Il est une grâce, une mine, un trésor magnifique mis à la disposition des catholiques, que ceux-ci ignorent largement et exploitent encore moins. Il s’agit du don de l’indulgence plénière qui est la remise totale de la peine temporelle du péché. De quoi s’agit-il?
Eh bien, il faut distinguer dans le péché, la faute, et la peine méritée par la faute. Dans le sacrement du pardon, aux conditions requises, la faute, ainsi que la peine éternelle, c’est à dire la damnation, sont détruites, mais non pas la peine temporelle, conséquence dans le temps du mal commis, comme l’attachement malsain aux créatures. Au nom de la justice, la peine temporelle doit être expiée, en ce monde, ou dans l’autre.
Mais dira-t-on peut-être : Pourquoi Dieu lorsqu’Il pardonne n’enlève t-Il pas aussi la peine temporelle du péché ? Autrement dit, pourquoi Dieu veut-Il que nous fassions pénitence ? Eh bien, cela pour trois et pour quatre raisons :
Parce que le pardon accordé gratuitement par Dieu conduit à une élimination du mal intérieur et extérieur qui ne peut être que progressive.
Parce que le pécheur doit payer en Justice le mépris et l’abus des grâces.
Parce que faire pénitence nous préserve de retomber dans les mêmes péchés. Le rappel des peines souffertes pour mériter l’absolution devrait nous dissuader de recommencer à pécher…
Parce que Dieu veut nous rendre semblables à Son Fils qui a bien voulu faire siens nos péchés et en mériter le pardon par Sa passion expiatoire… Ce serait tout de même le comble que Lui, innocent et saint, ait dû souffrir à cause de Son amour pour nous, et que nous, pécheurs, nous n’ayons rien à souffrir ! Mais comment alors Lui montrer notre reconnaissance et notre amour sinon en prenant part à Ses souffrances ?! Dieu veut qu’unissant nos pénitences aux Siennes, nous considérions combien Il a souffert pour rendre les nôtres méritoires. Sans les souffrances de Jésus-Christ, Dieu fait homme, tout ce que nous pourrions souffrir et offrir ne saurait jamais mériter le pardon du moindre de nos péchés.
Ste Catherine de Gênes disait de cette peine expiatrice du Purgatoire qu’elle est : « si extrême qu’il n’est aucune langue qui puisse l’exprimer ni aucune intelligence qui puisse en saisir une étincelle.» (Traité du Purgatoire).
Or, le moyen le plus facile d’éviter les peines du Purgatoire, c’est de gagner l’indulgence plénière, que l’Église (Mt 16.19) nous offre en puisant dans les mérites d’une valeur infinie de Jésus-Christ, de la sainte Vierge et des Saints, de sorte que mourir en possession de cette grâce, c’est être semblable à un enfant qui meurt après son baptême, ou à un martyr qui vient de donner sa vie pour Dieu. Vouloir gagner une indulgence, c’est avoir compris que l’on ne peut pas expier par ses propres forces le mal dont par le péché on s’est rendu coupable contre soi-même et toute la communauté… C’est vivre dans la Communion des Saints où l’on s’aide réciproquement, vivants et défunts…
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Q. Qu’est-ce que les indulgences?
Les indulgences, c’est la rémission de la peine temporelle due à nos péchés, que l’Eglise nous accorde hors du Sacrement de Pénitence, par l’application des mérites de Jésus-Christ et des Saints.
Q. Qui a donné à l’Eglise le pouvoir d’accorder des indulgences ?
C’est notre Seigneur Jésus-Christ qui a donné à l’Eglise le pouvoir d’accorder des indulgences, lorsqu’Il a dit à ses Apôtres :
“Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le Ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le Ciel.”
Ces paroles donnent à l’Eglise le pouvoir de remettre les péchés, à plus forte raison la peine temporelle due au péché.
Q. L’Eglise a-t-elle toujours fait usage de ce pouvoir?
L’Eglise a toujours fait usage de ce pouvoir; saint Paul usa d’indulgence à l’égard d’un Chrétien coupable, en considération des fidèles de Corinthe: dans le temps des persécutions, l’Eglise abrégeait souvent la pénitence des pécheurs, à la demande des confesseurs et des martyrs; Dieu lui-même nous a pardonnés à cause des mérites de notre Seigneur, en sorte que le Christianisme tout entier n’est qu’une grande indulgence.
Q. Pourquoi ce pouvoir a-t-il été accordé à l’Eglise?
Ce pouvoir a été accordé à l’Eglise pour aider notre faiblesse et resserrer les liens de la charité; mais les indulgences ne remettent pas les péchés, elles les supposent remis.
Q. Quelle est la source des indulgences?
La source des indulgences sont les mérites surabondants de notre Seigneur, de la sainte Vierge et des Saints.
Q. Combien y a-t-il de sortes d’indulgences?
ll y a deux sortes d’indulgences: l’indulgence plénière et l’indulgence partielle.
Q. Qu’est-ce que l’indulgence plénière?
L’indulgence plénière est la rémission complète de toutes les peines temporelles dues aux péchés en ce monde et en l’autre, si bien que celui qui meurt après l’avoir gagnée va droit au Ciel sans passer par le Purgatoire.
Q. Qu’est-ce que l’indulgence partielle?
L’indulgence partielle est la rémission d’une partie des peines canoniques imposées autrefois par l’Eglise, et par conséquent d’une partie des peines du Purgatoire.
Q. Que faut-il faire pour gagner les indulgences?
Pour gagner les indulgences, il faut: 1° faire les prières ou les œuvres prescrites par celui qui les accorde; 2° être en état de grâce, au moins pour faire la dernière rouvre prescrite; 3° communier à cette intention le jour où l’on désire recevoir l’indulgence 4° prier aux intentions du Saint-Père ; 5° pour gagner l’indulgence plénière dans son entier, il faut n’avoir aucun péché ni mortel ni véniel, ni aucune affection au péché véniel.
Q. Est-il bien nécessaire de gagner des indulgences?
Il est bien nécessaire de gagner des indulgences, si nous voulons nous préserver des maux d’ici-bas, tels que les maladies, les fléaux, et des peines du Purgatoire, qui surpassent tout ce que nous pouvons endurer sur la terre.
N.B. : L’Église, guidée par l’immense miséricorde du Christ, met à disposition des catholiques une indulgence plénière liée au Dimanche de la miséricorde, et une autre à l’occasion de cette année de la Miséricorde.
Vous avez tout ce que vous devez savoir sur les indulgences ici.
Comment être sûr que l’on n’a pas d’attachement à un péché véniel ? Que veut dire d’ailleurs un “attachement au péché véniel” ?
Cela veut dire : ne pas vouloir y renoncer.
Mon Père,
J’ai lu sur un site le texte suivant à propos des indulgences et voudrais savoir si vous validez :
“C’est dans le Christ, notre Rédempteur, que se trouvent en abondance les satisfactions et les mérites de sa rédemption. Par les indulgences, l’Eglise puise dans ce trésor afin de l’appliquer à ceux qui veulent en profiter. Mais comme il appartient au projet de Dieu que l’homme coopère à la rédemption, mérite par ses actes la grâce gratuite de Dieu, l’Eglise demande que le fidèle qui souhaite obtenir une indulgence pose un acte. Par l’indulgence, « l’Eglise ne veut pas seulement venir en aide à ce chrétien, mais aussi l’inciter à des œuvres de piété, de pénitence et de charité » (CEC 1478)”
Je ne comprends pas le terme de “coopérer à la rédemption”. C’est-à-dire ? Et puisque la grâce de Dieu est gratuite, ce n’est pas un peu antinomique de dire qu’on doit la mériter par les actes ?
1) Ce texte exprime très bien la foi catholique au sujet des indulgences.
2) Coopérer à la Rédemption signifie désirer en recevoir les fruits, et faire ce qu’il faut pour cela. Une chose est le fait que Jésus nous ait sauvés, et autre chose le fait de recevoir son salut. En effet, si Dieu nous a créés sans nous, Il ne veut pas nous sauver sans nous. Dieu attend que nous Lui disions que nous voulons être sauvé, et que nous le Lui montrions concrètement.
Bonjour Mon Père,
Je ne comprends pas certaines choses. S’il faut expier la peine temporelle dans ce monde ou au Purgatoire, cela veut-il dire que les maladies et les souffrances sont voulues par Dieu pour expier cette peine temporelle ici-bas ? Je pourrais le comprendre pour un adulte, mais si c’est un tout petit enfant qui n’a pas encore péché et qui souffre physiquement? Il ne peut pas expier une peine d’un péché qu’il n’a pas commis!
Loué soit Jésus ressuscité !
1) De même que Dieu n’a pas voulu le péché (Gn 3.3), Il n’a pas voulu les maladies et les souffrances, qui en sont des conséquences. Mais il appartient à chacun d’utiliser celles-ci pour expier ses péchés et ceux d’autrui, en communion avec le Christ Rédempteur.
2) Personne, à part Adam et Ève, n’est responsable du péché originel. Mais tous en supportent les conséquences, en une proportion que la divine Providence sait mesurer pour le salut de chacun, en union toujours avec le Christ innocent et cependant souffrant pour le salut du monde.
Mon Père,
Je rebondis sur votre réponse.
1) On peut expier les péchés d’autrui même s’ils ne les ont pas confessés ? Je ne suis pas certaine de comprendre la prière enseignée à Sainte Faustine par Jésus quand Il lui apprend le Chapelet de la Divine Miséricorde. Lorsque nous disons “En réparation de nos péchés et de ceux du monde entier”, il est bien question de la peine temporelle et non de la faute elle-même n’est-ce pas ?
2)Vous écrivez que “Dieu n’a pas voulu les maladies et les souffrances”. Pourtant, dans un autre article de votre site (“Si tu savais”), vous rapportez les paroles du Seigneur en présence de Sainte Brigitte, de son ange gardien, et le Seigneur dit : “À ceux-ci sont données les tribulations corporelles et spirituelles” . Il dit bien qu’il DONNE les tribulations corporelles et spirituelles, c’est donc qu’Il le veut. Ou je comprends de travers excusez-moi.
1) On peut expier les péchés d’autrui comme on peut payer la facture des dégâts causés par autrui, sans pour autant pouvoir recevoir le pardon à sa place. Si celui-ci ne veut pas être pardonné, ce qui est le péché contre l’Esprit-Saint, personne ne peut l’être à sa place.
2) “À ceux-ci sont données” est à la forme passive, le sujet de l’action n’est pas indiqué. Si Dieu Se sert des causes secondes, Il ne s’y substitue pas.
« Il est bien nécessaire de gagner des indulgences, si nous voulons nous préserver des maux d’ici-bas, tels que les maladies, les fléaux »
Comment les indulgences peuvent-elles préserver des maladies ? Il y a plein de saints femmes et hommes malades pourtant…
Pardon mais vous n’avez pas répondu à mon autre question : “En réparation de nos péchés et de ceux du monde entier”, il est bien question de la peine temporelle et non de la faute elle-même ?
Je ne comprends toujours pas comment on peut expier la faute de quelqu’un qui n’en demande pas pardon dans le Sacrement. Pour expier une faute, encore faut-il la reconnaitre…
Dans mon édition des Révélations de Sainte Brigitte, il est bien écrit que Jésus dit « Je leur envoie quelquefois des maladies ou des infirmités ». https://books.google.fr/books?id=POdW5PhIQb4C&pg=PA95&lpg=PA95&dq=sainte+brigitte+trois+sortes+de+misericorde&source=bl&ots=n7yhKiR99x&sig=ACfU3U2XcZMEBRTDPVgpEOwB9MyQjc1BwQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjw8s3M1-bhAhUKWhoKHQkfDf4Q6AEwB3oECAkQAQ#v=onepage&q=sainte%20brigitte%20trois%20sortes%20de%20misericorde&f=false
1) Que les indulgences annulent la peine temporelle est une chose, que Dieu ne puisse pas continuer à agir d’une manière qui nous dépasse en est une autre.
2) “Pardon mais vous n’avez pas répondu à mon autre question : “En réparation de nos péchés et de ceux du monde entier”, il est bien question de la peine temporelle et non de la faute elle-même ?” La faute peut être pardonnée en raison de la demande qui en est faite (Jésus a obtenu le pardon pour tous) mais il reste au pécheur à demander et recevoir son pardon.
3) “Dans mon édition des Révélations de Sainte Brigitte, il est bien écrit que Jésus dit « Je leur envoie quelquefois des maladies ou des infirmités ».” Dieu est assez puissant pour utiliser et faire servir à Ses desseins les conséquences des péchés.
Imaginons que je prie pour expier les péchés de quelqu’un. S’il meurt néanmoins sans avoir demandé pardon dans le Sacrement, cela n’a servi à rien alors ? Je veux dire, il ira en enfer s’il s’agit d’un péché mortel ou bien l’âme, après la mort, peut-elle encore demander pardon ?
1) Cela sert toujours de prier. Même si celui pour qui vous priez ne se repent pas de ses péchés, au pire, ayant expié tout ou partie de la peine temporelle de ses péchés (par définition la peine éternelle ne peut être expiée), les peines du damné seront diminuées d’autant en Enfer. Dieu est juste et tient compte de tout.
2) Après la mort, par définition, on ne peut plus rien faire. Le temps est fini, et chacun entre dans son éternité, telle qu’il l’a préparée…
Bonjour Père Pagès,
Quand je discute avec des gens des indulgences plénières ils semblent penser qu’elles sont inaccessibles de par leurs conditions. Et pourtant quand je parle à ces mêmes personnes de l’indulgence plénière liée au Dimanche de la Miséricorde, ils sont surpris de découvrir à quel point elle est accessible.
Il peut être bon de rappeler que l’Église, guidée par l’immense miséricorde du Christ, met à disposition des catholiques une indulgence plénière liée au Dimanche de la miséricorde.
http://www.vatican.va/roman_curia/tribunals/apost_penit/documents/rc_trib_appen_doc_20020629_decree-ii_fr.html
Et tant que j’y suis, l’indulgence jubilaire de cette année de la Miséricorde :
http://fr.radiovaticana.va/news/2015/09/01/indulgence_jubilaire,_une_exp%C3%A9rience_authentique_de_la_mis%C3%A9ricorde_de_dieu/1168781
Cordialement.
Merci beaucoup Christophe67 ! J’enrichis mon article de vos propositions.