Cardinal Müller : “Bénir les couples homosexuels constitue un acte sacrilège et blasphématoire
contre le plan du Créateur”
Avec la Déclaration Fiducia supplicans (FS) sur la signification pastorale des bénédictions, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) a fait une affirmation qui n’a pas de précédent dans l’enseignement de l’Église catholique. En effet, ce document affirme qu’il est possible pour un prêtre de bénir (non pas liturgiquement, mais en privé) des couples qui vivent une relation sexuelle en dehors du mariage, y compris des “couples” de même sexe. Les nombreuses questions soulevées par les évêques, les prêtres et les laïcs en réponse à ces déclarations méritent une réponse claire et sans équivoque.
Cette déclaration ne contredit-elle pas clairement l’enseignement catholique ? Les fidèles sont-ils obligés d’accepter ce nouvel enseignement ? Le prêtre peut-il pratiquer ces nouvelles pratiques qui viennent d’être inventées ? Et l’évêque diocésain peut-il les interdire si elles avaient lieu dans son diocèse ? Pour répondre à ces questions, voyons ce que le document enseigne exactement et sur quels arguments il s’appuie.
Le document, qui n’a été ni discuté ni approuvé par l’Assemblée générale des cardinaux et évêques de ce dicastère, reconnaît que l’hypothèse (ou l’enseignement ?) qu’il propose est nouvelle et qu’elle s’appuie principalement sur le magistère pastoral du pape François.
Selon la foi catholique, le pape et les évêques peuvent mettre certains accents pastoraux et relier de manière créative la vérité de la Révélation aux nouveaux défis de chaque époque, comme par exemple dans le domaine de la doctrine sociale ou de la bioéthique, tout en respectant les principes fondamentaux de l’anthropologie chrétienne. Mais ces innovations ne peuvent aller au-delà de ce qui leur a été révélé une fois pour toutes par les apôtres comme Parole de Dieu (Dei verbum 8). En effet, aucun texte biblique, aucun texte des Pères et des Docteurs de l’Eglise, aucun document antérieur du magistère ne vient étayer les conclusions de FS. De plus, ce que nous voyons n’est pas un développement mais un écart doctrinal. Car on ne peut parler de développement doctrinal que si la nouvelle explication est contenue, au moins implicitement, dans la Révélation et, surtout, ne contredit pas les définitions dogmatiques. Et un développement doctrinal qui atteint un sens plus profond de la doctrine doit s’être produit graduellement, à travers une longue période de maturation. En fait, la dernière déclaration magistérielle sur ce sujet a été émise par la Congrégation pour la doctrine de la foi dans un document publié en mars 2021, il y a moins de trois ans, et elle a catégoriquement rejeté la possibilité de bénir ces unions. Cela vaut tant pour les bénédictions publiques que pour les bénédictions privées destinées aux personnes vivant dans des conditions de péché.
Comment FS justifie-t-il le fait de proposer une nouvelle doctrine sans contredire le document précédent de 2021 ?
Tout d’abord, FS reconnaît que tant le document de 2021 que l’enseignement traditionnel, valide et contraignant sur les bénédictions ne permettent pas de bénir dans des situations qui sont contraires à la loi de Dieu, comme dans le cas d’unions sexuelles hors mariage. Cela est clair pour les sacrements, mais aussi pour d’autres bénédictions que FS appelle “liturgiques”. Ces bénédictions “liturgiques” appartiennent à ce que l’Église a appelé les “sacramentaux”, comme en témoigne le Rituale Romanum. Dans ces deux types de bénédictions, il doit y avoir un accord entre la bénédiction et l’enseignement de l’Église (FS 9-11).
Ainsi, pour accepter la bénédiction de situations contraires à l’Evangile, le DDF propose une solution originale : élargir le concept de bénédiction (FS 7 ; FS 12). Cela se justifie comme suit : Il faut aussi éviter le risque de réduire le sens des bénédictions à ce seul point de vue [c’est-à-dire aux bénédictions “liturgiques” des sacrements et des sacramentaux], car cela conduirait à attendre pour une simple bénédiction les mêmes conditions morales que celles qui sont exigées pour la réception des sacrements” (FS 12). En d’autres termes, un nouveau concept de bénédiction est nécessaire, un concept qui va au-delà des bénédictions sacramentelles afin d’accompagner pastoralement le cheminement de ceux qui vivent dans le péché.
Or, en réalité, cette extension au-delà des sacrements se fait déjà à travers les autres bénédictions approuvées dans le Rituale Romanum. L’Église n’exige pas les mêmes conditions morales pour une bénédiction que pour la réception d’un sacrement. C’est le cas, par exemple, d’un pénitent qui ne veut pas abandonner une situation de péché, mais qui peut humblement demander une bénédiction personnelle pour que le Seigneur lui donne la lumière et la force de comprendre et de suivre les enseignements de l’Évangile. Ce cas ne nécessite pas un nouveau type de bénédiction “pastorale”.
Pourquoi, alors, est-il nécessaire d’élargir le sens de ” bénédiction “, si la bénédiction telle qu’elle est comprise dans le Rituel romain va déjà au-delà de la bénédiction donnée dans un sacrement ? La raison en est que les bénédictions envisagées par le Rituel romain ne sont possibles que sur ” des choses, des lieux ou des circonstances qui ne contredisent pas la loi ou l’esprit de l’Évangile ” (FS 10, citant le Rituel romain).Et c’est ce point que la DDF veut dépasser, puisqu’elle veut bénir des couples dans des circonstances, comme les relations entre personnes de même sexe, qui contredisent la loi et l’esprit de l’Évangile. Il est vrai que l’Église peut ajouter de “nouveaux sacramentaux” aux sacramentaux existants (Vatican II : Sacrosanctum Concilium 79), mais elle ne peut pas en changer le sens de manière à banaliser le péché, surtout dans une situation culturelle idéologiquement chargée qui induit également les fidèles en erreur. Et ce changement de sens est précisément ce qui se produit dans le FS, qui invente une nouvelle catégorie de bénédictions au-delà de celles qui sont associées à un sacrement ou à une bénédiction tels que l’Église les a compris.
FS dit qu’il s’agit de bénédictions non liturgiques qui appartiennent à la piété populaire. Il y aurait donc trois types de bénédictions :
a) Les prières associées aux sacrements, demandant que la personne soit en état de recevoir les sacrements, ou demandant que la personne reçoive la force de se détourner du péché.
b) Les bénédictions, telles qu’elles sont contenues dans le Rituel romain et telles que la doctrine catholique les a toujours comprises, qui peuvent être adressées à des personnes, même si elles vivent dans le péché, mais pas à ” des choses, des lieux ou des circonstances qui … contredisent la loi ou l’esprit de l’Évangile ” (FS 10, citant le Rituel romain). Ainsi, par exemple, une femme qui s’est fait avorter pourrait être bénie, mais pas une clinique d’avortement.
c) Les nouvelles bénédictions proposées par FS seraient des bénédictions pastorales, et non des bénédictions liturgiques ou rituelles. Par conséquent, elles ne seraient plus limitées aux bénédictions “rituelles” ou de type “b”. Elles pourraient s’appliquer non seulement aux personnes en état de péché, comme dans les bénédictions “rituelles”, mais aussi aux choses, lieux ou circonstances qui sont contraires à l’Évangile.
Ces bénédictions de type “c”, ou bénédictions “pastorales”, sont une nouveauté. N’étant pas liturgiques mais plutôt de “piété populaire”, elles ne compromettraient pas la doctrine évangélique et n’auraient pas à être cohérentes avec les normes morales ou la doctrine catholique. Que peut-on dire de cette nouvelle catégorie de bénédiction ?
I. Une première observation est qu’il n’y a aucune base pour ce nouvel usage dans les textes bibliques cités par FS, ni dans aucune déclaration antérieure du Magistère. Les textes proposés par le pape François ne fournissent pas non plus de base pour ce nouveau type de bénédiction. En effet, la bénédiction selon le Rituel romain (type “b”) permet déjà à un prêtre de bénir quelqu’un qui vit dans le péché. Et ce type de bénédiction peut facilement s’appliquer à quelqu’un qui est en prison ou dans un groupe de réinsertion, comme le dit François (cité dans FS 27). La bénédiction “pastorale” innovante (type “c”), en revanche, va au-delà de ce que dit François, car on pourrait donner une telle bénédiction à une réalité qui est contraire à la loi de Dieu, comme une relation extraconjugale. En fait, selon le critère de ce type de bénédiction, on pourrait même bénir une clinique d’avortement ou un groupe mafieux.
II. Cela nous amène à un deuxième constat : il est hasardeux d’inventer de nouveaux termes qui vont à l’encontre de l’usage traditionnel de la langue. Une telle procédure peut donner lieu à des exercices de pouvoir arbitraires. Dans le cas présent, le fait est qu’une bénédiction a une réalité objective propre et ne peut donc pas être redéfinie à volonté en fonction d’une intention subjective contraire à la nature d’une bénédiction. C’est là que la célèbre phrase de Humpty Dumpty dans Alice au pays des merveilles me vient à l’esprit : “Lorsque j’utilise un mot, il signifie ce que je choisis de signifier, ni plus ni moins. Alice répond : “La question est de savoir si l’on peut faire en sorte que les mots signifient autant de choses différentes.” Et Humpty Dumpty de répondre : “La question est de savoir lequel est le maître, c’est tout.”
III. La troisième observation porte sur le concept même de ” bénédiction non liturgique ” qui n’est pas destinée à sanctionner quoi que ce soit (FS 34), c’est-à-dire une bénédiction ” pastorale ” (type ” c “). En quoi diffère-t-elle de la bénédiction envisagée par le Rituel romain (type ” b “) ? La différence ne réside pas dans la nature spontanée de la bénédiction, qui est déjà possible dans les bénédictions de type “b”, puisqu’elles n’ont pas besoin d’être réglementées ou approuvées dans le Rituel romain. La différence ne réside pas non plus dans la piété populaire, puisque les bénédictions selon le Rituel romain sont déjà adaptées à la piété populaire, qui demande la bénédiction d’objets, de lieux et de personnes. Il semble que la bénédiction “pastorale” innovante soit créée ad hoc pour bénir des situations contraires à la loi ou à l’esprit de l’Évangile.
IV. Ceci nous amène à une quatrième observation concernant l’objet de cette bénédiction ” pastorale “, qui la distingue de la bénédiction ” rituelle ” du Rituel romain. Une bénédiction “pastorale” peut inclure des situations contraires à l’Évangile. Remarquez que ce ne sont pas seulement les personnes pécheresses qui sont bénies ici, mais qu’en bénissant le couple, c’est la relation pécheresse elle-même qui est bénie. Or, Dieu ne peut pas envoyer sa grâce sur une relation qui lui est directement opposée et qui ne peut pas être ordonnée à lui. Les relations sexuelles hors mariage, en tant que relations sexuelles, ne peuvent pas rapprocher les personnes de Dieu et ne peuvent donc pas s’ouvrir à la bénédiction de Dieu. Par conséquent, si cette bénédiction était donnée, elle aurait pour seul effet de troubler les personnes qui la reçoivent ou qui y assistent. Elles penseraient que Dieu a béni ce qu’il ne peut pas bénir. Cette bénédiction “pastorale” ne serait ni pastorale ni une bénédiction. Il est vrai que le cardinal Fernandez, dans des déclarations ultérieures à Infovaticana, a dit que ce n’est pas l’union qui est bénie, mais le couple. Mais c’est vider un mot de son sens, puisque ce qui définit un couple comme couple, c’est précisément le fait qu’il soit une union.
La difficulté de bénir une union ou un couple est particulièrement évidente dans le cas de l’homosexualité. En effet, dans la Bible, la bénédiction est liée à l’ordre que Dieu a créé et qu’il a déclaré bon. Cet ordre est fondé sur la différence sexuelle de l’homme et de la femme, appelés à être une seule chair. Bénir une réalité contraire à la création n’est pas seulement impossible, c’est un blasphème. Encore une fois, il ne s’agit pas de bénir des personnes qui “vivent dans une union qui ne peut en aucune façon être comparée au mariage” (FS, n. 30), mais de bénir l’union même qui ne peut être comparée au mariage. C’est précisément dans ce but qu’un nouveau type de bénédiction est créé (FS 7, 12).
Plusieurs arguments apparaissent dans le texte pour tenter de justifier ces bénédictions. Tout d’abord, la possibilité de conditions qui réduisent l’imputabilité du pécheur. Cependant, ces conditions se réfèrent à la personne, et non à la relation elle-même. On dit aussi que demander la bénédiction concerne le bien possible que ces personnes peuvent réaliser dans leurs conditions actuelles, comme si demander une bénédiction constituait déjà une ouverture à Dieu et à la conversion. Cela peut être vrai pour ceux qui demandent une bénédiction pour eux-mêmes, mais pas pour ceux qui demandent une bénédiction en tant que couple. Ces derniers, en demandant une bénédiction, cherchent implicitement ou explicitement à justifier leur relation elle-même devant Dieu, sans se rendre compte que c’est précisément leur relation qui les éloigne de Dieu. Enfin, on prétend qu’il y a des éléments positifs dans la relation et qu’ils peuvent être bénis, mais ces éléments positifs (par exemple, que l’un aide l’autre dans une maladie) sont secondaires par rapport à la relation elle-même – dont la caractéristique déterminante est le partage de l’activité sexuelle – et ces éléments ne changent pas la nature de cette relation, qui ne peut en aucun cas être orientée vers Dieu, comme l’a déjà noté le Responsum 2021 de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Même dans une clinique d’avortement, il y a des éléments positifs, depuis les anesthésistes qui évitent la douleur physique jusqu’au désir des médecins de protéger le projet de vie de la femme qui se fait avorter.
V. ne cinquième observation concerne l’incohérence interne de cette bénédiction “pastorale” innovante. Est-il possible de donner une bénédiction non liturgique, c’est-à-dire une bénédiction qui ne représente pas officiellement l’enseignement du Christ et de l’Église ? La clé de la réponse à cette question n’est pas de savoir si les rites sont officiellement approuvés ou plutôt spontanément improvisés. La question est de savoir si celui qui donne la bénédiction est un prêtre, un représentant du Christ et de l’Église. FS affirme qu’il n’y a pas de problème pour le prêtre de s’associer à la prière de ceux qui se trouvent dans une situation contraire à l’Evangile (FS 30), mais dans cette bénédiction, le prêtre ne s’associe pas simplement à leur prière, mais invoque plutôt la descente des dons de Dieu sur la relation elle-même. Dans la mesure où le prêtre agit en tant que prêtre, il agit au nom du Christ et de l’Église. Prétendre que l’on peut séparer le sens de cette bénédiction de l’enseignement du Christ, c’est postuler un dualisme entre ce que l’Église fait et ce qu’elle dit. Or, comme l’enseigne le Concile Vatican II, la révélation nous est donnée par des actes et des paroles, qui sont inséparables (Dei Verbum 2), et la proclamation de l’Église ne peut séparer les actes des paroles. Ce sont précisément les gens simples, que le document souhaite favoriser en promouvant la piété populaire, qui sont les plus susceptibles d’être trompés par un acte symbolique qui contredit la doctrine, puisqu’ils saisissent intuitivement le contenu doctrinal de l’acte.
À la lumière de ce qui précède, un catholique fidèle peut-il accepter l’enseignement de FS ?
Étant donné l’unité des actes et des paroles dans la foi chrétienne, on ne peut accepter qu’il soit bon de bénir ces unions, même de manière pastorale, que si l’on croit que ces unions ne sont pas objectivement contraires à la loi de Dieu. Il s’ensuit que tant que le pape François continue d’affirmer que les unions homosexuelles sont toujours contraires à la loi de Dieu, il affirme implicitement que de telles bénédictions ne peuvent être données. L’enseignement de FS est donc auto-contradictoire et nécessite donc une clarification supplémentaire. L’Église ne peut pas célébrer une chose et en enseigner une autre car, comme l’a écrit Saint Ignace d’Antioche, le Christ est le Maître “qui a parlé et cela s’est fait” (Ep 15.1), et on ne peut pas séparer sa chair de sa parole.
L’autre question que nous avons posée était de savoir si un prêtre pouvait accepter de bénir ces unions, dont certaines coexistent avec un mariage légitime ou dans lesquelles il n’est pas rare que les partenaires changent. Selon FS, il pourrait le faire avec une bénédiction “pastorale” non liturgique et non officielle. Cela signifierait que le prêtre devrait donner ces bénédictions sans agir au nom du Christ et de l’Église. Mais cela signifierait qu’il n’agirait pas en tant que prêtre. En fait, il devrait donner ces bénédictions non pas en tant que prêtre du Christ, mais en tant que personne qui a rejeté le Christ. En effet, par ses actes, le prêtre qui bénit ces unions les présente comme un chemin vers le Créateur. Il commet donc un acte sacrilège et blasphématoire contre le plan du Créateur et contre la mort du Christ pour nous, qui avait pour but d’accomplir le plan du Créateur. L’évêque diocésain est également concerné. En tant que pasteur de son église locale, il est tenu d’empêcher ces actes sacrilèges, sinon il s’en rendrait complice et renierait le mandat qui lui a été donné par le Christ de confirmer ses frères dans la foi.
Les prêtres doivent proclamer l’amour et la bonté de Dieu à tous les hommes et aider, par le conseil et la prière, les pécheurs et ceux qui sont faibles et ont des difficultés à se convertir. Cela est très différent du fait de leur indiquer, par des signes et des mots inventés par eux-mêmes mais trompeurs, que Dieu n’est pas si exigeant à l’égard du péché, cachant ainsi le fait que le péché, en pensée, en parole et en acte, nous éloigne de Dieu. Il n’y a pas de bénédiction, non seulement en public mais aussi en privé, pour des conditions de vie pécheresses qui contredisent objectivement la sainte volonté de Dieu.
Et ce n’est pas une preuve d’une saine herméneutique que les courageux défenseurs de la doctrine chrétienne soient taxés de rigoristes, plus intéressés par l’accomplissement légaliste de leurs normes morales que par le salut de personnes concrètes. C’est en effet ce que Jésus dit aux gens ordinaires : ”Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et je vous donnerai du repos.Prenez mon joug sur vous et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes. Car mon joug est doux et mon fardeau léger”. (Mt 11, 28-30). Et l’apôtre l’explique ainsi : “Et ses commandements ne sont pas pénibles, car celui qui est engendré par Dieu conquiert le monde. Et la victoire sur le monde, c’est notre foi. En effet, qui est le vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?” (1 Jn 5,3-5). À une époque où une fausse anthropologie sape l’institution divine du mariage entre un homme et une femme, avec la famille et ses enfants, l’Église devrait se souvenir des paroles de son Seigneur et Chef : “Entrez par la porte étroite ; car la porte est large et le chemin spacieux qui mène à la perdition, et ceux qui entrent par cette porte sont nombreux. La porte est étroite et le chemin qui mène à la vie est étroit, et ceux qui le trouvent sont peu nombreux. Et ceux qui le trouvent sont peu nombreux” (Mt 7, 13-14).
Les clercs philosophiquement, théologiquement, doctrinalement et pastoralement néo-catholiques post-conciliaires ont commencé par donner leur “bénédiction” à des documents du Concile particulièrement propices à un genre de latitudinarisme ad extra, en matière interconfessionnelle (Unitatis redintegratio) et en matière interreligieuse (Nostra aetate).
Or, si cette valorisation implicite ou indirecte du latitudinarisme ad extra en matière religieuse est considérée comme légitime, pourquoi donc l’implémentation dans l’Eglise d’une sorte de latitudinarisme ad intra, dans les domaines de la morale chrétienne et des sacrements de l’Eglise, ne commencerait-elle pas à être considérée comme également légitime ?
Certes, les deux paragraphes qui précèdent sont provocateurs, mais ils le sont pour bien faire comprendre qu’à partir du moment où l’on prête la main à l’application puis à l’approbation d’un parti pris de bienveillance presque inconditionnelle, vers les religions non chrétiennes et vers les confessions chrétiennes non catholiques, c’est-à-dire, notamment, vers des erreurs sur Dieu et vers des erreurs sur l’Eglise, on ne voit pas très bien pourquoi, un jour ou l’autre, ce parti pris de bienveillance presque inconditionnelle ne serait pas utilisé, dans le cadre d’une adaptation et d’une évolution doctrinales et pastorales (nous y sommes !), au bénéfice des conceptions et des conduites, en matière morale et en matière de sacrements, qui sont en contradiction ou en “dépassement” de la conception catholique “ante-bergoglienne” de la morale chrétienne et des sacrements de l’Eglise.
Or, si un état d’esprit porteur d’accommodements tolérantistes est considéré comme légitime, ad extra et en matière religieuse, pourquoi donc cet état d’esprit, particulièrement favorable à la non résistance, voire à la complaisance ou à la connivence, face au relativisme et au subjectivisme, ne finirait-il pas par être considéré, lui aussi, comme légitime, ad intra et en matière morale ?
Qui est l’auteur courageux de cet article?
Le cardinal Müller ou le père Guy Pagès ?
Bonjour,
Jésus-Christ est venu nous enseigner et nous sauver du péché et je ne pense pas qu’il y ait de salut sans repentance ni conversion.
L’Eglise n’est pas un moulin à vent où tout le monde entre pour recevoir une ‘bénédiction’ en blanc-seing (accordé par le ministre de l’Evangile) pour vivre un mode de vie en total désaccord avec la volonté explicite de Dieu, manifestée par la Révélation.
L’Eglise peut recevoir une foule de pécheurs qui aspirent à rencontrer Dieu pour une délivrance de leur vie de péché et une profonde conversion : « Mon enfant tes péchés te sont pardonnés ». Ce n’est donc pas pour se re-vautrer dedans. Et c’est là l’utilité et la grâce des ministères dans l’Eglise.
Ainsi ils viendraient pour s’octroyer un pass quasi officiel pour vivre leur péché et l’illégalité avec la complicité de l’Eglise et illusoirement celle de Dieu.
De plus l’Eglise se place alors dans un décalage avec ceux qui ont compris leur éloignement et désirent s’en sortir pour être sauvés en se détournant de leurs anciennes relations. Oui Dieu est bon :
«Au jour du salut je t’ai secouru. Aujourd’hui est le jour du salut !»
Il faut tenir ferme à la pensée de Dieu. C’est là « la tentation qui vient sur le monde entier» Oui vient Seigneur Jésus!
On bénit bien les troupeaux, les bateaux, les autos et les motos, les vélos…
Les troupeaux, les bateaux, les autos et les motos, les vélos… ne pèchent pas.
Je suis totalement d’accord avec son éminence Cardinal Müller, vous devez écrire au pape qu’il abandonne simplement cette idée qui jette l’opprobre sur l’église de Dieu. Il ne doit pas se laisser emballé par les pouvoirs politiques occidentaux qui autorisent tout sous prétexte de liberté de droit de l’homme. L’église ne doit pas cautionnée les bêtises. Sinon il faut aussi bénir la polygamique.