L’histoire de l’islam en Europe est aujourd’hui régie tant par la takiya, légitimant le mensonge au bénéfice de l’islam, que par le syndrome de Stockholm des Occidentaux empressés d’accueillir ceux qui ont mission de les soumettre (musulman signifie soumis) à la loi intangible d’Allah (Coran 2.193 ; 8.59,65 ; 9.33). L’islam est présenté comme « Pourvoyeur de civilisation, jouant le rôle d’éducateur de l’Europe et celui de l’exemple contre lequel on se constitue [L’islam, la victime de l’Europe]. »1 Le Premier ministre de Grande Bretagne, Tony Blair, n’a pas rougi d’affirmer : « Les hérauts de la tolérance aux débuts du Moyen-Âge se trouvaient plus généralement dans les territoires musulmans que dans les espaces contrôlés par les chrétiens. »2 , non plus que le professeur John G. Jackson : « Dans l’Europe chrétienne, quatre-vingt-dix pour cent des gens étaient illettrés et même les rois ne savaient ni lire ni écrire. Au même moment, dans l’Espagne musulmane, vous pouviez trouver des femmes maures qui étaient docteurs, avocates ou professeurs. »3 La présentation idéalisée du passé de l’islam en Europe vise ce double but : culpabiliser les Européens en leur faisant haïr leurs racines, et les livrer ainsi sans défense à l’islam. Puisque la société multiculturelle, lorsque les « trois religions monothéistes » étaient régies par l’islam, par exemple dans l’al-Andalus, était si pacifique et prospère, pourquoi ne pas ressusciter cet âge d’or ?
Les amnésiques et les fous sont condamnés à revivre leurs malheurs. Seuls ceux pour qui Jésus est LA vérité incarnée (Jn 14.6 ; 18.37), peuvent comprendre le sens de l’histoire, et donc ce qu’est l’islam, dont la mission est de se substituer à l’œuvre du Christ (Coran 2.193 ; 9.28-33). Qui, en effet, peut venir APRÈS le Christ, sinon l’Antichrist ? Pendant des siècles l’Europe a été envahie par les dévots d’Allah : Omeyyades, Abbassides, Seldjoukides, Ottomans. Tous obéissaient au même Allah que les djihadistes d’aujourd’hui. Aussi bien les Arabes qui ont conquis l’Espagne au VIIe siècle que les Turcs et Tatars qui ont terrorisé l’Europe de l’Est jusqu’au XVIIIe siècle, tous ont justifié leurs crimes par le djihad, lequel offre aux chrétiens vaincus le choix entre la conversion à l’islam, le statut infamant de dhimmi, ou la mort. Faut-il rappeler que ce que l’on appelle aujourd’hui l’Europe a été pendant des siècles délimitée par sa religion, en sorte qu’elle était appelée la « chrétienté » ? Le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Anatolie, étaient des pays chrétiens avant d’être conquis par l’islam. L’Espagne, les Balkans, les îles de la Méditerranée, eux-aussi envahis, ont lutté durement pour rejeter l’Islam. L’Europe, c’est donc ce qui reste de la chrétienté amputée par l’Islam, sa partie la plus occidentale.
Pourquoi la Turquie célèbre-t-elle, en grande pompe, chaque 26 août la victoire contre l’Empire byzantin à Manzikert en 1071, et chaque 29 mai la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453 ? De telles manifestations entretiennent un esprit belliqueux, car elles ne célèbrent pas le recouvrement d’un patrimoine, mais la conquête d’un pays étranger … « Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine À JAMAIS jusqu’à ce que vous soyez musulmans ! (Coran 60.4) » A-t-on déjà oublié le génocide des Arméniens au début du siècle passé ? Celui des Assyro-chaldéens ? Celui des Pontiques (orthodoxes hellénophones de la province du Pont) ? Le Président de la Turquie, M. Erdogan, avertit : « Ceux qui pensent que nous avons oublié les terres d’où nous sommes sortis se trompent. (…) Ce que nous avons fait jusqu’à présent n’est rien au regard des attaques encore plus importantes que nous sommes en train de planifier… » Et parmi ces attaques, figurent dans l’immédiat la reconquête des îles grecques de la mer Égée, la Turquie occupant déjà la moitié de Chypre, État souverain de l’UE … tandis qu’elle vient de conquérir une partie importante du territoire syrien. Pour M. Erdogan, et les Frères musulmans, œuvrant au rétablissement du Califat : « l’histoire n’est pas seulement le passé d’une nation, mais la boussole de son avenir. » … Et pour nous ?
Al Andalus
À ceux qui doutent que l’islam soit pacifique et bienfaisant, est avancé comme modèle de société heureuse, de convivialité interreligieuse, l’Espagne des Omeyyades, Al-Andalous, devenue émirat puis califat de Cordoue (756-1031). Or, les chrétiens d’Andalousie, comme tous les chrétiens sous autorité musulmane, n’avaient le droit de survivre qu’en vertu du pacte de reddition (dhimma) les soumettant à un régime insupportable d’humiliations et d’injustices (Coran 9.29). Car Allah créé des musulmans et des mécréants (Coran 74.31), les uns pour son paradis, les autres pour son enfer (Coran 7.179,186), les uns pour qu’ils soient libres, les autres pour qu’ils soient esclaves (Coran 16.71 ; 30.28), les uns pour dominer les autres (Coran 4.141 ; 25.52 ; 33.1), en sorte que les pires injustices sont sacrées en islam ! La condition des chrétiens était inséparable du djihad dont elle constituait le soubassement économique et la fin : l’élimination rentable, parce que progressive, des non-musulmans. Les musulmans interdirent la musique, livrèrent aux autodafés les bibliothèques, détruisirent nombre de monuments, et les églises, au point qu’il n’en existe plus aucune d’antérieure à leur venue. La conquête, jamais totalement achevée, donna lieu à des massacres, dont les survivants étaient réduits en esclavage (Cf. Coran 16.71). Excisions, lapidations, empalements, crucifixions, décapitations, esclavage sexuel, y étaient de règle. Et si les chrétiens eurent le droit, dans un premier temps, en raison de leur nombre, qui imposait une certaine retenue aux envahisseurs, de conserver leur foi, ils ne pouvaient la répandre. Mais les chefs de l’Église critiquèrent si ouvertement l’islam qu’ils inspirèrent une résistance telle que le calife intervint pour que l’Église calmât la fièvre du martyre … C’est ainsi qu’en 852 un concile interdit aux chrétiens le martyre volontaire ! En 859 l’évêque de Cordoue, saint Euloge, fut néanmoins décapité, mais pas la Reconquista, qui fit de l’Espagne le rempart de l’Europe chrétienne. Sous la houlette de l’Apôtre saint Jacques, le clergé prêcha la lutte contre l’islam et l’ordonna à tout chrétien. Les écrits d’Alvaro relatant les hauts faits des nouveaux martyrs se répandirent dans toute la chrétienté occidentale, y diffusant le devoir de rejeter absolument l’islam et de témoigner publiquement de la foi (Mt 5.14-16 ; Ep 5.11), celle du Christ, qui a dit : « Celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de Moi et de l’Évangile la sauvera ! (Mc 8.35) » La prédication incluait inséparablement la proclamation de la foi catholique et la dénonciation de l’islam. Où trouve-t-on cela aujourd’hui ?
La Reconquista s’acheva officiellement par l’acte de capitulation signé le 25 novembre 1491, mais les musulmans restés en terres redevenues chrétiennes ne devinrent pas pour autant chrétiens … D’un côté, il n’était pas possible de les y contraindre ‒ ceux qui s’y essayèrent constatèrent l’hypocrisie des morisques gardant en secret leurs croyances ―, et de l’autre côté, formant une nation séparée, ils complotaient avec leurs coreligionnaires du dehors. Finalement, « expérience faite de leur duplicité invincible et du danger national qu’ils constituaient »4 , décision fut prise en 1609 de les renvoyer au Maghreb. Faut-il mépriser l’expérience et la sagesse de nos Pères ? Si l’islam est une bénédiction, pourquoi les Espagnols l’ont-ils rejeté, et avec une constance de sept siècles ?
Les Croisades
Les Croisades n’ont pas été le fait d’Européens pauvres partis piller les richesses de l’Orient musulman, aussi vrai que l’Europe bénéficiait alors d’une prospérité inconnue jusque-là : la dentelle des cathédrales et des églises recouvrait ses paysages, les inventions fleurissaient, et les richesses s’accroissaient au point que saint François dut prêcher la pauvreté ! Lorsqu’au début du IXe siècle la Sicile tomba aux mains des Sarrasins, qui, en 846, assiégèrent le Vatican, saccageant et pillant les basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul, le pape Léon IV érigea les remparts du Mur léonin, fortifia l’ensemble du Vatican, et s’équipa d’une flotte. Malgré cela, les Sarrasins réussirent en 882 à imposer à son successeur, le valeureux pape Jean VIII, le racket appelé jizyia. En 1012, pour la première fois, grâce au pape Serge IV, l’idée de Croisade contre les envahisseurs musulmans vit le jour. Ce n’est que beaucoup plus tard, sous la plume de Voltaire (Essai sur les mœurs, 1756), que le mot « Croisade » prit une connotation péjorative. Les musulmans avaient non seulement réduit les chrétiens de la Terre sainte à la condition de dhimmis, mais rançonnaient et persécutaient les pèlerins, rendant impossible l’accès en Terre Sainte, où près de 30 000 églises furent pillées, incendiées. En 966, le calife Al-Hakim fit brûler vif le patriarche de Jérusalem et raser le Saint Sépulcre. L’historienne juive Bat Ye’or écrit : « Historiquement, la Croisade fut une réaction circonstancielle à un ensemble d’événements, tous intégrés dans la conception du djihad. Les armées musulmanes encerclaient la chrétienté par un mouvement de pince. À l’est, après la défaite byzantine à Manzikert (1071), les tribus turques seldjoukides mettaient l’Arménie à feu et à sang et ravageaient le territoire byzantin. À l’ouest les tribus berbères almoravides pénétraient vers le nord et massacraient les chrétiens. En Terre Sainte, les conversions forcées, les rançonnements, les assassinats de pèlerins chrétiens et l’insécurité générale pour les non-musulmans interrompaient les pèlerinages. Aussi les Croisades sont-elles inséparables du djihad antichrétien qui les provoqua. » 5 Si Jésus a demandé que ses disciples en situation de détresse aient une épée (Lc 22.36), était-ce pour qu’ils ne s’en servent pas ? L’islam a-t-il donc changé que l’Église croie devoir aujourd’hui le traiter en ami et prêcher l’ouverture des frontières ?
C’est parce que l’Islam interdisait la navigation en Méditerranée orientale, pillant, tuant ou réduisant en esclavage tout chrétien qui s’y aventurait, que Christophe Colomb chercha à contourner l’Afrique pour se rendre aux Indes y trouver non pas tant des épices que des alliés potentiels contre l’Islam, et libérer Jérusalem. C’est ainsi qu’il découvrit … les Indiens ! Et parce que l’islam ne peut qu’être supérieur au christianisme, le Président de la Turquie ne rougit pas de prétendre que « les musulmans ont découvert l’Amérique avant les chrétiens (2014.11.18) » !
Entre les XVIe et XVIIIe siècles, environ trois millions de Russes et d’Ukrainiens furent vendus sur les marchés turcs. Les galères turques avaient systématiquement pour rameurs des chrétiens, destinés à faire hésiter les commandants des vaisseaux chrétiens devant les bombarder… La tête de Maure du drapeau corse garde mémoire du péril barbaresque, qui entre le XVIe et le XVIIIe siècle en Europe occidentale fit un million d’esclaves, tandis qu’en Europe orientale et dans les Balkans les Ottomans en faisaient environ trois millions. Saint Vincent de Paul ou Cervantès connurent cet affreux sort. La piraterie nord-africaine régna en Méditerranée jusqu’à la conquête française en 1830, qui trouva à Alger un homme sur cinq esclave… Le groupe chrétien le plus important en Afrique du Nord était celui des esclaves, qui se comptaient par millions. Les incessantes et infernales razzias musulmanes constituèrent durant plus d’un millénaire la Grande Affliction méditerranéenne pour les populations catholiques et orthodoxes des deux sexes et de tous âges, vouées à une mort lente par les travaux forcés, la malnutrition et les mauvais traitements.6 Les importations massives d’esclaves palliaient la ruine des pays conquis, aux richesses pillées et dilapidées par le djihad, où les populations laborieuses étaient conduites à la misère par la dhimma. Qui sait encore que nombre de guerres musulmanes contre les chrétiens étaient destinées à les réduire en esclavage ?7 Pour se doter d’un redoutable corps d’infanterie, l’Empire ottoman institua même sur les populations vaincues le devchirmé (du turc : récolte, ramassage) : prélèvement quinquennal de garçons sélectionnés et arrachés à leurs familles
chrétiennes pour être islamisés et cyniquement formés à combattre, y compris leurs parents et anciens concitoyens. Si le quota officiel était d’un enfant sur cinq par famille (jusqu’à 10 000 par an dans les Balkans), les agents recruteurs ne se privaient pas toujours de prendre davantage d’enfants pour les revendre à leur profit. Entièrement consacrés à la vie militaire, soumis à une discipline de fer, apostats sans racine, n’ayant pas le droit de se marier, ils avaient le statut d’esclaves et point d’autre choix que celui de rester attachés à la Sublime Porte. Ils constituèrent le terrible corps d’armée des Janissaires utilisé jusqu’au XIXe siècle qui permit à l’Empire ottoman de s’étendre jusqu’à Vienne. Des enfants de non musulmans étaient également retirés à leurs familles dès l’âge de six ou sept ans pour devenir des köçekler, des danseurs travestis, sexuellement disponibles lors de festivités publiques ou privées. Cette institution n’a disparu qu’avec la fin du califat. La conversion à l’islam de nombreuses familles des Balkans ou d’Anatolie, a-t-elle vraiment de quoi étonner ?
Pourquoi l’islam a-t-il conquis rapidement de si vastes territoires chrétiens ? Parce que ceux-ci, ayant abandonné la foi catholique, étaient affaiblis politiquement, déchirés par différentes hérésies, qui consonnaient particulièrement bien avec l’affirmation de l’unicité divine, la négation de la divinité de Jésus, le déni de la liberté humaine, l’iconoclasme … La preuve par le contraire est vraie : l’islam fut stoppé et repoussé à l’ouest de l’Europe par les Francs, restés catholiques (Poitiers, 732), et à l’est par la coalition menée par le catholique roi polonais Jan III Sobieski (Vienne, 1683). Mais si donc c’est une leçon de l’Histoire qu’une Église malade passe facilement à l’islam, ne la voyons-nous pas s’actualiser aujourd’hui en un Occident devenu massivement apostat ?
Abbé Guy Pagès
- Abdelwahab Meddeb, L’Europe et l’islam, in Études n°414, 2011, pp.490-510. [↩]
- A Battle for Global Values, janvier/février 2007. [↩]
- The Empire of the Moors, Transaction Publishers, 1991, p.88. [↩]
- Jean Dumont, L’incomparable Isabelle la catholique, Criterion, 1992 ; Cf. leur terrible insurrection au Royaume de Grenade en 1568-1571. [↩]
- Juifs et chrétiens sous l’Islam, Communio, n°97, 2002. [↩]
- Robert C. Davies, Esclaves chrétiens et maîtres musulmans, Éd. Jacqueline Chambon, 2006, p.65. [↩]
- Cf. Jean Meyer, Esclaves et Négriers, Découvertes Gallimard, 1999. [↩]
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