Parce que l’islam se présente comme l’acte divin lui-même, niant la participation humaine dans la transmission de la Révélation divine, aucune des disciplines telles que la philosophie, la mystique, la dogmatique ou la métaphysique n’ont d’utilité pour penser le Dieu de l’islam… qui n’est pas pensable. Le procédé de l’analogie s’appuyant sur la notion d’être — qui s’applique aussi bien à Dieu qu’à tout ce qui participe de Lui — est refusé au nom de la différence absolue d’Allah. Le raisonnement par analogie utilisé en islam ne consiste qu’à transférer une règle stipulée dans ses textes à propos d’un élément particulier, à un autre élément particulier, dont les textes n’ont encore rien dit, et ce parce que ce dernier est semblable au premier dans la mesure où il contient lui aussi ce qui justifiait la règle… En aucun cas il ne permet de réfléchir au mystère de Dieu et de ses œuvres. Parce qu’Allah n’a rien de commun avec nous, il n’a pas non plus l’être… L’islam ne peut pas penser Dieu… ou alors il doit renier que l’homme soit. C’est là une différence abyssale d’avec le christianisme, qui a accepté depuis toujours que le Dieu de Jésus-Christ et Sa Parole soient objets de pensée. Le christianisme a de ce fait développé une réelle science théologique nécessitant le concours critique de la raison à laquelle il a donné, en retour, des perspectives de réflexion jusqu’alors inconnues et illimitées. Que la science soit née en Occident où s’est opérée la rencontre entre la foi chrétienne et la raison développée en Grèce, n’est-ce pas une preuve de la bonté et donc de la vérité de la foi chrétienne ?[1]
[1]Cf. le si beau discours de Benoît XVI aux Bernardins, le 12 septembre 2008.
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