Voici un entretien avec l’Abbé Guy Pagès paru sur MEDIA-PRESSE.INFO :
Votre apostolat est de convertir les musulmans, cela n’est-il pas dangereux au quotidien, d’autant que certaines associations vous ont ciblé comme islamophobe ?
Cela n’a aucune importance. Nous ne devons pas oublier que suivre Jésus signifie porter chaque jour sa croix (Lc 14.27). Or une croix est faite pour faire souffrir et mourir. Autrement dit : si chaque jour, en nous levant, nous ne sommes pas prêts à souffrir et mourir pour l’amour de Jésus, nous ne sommes pas chrétiens… Rappelons-nous que nous sommes les enfants des Martyrs… Si, pendant trois siècles, nos pères et nos mères dans la foi n’avaient pas accepté d’être mangés par les lions dans les cirques romains, nous ne serions pas aujourd’hui chrétiens… A quel prix estimons-nous donc la foi que nous avons reçue, et à quel prix sommes-nous prêts à la donner à notre tour ?
Jésus nous a avertis : « Vient un temps où ceux qui vous tueront penseront rendre un culte à Dieu. (Jn 16.2) ». A qui d’autres faisait-Il allusion, sinon aux sectateurs de l’islam à qui Satan fait croire qu’ils servent Dieu en tuant des chrétiens : « Qu’Allah tue les chrétiens ! (Coran 9.30) ? De quelle autre force avons-nous besoin pour résister à la peur et à la soumission qu’ils cherchent à provoquer en nous par leur haine (Coran 60.4), sinon de celle que donne l’Esprit-Saint reçu à la Confirmation pour faire de nous « des soldats du Christ » ? Par ce sacrement nous sommes enrichis d’une force spéciale pour « répandre et défendre la foi, par la parole et par l’action, en vrais témoins du Christ (CEC 1285) ».
Si les serviteurs d’Allah sont heureux de tuer parce que « Allah aime ceux qui vont jusqu’à tuer pour lui (Coran 61.4) », et que mourir dans l’offrande de sacrifices humains (Coran 4.74,101 ; 47.4-7) est pour eux le seul moyen de s’assurer la jouissance de son paradis de luxure (Coran 36.56 ; 37.48 ; 44.54 ; 52.24 ; 55.54-76 ; 76.19), pour nous, chrétiens, la mort est l’occasion et le moyen d’accomplir à la perfection le premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toutes tes forces. (Lc 10.27) » puisqu’elle nous permet de donner notre vie à Dieu à l’exemple du Christ. La seule façon de sauver notre vie est de la donner à Dieu : « Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.(Mc 8.35) ». Dès lors, comment nous plaindrions-nous du sort qu’enviaient les saints, eux qui se réjouissaient « non seulement de croire, mais également de souffrir pour Notre Seigneur (Ph 1.29) » ? Si nous voulons faire face aux dangers et aux malheurs qu’apporte l’islamisation de notre continent, nous devons nous rappeler plus que jamais cette parole de Jésus : « Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus. […] craignez celui qui après avoir tué, a aussi le pouvoir de jeter en Enfer. Oui, Je vous le dis, celui-là, craignez-le ! (Lc 12.4-5) ». Il y a donc plus grave que de perdre notre vie terrestre ― qui ne sera donc pas perdue si nous avons résolu d’en faire l’offrande à Dieu au moment de notre mort, comme chaque participation à la Messe nous y engage… Le vrai danger est d’apostasier notre foi et de perdre ainsi la vie divine… Si les gens savaient qu’ils vont en Enfer, ils donneraient leur vie au Christ ! A nous tous il appartient donc de prendre chaque jour plus joyeusement notre « part de souffrances en bon soldat du Christ Jésus (2 Tm 2.3) » et de dire avec saint Paul : « Mourir est pour moi un gain. (Ph 1.21) » !
Vos positions vont à contre-courant des positions de l’Eglise conciliaire qui prône l’œcuménisme et qui a une réelle empathie pour l’Islam. Dès lors quelle marge de manœuvre avez vous avec votre hiérarchie ?
Permettez-moi quelques mises au point :
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Je ne connais pas d’Église conciliaire. Pour moi il n’y a qu’une Église, qui n’a pas commencé à être « conciliaire » avec le concile Vatican II.
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L’œcuménisme est le projet de retrouver l’union de tous les chrétiens aujourd’hui séparés, et n’a donc rien à voir avec l’islam.
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Je ne dirais pas que c’est l’Église qui a une réelle empathie avec l’islam, car « Quel rapport entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Béliar ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ? Quel accord entre le temple de Dieu et les idoles ? Or c’est nous qui sommes le temple du Dieu vivant (2 Co 6.14-16) », mais ce sont nombre de ses serviteurs qui se rendent coupable de lâchetés, de dramatiques compromissions, d’apostasie et de criminelles trahisons.
Quant à ma marge de manœuvre avec la hiérarchie, elle est aussi restreinte que possible.
Convertir les Musulmans est une évidence pour nous Chrétiens. Mais ne devons-nous pas aller plus loin en menant des campagnes pour évangéliser les protestants ou encore les Israélites qui ont rejeté le Messie ?
Je ne vois pas en quoi ce serait aller plus loin en évangélisant d’autres non-catholiques, mais je suis bien d’accord qu’il faut aussi le faire. Simplement, on ne peut pas tout faire, et de même que Notre Seigneur S’est contenté d’évangéliser Israël et non pas d’autres pays (Mt 15.24), et que les missionnaires au XVIe siècle qui partaient évangéliser les Hurons n’allaient pas évangéliser les Lapons, ni ceux qui allaient évangéliser les Iroquois n’allaient sauver les Chinois, de même, j’ai choisi de privilégier les musulmans parce que cette tache est aussi urgente que vitale, gigantesque que méjugée, et les ouvriers si peu nombreux…
Dernière question: que pensez-vous de la liberté religieuse tolérée par l’Eglise actuellement? Ne va-t-elle pas à l’encontre du message du Christ?
Je pense que personne ne peut remettre en question l’enseignement traditionnel de l’Église à l’égard de la liberté religieuse, que quelques papes ont ainsi formulé : « Quelle mort plus funeste pour les âmes, que la liberté de l’erreur ! » disait saint Augustin.(Grégoire XVI, Mirari vos) » ; « Il s’en trouve beaucoup aujourd’hui pour oser enseigner que le meilleur régime politique et le progrès de la vie civile exigent absolument que la société humaine soit constituée et gouvernée sans plus tenir compte de la Religion que si elle n’existait pas, ou du moins sans faire aucune différence entre la vraie et les fausses religions. (Pie IX [6], Quanta cura, n°5) ; « Convaincus qu’il est très rare de rencontrer des hommes dépourvus de tout sens religieux, on les voit nourrir l’espoir qu’il serait possible d’amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences, religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. C’est pourquoi, ils se mettent à tenir des congrès, des réunions, des conférences, fréquentés par un nombre appréciable d’auditeurs, et, à leurs discussions, ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ, et même ceux qui, par malheur, se sont séparés du Christ ou qui, avec âpreté et obstination, nient la divinité de sa nature et de sa mission. De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient […] (Pie XI, Mortalium animos) ». La liberté religieuse dont a parlé le dernier concile signifie le droit pour tout homme de chercher la vérité, non celui de croire et enseigner l’erreur. Je déplore donc très amèrement la conduite de tant d’ecclésiastiques de tous rangs qui, au lieu de défendre le salut des âmes qui leur sont confiées contre cet anti-christ caractérisé qu’est l’islam (1 Jn 2.22), le dénonçant comme tel, lui ouvrent au contraire toutes grandes les portes de leurs églises, et favorisent son implantation dans notre pays. Ils ignorent ce que veut dire saint Jean : « Si quelqu’un vient à vous sans apporter cette doctrine [l’Évangile], ne le recevez pas chez vous. Quiconque le salue participe à ses œuvres mauvaises. (2 Jn 1.10-11) »…
Je trouve louable la volonté de l’abbé PAGÈS se vouloir “sauver la mise” aux Papes postérieurs à Pie XII au sujet de la liberté religieuse. Cependant je crains que sa tentative ne soir vaine.
En effet, lorsqu’il dit: “La liberté religieuse dont a parlé le dernier concile signifie le droit pour tout homme de chercher la vérité, non celui de croire et enseigner l’erreur.”: les deux premières affirmations sont vraies: Vatican II proclame le droit à chercher la vérité et ne donne pas droit à croire l’erreur (il dit même le contraire).
En revanche, la troisième proposition s’accomode mal avec le texte qui dit: “Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être exempts de toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement réel dans la dignité même de la personne humaine telle que l’ont fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même. Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil.” (Dignitatis humanae, II, 2); c’est clair: “en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres […] Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil.”: donc le concile déclare la liberté d’enseignée l’erreur.
Ressources Catholiques,
Le problème que vous évoquez est dû à une traduction défectueuse. Le texte latin officiel, qui seul fait foi, dit seulement que les hommes doivent être soustraits “à la contrainte”, et que cette exemption de contrainte doit être comprise “dans de justes limites (Dignitatis Humanae, n°2)”, ce qui signifie qu’elle n’est pas totale.
Sainte solennité de la Mère de Dieu, et, sous sa garde, sainte année à vous !
Et quelles sont les justes mesures dont parlent le concile ?
Ressources Catholiques,
Les justes mesures de restriction à la liberté religieuse sont évidemment laissées au jugement des responsables, politiques et catholiques.
C’est bien là le problème: Vatican II proclame la liberté, le droit pour tout individus à exprimer ses idées religieuses quelles qu’elles soient, non seulement en privé, mais aussi en public, et que ce droit « ne peut être ne peut être entravé dès lors que demeure sauf un ordre public juste. » (Dignitatis humanae, I dans « Objet et fondement de la liberté religieuse »). Ce qui va frontalement et violemment à l’encontre de l’enseignement catholique antérieur qui proclame quant à lui que seuls les catholiques ont un tel droit et que les autres ne peuvent être que par exceptions autorisés à faire de même PAR TOLÉRANCE (en théologie morale, le droit ou la liberté de un côté et la tolérance de l’autre sont des notions radicalement différentes) si l’ordre public l’exige…
De plus, Vatican II proclame en même temps que le droit à la liberté religieuse, le droit de enseigner publique à tous les groupes religieux: « Les groupes religieux ont aussi le droit de ne pas être empêchés d’enseigner et de manifester leur foi publiquement, de vive voix et par écrit » (Dignitatis humanae, I dans « Liberté des groupes religieux »).
Voici une recension de l’enseignement catholique antérieur affirmant l’exact contraire [je précise que je ne cherche pas le conflit avec vous ni avec qui que ce soit, je me trouve simplement « héritier » de « deux magistère différents (notez bien les guillemets) et malgré tous mes efforts, je ne parviens pas à concilier les deux: les textes l’enseignent irrémédiablement le contraire l’un par rapport à l’autre…]:
Clément XIII contre les livres d’erreurs philosophies et religieuses qui commençaient à pulluler à cette époque: « Il faut lutter avec courage, autant que la chose elle-même le demande, et exterminer de toutes ses forces le fléau de tant de livres funestes; jamais on ne fera disparaître la matière de l’erreur, si les criminels éléments de la corruption ne périssent consumés par les flammes » (Encyclique Christianae reipublicae salus, 25 novembre 1766)
Pie VI: « l’effet nécessaire de la Constitution décrétée par l’assemblée est d’anéantir la religion catholique et, avec elle, l’obéissance due aux rois. C’est dans cette vue qu’on établit, comme un droit de l’homme en société, cette liberté absolue qui non seulement assure le droit de n’être pas inquiété sur ses opinions religieuses, mais qui accorde encore cette licence de penser, de dire, d’écrire et même de faire imprimer impunément en matière de religion tout ce que peut suggérer l’imagination la plus déréglée ; droit monstrueux qui paraît cependant résulter à l’assemblée de l’égalité et de la liberté naturelles à tous les hommes. Mais que pouvait-il y avoir de plus insensé que d’établir parmi les hommes cette égalité et cette liberté effrénée qui semble étouffer la raison, le don le plus précieux que la nature ait fait à l’homme et le seul qui le distingue des animaux ?…ou donc est cette liberté de penser et d’agir que l’Assemblée Nationale accorde à l’homme social comme un droit imprescriptible de la nature ? Ce droit chimérique n’est-il pas contraire aux droits du créateur suprême a qui nous devons l’existence et tout ce que nous possédons ?…cette égalité, cette liberté, si vantées ne sont donc pour lui, dès le moment de sa naissance, que des chimères et des mots vides de sens. ». (Bref Quod Aliquantum, 10 mars 1791 adressé aux évêques français de l’Assemblée nationale).
Ce Pape dit encore: « Il Nous suffit de rappeler les 17 articles sur les droits de l’homme qui ne sont qu’une répétition fidèle de la déclaration faite par l’Assemblée Nationale de France de ces mêmes droits, si contraires à la religion et à la société. » (Encyclique Adeo Nota, 23 avril 1791). Rappelons que l’article 10 de cette charte satanique déclare: « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. » Et l’article 11 déclare quant à lui: « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi »: cet article, lui aussi « contraire à la religion »
Pie VII qualifia la liberté des cultes de « désastreuse et à jamais déplorable hérésie » : « Un nouveau sujet de peine dont Notre cœur est encore plus vivement affligé, et qui, Nous l’avouons, Nous cause un tourment, un accablement et une angoisse extrêmes, c’est le 22e article de la Constitution. Non seulement on y permet la liberté des cultes et de conscience, pour Nous servir des termes mêmes de l’article, mais on promet appui et protection à cette liberté, et en outre aux ministres de ce qu’on nomme les cultes. Il n’est certes pas besoin de longs discours, Nous adressant à un évêque tel que vous, pour vous faire reconnaître clairement de quelle mortelle blessure la religion catholique en France se trouve frappée par cet article. Par cela même qu’on établit la liberté de tous les cultes sans distinction, on confond la vérité avec l’erreur, et l’on met au rang des sectes hérétiques et même de la perfidie judaïque l’Epouse sainte et immaculée du Christ, l’Eglise hors de laquelle il ne peut y avoir de salut. En outre, en promettant faveur et appui aux sectes des hérétiques et à leurs ministres, on tolère et on favorise, non seulement leurs personnes, mais encore leurs erreurs. C’est implicitement la désastreuse et à jamais déplorable hérésie que saint Augustin mentionne en ces termes : « Elle affirme que tous les hérétiques sont dans la bonne voie et disent vrai, absurdité si monstrueuse que je ne puis croire qu’une secte la professe réellement. » [de Haeresibus, no.72] »
Il y dit aussi: « Notre étonnement et notre douleur n’ont pas été moindres quand Nous avons lu le 23ème article de la constitution, qui maintient et permet la liberté de la presse, liberté qui menace la foi et les mœurs des plus grands périls et d’une ruine certaine. Si quelqu’un pouvait en douter, l’expérience des temps passés suffirait seule pour le lui apprendre. C’est un fait pleinement constaté : cette liberté de la presse a été l’instrument principal qui a premièrement dépravé les mœurs des peuples, puis corrompu et renversé leur foi, enfin soulevé les séditions, les troubles, les révoltes ». (Lettre apostolique Post tam diuturnas, 29 avril 1814 adressée à Mgr Étienne-Antoine de BOULOGNE, évêque de Troyes condamnant la « liberté des cultes et de conscience » proclamée art le Projet de constitution sénatoriale du 6 avril 1814, proposé par le Sénat conservateur peu avant le retour de Louis XVIII et finalement refusé par celui-ci)
Grégoire XVI au sujet de la liberté de presse: « A cela se rattache la liberté de la presse, liberté la plus funeste, liberté exécrable, pour laquelle on n’aura jamais assez d’horreur et que certains hommes osent avec tant de bruit et tant d’insistance, demander et étendre partout. Nous frémissons, vénérables Frères, en considérant de quels monstres de doctrines, ou plutôt de quels prodiges d’erreurs nous sommes accablés ; erreurs disséminées au loin et de tous côtés par une multitude immense de livres, de brochures, et d’autres écrits, petits, il est vrai, en volume, mais énormes en perversité, d’où sort la malédiction qui couvre la face de la terre et fait couler nos larmes. Il est cependant des hommes emportés par un tel excès d’impudence, qu’ils ne craignent pas de soutenir opiniâtrement que le déluge d’erreurs qui découle de là est assez abondamment compensé par la publication de quelques livres imprimés pour défendre, au milieu de cet amas d’iniquités, la vérité de la religion ». (Encyclique Mirari vos,15 août 1830).
Et dans le même document: « De cette source empoisonnée de l’Indifférentisme, découle cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire : qu’on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience ; erreur des plus contagieuses, à laquelle aplanit la voie cette liberté absolue et sans frein des opinions qui, pour la ruine de l’Église et de l’État, va se répandant de toutes parts, et que certains hommes, par un excès d’impudence, ne craignent pas de représenter comme avantageuse à la religion. « Quelle mort plus funeste pour les âmes, que la liberté de l’erreur ! » , disait saint Augustin. En voyant ôter ainsi aux hommes tout frein capable de les retenir dans les sentiers de la vérité, entraînés qu’ils sont déjà à leur perte par un naturel enclin au mal, c’est en vérité que nous disons qu’il est ouvert ce puits de l’abîme, d’où saint Jean vit monter une fumée qui obscurcissait le soleil, et des sauterelles sortir pour la dévastation de la terre. De là, en effet, le peu de stabilité des esprits ; de là, la corruption toujours croissante des jeunes gens ; de là, dans le peuple, le mépris des droits sacrés, des choses et des lois les plus saintes ; de là, en un mot, le fléau le plus funeste qui puisse ravager les États ; car l’expérience nous l’atteste et l’antiquité la plus reculée nous l’apprend : pour amener la destruction des États les plus riches, les plus puissants, les plus glorieux, les plus florissants, il n’a fallu que cette liberté sans frein des opinions, cette licence des discours publics, cette ardeur pour les innovations. »
Pie IX: « Il vous est parfaitement connu, Vénérables Frères, qu’aujourd’hui il ne manque pas d’hommes qui appliquent à la société civile l’impie et absurde principe du naturalisme, comme ils l’appellent : ils osent enseigner « que la perfection des gouvernements et le progrès civil exigent absolument que la société humaine soit constituée et gouvernée sans plus tenir compte de la religion que si elle n’existait pas, ou du moins sans faire aucune différence entre les différentes religions, entre la vraie religion et les fausses » . De plus, contrairement à la doctrine de l’Ecriture, de l’Eglise et des saints Pères, ils ne craignent pas d’affirmer que « le meilleur gouvernement est celui où l’on ne reconnaît pas au pouvoir l’office de réprimer par la sanction des peines les violateurs de la religion catholique, si ce n’est lorsque la tranquillité publique le demande. En conséquence de cette idée absolument fausse du gouvernement social, ils n’hésitent pas à favoriser cette opinion erronée, on ne peut plus fatale à l’Eglise catholique et au salut des âmes et que Notre prédécesseur d’heureuse mémoire Grégoire XVI appelait un délire, savoir « que la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme ; qu’il doit être proclamé dans tout Etat bien constitué et que les citoyens ont droit à la pleine liberté de manifester hautement et publiquement leurs opinions, quelles qu’elles soient, par la parole, par l’impression ou autrement, sans que l’autorité ecclésiastique ou civile puisse le limiter ». Or, en soutenant ces affirmations téméraires, ils ne pensent pas, ils ne considèrent pas qu’ils prêchent « une liberté de perdition » et que, « s’il est toujours permis aux opinions humaines d’entrer en conflit, il ne manquera jamais d’hommes qui oseront résister à la vérité et mettre leur confiance dans le verbiage de la sagesse humaine, vanité extrêmement nuisible que la foi et la sagesse chrétiennes doivent soigneusement éviter, conformément à l’enseignement de Notre Seigneur Lui-même » » (Encyclique Quanta Cura n°5, 8 décembre 1864
Le même Pape condamne les proposition suivantes dans le Syllabus, publié en même temps à Quanta Cura et lui étant joint:
77. A notre époque, il n’est plus utile que la religion catholique soit considérée comme l’unique religion de l’Etat, à l’exclusion de tous les autres cultes.
78. Aussi c’est avec raison que, dans quelques pays catholiques, la loi a pourvu à ce que les étrangers qui s’y rendent y jouissent de l’exercice public de leurs cultes particuliers.
79. Il est faux que la liberté civile de tous les cultes et que le plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions, jettent plus facilement les peuples dans la corruption des mœurs et de l’esprit, et propagent la peste de l’Indifférentisme.
Léon XIII rappelle que seule la vérité peut être diffusée librement et que l’erreur n’a aucun droit à sa diffusion : « Et maintenant, poursuivons ces considérations au sujet de la liberté d’exprimer par la parole ou par la presse tout ce que l’on veut. Assurément, si cette liberté n’est pas justement tempérée, si elle dépasse le terme et la mesure, une telle liberté, il est à peine besoin de le dire, n’est pas un droit, car le droit est une faculté morale, et, comme nous l’avons dit et comme on ne peut trop le redire, il serait absurde de croire qu’elle appartient naturellement , et sans distinction ni discernement, à la vérité et au mensonge, au bien et au mal. Le vrai, le bien, on a le droit de les propager dans l’Etat avec une liberté prudente, afin qu’un plus grand nombre en profite ; mais les doctrines mensongères, peste la plus fatale de toutes pour l’esprit ; mais les vices qui corrompent le cœur et les mœurs, il est juste que l’autorité publique emploie à les réprimer sa sollicitude, afin d’empêcher la mal de s’étendre pour la ruine de la société. Les écarts d’un esprit licencieux, qui, pour la multitude ignorante, deviennent facilement une véritable oppression, doivent justement être punis par l’autorité des lois, non moins que les attentats de la violence commis contre les faibles. » (Encyclique Libertas, 2 juin 1888).
Dans le même document: « … et dès lors que le peuple est censé la source de tout droit et de tout pouvoir, il s’ensuit que l’Etat ne se croit lié à aucune obligation envers Dieu, ne professe officiellement aucune religion, et n’est pas tenu de rechercher quelle est la seule vraie entre toutes, ni d’en préférer une aux autres, ni d’en favoriser une principalement ; mais qu’il doit leur attribuer à toutes l’égalité de droit, du moment que la discipline de la chose publique n’en subit pas de détriment. Par conséquent, chacun sera libre d’embrasser la religion qu’il préfère, ou de n’en suivre aucune si aucune ne lui agrée […] »
Ressources Catholiques,
Merci de votre message et de votre souci de rester fidèle à la vraie foi. En cette matière, il importe de ne pas oublier que le concile Vatican II s’est voulu d’abord pastoral et non doctrinal, même s’il est vrai que l’on ne saurait faire de la pastorale dans doctrine (!), cela afin de relativiser la gravité de formulations apparemment contraires. La liberté religieuse condamnée par le magistère concerne la vie des chrétiens, car pour ceux qui ne le sont pas, la question de toutes façons ne se pose pas : “Qu’ai-je à faire en effet de juger ceux du dehors ? […] Ceux du dehors, c’est Dieu qui les jugera.(1 Co 5.12)”.
“C’est bien là le problème: Vatican II proclame la liberté, le droit pour tout individus à exprimer ses idées religieuses quelles qu’elles soient, non seulement en privé, mais aussi en public, et que ce droit « ne peut être ne peut être entravé dès lors que demeure sauf un ordre public juste. » (Dignitatis humanae, I dans « Objet et fondement de la liberté religieuse »). Ce qui va frontalement et violemment à l’encontre de l’enseignement catholique antérieur qui proclame quant à lui que seuls les catholiques ont un tel droit et que les autres ne peuvent être que par exceptions autorisés à faire de même PAR TOLÉRANCE (en théologie morale, le droit ou la liberté de un côté et la tolérance de l’autre sont des notions radicalement différentes) si l’ordre public l’exige…”
Eh bien, l’exception ne va pas “frontalement et violemment à l’encontre de l’enseignement catholique antérieur”, puisqu’il s’agit précisément d’une exception, et que l’exception a toujours confirmé la règle !
“De plus, Vatican II proclame en même temps que le droit à la liberté religieuse, le droit de enseigner publique à tous les groupes religieux: « Les groupes religieux ont aussi le droit de ne pas être empêchés d’enseigner et de manifester leur foi publiquement, de vive voix et par écrit » (Dignitatis humanae, I dans « Liberté des groupes religieux »).”
Mais toujours selon ce même principe : “dès lors que demeure sauf un ordre public juste”… Une chose est l’ordre public de l’Eglise et autre chose celui de la société civile. Attention à ne pas les confondre…
“Clément XIII contre les livres d’erreurs philosophies et religieuses qui commençaient à pulluler à cette époque: « Il faut lutter avec courage, autant que la chose elle-même le demande, et exterminer de toutes ses forces le fléau de tant de livres funestes; jamais on ne fera disparaître la matière de l’erreur, si les criminels éléments de la corruption ne périssent consumés par les flammes » (Encyclique Christianae reipublicae salus, 25 novembre 1766)”
Clément XIII paraît ajuster la lutte totale au domaine du possible, ordre par excellence du politique, et non du dogme : “autant que la chose elle-même le demande”.
“Pie VI: « l’effet nécessaire de la Constitution décrétée par l’assemblée est d’anéantir la religion catholique et, avec elle, l’obéissance due aux rois. C’est dans cette vue qu’on établit, comme un droit de l’homme en société, cette liberté absolue qui non seulement assure le droit de n’être pas inquiété sur ses opinions religieuses, mais qui accorde encore cette licence de penser, de dire, d’écrire et même de faire imprimer impunément en matière de religion tout ce que peut suggérer l’imagination la plus déréglée ; droit monstrueux qui paraît cependant résulter à l’assemblée de l’égalité et de la liberté naturelles à tous les hommes.”
Pie VI condamne la “liberté absolue”, mais celle-ci ne saurait se confondre avec celle que défend Dignitatis Humanae qui soumet la liberté aux exigences d'”un ordre public juste”. Vous voyez, il n’y a pas d’opposition ” frontalement et violemment à l’encontre de l’enseignement catholique antérieur”…
“Ce Pape dit encore: « Il Nous suffit de rappeler les 17 articles sur les droits de l’homme qui ne sont qu’une répétition fidèle de la déclaration faite par l’Assemblée Nationale de France de ces mêmes droits, si contraires à la religion et à la société. » (Encyclique Adeo Nota, 23 avril 1791). Rappelons que l’article 10 de cette charte satanique déclare: « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. » Et l’article 11 déclare quant à lui: « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi »: cet article, lui aussi « contraire à la religion »”
Quand les disciples Jacques et Jean voulurent faire tomber le feu du Ciel sur les Samaritains qui refusaient de recevoir Jésus, Celui-ci a-t-Il interdit leur culte ou voulu qu’Il soit châtiés (Lc 9.51-55) ?
“Pie VII qualifia la liberté des cultes de « désastreuse et à jamais déplorable hérésie » : « Un nouveau sujet de peine dont Notre cœur est encore plus vivement affligé, et qui, Nous l’avouons, Nous cause un tourment, un accablement et une angoisse extrêmes, c’est le 22e article de la Constitution. Non seulement on y permet la liberté des cultes et de conscience, pour Nous servir des termes mêmes de l’article, mais on promet appui et protection à cette liberté, et en outre aux ministres de ce qu’on nomme les cultes. Il n’est certes pas besoin de longs discours, Nous adressant à un évêque tel que vous, pour vous faire reconnaître clairement de quelle mortelle blessure la religion catholique en France se trouve frappée par cet article. Par cela même qu’on établit la liberté de tous les cultes sans distinction, on confond la vérité avec l’erreur, et l’on met au rang des sectes hérétiques et même de la perfidie judaïque l’Epouse sainte et immaculée du Christ, l’Eglise hors de laquelle il ne peut y avoir de salut. En outre, en promettant faveur et appui aux sectes des hérétiques et à leurs ministres, on tolère et on favorise, non seulement leurs personnes, mais encore leurs erreurs. C’est implicitement la désastreuse et à jamais déplorable hérésie que saint Augustin mentionne en ces termes : « Elle affirme que tous les hérétiques sont dans la bonne voie et disent vrai, absurdité si monstrueuse que je ne puis croire qu’une secte la professe réellement. » [de Haeresibus, no.72] »
Bien sûr qu’il est triste avec le Pape Pie VII de constater que la société civile rejette la vraie foi et par là se fait ennemie de l’Eglise et du salut des âmes, mais de même que le père de la parabole n’a pas empêché d’aller se damner dans une vie de désordre et lui a même donné sa part d’héritage pour cela, de même l’Eglise ne peut que prendre acte de cette décision de la société de rejeter Jésus-Christ. N’oubliez pas que le concile Vatican II s’est tenu au temps du communisme triomphant qui persécutait à mort l’Eglise, en sorte que l’on peut comprendre que l’Eglise ait voulu défendre la liberté religieuse, entendue comme recherche de la vérité, comme étant un droit naturel, en vue de faire bénéficier de ce droit, pour autant que possible, à ses enfants… même si ceux-ci devaient côtoyer l’erreur… CF. http://www.christianophobie.fr/breves/irak-les-eglises-chretiennes-exigent-la-liberte-de-religion#.WGuA2PnhCMo
@ Ressources catholiques
L’esprit de tout le concile Vatican II peut se résumer en deux citations de la volonté de Jean XXIII :
* ne plus rien condamner
* le monde n’est pas nécessairement le mal,et l’Eglise catholique n’est pas de façon UNIVOQUE ,une réponse aux problèmes de nôtre temps .
Les textes sur la liberté religieuse n’ont eu d’autres but que de dire ou de faire comprendre qu’il n’y avait pas QUE la religion catholique qui était bonne ,il n’y avait pas que cette seule religion qui émanait du créateur . Bien entendu tout ça a été noyé dans des formulations suffisamment “alambiquées” pour que tout le monde puisse y trouver ce qu’il y cherche .
Nostra Aetate participait aussi à cet enfumage et tout ça a très bien fonctionné puisque la quasi totalité des prêtres et des évêques organisent des rencontres de discussions avec les juifs ,les protestants et les musulmans où bien sur il n’est jamais rappelé qu’il n’y a que ceux qui adorent le Christ qui adorent le vrai Dieu .
Qui aurait envie de convertir alors que Jean XXIII disait qu’il n’y avait pas QUE l’Eglise catholique qui puisse régler les problèmes ???
Et pourquoi donc exclure les autres religions(sectes)???
Il fallait donc bien des textes pour acter la véracité des autres religions(sectes) et les mettre sur le même plan que la religion fondée par Jésus Christ !!!
Claire II,
Vous seriez bien en peine de nous apporter des textes du concile qui disent ce que vous osez lui faire dire.
Bonsoir,
Ah! Si tous les prêtres de Notre Seigneur JESUS-CHRIST avez cette trempe! nous n’en serions pas là où nous en sommes dans ce combat contre l’hérésie.
Oui le SEUL vrai DIEU qui a donné sa propre Vie pour nous les hommes, et sur une croix, il n’y en a pas 36, il n’y en a qu’Un Notre Seigneur JESUS-CHRIST ! Alléluia! et Gloire à Lui !
Maintenant si nous ne sommes pas capables d’être derrière les prêtres de ces convictions; nous n’avons plus le droit de nous faire appeler “chrétiens”. Nous sommes des apostas ou des tièdes que le Créateur vomis.
Que DIEU qui est Père, Fils et SAINT-ESPRIT, vous bénisse et vous garde dans Sa Paix et Sa Joie !
Gloire à la SAINTE TRINITE !
Merci!
JFL
Celui qui lit très bien sa Bible, ainsi que le catéchisme de l’Eglise catholique et VERITATIS SPLENDOR, ces deux derniers livres signés par saint Jean-Paul II, ont tout en main avec l’Aide de l’Esprit-Saint pour tout comprendre et surtout les temps que nous vivons qui s’y retrouvent.
Je suis de l’avis de l’abbé Pagès qui étudie, exhorte, et connait très bien tous les tenants et les aboutissants. Je prie pour l’Eglise catholique et pour le respect entre toutes les Eglises qui reconnaissent Jésus-Christ, notre Seigneur, notre Sauveur et notre Dieu.
Merci Monsieur l’Abbé pour toutes ces explications. J’ai noté en particulier : ” Simplement, on ne peut pas tout faire, et de même que Notre Seigneur S’est contenté d’évangéliser Israël et non pas d’autres pays (Mt 15.24), …”. Dans notre situation ici en France, je pense qu’il nous faut d’abord nous défendre et défendre nos familles, villages, villes, … et les citoyens contre l’islam, idéologie théocratique, politique, totalitaire et hégémonique masquée derrière le paravent de “religion” et “combattre” pour cela, (persuasion, utilisation des voies légales et juridiques, … d’abord…, en ayant à l’esprit en permanence que le Coran impose à ses adeptes de nous détruire (versets imposant de tuer les “incroyants”) ou de nous exploiter (forces humaines et terres .., sous statut d’esclaves ou de dhimmis, voir le Pacte d’Omar …). Et voir le cours de Bill Warner : https://www.youtube.com/watch?v=hOMaaNenNTE&feature=youtu.be . Comme “on ne peut pas tout faire” cette défense me semble prioritaire …
Qu’entend le journaliste qui vous a interviewé par “liberté religieuse tolérée” et vous-même par “qui ne signifie pas le droit de croire et enseigner l’erreur” ?
Le droit romain envisage-t-il la possibilité de ne plus tolérer, voire faire interdire légalement un enseignement qui lui soit contraire ?
Merci, mais ma question était relative à vos propos, lorsque vous répondez à l’interrogation ci-dessous :
“Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil. » (Dignitatis humanae, II, 2) … “Le texte latin officiel, qui seul fait foi, dit seulement que les hommes doivent être soustraits « à la contrainte », et que cette exemption de contrainte doit être comprise « dans de justes limites », ce qui signifie qu’elle n’est pas totale”.
Faut-il inscrire dans le droit civil que la liberté religieuse ne peut pas être totale – c’est ce qui se dégage du texte latin de Dignitatis Humanae tel que vous nous le commentez ?
Père Guy Pagès,
Dans la page du lien :
http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P4Z.HTM
on peut lire cet article :
“Can. 1369 – Qui, dans un spectacle ou une assemblée publique, ou dans un écrit répandu dans le public, ou en utilisant d’autres moyens de communication sociale, profère un blasphème ou blesse gravement les bonnes moeurs, ou bien dit des injures ou excite à la haine ou au mépris contre la religion ou l’Église, sera puni d’une juste peine.”
Le “qui” concerne donc toute personne “dit des injures…contre la religion ou l’Eglise”.
Donc une personne qui publiquement “dit des injures” contre un Prêtre ou un Evêque peut être “punie d’une juste peine” ?
Quelle peine est applicable ?
Père Guy Pagès,
Pour ceux qui ne font pas partie de l’Eglise, des poursuites pénales sont possibles.
Mais, dans ceux qui font partie de l’Eglise, on peut distinguer ceux qui font partie d’un ordre,
et les fidèles laïcs, catholiques, qui assistent à la Messe.
Pour ces derniers, quelles sont les sanctions possibles ?
Parce que vous considérez l’appel au meurtre comme une erreur ?
Le problème posé était celui de la liberté religieuse de “croire et enseigner l’erreur” dont vous semblez souhaiter encadrer l’application dans la société civile, “de telle manière qu’il constitue un droit civil”, tout en précisant que cette liberté ne peut pas être totale et que les justes mesures de restriction seront laissées à l’appréciation des responsables politiques.
Je suis évidemment d’accord avec vous que la société civile doit se protéger, mais l’appel au meurtre ne relève pas du “croire et enseigner l’erreur” mais du pénal, et qui par ailleurs ne concerne ni les juifs, ni les bouddhistes, ni les protestants.
Si la loi de l’Eglise ne s’applique qu’à ceux qui en font partie, pourquoi vouloir l’inscrire dans la loi civile ?
Patrice,
J’imagine que vous entendez pas “droit romain” celui de l’Eglise, et dans ce cas, évidemment qu’il interdit l’enseignement de l’erreur ou de l’hérésie, et c’est pourquoi des enseignants peuvent être relevés de leur charge, comme on l’a vu par exemple avec le père Eugen Drewermann. Cf. http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P4Z.HTM
Patrice,
Il me paraît bien évident que la société civile, par son droit, doit se protéger, y compris de ce qui sous couvert de religion attente à ses principes. un exemple tout récent : http://www.islam-et-verite.com/lallemagne-saisit-centaines-de-milliers-de-corans-appelle-a-haine/
Claire,
Non, la loi de l’Eglise ne s’applique qu’à ceux qui en font partie.
Claire,
C’est au juge ecclésiastique à décider de la peine selon la gravité de chaque faute particulière, sans faire acception de personnes.
Patrice,
“Si la loi de l’Eglise ne s’applique qu’à ceux qui en font partie, pourquoi vouloir l’inscrire dans la loi civile ?”
Pourquoi vous étonnez-vous de ce que l’Eglise, à la suite de son Maître, enseigne à rendre à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César ?