Napo : Bonjour mon cher Abbé Guy Pagès, merci d’avoir accepté ce petit entretien avec Lecatho.fr, je pense que sur internet vous êtes aujourd’hui très connu de la sphère catholique, néanmoins, j’aimerais vous poser quelques questions qui satisferons, je l’espère ceux qui nous lirons.
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
AGP: Loué soit Jésus-Christ !
Je suis prêtre de l’archidiocèse de Paris depuis 28 ans. J’ai exercé mon sacerdoce en plusieurs diocèse de France et jusqu’en celui de Djibouti en 2003-2004. L’actuelle crise qui affecte le monde impacte aussi largement l’Eglise en sorte que je me retrouve moi-aussi mis au chômage, et ce depuis déjà de nombreuses années…
Napo : Certains vous connaissent et savent comment s’est déroulé votre conversion ou encore le sauvetage de Dieu dans votre jeune âge, pouvez-vous résumer votre parcours qui vous a mené à devenir le gardien de nos âmes par la grâce de Dieu ?
AGP: Cher Napo, j’ai effectivement bénéficié de plusieurs grâces extraordinaires qui ont fini par m’ouvrir les yeux sur l’existence du monde invisible, ce qui m’a conduit à devoir vivre dès lors en fonction de cette réalité que je ne connaissais pas, et qui devait être Dieu, et donc à mener une vie religieuse. De longues années ont passé avant que je me rende à l’appel à devenir prêtre, tant je craignais de me donner à moi-même cette dignité (He 5.4).
Napo : Comment se passe une journée type pour vous, êtes-vous un prêtre « détaché » c’est-à-dire, qu’il vous est possible d’évangéliser sur internet ou bien vous faites cela sur votre temps libre ?
AGP: Ma journée est axée sur la prière puisque je n’ai pas de ministère. Et je réponds aux demandes de services qui me sont parfois présentées, soit pour célébrer les sacrements, soit pour l’accompagnement spirituel, ou la prédication, et en dernier lieu, j’utilise effectivement internet pour évangéliser, et de façon prioritaire les musulmans.
Napo : C’est une grande grâce que d’être prêtre, comment vivez-vous cette responsabilité de nos âmes ? Pensez-vous que Dieu vous jugera plus sévèrement étant donné votre statut à ses yeux ?
AGP: Je vis sans doute très indignement cette terrible responsabilité qui faisait dire au saint curé d’Ars : « Je suis bien content d’être prêtre, mais je ne suis pas content d’être curé », tant il redoutait le jour de son jugement où il lui faudrait rendre compte du salut de chaque âme de la paroisse qui lui avait été confiée. Mais le fait que je n’ai pas de ministère, étant jugé comme un bon-à-rien, que je suis certainement, aura au moins ceci de positif que je n’aurais pas à rendre compte des nombreuses fautes que j’aurais sans doute commises dans l’exercice d’un ministère.
Napo : Jésus dit à Paul de Jésus Prêtre du tiers ordre de Saint-François le mot :
Prêtres, prêtres ! Ce dernier, ne comprenant pas, demande à Jésus de développer, d’une voix triste et Se lamentant, Notre-Seigneur lui dit :
Pensez-vous qu’aujourd’hui ce reproche fait de Notre-Seigneur s’est généralisé dans le clergé ? En tant que fidèle, j’ai l’impression que de plus en plus de nos prêtres délaissent l’Amour à Dieu, la Vérité pour épouser le monde et obtenir une espèce de reconnaissance de celui-ci ?
AGP: Hélas, vos craintes ne sont que trop justifiées.
Napo : Je pense que nous sommes aujourd’hui châtiés, nous avons remplacé Jésus-Christ Roi de France par la charte des droits de “l’homme” rejetant ainsi la souveraineté de Dieu et mettant en place le culte de “l’être suprême”. L’islam est-il un énième avertissement de Dieu pour que les athées se convertissent face aux souffrances, traumatismes endurés et qu’enfin ils relèvent les yeux au ciel pour appeler à l’aide ?
AGP: Ce châtiment n’est pas que pour les athées, mais en premier lieu pour tous les mauvais catholiques, premiers responsables de la perversion des esprits, de la décadence des mœurs, de la déchéance de notre pays. Sainte Bernadette, à qui l’on demandait en 1870 si elle craignait l’arrivée des Prussiens, répondit : « Je ne crains que les mauvais catholiques. » Ce sont en effet les pires ennemis de Jésus-Christ ! Car « la force principale des mauvais, c’est la lâcheté et la faiblesse des bons, et tout le nerf du règne de Satan réside dans la mollesse des chrétiens » écrivait Saint Pie X à l’évêque d’Orléans après la béatification de Jeanne d’Arc. Il importe donc désormais que chaque chrétien se sente responsable du salut de son voisin musulman. Si nous n’évangélisons pas les musulmans, non seulement nos enfants et petits-enfants seront musulmans, mais ils nous accuseront au Jour du Jugement Dernier d’avoir contribué, par notre silence, à leur damnation. Il y va de notre salut à tous, tant individuel : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, alors tu seras sauvé. Car c’est en croyant de cœur qu’on parvient à la justice et c’est en confessant de bouche qu’on parvient au Salut (Mt 5.15 ; Jn 17.20 ; Rm 10.9-10 ; 1 Co 9.23 ; 2 Co 4.13 ; Ph 1.14 ; Jc 5.19-20 ; 1 P 2.9-10 ; 1 Jn 1.3-4) », que collectif : « Jamais ne pourra luire une espérance de paix durable entre les peuples tant que les individus et les nations refuseront de reconnaître et de proclamer la souveraineté de notre Sauveur (Pie XI, Quas Primas,1) ». A cause de tant de déplorables catéchèses et prédications de ces dernières décennies, beaucoup de nos compatriotes sont devenus ignorants de la grâce du salut et ne voient pas pourquoi ils devraient résister à leur islamisation programmée. La peur, l’esprit grégaire, et la lâcheté faisant le reste. L’enjeu que la miséricorde divine veut nous voir saisir — tant que nous en avons encore le loisir ! — est l’occasion d’évangéliser ces nouveaux venus, qui ont la crainte de Dieu — à la différence de tant de Français niant jusqu’à Son existence ! — , pour qu’ils deviennent le sang neuf de l’Église. Malheureusement, la hiérarchie semble résolue depuis longtemps à vivre prochainement en dhimmitude plutôt qu’à proclamer avec force qu’il n’y a de salut qu’en Jésus et par Son Eglise, unique arche de salut. Mais dire cela demanderait de renier la version maçonnique de l’existence pour laquelle toutes les religions sont respectables et aucune absolument vraie …
Napo : Votre ministère apostolique est surtout orienté à évangéliser les musulmans, comment avez-vous su que c’était là, la direction que vous deviez prendre ? Est-ce un constat face à l’islam politique qui commencé à réclamer des droits en France, il y a une vingtaine d’années ?
AGP: Aussi loin que je remonte en ma mémoire, j’ai toujours éprouvé un profond sentiment de révolte à l’égard de l’islam, le percevant comme une démoniaque imposture, du fait qu’il ose se présenter, et plus encore qu’il soit reconnu, comme une religion révélée. Qui, en effet, peut venir APRÈS le Christ, sinon l’Antichrist ? J’ai toujours ressenti comme une insupportable injustice les associations unissant chrétiens, juifs et musulmans, en particulier au titre d’une commune filiation d’Abraham (cf. Jn 8.44). Après avoir constaté combien il était devenu difficile de défendre la vie humaine dès sa conception, et le fait que néanmoins subsistaient encore quelques valeureuses associations pour investir ce champ d’action de première importance et urgence, je me suis aperçu, à l’époque où j’ai commencé, que personne ne s’inquiétait de conjurer le fléau de l’islam. Je m’y suis donc lancé, seul et sans moyen.
Napo : Vous avez fait beaucoup de débat face à des musulmans sur Youtube, Twitter… Diriez-vous que cet œcuménisme extrême que nous pouvons voir de la part du clergé ces derniers temps, vous fasse défaut dans votre évangélisation ?
AGP: On ne parle pas dans ce cas-là d’œcuménisme, terme réservé à la réunion de tous les chrétiens, mais de dialogue interreligieux. Et sous le terme d’œcuménisme je subodore que vous voulez dire : tolérance… Ce à quoi je vous réponds avec les mots de saint Paul : « Ne formez pas d’attelage disparate avec des infidèles. Quel rapport en effet entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Satan ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ? (2 Co 6.14-15) »
Napo : Saint Charles de Foucauld était tout à fait réaliste sur l’islam et il disait ceci :
Votre stratégie est différente de Saint Charles, pour vous, il faut supprimer la matrice qui embrouille l’esprit d’un musulman afin de lui faire découvrir, après ça, la vérité de la religion catholique de Dieu.
Donc pour vous, il ne faut pas, d’après le verset de Saint Paul aux corinthiens, être ami avec un musulman et ne pas chercher à s’attirer ses bonnes grâces ?
AGP: Il est bien évident qu’il faut manifester l’amour du Christ que l’on prétend annoncer. Mais il me semble qu’il n’y a pas lieu de le prévoir, d’en faire une technique ou une tactique, tant cet amour doit aller de soi s’il est vécu en vérité … Je récuse l’idée aujourd’hui devenue si banale selon laquelle manifester ce qui serait alors de l’amour suffirait. Car, comme le dit saint Paul : « Si je cherchais encore à plaire aux hommes, je ne serais plus un serviteur du Christ. (Ga 1.10) » Faire montre de compassion pour autant que nécessaire et possible est un prérequis, qui ne doit pas faire passer au second plan ce qui est le plus important, et qui ne saurait manquer de toucher le cœur de tout homme de bonne volonté : le souci de son salut. Telle est la plus grande charité : donner le salut. Il vaut mieux perdre la vie temporelle que la vie éternelle. Les musulmans comprennent cela très bien. Mais aujourd’hui où la santé a remplacé le salut, et que règne la conviction que « Dieu nous sauvera tous », insister « à temps et à contre-temps à ce sujet (2 Tm 4.2) » paraît déplacé, démodé, dérangeant.
Napo : Jésus-Christ dit encore à Marie Lataste :
Que vous répond un musulman quand vous lui faites savoir que Dieu a toujours instauré un clergé et un sacerdoce et en conséquence qu’il y a une rupture à ce sujet à l’arrivée du prophète de l’islam ?
AGP: Un musulman ne peut comprendre ce qu’est un prêtre puisqu’il n’y a pas de rédemption en islam. Chaque musulman peut espérer être sauvé moyennant l’arbitraire volonté d’Allah et sa rigoureuse pratique de l’islam. Par contre, c’est effectivement un argument important de montrer l’opposition entre Jésus instituant la succession apostolique et Mahomet laissant ses disciples dans un panier de crabes, livrés au pouvoir du plus puissant d’entre eux. De fait tous les premiers califes se sont entretués…
Napo : La sourate 4:157 affirme : “… et à cause leur parole: “Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager de Dieu”… Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié; mais ce n’était qu’un faux semblant! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l’incertitude: ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l’ont certainement pas tué.” Comment peuvent-ils continuer à soutenir cette hérésie tout en sachant que dans Néron et la persécution des Chrétiens d’après Tacite, dans le le Talmud de Babylone et dans d’autres sources, il est mentionné explicitement d’après les témoins de l’époque cette crucifixion ? C’est une sacrée gymnastique mensongère que doivent faire les musulmans ?
AGP: « Allah sait mieux ! » telle est leur réponse pour clore une discussion les mettant dans la nécessité de reconnaître quelque absurdité, contradiction, fausseté ou mensonge enseigné par l’islam. Ils pensent que cette apparence d’humilité suffit à prouver leur droiture, et à justifier l’arrêt de leur réflexion, ayant atteint le point maximum d’exaltation de leur dieu en confessant sa nature impénétrable …
Napo : Les musulmans aiment lancer ce défi aux catholiques “donnez-nous un verset qui dit explicitement que Jésus-Christ est Dieu” mais dans la lettre aux Hébreux il est clairement dit que le Seigneur est Dieu :
“À l’adresse des anges, il dit : Il fait de ses anges des esprits, et de ses serviteurs des flammes ardentes.
Mais à l’adresse du Fils, il dit : Ton trône à toi, Dieu, est pour les siècles des siècles, le sceptre de la droiture est ton sceptre royal ; tu as aimé la justice, tu as réprouvé le mal, c’est pourquoi, toi, Dieu, ton Dieu t’a consacré d’une onction de joie, de préférence à tes compagnons ; et encore : C’est toi, Seigneur, qui, au commencement, as fondé la terre, et le ciel est l’ouvrage de tes mains. (He 1.7-10)”
Que répondent les musulmans face à ce verset ? Il n’y a pas plus clair pour montrer que Dieu appel Jésus-Christ Dieu ? Comment arriver en débat à faire comprendre à un musulman que Jésus-Christ est Dieu ?
AGP: En dehors du pouvoir propre de la Parole de Dieu pour toucher un cœur humain, celle-ci est discréditée d’entrée de jeu par le blasphème islamique selon lequel elle serait falsifiée (Coran 2.59,75 ; 3.78). Il faut donc partir de ce qui est pour eux la vérité absolue : le Coran. Et il est très facile de montrer d’après le Coran que Jésus est Dieu. J’ai écrit un livre dans cette intention : « Interroger l’islam ».
Napo : Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de cette affirmation républicaine que : “les islamistes ne sont pas musulmans”
AGP: Qui d’autre qu’un musulman peut dire ce qu’est l’islam ? Mais, comme il n’y a pas, en islam, comme nous le disions, d’autorité légitime, divinement instituée, personne ne peut dire ce qu’est un musulman, sinon qu’il doit rejeter nécessairement la foi chrétienne comme le seul péché qu’Allah ne puisse pardonner (Coran 4.48). La raison d’être de l’islam est précisément de remplacer cette abomination qu’est l’Église (Coran 2.193 ; 3.151 ; 4.48 ; 5.56 ; 9.5,28-30,33,123 ; 48.28 ; 98.6..).
Napo : Merci mon cher Abbé Guy Pagès pour vos réponses, je souhaite maintenant, si vous le voulez bien présenter aux lecteurs toutes vos œuvres avec une brève description de votre part afin d’orienter au mieux ceux qui chercheraient des connaissances précises.
“Ma journée est axée sur la prière puisque je n’ai pas de ministère”
C’est incroyable de lire une chose pareille. Que vous dédiez votre temps à la prière est une excellente chose mais que vous n’ayez pas de paroisse est proprement hallucinant.
Cependant quand on vous connaît un peu, et que l’on connaît l’air du temps, ce n’est hélas pas surprenant. Quelle place pourrait occuper un honnête serviteur du Seigneur dans un Monde de mensonges ?
En tout cas si ça peut vous rassurez, vos enseignements, vos vidéos et vos prêches m’ont énormément appris, apporté, et fortifié dans ma foi et je suis certain de n’être pas seul dans ce cas-là. Nous sommes des milliers à vous entendre, à vous écouter, votre église ne serait pas assez grade pour tous nous accueillir.
Dieu faisant bien les choses, je ne serai pas surpris que votre parole ait plus de portée sur le Web que dans une paroisse. Je suis convaincu que vous faites avancer la vérité d’une bien meilleure manière, touchant un public que vous n’auriez pas pu atteindre autrement.
La parabole du Christ qui m’a le plus touché, et qui m’a fait définitivement comprendre ce qu’est l’Amour de Dieu, est la parabole du berger et de la centième brebis, celle-là même qui s’est perdue alors que les quatre-vingt-dix-neuf autres sont en sécurité dans la bergerie.
Vous êtres un berger comme ça, et je vous le dis sincèrement, tel que je le crois, pour avoir été moi-même une de ces brebis perdues.
Il n’y en a pas deux comme vous.
Loué soit Jésus-Christ !
Merci cher Mario de votre parole de réconfort et de soutien !
Que Notre Seigneur soit toujours plus votre vie et votre joie !
Je vous bénis en Son Nom.