(Jr 38.4-6, 8-10 ; Ps 39 ; He 12.1-4 ; Lc 12.49-53)

Loué soit Jésus-Christ !

Les textes de la liturgie de ce jour, vous l’avez remarqué, nous parlent tous de la haine que subissent inévitablement tous les serviteurs du Seigneur en ce monde actuel et mauvais (Ga 1.4) parce que dominé par Satan (Mt 4.9). Que ce soit le prophète Jérémie, condamné à mourir de faim au fond d’un puis pour avoir dénoncé l’aveuglement de ses concitoyens ; que ce soit le psalmiste trouvant en Dieu seul son secours dans une situation semblable ; que ce soit saint Paul invoquant l’exemple des si nombreux martyrs pour encourager les premiers chrétiens à résister au péché au prix de leur sang si nécessaire ; et enfin, Notre Seigneur, venu allumer le feu de l’Amour divin pour y « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés (Jn 11.52) », qui se voit contraint de reconnaître que Sa parole « plus tranchante qu’aucune épée (He 4.12) », met à nu la conscience de chacun, met à jour ses pensées secrètes, en sorte qu’aucune créature ne peut plus rester cachée, et que le démon est obligé de quitter les ténèbres où il se cachait, d’où sa haine du Christ et des chrétiens…

La question se pose pour nous : sommes-nous prêts à résister au péché jusqu’au sang ?

Peut-être dira-t-on que ― Dieu merci !― nous ne sommes pas ― pas encore ―, dans la situation des chrétiens de Syrie, du Pakistan, du Soudan ou d’ailleurs… Encore que… Le père Hamel ne se doutait sans doute pas qu’un jour il allait être décapité parce qu’il professait la suprême hérésie aux yeux de l’islam qui est la foi en la Sainte Trinité, ainsi que le lui ont expliqué ses jeunes assassins…

Mais il est des façons de résister au péché qui pour être moins médiatique n’en sont pas moins douloureuse. Je pense à ces frères et sœurs qui exercent certaines professions devenues, comme le disait saint Jean-Paul II, « des structures de péché », c’est-à-dire organisées de telle façon que l’on y est forcé de pécher, et donc de se damner. Ainsi des médecins qui refusent de faire un avortement mais sont obligés par la loi de coopérer à cette abomination en devant donner l’adresse d’un confrère n’ayant pas de problème de conscience pour la pratiquer, des officiers de l’état civil obligés de célébrer le pseudo mariage homosexuel, des enseignants obligés de présenter une vision faussée de l’histoire, des pharmaciens obligés de délivrer la pilule du lendemain, celle pour aider à « mourir dans la dignité », ou des produits pour les fécondations in vitro, etc. etc. Quand la perte de la profession doit être envisagée, combien il importe de se rappeler la parole du Seigneur : « A quoi sert-il de gagner le monde entier, si on le paye de son âme ? (Mc 8.36) », et combien la solidarité des chrétiens doit alors s’exercer au bénéfice de ces frères et sœurs dans l’épreuve !

Le Catéchisme nous rappelle que : « La fidélité des baptisés est une condition primordiale pour l’annonce de l’Évangile et pour la mission de l’Église dans le monde. […] Le témoignage de la vie chrétienne et les œuvres accomplies dans un esprit surnaturel sont puissants pour attirer les hommes à la foi et à Dieu. Parce qu’ils sont les membres du Corps dont le Christ est la Tête, les chrétiens contribuent par la constance de leurs convictions et de leur mœurs, à l’édification de l’Église, qui grandit, s’accroît et se développe par la sainteté de ses fidèles (n°2044-46). »

Une des grandes tentations dans laquelle sont massivement tombés les chrétiens a été de vouloir se faire aimer du monde, et pour cela à se faire gentils, à craindre tout ce qui pouvait abîmer cette image d’eux-mêmes, que l’esprit du monde leur a fait adorer. De peur d’être taxés de sans-cœur, d’intolérants, de fanatiques, ils se sont interdits de dénoncer le péché, et même ingéniés à le justifier… A combien d’entre nous Jésus peut-Il dire : « Le monde ne peut pas vous haïr ; mais Moi, il Me hait, parce que Je témoigne que ses œuvres sont mauvaises. (Jn 7.7) » ? Cherchant davantage à plaire aux hommes qu’à Dieu, nombre de chrétiens sont devenus les pires ennemis de Dieu. Ils n’ont pas compris que la Croix était leur trésor… C’est ainsi, par exemple, que sous couvert de charité et de dialogue, ils légitiment et engraissent l’islam, cet Antichrist caractérisé (1 Jn 2.22), qui les anéantira dès qu’il le pourra, comme Allah le lui demande (Coran 9.30). Combien de chrétiens « boivent à la coupe du Seigneur et à la coupe des démons ; participent à la table du Seigneur et à la table des démons. (1 Co 9.20-21) » ? Fait-on autre chose lorsqu’on prie avec des musulmans ? « Quel rapport entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Satan ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ? (2 Co 6.14-15) »

Aujourd’hui, à peu près tous les chrétiens sont convaincus que « Les hommes peuvent trouver le chemin du salut éternel et obtenir ce salut éternel dans le culte de n’importe quelle religion. »… Ou « Tout au moins que l’on doit avoir bonne confiance dans le salut éternel de tous ceux qui ne vivent pas dans le sein de la véritable Église du Christ. »… Propositions hérétiques et condamnées par l’Église (Pie IX, Syllabus, XVI-XVII). La tolérance républicaine étant devenue une vertu chrétienne, elle a chassé la foi en Jésus seul Sauveur, et en la nécessité de la médiation salvifique universelle de l’Église. « Toutes les religions veulent la paix. » nous dit le Pape. Elles sont donc toutes bonnes. Et si elles sont toutes bonnes, la raison d’être chrétien ne peut plus être la connaissance de la Vérité, dont l’évidence est aussi tranchante que la division apportée par le Christ, ou que la lame du couteau qui égorge au nom d’Allah, mais un choix purement subjectif.

Il nous faut demander à Dieu la grâce d’accepter volontiers de ne pas être aimés, d’avoir des ennemis, de cesser d’avoir peur de quoi que ce soit sinon de L’offenser, d’abandonner la langue de bois qui corrompt l’esprit et éloigne les hommes droits, et enfin de se rappeler que l’ignorance est un péché et l’assistance à personne en danger un devoir.

Que Jésus, qui nous offre Son Sang AVANT de mourir, pour que nous mourrions par Lui, avec Lui et en Lui, nous comble aussi de Son Esprit de vérité, d’amour et de force, pour la gloire de Dieu le Père et le salut du monde ! Ainsi soit-il !

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