Lorsque Dieu Lui-même se plaint de l’indifférence des hommes…
« Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’Amour»
La première apparition de Jésus à sainte Marguerite-Marie eut lieu le 27 décembre 1673, devant le Saint Sacrement. Jésus la fit d’abord reposer longuement sur sa poitrine et lui découvrit les merveilles de son amour et les secrets inexprimables de son Cœur, secrets tenus jusqu’alors cachés. Jésus lui dit, entre autres: “Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes … que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen et qu’il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre et qui contiennent les grâces sanctifiantes et salutaires pour les retirer de l’abîme de perdition.” C’est alors qu’eut lieu une grâce mystique excessivement rare. “Après, Il me demanda mon cœur … et le mit dans le sien adorable, dans lequel Il me le fit voir comme un petit atome qui se consumait dans cette ardente fournaise, d’où, le retirant comme une flamme ardente en forme de cœur, Il le remit dans le lieu où Il l’avait pris, en me disant: voilà ma bien-aimée, un précieux gage de mon Amour qui renferme dans ton côté une étincelle de ses plus vives flammes, pour te servir de cœur et te consumer jusqu’au dernier moment… à présent, Je te donne le nom de la disciple bien-aimée de mon Sacré-Cœur.”
La seconde grande manifestation du Cœur de Jésus eut lieu probablement au printemps de 1674. Marguerite-Marie écrit: “Le divin Cœur me fut présenté comme dans un trône de flammes, plus rayonnant qu’un soleil et transparent comme un cristal, avec cette plaie adorable. Il était environné d’une couronne d’épines qui signifiaient les piqûres que nos péchés Lui faisaient, et d’une croix au-dessus qui signifiait que, dès les premiers instants de son Incarnation, c’est-à-dire que ce Sacré-Cœur fût formé, la Croix y fut plantée, et Il fut rempli, dès ces premiers instants, de toutes ces amertumes qui devaient Lui causer les humiliations, pauvretés, douleurs et mépris que son humanité sacrée devait souffrir pendant tout le cours de sa vie et dans la sainte Passion… Il me fit voir que l’ardent désir qu’Il avait d’être aimé des hommes et de les retirer de la voie de perdition où Satan les précipite en foule, Lui avait fait former ce dessein de manifester son Cœur aux hommes, avec tous les trésors d’amour, de miséricorde, de grâces, de sanctification et de salut qu’Il contenait.”
Le Cœur de Dieu, il convient de l’honorer sous la figure du Cœur de chair du Seigneur. Jésus promit que là où l’image de son Cœur serait exposée pour être honorée, Il répandrait ses grâces, et Il indiqua “que cette dévotion était comme un dernier effort de son Amour qui voulait favoriser les hommes, en ces derniers siècles de cette rédemption amoureuse, pour les retirer de l’emprise de Satan”
Un peu plus tard, probablement en juillet 1674, alors que le Saint Sacrement était exposé, Jésus se manifesta de nouveau d’une manière éclatante. Marguerite- Marie raconte : “Jésus-Christ mon doux Maître, se présenta à moi, tout éclatant de gloire avec ses cinq plaies, brillantes comme cinq soleils, et de cette sacrée humanité sortaient des flammes de toutes parts, mais surtout de son adorable poitrine qui ressemblait à une fournaise; et s’étant ouvert, il me découvrit son tout aimant et tout aimable Cœur qui était la vive source de ces flammes. Ce fut alors qu’il me découvrit les merveilles inexplicables de son pur Amour, et jusqu’à quel excès il l’avait porté à aimer les hommes dont Il ne recevait que des ingratitudes et des méconnaissances.” Le Sacré-Cœur ajoute ensuite quelques prescriptions pratiques: “Tu communieras tous les premiers vendredis de chaque mois. Et toutes les nuits du jeudi au vendredi Je te ferai participer à cette mortelle tristesse que J’ai bien voulu sentir au jardin des Oliviers.”
Ces consignes sont d’abord adressées à Marguerite-Marie, mais plus tard lui sera dévolue la tâche d’introduire dans l’Église ces deux exercices de piété en l’honneur de la Passion: la communion du premier vendredi du mois, et l’Heure Sainte dans la nuit du jeudi au vendredi.
Un an plus tard, entre le 13 et le 20 juin 1675, eut lieu la grande apparition, et probablement la révélation décisive. Découvrant son Cœur, Jésus lui dit : “Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à épuiser et se consommer (sic) pour leur témoigner son amour; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais ce qui m’est le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en communiant ce jour-là, et en lui faisant une réparation d’honneur par une amende honorable, pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels.”
Les révélations du Sacré-Cœur continuent. Un jour, tandis qu’elle filait du chanvre dans une petite cour, elle est saisie par une nouvelle extase : “Je me sentis d’abord toute recueillie intérieurement et extérieurement, et me fut en même temps représenté l’aimable Cœur de mon adorable Jésus plus brillant qu’un soleil; Il était au milieu des flammes de son pur amour, environné de séraphins qui chantaient d’un concert admirable: l’amour triomphe, l’amour jouit, l’amour du Saint Cœur réjouit.
Et comme ces esprits bienheureux m’invitèrent de m’unir avec eux dans ces louanges de ce divin Cœur, je n’osais pas le faire, mais ils m’en reprirent et me dirent “qu’ils étaient venus afin de m’associer pour lui rendre un continuel hommage d’amour, d’adoration et de louange, et que pour cela, ils tiendraient ma place devant le Saint Sacrement, afin que je le puisse aimer sans discontinuation par leur entremise et que, de même ils participeraient à mon amour, souffrant en ma personne comme je jouirais en la leur…”
Il était inévitable, dans ces conditions, que Marguerite-Marie comblée de telles grâces extraordinaires fût rapidement incomprise, et même persécutée, y compris par ceux-là mêmes qui auraient dû la soutenir et la conseiller. Mais le Seigneur lui avait promis, peu de temps après sa profession, qu’Il lui enverrait “un sien serviteur”, spécialement préparé, pour la rassurer dans sa voie. C’est au début de l’année 1675 que Claude de la Colombière, jeune jésuite de trente-quatre ans, est nommé supérieur de la Maison des jésuites de Paray-le-Monial. Dès qu’il se présente à la Visitation, Marguerite-Marie entend clairement ces paroles intimes:“Voici celui que Je t’envoie.”
Dans une communication plus personnelle, Jésus demande à Marguerite-Marie de l’accompagner chaque jeudi soir, durant une heure, pour participer à son agonie à Gethsémani. Il lui dit :
« C’est ici où j’ai le plus souffert qu’en tout le reste de ma Passion (…) ; il n’y a point de créature qui puisse comprendre la grandeur des tourments que je souffris alors. »
« J’ai soif, mais d’une soif si ardente d’être aimé des hommes au Saint-Sacrement, que cette soif me consume.»
Ste Marguerite-Marie Alacoque :
« Il m’a semblé voir cet aimable Cœur comme un soleil qui jetait ses rayons de toutes parts et sur chaque cœur, mais d’une manière bien différente selon les dispositions de ceux sur lesquels ces rayons tombaient, car les âmes réprouvaient s’endurcissaient encore davantage, comme la boue s’endurcit aux rayons du soleil et, au contraire, le cœur des justes en devenait plus pur et se ramollissaient comme la cire. (Jean Ladame, La Sainte de Paray, Résiac, 1979, p.131)»
« Jésus-Christ se présenta à moi, tout éclatant de gloire avec ses cinq plaies, brillantes comme cinq soleils et de cette sacrée humanité sortaient des flammes de toutes parts, mais surtout de son adorable poitrine (…) s’étant ouverte [il] me découvrit son tout aimant et tout aimable cœur, qui était la vive source de ces flammes.
Ce fut alors qu’il me découvrit les merveilles inexplicables de son pur [amour] et jusqu’à quel excès il l’avait porté d’aimer les hommes dont il ne recevait que des ingratitudes et méconnaissances (…). Ils n’ont que des froideurs et des rebuts pour tous mes empressements à leur faire du bien.» (Bertrand de Margerie, Histoire doctrinale du culte au Cœur de Jésus, p.180)
Il désire qu’en nous sanctifiant nous Le glorifiions, ce Cœur tout amour, lequel a plus souffert que tout le reste de la sainte humanité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Car, dès le moment de l’Incarnation, ce Cœur sacré a été changé en une mer d’amertume, souffrant dès ce premier instant jusqu’à son dernier soupir sur la Croix. Tout ce que cette sainte humanité a souffert dans le cruel supplice de la Croix, ce divin Cœur l’a ressenti continuellement et c’est pour cela que Dieu veut qu’il soit honoré par un hommage particulier, afin que les hommes lui fassent goûter autant de joie et de plaisir par leur amour et hommage qu’ils lui ont fait sentir d’amertume et d’angoisse par leurs peines ! (ibid. p.180)
Il m’a encore assuré qu’il prenait un singulier plaisir d’être honoré sous la figure de ce Cœur de chair, dont il voulait que l’image fût exposée en public afin de toucher le cœur insensible des hommes, me promettant qu’il répandrait avec abondance sur le cœur de tous ceux qui l’honoreront tous les trésors de grâces dont il est rempli et que, partout où cette image serait exposée pour y être singulièrement honorée, elle y attirerait toutes sortes de bénédictions (ibid. p. 189).
II me fit voir que l’ardent désir qu’il avait d’être aimé des hommes et de les retirer de la voie de perdition, où Satan les précipite à foule, lui avait fait former ce dessein de manifester son Cœur aux hommes, avec tous les trésors de grâce, de sanctification et de salut qu’il contenait (…). Cette dévotion était comme un dernier effort de son amour qui voulait favoriser les hommes en ces derniers siècles de cette rédemption amoureuse pour les retirer de l’empire de Satan, lequel il prétendait ruiner pour nous mettre sous la douce liberté de l’empire de son amour (ibid. p.189).
Solennité du Sacré-Cœur de Jésus
Plus de douze millions de drapeaux et fanions français ornés du Sacré Cœur de Jésus furent portés par les soldats et les régiments. Les généraux français ne peuvent évoquer leurs convictions, même dans les communiqués, contrairement aux chefs étrangers. Le Kronprinz à Verdun appelle “l’aide de Dieu”, le Gott mit uns, Pershing témoigne de la “confiance en Dieu”.
1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état.
2. Je mettrai la paix dans leur famille.
3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.
4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.
5. Je répandrai d’abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.
6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l’océan infini de la miséricorde.
7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.
8. Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection.
9. Je bénirai même les maisons où l’image de mon Cœur sera exposée et honorée.
10. Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.
11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, et il n’en sera jamais effacé.
12. Je te promets, dans l’excès de la miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu’ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, et que mon Cœur se rendra leur asile assuré à cette heure dernière.
A consulter :
COMMENT RECEVOIR LA SAINTE COMMUNION
POURQUOI COMMUNIER DANS LA BOUCHE
Le Vendredi dans l’Octave de la Fête du Saint-Sacrement, la liturgie de l’Eglise nous invite à célébrer avec reconnaissance le Cœur « doux et humble » (Matthieu XI, 29) de Jésus-Christ. C’est ce Cœur-Sacré qui, sur la sainte Croix, a été transpercé à cause de nos péchés… Par la Messe du jour, remercions-Le plus particulièrement du Sacrifice d’Amour qu’Il voulu endurer pour nous sur la Croix… N’oublions pas que la solennité du Sacré-Cœur a été demandée par Jésus afin de réparer les offenses qu’Il reçoit au Saint-Sacrement… C’est certainement pourquoi c’est aussi la journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres…
Comme le disait le saint Curé d’Ars, “Le sacerdoce, c’est l’amour du Cœur de Jésus.” En principe…
Cor Iesu, propitiàtio pro peccatis nostris, miserère nobis !
“L’expression “Cœur de Jésus” désigne le mystère même du Christ, c’est-à-dire la totalité de Son être. Pour établir pleinement et parfaitement le culte du Sacré-Cœur et le propager dans le monde entier, Dieu Se choisit pour instrument une humble vierge de l’ordre de la Visitation, Sainte Marguerite-marie Alacoque. A celle-ci, brûlant d’amour dès son enfance pour le Sacrement de l’Eucharistie, le Christ-Seigneur apparut de nombreuses fois et daigna lui révéler les richesses et les désirs de Son Divin Cœur. La plus célèbre de ces apparitions est celle où Jésus se montra à elle pendant qu’elle était en prière devant l’Eucharistie (1675). Il lui montra Son Sacré-Cœur et Se plaignit de ce qu’en retour de Son immense charité, Il ne recevait “de la plupart qu’ingratitudes et indifférences”… Il lui ordonna d’obtenir qu’une nouvelle fête liturgique soit instituée – le Vendredi après l’Octave de la Fête-Dieu – afin que les outrages que les pécheurs Lui infligent soient expiés par de dignes hommages. Encouragée par le Seigneur, elle ne cessa pas de s’acquitter fidèlement jusqu’à sa mort de la céleste mission qui lui avait été confiée, et en l’an 1765, Sa Sainteté le Pape Clément XIII approuva l’Office et la Messe en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus. Pie IX étendit la fête à l’Église universelle en 1856. Dés lors, le culte du Sacré-Cœur se répandit dans le monde entier. Au début du siècle suivant, Léon XIII décida que le genre humain tout entier serait consacré au Sacré-Cœur. En 1928, Sa Sainteté le Pape Pie XI éleva cette fête au rang de première classe (forme ordinaire = solennité). Il ordonna aussi que chaque année à cette fête, une amende honorable soit récitée dans tous les sanctuaires du monde entier.
Oraisons jaculatoires au Sacré Cœur :
Définition : « Une oraison jaculatoire est un élancement amoureux et enflammé du cœur et de l’esprit, par lequel l’âme va s’unir étroitement à Dieu. » (Jean de Saint Samson)
Cela vient du mot latin “jaculum” qui veut dire flèche, javelot. C’est une prière très brève, un cri du cœur qui s’élance vers Dieu.
Le but des oraisons jaculatoires est l’union de l’âme avec Dieu.
L’exemple des saints : “Les Oraisons jaculatoires étaient continuellement sur les lèvres des Saints. Il n’est pas de moyen plus facile et meilleur d’apprendre à prier sans cesse et sans peine avec dévotion. L’indulgence attachée à ces Oraisons est pour tous, un nouveau motif d’en faire un fréquent usage.”
Quand faire ces oraisons ? : c’est tout au long de la journée que l’on peut s’unir à Dieu par l’intermédiaire de ces courtes phrases qui élancent notre cœur vers Dieu ou vers le saint que l’on prie !
Pas besoin de parler pour cela et ça ne prend que 3 secondes… Prenons l’habitude donc d’en faire à tout moment : au travail, en marchant, pendant nos moments de détente !
=> Cela provoquera une grande amélioration dans nos âmes.
Quelles oraisons jaculatoires dire ? : autant les choisir en fonction de la dévotion mensuelle sur laquelle l’Eglise nous fait méditer ! En l’occurrence, c’est vers le Sacré-Cœur de Jésus que nos oraisons jaculatoires doivent se diriger.
Litanies au Sacré-Coeur de Jésus
FÊTE DU SACRÉ-CŒUR
le vendredi après le 2e dimanche après la Pentecôte
« La France et le Sacré-Cœur (P. Victor ALET, s.j., 3e éd., p. 244, D. Dumoulin & Cie, Paris – 1889).
Entre toutes les apparitions du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie (il y en eut soixante-douze), il en est une surtout qui restera éternellement célèbre, c’est celle du 16 juin 1675.
Ce jour-là, qui était un jour de l’octave du Saint-Sacrement, la Bienheureuse était à genoux devant la grille ouverte du chœur, les yeux fixés sur le Tabernacle.
Elle venait de recevoir « des grâces excessives de Son amour », c’est le seul mot qu’elle en ait dit, lorsque tout à coup Notre-Seigneur lui apparut sur l’Autel.
Lui découvrant Son divin Cœur, Il lui dit :
« Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu’Il n’a rien épargné jusqu’à S’épuiser et Se consumer pour leur témoigner Son amour ; et en reconnaissance, Je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et sacrilèges, et par les froideurs et mépris qu’ils ont pour Moi dans ce Sacrement d’Amour.
« Et ce qui M’est le plus pénible, c’est que ce sont des cœurs qui Me sont consacrés… »
Alors Il lui demanda de faire établir dans l’Église une fête particulière pour honorer Son divin Cœur :
« C’est pour cela que Je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer Mon Cœur, en communiant ce jour-là en Lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, pour les indignités qu’Il a reçues. Et Je te promets que Mon Cœur Se dilatera pour répandre avec abondance les influences de Son amour sur tous ceux qui Lui rendront cet honneur ou qui procureront qu’il Lui soit rendu. »
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« Tout ce qui regarde la dévotion au Cœur divin de Jésus s’y trouve, dit le dernier historien de la Bienheureuse Marguerite-Marie : son principe, qui n’est autre que l’amour débordant de Dieu, l’amour essayant un plus grand effort pour vaincre le mal ; son but, qui est d’offrir à Dieu un culte de réparation, de consolation et d’amende honorable ; son caractère, qui est d’être un culte public après avoir été si longtemps une dévotion intime ; ses effets enfin, qui seront une nouvelle effusion de l’amour divin sur l’Église, et plus particulièrement sur les âmes pieuses qui s’en feront les propagatrices et les apôtres. »
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“À chaque époque de l’histoire, l’Église a répondu par une floraison nouvelle aux maux qui en étaient la caractéristique, apportant à ces déficiences leur remède et proposant en même temps aux âmes qui voulaient y échapper la voie pour s’élever plus haut. C’est ainsi que, de siècle en siècle, se sont fondés les Ordres voués à la prière et à la pénitence, les Congrégations s’adonnant à la prédication, les familles religieuses consacrées au soin des malades, à l’assistance des pauvres, à l’enseignement de la jeunesse. Aujourd’hui, c’est par un jaillissement magnifique d’œuvres de toutes sortes, c’est par l’esprit d’apostolat pénétrant toutes les classes de la société et entraînant les dévouements depuis le modeste village de France jusqu’aux pays de missions, que l’Église s’oppose à l’affaissement du monde dans l’égoïsme ou la jouissance et appelle ses enfants vers les sommets.
Or, le Cœur infiniment aimant de Jésus savait que de nos jours, la montée serait plus âpre, la lutte plus dure et Il voulut, en Se manifestant à Paray-le-Monial, offrir pour « ces derniers siècles la surabondance de grâces » sans laquelle nous ne pourrions pas, à ces heures plus critiques, réaliser notre tâche. Comme les cimes apparaissent plus nettes au voyageur qui s’éloigne, et s’élèvent à l’horizon à mesure que s’estompent les détails de sa route, de même, dans un recul de deux siècles et demi, le fait unique des Révélations de Paray a grandi et se présente maintenant comme la réponse divine, toujours actuelle, toute miséricordieuse au problème du « salut des âmes ».
Les encouragements répétés de l’Église pour tout ce qui touche à la diffusion du culte du Sacré-Cœur, la Béatification, puis la Canonisation de la sainte Confidente du divin Maître avaient déjà puissamment fait pressentir l’importance de ces Révélations. Par l’Encyclique Miserentissimus Redemptor, S. S. Pie XI y a apposé le sceau de son autorité suprême et a renouvelé à tout l’univers catholique les appels du Cœur de Jésus. C’est qu’en effet, à Paray, le Christ n’a pas rompu le silence pour proposer une dévotion qui serait la part seulement de quelques privilégiés. Par sainte Marguerite-Marie, Il s’est adressé à tous : « Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes, que ne pouvant plus contenir en Lui-même les flammes de Son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen… »
Et Il a des promesses spéciales de grâces pour tous : les pécheurs, les tièdes, les fervents, les apôtres, les mourants, les familles, les communautés religieuses… La Sainte transmet fidèlement ce message attachant et nous avertit qu’il « ne tient qu’à nous d’en profiter ». Elle fait plus, (c’est là, ce nous semble, le point central des Révélations) elle répète avec une insistance marquée : d’abord que le divin Cœur les formule, ces Promesses ineffables, à cause de Son « véhément désir », de Son « désir excessif » qu’ « on Le fasse connaître et aimer » ; ensuite, qu’Il les promulgue en faveur de ceux qui Lui étant « dévoués et consacrés Lui donneront ce plaisir ». Alors, sainte Marguerite-Marie nous explique que c’est par la connaissance de Son Cœur que le Sauveur veut « toucher le cœur insensible des hommes » et elle achève de nous découvrir ce mystère d’infinie charité, quand elle dit qu’ « Il a le grand désir d’être connu, aimé et honoré de Ses créatures, afin de pouvoir contenter l’ardent désir que Son amour a de Se répandre en leur départant avec abondance les grâces sanctifiantes et salutaires. » Il y a dans les écrits de la « disciple bien-aimée » des précisions admirables et vraiment opportunes, en ce moment que l’apostolat devient plus laborieux, que l’effort qu’il réclame dépasse notre faiblesse, que le succès en est plus chèrement acheté et que les difficultés, faisant mesurer davantage à chacun son impuissance, nous amènent à chercher « une surabondance de grâces ». N’est-ce pas l’heure d’imprimer à cet apostolat, sans y rien changer, une orientation qui le mette de plus en plus sous le rayonnement du Cœur de Jésus : simplement, en travaillant à faire « connaître » Son amour, en attirant l’attention des âmes vers « ce Cœur qui les a tant aimées » ; cela, à travers les occasions ordinaires du ministère ou des œuvres auxquelles nous participons et dans toutes les circonstances que la Providence nous ménage.
Si Notre Seigneur a demandé aux hommes de réparer « les grandes amertumes et humiliations qu’ils Lui ont fait souffrir… », « de Lui faire goûter autant de joie et de plaisir par leur amour qu’ils Lui ont fait sentir d’amertume et d’angoisses par leurs peines… » c’est qu’Il est méconnu et inconnu. Pie XI le constate encore et douloureusement dans son Encyclique : « Les plaintes que le très doux Jésus fit à Marguerite-Marie Alacoque, quand Il daigna lui apparaître, les désirs et les demandes qu’Il lui exposa à l’égard des hommes et pour leur bien, une partie des fidèles les ignore peut-être encore, les autres ne s’en soucient point. » Ah ! si le Sacré-Cœur était mieux connu, ne serait-Il pas plus ardemment aimé et plus généreusement servi ? Les paroles du Pape devraient dès lors demeurer gravées dans nos âmes en lettres de feu et indiquer à jamais à notre zèle le but final que nous avons à poursuivre, quels que fussent les moyens apostoliques à notre portée. Ainsi seulement, les efforts de notre bonne volonté s’harmonisant avec la volonté du divin Maître manifestée dans Ses Révélations, collaboreraient à la réalisation de Ses désirs et recevraient de Lui ces « bénédictions particulières » qui en assurent miséricordieusement le succès.
Puisse cette brochure qui unit si heureusement à l’Encyclique « Miserentissimus Redemptor » des textes de la Sainte de Paray être largement répandue par tous ceux qui sont dévoués au Sacré Cœur. S. S. Benoît XV écrivait, le 29 janvier 1916 à Mgr Gauthey : « Tout ce qui touche à la vie et aux écrits de la Bienheureuse Servante de Dieu intéresse au plus haut point le développement du culte du Sacré-Cœur de Notre-Seigneur. De I’œuvre monumentale que des mains pieuses et savantes des siècles passés vous ont transmise, vous avez fait, par le souci d’une documentation exacte, une œuvre de grande perfection. La vulgarisation de ces sources précieuses servira à l’édification des fidèles, aidera les théologiens et les prédicateurs à méditer, puis à établir avec fruit les fondements doctrinaux d’une dévotion qu’il importe de rendre de plus en plus précise dans sa fin, dans son esprit, dans toutes ses pratiques. La dévotion au Sacré-Cœur est devenue familière à la piété chrétienne, mais le mouvement dont la Bienheureuse Marguerite-Marie a été la propagatrice est destiné à s’étendre encore, et l’ouvrage que vous éditez sera l’un des meilleurs auxiliaires de l’apostolat qui doit se poursuivre, avec plus d’ardeur s’il se peut, en cette époque agitée et tumultueuse. » Ne craignons donc pas de nous attacher à l’étude des écrits de sainte Marguerite-Marie. Ne nous a-t-elle point confié par ailleurs que lorsqu’elle les composait il lui était montré, pour vaincre les répugnances de sa timidité et ses hésitations, « un Cœur toujours présent, jetant des flammes de toutes parts, avec ces paroles : Si tu savais combien Je suis altéré de Me faire aimer des hommes, tu n’épargnerais rien pour cela ! »
Daigne le divin Cœur de Jésus renouveler pour nous cette grâce et nous presser ainsi de tracer dans les âmes la connaissance de Son amour ! Nous savons que ces Révélations de Paray sont « comme le dernier effort de cet amour » C’est bien, en effet, l’écho du « sitio » du Calvaire, que nous avions entendu ici, dans ce cri qu’Il jetait de nouveau au monde entier : « J’ai soif, Je brûle du désir d’être aimé ». Et comme s’Il prévoyait, dans Son affectueuse sollicitude, qu’à certaines heures l’ardeur de notre volonté aurait peut-être besoin d’être ranimée, Il ordonna à Sa sainte Confidente de nous affirmer qu’elle était impuissante à exprimer « les récompenses que recevront de cet adorable Cœur ceux qui s ’emploient à Le faire connaître et aimer. »
Bref, Marguerite-Marie fut la confidente et la disciple du Cœur de Jésus : pourrions-nous mieux faire que de nous mettre à son école, pour mieux écouter la voix autorisée du Vicaire de Jésus-Christ nous répétant les plaintes et les demandes du divin Maître. « Elle fut l’apôtre et la victime de l’amour réparateur : espérons de sa puissante intercession la grâce qui nous entraînera nous-mêmes à sa suite dans cette voie de l’expiation réparatrice. N’est-ce pas tout à la fois glorifier magnifiquement Notre-Seigneur et présenter à sainte Marguerite-Marie le plus riche bouquet de fête, que de faire passer par ses mains si pures et ses lèvres ardentes l’hommage de nos réparations envers le Sacré-Cœur. »
Autun, le 2 février 1930.
+ HYACINTHE,
Évêque d’Autun.
(1) Lettre pastorale de Mgr l’Évêque d’Autun, Chalon et Mâcon, à l’occasion de l’Encyclique Miserentissimus et de la fête de sainte Marguerite-Marie, sur la Réparation due au S.-C. de Jésus. Semaine Religieuse d’Autun, 15 septembre 1928.
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