. Aux dires de l’islam, Dieu n’aurait pas d’autre but à proposer aux hommes que de les voir se conformer à son règlement. Mais si c’était vraiment le cas, pourquoi n’a-t-il pas fait d’eux des «robots», ou de simples animaux n’ayant pas la liberté de désobéir? Obéir pour obéir, n’est-ce pas se rendre pire qu’un animal, puisque seul l’homme est capable, en utilisant son cerveau, de savoir pourquoi il agit? N’est-ce pas couvrir ce dieu de ridicule que de l’imaginer trouvé sa gloire dans l’assujettissement servile des humains? Et dans la perspective où ce dieu les aurait créés pour la seule gloire de les voir lui être soumis, comment peut-il alors assumer dans son éternité et faire concourir à sa gloire, l’infinie injure que lui inflige leur désobéissance?
Allah ne demande pas le libre consentement à l’obéissance, mais seulement l’acte extérieur de la soumission. L’islam ne connaît pas l’intériorité humaine, l’acte intérieur de foi, la distinction entre acte intérieur et acte extérieur, aussi ne respecte-t-il pas le for interne. Allah ne s’expose pas à la liberté. Le Dieu chrétien S’expose, Se donne, prenant le risque d’être refusé, ce que dit Sa Croix… En conséquence le Chrétien vit avec Dieu, participe à Sa vie (Jn 17,22-26; 2P 1,4) et à Son œuvre, librement: «Si tu veux [liberté, amour] être parfait [vie intérieure et divine], va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres [obéissance], puis viens et suis-moi [œuvre]» (Mt 19,21). Dans le Christianisme, l’obéissance n’est pas le tout de la relation à Dieu. C’est l’amour qui est le tout de la relation à Dieu, car Dieu ne veut que l’amour: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton intelligence et de toutes tes forces» (Mc 12,29; Rm 5,5; 13,10; 2Co 5,14; Ep 3,17, 19; 5,2). N’est-ce pas l’amour qui donne à la fois la vie et les raisons de vivre?
Quelle est la place des descendants d’Abraham et d’Agar dans la rencontre des religions, des cultures et des humanismes?
Tandis que l’héritage d’Israël est transmis d’Abraham en Isaac, le fils de la Promesse (Gn 21.1), figure du Christ (Jn 8,56), parce que don miraculeux, l’islam se revendique de la filiation d’Ismaël… figure du péché (Ga 4,21-31). En effet, Abraham ayant cessé de croire que son épouse Sara lui donnerait la descendance promise par Dieu (Gn 12,2) a attenté à la sainteté de l’union conjugale (Mt 19,4) avec sa concubine Keturah, qui lui donna six fils (1Ch 1,32) et avec son esclave Agar (Gn 16), qui mit au monde le fameux Ismaël. L’un, Isaac, représente la descendance spirituelle d’Abraham, issue de la Promesse et héritière du Royaume, l’autre, la descendance charnelle, l’Israël incrédule (Jn 8,39-47), que décrit ce portrait: «Celui-là sera un onagre d’homme, sa main sera contre tous et la main de tous contre lui. Il s’imposera face à eux» (Gn 16,12). Ismaël représente donc, dans la typologie biblique, le fruit du péché, la génération qui n’est que chair, dépourvue de la vie de l’Esprit (Mt 11,16, 24,34; 2P 2,12), ce que confirme l’islam lui-même pour qui tout homme nait Musulman et doit le rester (7,172), autrement dit: le Musulman naît pécheur et doit le rester. Aussi Dieu ne reconnaît-Il qu’un seul fils à Abraham, Isaac: «Dieu [lui] dit: Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac…» (Gn 22,2; 22,12, 16). Il ne reconnait pas Ismaël (Gn 15,4). C’est avec Isaac que Dieu promet d’établir une alliance perpétuelle et non pas avec Ismaël (Gn 17,19, 21; 21,12). Aussi, «que dit l’Écriture? Chasse l’esclave et son fils, car le fils de l’esclave ne saurait hériter avec le fils de la femme libre» (Ga 4,30)! Rappelons que l’existence de ces textes est attestée bien avant la venue de l’islam… aussi, la revendication de la filiation par Ismaël ne porte-t-elle pas sa condamnation mystérieusement annoncée par l’Écriture elle-même?
Les Musulmans veulent trouver dans la Parole de Dieu annonçant à Abraham qu’Il fera d’Ismaël «une grande nation» (Gn 21,18) l’annonce de la naissance de la nation arabe, ou celle de l’islam, c’est comme on veut. Or, non seulement Ismaël étant de père Chaldéen et de mère Égyptienne, n’était donc pas Arabe, mais Ismaël est l’ancêtre éponyme des Ismaélites vivants bien loin de la péninsule arabique (Gn 37,25; Jg 8,24; Ps 83,6), en sorte qu’il n’y a jamais eu d’Arabes prétendant descendre d’Ismaël avant le VIIe siècle…;
«II n’existe aucune trace de l’utilisation de ces noms bibliques avant l’islam dans l’onomastique. Par voie de conséquence, on peut en déduire que la société arabe n’avait, avant la prédication islamique, aucune conscience d’un rattachement quelconque à Abraham par Ismaël»[34].
Aucun lien non plus n’établit de filiation entre Mahomet et Ismaël. Le Coran n’en parle nullement. Ce ne sont que les Sira qui déclareront cette filiation quelques deux cent ans au moins après la date présumée de la vie de Mahomet. Mais quand bien-même les Arabes seraient-ils descendants d’Ismaël que cette filiation devrait les embarrasser, car, si le Judaïsme se réclamant de la descendance charnelle d’Abraham s’en contente, l’islam ne peut que voir sa prétention à l’universalité contredite par l’identification à une race, fût-elle la race arabe… Cette nouvelle confusion, entre race et religion, sert-elle réellement l’islam à justifier son existence? La rivalité mimétique ne trouve-t-elle pas ici une limite décisive?
«…le salut vient des Juifs» (Jn 4,22) Comment l’islam peut-il prétendre succéder à Moïse, David, les Prophètes et Jésus (4,163; 61,6; 27,167-171), tous Hébreux, descendants de la lignée d’Isaac et se trouver lui-même séparé de cette généalogie de par son ascendance revendiquée d’Ismaël?
L’analyse critique de la Foi au sujet de l’islam
Les Musulmans veulent croire que parce que l’islam est survenu historiquement après le Christianisme, il lui est nécessairement supérieur, et que c’est là une raison suffisante pour justifier le fait d’être Musulman. Mais que reste-t-il de cette assurance à la considération des vérités suivantes:
- Tout ce qui est chronologiquement postérieur n’est pas nécessairement supérieur ou meilleur. La preuve en est que la décadence, la déchéance, la perversion, la pourriture, viennent nécessairement elles-aussi après une période de perfection qu’elles corrompent.
- Alors qu’il prétend s’appuyer sur le progrès de la Révélation divine, l’islam le renie aussitôt en revendiquant n’être rien d’autre que ce qu’était le christianisme, comme s’il n’y avait pas entre eux une différence que seule l’histoire peut produire et expliquer…
- En reniant l’histoire, et donc la mémoire et l’identité, l’islam se révèle néant anhistorique, n’ayant d’autre justification que son discours. Apparaît ainsi au grand jour son œuvre propre: l’anéantissement de la personne humaine, douée de conscience de soi dans la relation au vrai Dieu, Lequel Se révèle dans et par l’histoire.
- Une autre preuve que l’islam renie l’histoire est que sa seule raison d’être, ouvertement proclamée, est de ramener l’humanité à son âge d’or, l’époque de Mahomet, à Médine, au VIIe siècle, point zéro de l’histoire où tout était parfait… Or, est-ce vraiment le cas? Mahomet et ceux qui le suivaient, ont-ils vraiment vécu en paix? Tout Musulman est cependant tenu de croire que si l’idéal de l’islam n’est pas encore réalisé, il le sera un jour… puisqu’il l’a déjà été! Et en attendant, il doit accepter tout ce qui lui est imposé au nom d’Allah… Bref, en reniant l’histoire, l’islam détruit du même coup l’argument de sa prétendue supériorité qu’est sa venue APRÈS le Christianisme.
- Les Musulmans pensent pouvoir tirer sécurité pour leur salut du fait qu’ils suivent Mahomet survenant APRÈS Jésus. Mais, suffit-il de se mettre à la remorque du dernier prophète autoproclamé pour faire la volonté de Dieu? Dans ce cas, ce n’est pas de Mahomet qu’ils devraient être les disciples, mais de Joseph Smith, qui fonda l’Église des Saints des Derniers Jours, en 1830, ou, mieux, de Mirza Husayn Ali, parce qu’il fonda la religion baha’ie en 1863, ou bien d’un autre faux prophète encore plus récent, qui ne manquera pas lui aussi d’assurer que Dieu l’envoie.
Comment les Musulmans peuvent-ils penser assurer leur salut du fait que Mahomet est survenu APRÈS Jésus, alors que Jésus nous a annoncé qu’après Lui viendraient antichrists et faux prophètes (Mt 24,4, 11, 24), et que les livres qui en portent témoignage datent de bien avant la venue de Mahomet, en sorte que l’on ne peut pas les soupçonner d’avoir été falsifiés (2,59, 75, 79; 3,78; 4,46; 5,15, 41) pour dénigrer l’islam?…
Jésus a annoncé la venue de l’islam dans la parabole de l’ivraie (Mt 13,24-30, 36-43). Il y avertit en effet qu’après Sa venue, surviendra le Diable, comme l’islam vient après l’Église, pour semer dans le monde l’ivraie, cette plante qui ressemble au blé, comme le Coran se fait passer pour le véritable Évangile (3,7; 6,155), mais plante vénéneuse, comme le Coran enseigne la haine (2,191, 193; 3,10, 82, 151; 4,48, 56, 76, 89, 91; 5,33; 8,12, 39, 60, 65; 9,5, 9, 17,28-30, 34, 36, 73, 111, 123; 21,98; 22,55; 25,21, 77; 33,26, 60-62, 64; 40,62; 47,4; 48,13; 59,4; 61,4, 10-12; 66,9)… Jésus prédit donc la venue d’une nouvelle génération d’hommes, ennemie des chrétiens (9,28-30) et vouée à l’Enfer (Mt 13,42; Mc 16,16; 2Th 2,12). Et en effet, alors que le Christ est venu détruire, au prix de Son sacrifice, le mur de la haine entre Juifs et non-Juifs (Jn 15,12; Ep 2,13-16; He 1,1-12, 29), pour rassembler l’humanité dans l’unité de La vérité, qu’Il est Lui-même (Jn 11,52, 14,6; Ac 9,5; Coran 6,73; 16,40), voilà que l’islam vient relever ce mur de la haine en divisant l’humanité entre Musulmans et non-Musulmans (Ap 20,7-12): «Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul!» (60,4).
En Jn 16,2 Jésus prophétise encore la venue de l’islam: «Vient un temps où ceux qui vous tueront croiront rendre un culte à Dieu»… Quelle autre religion que l’islam enseigne en effet à ses fidèles le devoir de tuer ses opposants (2,191; 4,11, 22, 37, 74, 89, 101; 5,33, 38; 8,12-17, 39; 9,5, 29, 30, 39, 111, 124; 33,26; 47,4-7; 60,4; 66,9…)? Qui d’autre qu’«Allah aime ceux qui vont jusqu’à tuer pour lui» (Coran 61,4), aux cris de «Allah o’akbar! (Allah est le plus grand!)»? A qui d’autre qu’au Démon offre-t-on de pareils sacrifices? Qui peut oser parler après la Vérité (Jn 14,6; Coran 6,73; 16,40), sinon le Menteur? Qui peut venir après le Christ, sinon l’Antichrist? Qui peut venir après Jésus, sinon Mahomet (7,157; 61,6)? Qui d’autre que les aveugles volontaires, les idiots utiles, et tous les damnés, peuvent nier que l’islam vient du Démon et conduit en Enfer?
«L’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains renieront la Foi [ce que fait l’islam pour qui la Foi chrétienne est la pire des abominations (9,28-30)] pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines diaboliques [Entre le devoir du jihad (Coran 4,74; 8,74; 9,24, 124; 66,9…) et celui de tuer les apostats (4,89; 8,12-17), on a le choix.], séduits par des menteurs hypocrites marqués au fer rouge dans leur conscience [Quelle malédiction en effet que d’être un suppôt de l’islam!]: ces gens-là interdisent le mariage [C’est à dire le vrai mariage, celui qu’invalide l’absence de liberté de choix de l’épouse (4,25), la polygamie (4,3), le mariage des fillettes (65,4), l’inégalité juridique de l’homme et de la femme (2,228, 282; 4,11, 34), la répudiation (2,230; 65,1-4), le devoir de battre sa femme (4,34), etc. etc.] et l’usage d’aliments que Dieu a créés pour être pris avec action de grâces par les croyants et ceux qui ont la connaissance de la Vérité [la nourriture halal]» (1Tm 4,1-4; 2Tm 4,3).
Conclusion
Qui ne voit donc l’extrême urgence du dialogue christiano-musulman mais plus encore de l’évangélisation des musulmans, tant pour leur salut que pour la paix civile et internationale? J’espère que le rêve déjà caressé par le cardinal Nicolas Cusanus (1401-1464) et présenté par Shimon Pérès au Pape François (4.09.2014), de l’unification de toutes les religions en une seule, cessera d’être poursuivi… Car, selon cette chimère, derrière la variété des rites, des pratiques, et même des doctrines, toutes les religions s’enracineraient dans la seule et vraie religion voulue par Dieu, laquelle n’est évidemment pas le catholicisme… Dans cette nouvelle religion promue par le mondialisme, toutes les religions doivent être préservées, mais réinterprétées selon le Nouvel Âge, tolérant une grande diversité de croyances, de rituels et de pratiques. Le Chrétien ne peut évidemment pas accepter de se situer sur un hypothétique point sublime qui dominerait toutes les confessions religieuses, un «essentiel» qu’elles partageraient toutes et qui seul compterait, car alors il renierait l’Absolu: Jésus de Nazareth… Il priverait, ce faisant, l’humanité en voie de mondialisation, du seul principe apte à fonder celle-ci dans la communion – des hommes comme des nations – par la connaissance du Dieu unique qui est Lui-même Communion de Personnes. Le Dieu qui est Trinité est seul capable, en effet, de donner à l’humanité le fondement du respect des légitimes différences, de sauvegarder ainsi la liberté et la dignité de l’être humain, créé à Son image, et de conjurer le totalitarisme de l’Antéchrist.
Les Chrétiens ne peuvent pas, non plus, accepter comme base de dialogue possible avec les Musulmans le fait qu’ils partageraient une même affirmation monothéiste, car Allah n’est pas plus le Dieu chrétien que les Musulmans adorent Jésus ou la Trinité. En effet, il est impossible pour un Chrétien d’affirmer l’unicité de la nature divine sans professer en même temps la Trinité des personnes divines, puisque chaque personne est l’Essence divine Elle-même. C’est pourquoi laisser entendre que nous partagerions avec les Juifs ou les Musulmans une même conception monothéiste de Dieu revient à nier la foi chrétienne… Pourquoi entretenir cette confusion qui empêche les Musulmans de réaliser qu’Allah n’est pas le vrai Dieu et qu’en le servant ils se damnent, aussi vrai que le salut est de connaître «l’unique et vrai Dieu, et Celui qu’Il a envoyé, Jésus-Christ» (Jn 17,3)? Malheureusement, il ne manque pas de diocèses croyant bien faire d’œuvrer «contre toute atteinte à un culte monothéiste» (On ne voit d’ailleurs pas ce qui fonde leur discrimination à l’endroit des autres cultes)[35]… Pas davantage les Chrétiens ne peuvent accepter de voir ranger le christianisme sous le paradigme de «religion du Livre», par lequel se définit l’islam (le christianisme ne se définissant pas par rapport à un livre mais par rapport à une personne vivante, la Parole de Dieu faite chair: le Christ Jésus), non plus que sous celui de Loi (le Chrétien ne se sauve pas par son obéissance à la Loi mais à l’Esprit de Dieu). Chrétiens et musulmans n’ont pas plus de parenté commune en Abraham que l’imposteur n’a droit à l’héritage du fils de la maison (Jn 8,35): alors que le Musulman se revendique d’une filiation charnelle par Ismaël, figure du péché (Ga 4,21-31; Jn 1,13; 8,35-39), le Chrétien revendique une filiation spirituelle, que figurait la conception miraculeuse d’Isaac, en sorte qu’il y a entre eux une opposition irréductible (Ep 4,22-24; Ga 5,17; Col 3,9-10). De plus, par l’opposition des fils d’Isaac, répétant celle d’Isaac et d’Ismaël, Dieu a par avance dénoncé la prétention charnelle des Juifs à être la descendance objet de la promesse faite à Abraham. En effet, Jacob et Esaü ont eu beau être pareillement fils d’Isaac, ils étaient ennemis. Autrement dit, il ne suffit pas d’être fils d’Isaac, comme il ne suffisait pas d’être fils d’Abraham (Issac/Ismaël), et comme il ne suffira pas d’être fils de Jacob, pour être assuré de bénéficier de l’objet de la promesse faite à Abraham[36]. Sachant qu’il n’y a qu’«une seule et vraie religion [qui] subsiste dans l’Église catholique et apostolique» (Vatican II, Dignitatis humanae 1), par laquelle Dieu unit les hommes au Christ, seul Sauveur, au moyen des sacrements (Jn 3,5; 6,53; 10,16; 17,21), il appartient au Chrétien d’en annoncer la bonne nouvelle au musulman, pour qui l’islam est l’unique et vraie religion. Le chrétien ne peut pas, le moment venu, ne pas dénoncer l’islam comme une imposture caractérisée de l’Antéchrist (1Jn 2,22-27; Ap 20,7-8)[37]. Qui peut venir en effet après le Christ, sinon l’Antéchrist? Dire cela, c’est dire la vérité au sujet de l’islam. Et parce que seule la vérité libère (Jn 8,32), c’est aussi la seule façon de se libérer de l’islam. Certes, la chose n’est pas facile à dire pour un chrétien en ces temps de relativisme et d’apostasie généralisée, et elle est difficile à entendre pour un musulman. Mais parce que rien ne peut davantage motiver un homme que la certitude de faire le bien, de servir Dieu, ce que le musulman est persuadé de faire en étant musulman, il importe de ne lui parler de rien moins que de la Vérité et de Dieu. Tant que nos échanges délaissent ce terrain, nous cautionnons l’islam, et préparons l’inévitable affrontement auquel Jean-Paul II a demandé aux Chrétiens de se préparer (Ecclesia in Europa 57). Parce que le dialogue avec un Musulman, surtout sur cette question de la vérité, peut facilement être interprété comme une offense demandant vengeance[38], il importe que chaque chrétien soit fort (Lc 21,34-36; 1P 4,12-19), prêt à résister «en bon soldat du Christ Jésus» (2Tm 2,3; Ph 4,8), sûr de vaincre «par le Sang de l’Agneau, par le témoignage rendu à la Parole, et le mépris de sa vie jusqu’à mourir» (Ap 12,11; Mt 10,17-42).
Je voudrais terminer par un double défi et une note d’espérance :
Le défi :
- Je parie que si l’islam acceptait l’étude scientifique des sources de son discours, et d’autre part renonçait à terroriser et tuer les personnes qui veulent quitter l’islam (4,89; 8,13), il ne resterait bientôt plus personne à vouloir être musulman (à l’exception, bien sûr, de ceux à qui profite le système). Est-ce que l’islam est prêt à relever ce défi?[39]
- Dans ce combat contre l’islam, vieux de quatorze siècles, nous avons aujourd’hui de nouvelles armes: les différentes disciplines scientifiques qui, appliquées à son histoire, manifestent de façon évidente l’imposture de l’islam… Pourquoi les musulmans ne voudraient-ils pas aujourd’hui accueillir le Messie leur offrant de partager son amour éternel en son Église, et par là contribuer au bonheur du monde, si seulement les chrétiens osaient les évangéliser?
La note d’espérance :
- Dieu n’aurait-Il pas permis l’actuelle expansion de l’islam pour redonner aux hommes de la civilisation postmoderne, dépouillée de transcendance, ivres de liberté sans vérité, l’occasion de re-choisir le Christ? N’est-ce pas aux racines de leur identité qu’ils devront aller chercher les raisons de leur refus de la charia? Si jamais, à l’instar des Ninivites (Jon 3) revêtus de sacs et la tête couverte de cendre, nous nous mettions enfin à reconnaître nos péchés et à en demander sincèrement pardon, à œuvrer pour que le Christ règne enfin «sur terre comme au Ciel», Notre Dame des Victoires ne nous obtiendrait-elle une nouvelle fois le salut?
Abbé Guy Pagès
[1] Recherches ô combien méritoires en raison des difficultés que revêt, notamment en pays musulman, le questionnement des sources du dogme islamique.
[2] « Simon de Cyrène… fut crucifié après avoir été métamorphosé afin qu’on le prit pour Jésus. » in Saint Irénée, Contre les hérésies, 1.24,4, traduction Adelin Rousseau, Sources chrétiennes n°264, Paris, Cerf 1979.
[3] Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3.27,44-45.
[4] Saint Jérôme, Lettre n°11.13, datée de 404. Cf. Jaap van Slageren, Influences juives en Afrique, Kathala, 2009, p.48. Saint Ignace d’Antioche (35-107) trouvait étrange « de parler de Jésus-Christ et de vivre comme un Juif. Car ce n’est pas le Christianisme qui a cru au Judaïsme, mais le Judaïsme qui a cru au Christianisme, lequel a réuni tous ceux qui croient en Dieu. [En sorte que] celui qui s’appelle d’un autre nom [que Chrétien] n’appartient pas à Dieu. » (Lettre aux Magnésiens, Office des Lectures, 16e semaine du Temps Ordinaire).
[5] Les chiffres placés entre parenthèses (…) désignent une citation coranique, dont le premier chiffre, suivi d’un point, indique le numéro de la sourate et le suivant, celui du verset. Lorsque le premier chiffre est précédé d’une abréviation lexicale, la citation est tirée de la Bible. Attention! Il peut être nécessaire, selon l’exemplaire du Coran que vous utilisez, de parcourir quelques versets avant ou après le verset que nous vous indiquons pour trouver ce dernier.
[6] Les inscriptions nazaréennes du Néguev (vers 550) contiennent des expressions typiquement coraniques…
[7] Théophane le Confesseur, Chronographia, II Leipsig, 1885. Si les Juifs pouvaient prendre Mahomet pour un prophète, les Chrétiens ne le pouvaient pas, eux qui n’attendaient personne, sinon le retour de Jésus.
[8] Daniel Marguerat, Le Déchirement: Juifs et Chrétiens au premier siècle, Genève 1996, p. 190.
[9] Etienne Nodet, Flavius Joseph, Baptême et résurrection, Paris, Cerf, 1999.
[10] Épiphane, Panarion, 30.13.
[11] Tertullien, De carne Christi, 14.5; Épiphane, Panarion, 30.4,6; Irénée, Contre les hérésies, 3.3,4.
[12] Selon Anas ibn Malik, le Mahdi sera le Christ lui-même.
[13] Il faut noter ici ce qu’a écrit l’assassin de saint Jean-Paul II, Ali AǦCA: « Depuis longtemps, l’Iran et le fanatisme islamique se préparent à la bataille finale. Le 13 mai 2017, en effet, cent ans après l’apparition de Fatima, ils déclencheront l’attaque définitive. Sera-ce la fin du monde ? Je ne saurais répondre. Mais je sais que le 17 août 2009, déjà, l’ayatollah Sryyed Ali Khamenei a annoncé au monde que le Mahdi attendu reviendrait bientôt. Le retour de Mahdi signifie pour les Musulmans la victoire définitive sur leurs ennemis. C’est en substance comme si le monde finissait en faveur d’une nouvelle ère. Allez dans les mosquées à travers le monde. Écoutez ce qu’on dit du retour du Mahdi. Tous sont unanimes: il viendra bientôt, très bientôt. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’une partie de l’islam affute ses armes. Parce que le retour de Mahdi causera une effusion de sang. Si le Mahdi ne se manifeste pas prochainement, ce seront eux, les islamistes fondamentalistes, qui provoqueront son retour en mettant à feu et à sang le monde occidental. […] Bien des gens recourent à des pratiques magiques pour que le Mahdi se manifeste le plus vite possible. Le 13 mai 2017 est une date favorable pour déchaîner l’enfer, pour dire un adieu définitif au monde occidental. » (Ali AǦCA, Je devais tuer le pape, l’Archipel, 2013, p.169-170).
[14] Quatrième livre d’Esdras, 7.28-31.
[15] Saint Jérôme, In Isaïam, 49.14. Ne voyons-nous pas aujourd’hui Boko Haram ou l’État islamique capturer des jeunes femmes et les vendre sur les marchés publics comme objets de plaisir?
[16] Pour l’eschatologie hébraïque contemporaine, la destruction du Temple de Jérusalem et la dispersion des Hébreux est le châtiment de leur impiété, mais celle-ci expiée, les Hébreux retourneront en Israël, y rebâtiront le Temple et alors viendra le Messie pour régner sur le monde. Le sionisme entend réaliser cette vision eschatologique.
[17] Jean Delumeau, Mille ans de bonheur, Fayard, 1995, p.107-118.
[18] Jean-Louis Harouel, Le vrai génie du Christianisme, Jean-Cyrille Godefroy, p.187. « La nation, le peuple, l’État, la race, la classe, la science, le progrès, l’égalité, la liberté mais aussi l’homme et l’humanité, telles sont les idoles autour desquelles s’organisent les religions politiques, parmi lesquelles figurent l’humanisme et la démocratie, au même titre que les totalitarismes. » p.186.
[19] D’Abraham descendent les Hébreux, terme qui ne s’identifie pas à celui de « Juif », lequel vient de « Juda », fils de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham. Ainsi, Moïse n’était pas Juif, parce que, comme saint Matthieu, il descendait de la tribu de Lévi. Mais Jésus, comme son ancêtre David, était Juif, parce que descendant de la tribu royale de Juda. D’où la Tradition hébraïco-chrétienne (et non nazaréenne).
[20] Au début de l’épopée de ce qui allait devenir l’« Islam », le mot « islam », tout comme celui de « Musulman », était inconnu. Les Musulmans s’appelaient alors « Hagaréniens », en référence à Hagar, l’esclave égyptienne d’Abraham de qui est né Ismaël, ainsi qu’en témoigne Jacob d’Édesse, un voyageur chrétien, en 705, dans une lettre écrite en syriaque et conservée au British Museum.
[21] Dans le livre d’Esdras IV, ou Apocalypse d’Esdras, d’origine juive et écrit au premier siècle de notre ère, nous retrouvons ce que professe encore aujourd’hui l’islam, à savoir que le moment décisif de la fin du monde implique la venue du Messie, préexistant à la Création, qu’Il vaincra, imposera son règne et devra mourir ensuite comme tout ce qui appartient à ce monde.
[22] Il est à noter que les termes « Musulmans » ou « Islam » n’apparaissent dans aucun texte avant 775; les parangons des Musulmans se désignaient comme les « muhâdjirûn », mot dérivé de « hijra » (émigration), qui a donné « hégire ».
[23] Si les Musulmans croient vraiment au Coran, n’y-a-t-il pas là de quoi mettre fin au conflit israélo-palestinien ?
[24] On comprend que le conflit israélo-palestinien ne soit pas près d’être réglé.
[25] http://www.capucins.net/coran-aujourdhui/La-vie-de-Mahomet-de-l-hegire-a-sa.html
[26] Sermon sur la Théophanie, in Christoph von Schönborn, Sophrone de Jérusalem, Vie monastique et confession dogmatique, Collection Théologie Historique, Paris, Beauchesne, 1972.
[27] E.M. Gallez, Le Messie et son prophète, éditions de Paris, 2005.
[28] R. Dussaud, Topographie de la Syrie Antique et Médiévale, Paris 1927.
[29] D. Gibson, Qur’anic Geography: A Survey and Evaluation of the Geographical References in the Qur’an with Suggested Solutions for Various Problems and Issues, Independent Scholars Press, Canada 2011, p. 160.
[30] E.M. Gallez, Le Messie et son prophète, Éditions de Paris 2005, T II, p 267-335.
[31] Y. Dorra-Haddad, Coran, prédication nazaréenne, in « Proche-Orient chrétien », n°23, Jérusalem 1973.
[32] Un exemple entre mille: Coran 5.31 = Midrash Tanhuma (Bereshit, 10); Pirke de Rabbi Eliézer (XXI); Mishna, Sanhédrin, IV,5; Talmud de Babylone, Kiddushin, §1.
[33] Le fait que les mentions de Mahomet dans le Coran soient toutes des interpolations, c’est-à-dire des textes étrangers à ceux dans lesquels ils sont insérés et dont ils cassent nécessairement la logique du discours, est à rapprocher du fait que Mahomet est inconnu des sources extra-musulmanes jusqu’à la fin du VIIIe/IXe siècle (La seule mention de MHMT est celle d’un écrit du VIIe siècle attribué à l’évêque arménien Sébéos, mais elle est aussi problématique qu’est aujourd’hui rejetée la paternité de cet écrit, nonobstant le zèle de ce MHMT « à faire observer strictement la Loi de Moise ».
[34] R. Dagorn, La geste d’Ismaël d’après l’onomastique et la tradition arabes, Genève 1981, p.44, 49.
[35] Lettre du diocèse de Nice à Daniel Hamiche, responsable de l’Observatoire de la christianophobie, du 14.07.2012. Appartient-il à l’Église catholique de s’occuper de la bonne santé des autres religions ? Saint Paul n’écrivait-il pas: « Qu’ai-je à faire de m’occuper de ceux du dehors ? Ceux du dehors, c’est Dieu qui les jugera » (1 Co 5.12-13) ? Avant d’aller s’occuper de ce qui se passe chez les autres, l’Église catholique ne ferait-elle pas bien de faire ce que lui commande saint Paul: « Enlevez le mauvais du milieu de vous! » (1 Co 5.13) ? Dieu a-t-Il donc institué deux religions ? Et si Dieu n’a institué qu’une religion, au service de qui se met donc l’Église en promouvant un autre culte que celui qui lui a été confié ? N’est-ce pas pour avoir servi des dieux étrangers que Salomon a ruiné son âme et son pays (1 R 11.1; 31-33; Si 47.20-21) ?
[36] Comment le Livre de vie des Fraternités monastiques de Jérusalem peut-il demander de garder « un vrai souci de communion avec tous les fils d’Abraham, Juifs et Musulmans, qui sont comme toi des adorateurs de l’unique Dieu. » (n°174) ?
[37] Le Service des Relations avec l’islam a tort d’organiser des prières communes car cela est contraire à la vérité de la foi (2 Co 6.14-17), et, en conséquence, justement perçu par le musulman comme une capitulation du chrétien avant sa soumission finale. Par contre, il faut mettre sur pied un Service d’Information et d’Accueil pour les musulmans désireux de se convertir et à cause de cela mis en danger par leur communauté d’origine, ainsi qu’un Service de formation des chrétiens comme l’a demandé Jean-Paul II (Ecclesia in Europa 57). Cf. déjà la belle initiative de: Eleutheros, 14 Place Claudel, 78180 Montigny Le Bretonneux, [email protected]
[38] Ils en savent quelque chose les Chrétiens du Pakistan et d’ailleurs condamnés à mort pour blasphème du fait que, comme Asia Bibi, ils ont osé comparer l’œuvre de Mahomet à celle de Jésus… Comment mieux dire que Mahomet ne souffre pas la comparaison ?
[39] Comme le dit Ayaan Hirsi Ali, célèbre réfugiée somalienne vivant aux Pays-Bas sous la menace d’une fatwa la condamnant à mort: « Parler librement est le seul moyen de mettre à jour le fléau qu’est l’islam, et d’abord pour les Musulmans. Plus on le fera, plus on leur permettra de réfléchir sur leur religion, ce qui est tabou en Islam. 1.2 milliard de Musulmans ne peuvent accepter qu’une seule vérité, celle que le prophète a permise. »
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