Lectures de la Messe de ce jour : Mt 21, 1-11 ; Is 50, 4-7 ; Ps 21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a ; Ph 2, 6-11 ; Mt 26, 14 – 27, 66
Avec ce Dimanche des rameaux commence la grande Semaine de la Passion, durant laquelle nous allons méditer, contempler, ― revivre même ! à la mesure de notre foi… ―, le témoignage inouï de l’Amour de Dieu pour nous. Certes, c’est ce à quoi nous nous appliquons en principe déjà chaque vendredi et a fortiori pendant le Carême, et surtout à chaque Messe, mais il est bon de rappeler de façon solennelle que la Passion de Jésus est au cœur de la vie chrétienne. Raison pour laquelle saint Paul ne cessait de répéter : « Je n’ai rien voulu savoir, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. (1 Co 2.2) ».
Le mystère de la Passion de Dieu fait homme est la réponse que Dieu apporte au scandale du mal, de la souffrance, et du péché. C’est le contrepoids que Dieu met dans la balance de la Justice pour réparer le désordre introduit dans Sa Création par le péché. De même que le péché n’aurait jamais dû exister, la Passion de Dieu n’aurait jamais dû exister. La Croix de Jésus-Christ est ainsi le moyen que Dieu nous donne pour quitter ce monde pécheur et introduire en Son Paradis. La contemplation de Jésus crucifié donné accès à la connaissance du vrai Dieu. Tel les Hébreux qui, mordus par leurs péchés représentés par des serpents, étaient miraculeusement guéris en contemplant le serpent d’airain que Moïse leur présentait en haut d’une hampe (Nb 21.8), ainsi la contemplation du Christ devenu péché à cause de nous (2 Co 5.21) nous guérit et nous donne la vie… A défaut d’entrer par cette porte de la contemplation et de l’adoration du Crucifié, à laquelle donne précisément accès la Messe, l’homme reste l’ennemi de Dieu, prisonnier du Prince de ce monde, qui est “Père du mensonge et homicide dès le commencement (Jn 8.44)”, tel ce David Vann qui intitule son récent éditorial dans le journal Libération (22.03.17) : « Il est temps de tuer Dieu et la patrie. » ! Pour lui « les menaces qui pèsent sur la France et sur l’Amérique […] ont Dieu pour origine. », car, dit-il, « de jeunes musulmans attaquent des populations civiles en France et en Amérique ou ailleurs », ce qui provoque une répression, laquelle sert alors de prétexte pour de nouveaux actes de haine, et ainsi de suite dans une vis sans fin… Si cet homme contemplait Jésus en Croix, penserait-il encore que Dieu est une menace ? Non seulement il découvrirait la fausse conception de Dieu dont il est le jouet, mais il comprendrait du même coup que le dieu musulman n’est qu’une monstrueuse imposture. Et c’est alors et alors seulement qu’il pourrait agir efficacement au service de la paix à laquelle il prétend œuvrer. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » disait Camus. De même : ne pas adorer Dieu crucifié, c’est se damner et coopérer aux œuvres de Satan en ce monde, à l’instar de cet écrivain qui veut non seulement la mort de Dieu, mais aussi celle de la patrie, qui est le creuset indispensable où se forme l’humanité appelée au salut…
Lors du procès de Jésus de faux témoins affirmèrent savoir des choses sur Jésus (Mt 26.61), et aujourd’hui encore, combien prétendent enseigner qui est Jésus, ce qu’Il a dit et fait, mais, consciemment ou inconsciemment, mentent à Son sujet ? Car la connaissance du vrai Dieu n’est pas à mesure humaine… Le vrai Jésus est encore aujourd’hui un « scandale pour les Juifs et une folie pour les païens (1 Co 1.23) ».
Appliquons-nous donc à la continuelle méditation de la douloureuse Passion de notre Seigneur Jésus Christ, Principe de notre foi et Consommateur de toutes les vertus, pour mériter de recevoir cette connaissance, qui est vie éternelle, et donne en ce monde déjà de si beaux fruits, tels ceux-ci :
La contemplation du Crucifié nous affermis dans l’humilité en nous faisant comprendre que sans l’exemple et la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, nous ne pourrons pas suivre le chemin qu’Il a suivi, le seul chemin du salut.
Elle augmente notre espérance, en nous faisant comprendre que Dieu Se sert des souffrances de cette vie pour nous donner autant d’occasions de mériter, grâce à une patience invincible (2 Tm 4.7), la gloire éternelle qu’Il veut nous donner dans l’éternité, à l’instar de Son fils qui, après avoir supporté les tourments de cette vie, S’est assis pour toujours à la droite de Son Dieu et Père.
Elle nous conduit à la perfection des vertus qui ne s’acquiert que par un courage redoublé dans l’excès des peines, à l’exemple de Jésus-Christ qui est devenu parfait en obéissant jusqu’à la mort de la Croix (He 5.8), Lui qui a voulu expier nos vanités par Ses humiliations, nos désobéissances par Sa soumission aux bourreaux, notre avarice par Sa nudité, nos plaisirs sensuels par Sa flagellation, notre orgueil par Sa couronne d’épines, nos révoltes par sa crucifixion, notre intempérance par le fiel qu’Il goûta, nos craintes par Son abandon…
Elle nous délivre des pièges des démons en nous faisant mépriser les biens de ce monde comme aussi ses menaces.
Elle nous rend impassibles face aux persécutions que doit inévitablement souffrir tout vrai disciple du Christ (2 Tm 3.12). « Songez à Celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle contradiction afin de ne pas défaillir par lassitude de vos âmes. (He 12.3)».
La Méditation de cette excessive bonté par laquelle le Fils du Très-Haut a voulu donner Sa vie pour nous, sans que nous l’eussions mérité et alors même que nous nous avions tant démérité, ne peut qu’enflammer en retour notre cœur d’un amour tout divin pour Lui.
Bref, se souvenir de tant de tourments endurés à cause de nos péchés nous aidera à ne plus pécher, et même à supporter toute peine avec joie. Ainsi pourrons-nous résister au Démon qui pervertit si bien les hommes qu’ils en arrivent aujourd’hui à ne plus savoir s’ils sont des hommes ou des femmes, tandis que d’autres croient plaire à Dieu en devenant des assassins, comme le leur demande Allah dans son Coran (Coran 2.191,193 ; 4.89 ; 8.17 ; 9.5,29,30,111,124 ; 47.5 ; 61.4).
Et puisque tous les chrétiens unis au Corps du Christ sont membres les uns des autres, alors, tenir bon chacun dans ses épreuves, c’est aider tous les autres chrétiens à tenir bon, mais succomber, c’est les entraîner avec soi dans sa chute (2 P 1.10)… « Souvenons-nous que nous n’avons pas encore résisté au péché jusqu’au sang (He 12.4) », et que d’autres, en ce moment, doivent le faire…
Ô Seigneur, que Votre précieux Sang descende sur nous et nous lave de nos péchés ! Que Votre précieux Sang ne crie pas vengeance comme celui d’Abel, mais qu’Il demande pour nous grâce et miséricorde !
Quant à nous, mes frères, avec saint Paul, puissions-nous dire en vérité : « Pour moi, que jamais je ne me glorifie sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ, qui a fait du monde un crucifié pour moi et de moi un crucifié pour le monde. (Ga 6.14) ». Ainsi soit-il !
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