Les sources musulmanes elles-mêmes distinguent quatre phases dans la rédaction du Coran.
La première se situe du vivant de Mohamed. Ses messages étaient mémorisés par certains de ses disciples tandis que d’autres les inscrivaient sur des os ou peaux d’animaux. À sa mort, en 632, son successeur le calife Abû Bakr tenta de rassembler les éléments épars de cette révélation.
Il existait déjà non pas une mais des milliers de versions du Coran unique et éternel descendu du Ciel (3.7 ; 6.92) Trois siècles après Mohamed subsistait toujours le problème du caractère défectueux de l’écriture arabe qui, comme toutes les langues sémitiques, est démunie de voyelles, et même de points diacritiques (pour distinguer les consonnes dont la graphie est identique), d’où la possibilité d’obtenir un grand nombre de lectures et d’interprétations Ce qui fait que de nombreux « corans » circulaient, tous revendiqués pour être l’original. Uthman, le troisième calife (644-656) voulant supprimer les possibilités de division d’un peuple qui lui était soumis , décida d’imposer au prix de la mort de quiconque en posséderait un de différent, un seul Coran. Uthman eut beau déclarer au sujet de son Coran : « Ce texte est le Coran tel qu’il est déposé devant l’autel d’Allah au Ciel et psalmodié à longueur d’éternité par les anges », il ne put empêcher que subsistent d’autres Corans, tels ceux de Ibn Masud, d’Ubai ibn Kad et d’Abu Musa Finalement, la quatrième phase de la transcription du Coran fut l’étape des améliorations entreprises sous le règne de Mad al-Malik (685-705), qui améliora le Coran de Uthman en homogénéisant l’orthographe, opérant des révisions pour empêcher omissions et confusions, toujours trop évidentes. Et ce n’est finalement qu’au 10ème siècle que
fut adopté un seul système consonantique limitant les interprétations à sept lectures. C’est dire que l’on est loin du Coran tel qu’il aurait été donné par l’Archange Gabriel à Mohamed.
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