« Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité ! (Lc24.5-6)»
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! Voilà la Bonne Nouvelle, l’unique Bonne Nouvelle, qui à elle seule change tout !
Car si le Christ est ressuscité, alors le mal, l’injustice, le péché, la mort, le Démon n’ont pas le dernier mot ! Ils ont été vaincus !
Et Jésus est bien ce qu’Il avait dit : Dieu fait homme pour que l’homme devienne Dieu !
Tout l’enseignement de Jésus est confirmé ! Tout ce qu’Il a dit est vrai !
Quelle joie !
La Vérité S’est manifestée ! Nous ne sommes plus perdus (Lc 19.10) !
Lorsqu’on ne croit pas à la Résurrection, la vie est nécessairement triste, puisque la mort est son horizon … Comment être heureux lorsque l’on sait que l’on va mourir ? Je me souviens de ce petit garçon qui ne voulait pas se marier parce que, disait-il, il aurait trop de peine le jour où sa femme mourrait … La mort lui paraissait incompatible avec l’amour, qui rime avec toujours. Et en effet, quand on est heureux, on n’a pas envie que cela s’arrête ! Personne ne dit vouloir être heureux pour un quart d’heure, six mois ou dix ans ! Tous nous voulons un bonheur qui dure toujours. Or, sur la terre, rien ne dure toujours … C’est pourquoi on ne peut être heureux qu’au Ciel ! Et voici qu’en cette nuit les portes de la mort ont été fracassées et que la vie éternelle a commencé pour Jésus et pour tous ceux qui Lui sont unis !
Désormais, les perspectives d’avenir des croyants et des incroyants sont radicalement inversées. Pour ceux qui ne croient pas à la résurrection du Christ, plus le temps passe et plus leur vie s’étrangle. Leur horizon est un goulot. Mais pour nous, c’est l’inverse : plus le temps passe, et plus notre horizon s’élargit, parce que plus la vie éternelle approche ! En fait, le Christ a tout transformé : l’eau en vin, le pain en Son corps, les pécheurs en fils de Dieu, et la mort en naissance à la vie éternelle ! Il nous a sauvés ! Notre existence n’est plus absurde : la mort est devenue notre naissance à la vie éternelle. Désormais notre vie est semblable à celle d’un petit enfant dans le sein de sa mère, qui, jour après jour, se façonne pour ce jour où il va naître à la vie du monde, qu’il ne connaît absolument pas. De même, nous nous préparons, jour après jour, pour ce jour où nous allons naître à la vie éternelle, que nous ne connaissons absolument pas non plus, sinon par la Foi. Et de même que personne ne se lamente à la naissance d’un enfant parce qu’il est mort à sa vie intra-utérine, de même, nous ne devrions pas nous lamenter de devoir mourir, puisque telle est la condition pour vivre de la vraie vie, celle qui ne meurt pas. Il y a cependant une différence entre le petit enfant et nous, c’est que personne ne lui a pas demandé son avis pour le lancer dans la grande aventure de la vie — et pour cause puisqu’il n’existait pas (ses parents lui ont fait ce don, qu’il ne pourra jamais leur rendre ! pensant qu’il serait heureux de partager avec eux la joie d’aimer …) — mais à nous, Dieu demande notre accord pour nous introduire dans la vie éternelle et divine, car Dieu ne veut pas que quelqu’un puisse entrer au Paradis contre sa volonté. Imaginez, si quelqu’un, là encore, rouspétait, d’avoir été contraint d’entrer au Paradis, par exemple ! Ce ne serait plus le Paradis! La réponse que Dieu attend de nous, à Son offre de bonheur éternel, c’est que nous Le croyons capable de nous donner cela encore, après nous avoir déjà donné cette vie mortelle, capacité dont Jésus mort et ressuscité, est la preuve.
De notre réponse dépend non seulement notre bonheur éternel, mais encore notre bonheur temporel, puisque toute épreuve ne nous apparaîtra alors que passagère, et l’occasion de montrer à Dieu que nous L’aimons, par notre fidélité à ses commandements, le moyen de grandir en vertus, et donc en mérites, d’augmenter ainsi notre gloire éternelle ! Alors tout nous servira, et nous témoignerons alors de la victoire de l’Amour ! Croire à la bonne nouvelle du Christ mort et ressuscité, c’est vivre dans la joie continuelle, en communiant à celle, éternelle, de Jésus ! A l’inverse, ne pas croire à la Résurrection conduit nécessairement à une vie de tristesse et de mollesse, de ténèbres et de misères, même si pour un temps le Diable les cache à la conscience de ceux qu’il veut ainsi damner.
En cette nuit très sainte où nous allons renouveler notre profession de Foi, sans laquelle personne ne peut être sauvé, prenons l’engagement d’étudier davantage l’enseignement de l’Église, en particulier les raisons que nous avons de croire. Il faut fortifier notre foi, qui, en soi, n’est autre chose que notre relation consciente, vivante, et vraie à Dieu, à qui nous devons tout, Lui qui n’est que Bonté, Miséricorde infinie. Notre foi et son intelligence ont besoin d’être nourrie par une vie de prière quotidienne, dans l’obéissance aux commandements de Dieu et de l’Église, la pratique régulière des sacrements, lesquels nous communiquent ou font grandir en nous la vie divine. Sans cela, soyons sûrs que nous n’arriverons pas au bout du chemin, tant il est vrai qu’y parvenir est impossible sans la Grâce divine, que nous devons demander, en vérité. N’oublions pas qu’avant la Résurrection, il y a eu la fidélité de Jésus à la Volonté du Père jusqu’à la Passion et la mort de la Croix. Voilà pourquoi Jésus dit : « Luttez pour entrer par la porte étroite car beaucoup chercheront à entrer (beaucoup seulement, pas ‘tous’!), mais peu y réussiront. (Lc 13.24) ».
A quoi cela servirait-il que nous ayons été baptisés, c’est-à-dire « mis au tombeau avec Jésus (Col 2.12) » si ce n’était pas pour mener avec Lui, ressuscité, « une vie nouvelle (2 Co 5.17) » ? Or, à la suite du Christ, dont nous sommes les membres (1 Co 12.27) encore présents en « ce monde actuel et mauvais », quelle vie pouvons-nous mener, sinon celle qu’Il y a menée et qui L’a conduit à Sa Passion et à Sa mort ? Et de cela, qui est capable sans en recevoir la grâce ? Et où puiser la grâce sinon dans les sacrements ? Et comment puiser aux sacrements sans intelligence de la Foi ? Bref, notre vie ne nous appartient pas, elle appartient au Christ, et le Christ veut non seulement assumer notre humanité pour la sauver, mais encore nous associer à Sa passion rédemptrice pour le salut du monde ! Le voulons-nous ? Sommes-nous toujours d’accord pour ratifier les promesses faites le jour de notre baptême ? Allons-nous les renouveler de tout notre cœur ? Si “Non !”, nous ne pouvons venir communier au Corps du Christ sans commettre de sacrilège. La communion au Corps du Christ, donné — remarquons-le bien — AVANT la Passion, implique de Lui rester uni DANS Sa passion … Si Dieu nous a créés sans nous, Il ne veut pas nous sauver sans nous. Et le seul moyen pour être sauvé, c’est de s’unir à Jésus dans Sa mort pour l’être aussi dans Sa résurrection. C’est là ce qu’exprime la plongée dans les eaux du baptême et la sortie de celles-ci. La vie éternelle que le baptême nous donne en germe, encore faut-il la cultiver, de telle sorte que le baptême ne soit pas seulement un signe dans notre vie, mais notre vie un signe de Jésus …
Mes frères et sœurs, vivre unis, par la foi et l’amour au Christ mort et ressuscité est la seule façon de vaincre le Diable, les séductions du monde, et nos passions. Car c’est un même être avec le Christ que nous sommes devenus par une mort semblable à la sienne. Nous avons été baptisés ! Notre vieil homme a été crucifié avec Jésus, pour qu’en Lui notre corps de péché soit réduit à l’impuissance, que nous cessions d’être asservis au péché ! “Considérez que vous êtes morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus. (Rm 6.5-11)” Annonçons à notre tour la Bonne Nouvelle qui a changé notre vie, qui nous a fait passer de la mort à la vie ! Frères et sœurs, que cette veillée nous introduise tous et chacun dans ce jour qui ne connaît pas de couchant, ce jour que nous donne la Miséricorde infinie du Cœur de Dieu! Réjouissons-nous et exultons de joie, car le Seigneur est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia ! Alléluia! Alléluia!
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