Les enfants, don très précieux du mariage
Selon le dessein de Dieu, le mariage est le fondement de cette communauté plus large qu’est la famille, puisque l’institution même du mariage et l’amour conjugal sont ordonnés à la procréation et à l’éducation des enfants dans lesquels ils trouvent leur couronnement.
Dans sa réalité la plus profonde, l’amour est essentiellement don, et l’amour conjugal, en amenant les époux à la «connaissance» réciproque qui fait qu’ils sont «une seule chair»(35), ne s’achève pas dans le couple; il les rend en effet capables de la donation la plus grande qui soit, par laquelle ils deviennent coopérateurs avec Dieu pour donner la vie à une autre personne humaine. Ainsi les époux, tandis qu’ils se donnent l’un à l’autre, donnent au-delà d’eux-mêmes un être réel, l’enfant, reflet vivant de leur amour, signe permanent de l’unité conjugale et synthèse vivante et indissociable de leur être de père et de mère.
En devenant parents, les époux reçoivent de Dieu le don d’une nouvelle responsabilité. Leur amour parental est appelé à devenir pour leurs enfants le signe visible de l’amour même de Dieu, «d’où vient toute paternité au ciel et sur la terre».
Il ne faut cependant pas oublier que même dans les cas où la procréation est impossible, la vie conjugale garde toute sa valeur. La stérilité physique peut en effet être pour le couple l’occasion de rendre d’autres services importants à la vie de la personne humaine, tels que l’adoption, les œuvres variées d’éducation, l’aide à d’autres familles, aux enfants pauvres ou handicapés.
La famille, communion de personnes
Au sein du mariage et de la famille se tisse un ensemble de relations interpersonnelles – rapports entre conjoints, paternité-maternité, filiation, fraternité – à travers lesquelles chaque personne est introduite dans la «famille humaine» et dans la «famille de Dieu» qu’est l’Eglise.
Le mariage et la famille chrétienne construisent l’Eglise. Dans la famille en effet, la personne humaine n’est pas seulement engendrée et introduite progressivement, à travers l’éducation, dans la communauté humaine, mais grâce à la régénération du baptême et à l’éducation de la foi, elle est introduite également dans la famille de Dieu qu’est l’Eglise.
La famille humaine, désagrégée par le péché, est reconstituée dans son unité par la puissance rédemptrice de la mort et de la résurrection du Christ. Le mariage chrétien, qui participe à l’efficacité salvifique de cet événement, constitue le lieu naturel où s’accomplit l’insertion de la personne humaine dans la grande famille de l’Eglise.
La mission, donnée au commencement à l’homme et à la femme, de croître et de se multiplier atteint ainsi toute sa vérité et sa pleine réalisation.
Et l’Eglise trouve dans la famille, née du sacrement, son berceau et le lieu où elle peut accomplir sa propre insertion dans les générations humaines, et celles-ci, réciproquement, dans l’Église.
(Extraits de l’encyclique Familiaris Consortio, Les tâches de la famille chrétienne, de saint Jean Paul II, n°14 & 15)
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