Saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars (Dardilly, 8 mai 1786 – Ars, 4 août 1859).
Au presbytère d’Ars, un vieux prêtre meurt à 73 ans. Il était né en 1786, près de Lyon, dans une famille de cultivateurs qui, une nuit, avait abrité le saint mendiant Benoît Labre. C’est un enfant de la Révolution : sa famille cache des prêtres durant la Terreur. Sa vocation tardive, encouragée par un prêtre réfractaire, Charles Balley, est contrariée : jugé debilissimus (très faible) en latin, exclu du grand séminaire, il est incorporé en 1809 dans l’armée d’Espagne ; il déserte, se réfugie dans les monts du Forez. Ordonné prêtre à Grenoble en août 1815 (l’année de Waterloo), il est nommé vicaire d’Écully auprès de M. Balley puis en 1818, à 32 ans, curé d’Ars en Dombes qu’il desservira 41 ans.
M. Vianney est un prêtre de la Restauration. « Lorsque M. Vianney fit son entrée dans la paroisse », rapporte le fermier Guillaume Villier, « il nous parut d’abord plein de bonté, de gaîté et d’affabilité ; mais jamais nous ne l’aurions cru si profondément vertueux. Nous remarquâmes qu’il allait souvent à l’église et qu’il y restait longtemps. Le bruit ne tarda pas à se répandre qu’il menait une vie très austère. Il n’avait point de servante, n’allait point dîner au château comme son prédécesseur, n’allait pas visiter ses confrères et ne les recevait pas chez lui. Ce qui nous frappait aussi beaucoup, c’est qu’on s’aperçut tout d’abord qu’il ne gardait rien ; nous nous disions : notre curé n’est pas comme les autres ».La conversion du village d’Ars passe par la ferveur religieuse et la lutte contre les « abus », cabaret, bal, travail du dimanche. En 1823, il entraîne les habitants, par la rivière de Saône, au sanctuaire lyonnais de Notre-Dame de Fourvière : « Mes frères, Ars n’est plus Ars ».
Cette pastorale collective se mue en destin individuel. Le « saint curé » est appelé à prêcher et confesser aux alentours. Il devient après 1830 le « missionnaire immobile » qui accueille dans son église des milliers de pèlerins, 30 000 sans doute dès 1834, 60 000 dans les années 1850, venus à pied, à cheval, en chariot, en diligence, bientôt en train. Ars est alors, avant Lourdes, le premier sanctuaire français. Sa réputation grandit, fondée sur sa piété, son austérité, des bruits de « diableries » et de miracles. Onze heures par jour en hiver, jusqu’à dix-sept heures en été, il confesse et réconcilie avec Dieu et avec l’Église. « C’est le péché », dit-il, « qui rend malheureux ». Il passe pour un voyant et (par l’entremise de sa « petite sainte » Philomène) pour un guérisseur : pour un saint vivant qu’on vient consulter. Épuisé, il tentera par deux fois (1843, 1853) de fuir pour « pleurer sa pauvre vie ». Il mourra curé.
Pie X le proclame bienheureux en 1905 ; Pie XI en fait un saint en 1925. En 1959, Jean XXIII, qui avait assisté à sa béatification, lui consacre une encyclique très personnelle. Le 6 octobre 1986, Jean-Paul II se rend à Ars pour l’honorer comme « modèle extraordinaire de vie et de service sacerdotal ». Le curé d’Ars est devenu curé universel.
Philippe Boutry,
professeur à l’université de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne
directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales
La patience de l’amour
« S’il y en avait trois comme toi sur la terre, mon royaume serait détruit », dixit Satan à son adresse : pas étonnant que l’Eglise ait fait du curé d’Ars, le saint patron des prêtres du monde ! Il était impétueux, impatient, mais son amour du Seigneur était ardent. De Marie, il dit « elle est ma plus vieille affection, je l’ai aimée avant même de la connaître ». La Vierge a fait de Jean-Marie Vianney un ange de bonté, de patience : des jours entiers au confessionnal il absolvait les pauvres pécheurs … Il a converti sa paroisse, redonné sens au sacerdoce après la dévastation révolutionnaire et plus que jamais le saint curé d’Ars intercède pour les pécheurs.
Biographie de saint Jean-Marie Vianney
Ses parents sont des paysans à la foi solide. Il apprend de sa mère la vie chrétienne et montre très jeune un vif intérêt pour le Seigneur et la Vierge Marie. A neuf ans il va à l’école à Dardilly mais y reste très peu car il est plus utile au travail agricole. Profondément marqué par la révolution, le petit Jean-Marie fait sa première communion et première confession clandestinement.
A dix-sept ans il exprime son désir de devenir prêtre, sa mère est très heureuse mais son père ne peut s’y résoudre car son travail est nécessaire à la ferme. Après deux ans, le père Vianney accepte mais Jean-Marie n’a pas l’instruction nécessaire pour entrer au séminaire. L’abbé Balley, curé d’Ecully, prend le jeune homme sous sa protection et grâce à lui il peut commencer sa formation. Tout au long de ses études, le jeune Jean-Marie est pieux, humble et animé d’un grand esprit de pénitence, en revanche il éprouve beaucoup de difficultés scolaires notamment pour mémoriser le latin. Il entreprend un pèlerinage à La Louvesc au tombeau de saint Jean-François Régis, et y reçoit la grâce de pouvoir finir ses études. En 1807, il reçoit la confirmation et prend pour patron saint Jean-Baptiste. En 1809, Jean-Marie est réquisitionné pour rejoindre l’armée napoléonienne, cependant grâce à un concours de circonstances il ne pourra se rendre au front. En 1811 il reçoit la tonsure et part pour le petit séminaire de Verrières.
Il est ordonné prêtre le 13 août 1815 à 29 ans et nommé vicaire à Écully. En 1818, l’évêque le nomme curé à Ars, il se met immédiatement à sa tâche : convertir ses paroissiens et les ramener à une vie sainte. Le curé d’Ars n’aura de cesse de rappeler ses fidèles à l’ordre, les invitant constamment à rejeter le péché. Il est connu pour ses sermons sévères et cela lui vaut d’être calomnié et persécuté. Pourtant à Ars la paroisse est tout à fait renouvelée. Le saint prêtre fonde dans le village une école puis un orphelinat nommé la « Providence », plusieurs miracles s’y produisent.
Alors qu’il vit extrêmement pauvrement, le curé d’Ars a souci d’embellir son église par des rénovations et décorations. Il met tous ses soins à la célébration de la messe et Ars est réputée pour la beauté de ses offices, les processions de la Fête-Dieu ont un éclat exceptionnel. Pendant trente ans, le curé Vianney reçoit des attaques directes du diable qu’il appelle le « grappin ». A la fin de sa vie, les foules affluent à Ars, on compte jusqu’à 120 000 personnes par an. Le rayonnement de celui qu’on appelle déjà le saint grandit, les nombreux voyageurs désirent se confesser au père Vianney qui passe jusqu’à quinze heures dans son confessionnal. Comme saint Padre Pio, il était connu pour avoir le don de lire dans les âmes. Il obtient beaucoup de miracles par l’intermédiaire de sainte Philomène, « sa petite sainte ».
Après avoir travaillé sans relâche plus de quarante ans, mangeant et dormant extrêmement peu, il meurt le 4 août 1859 à Ars-sur-Formans.
Les miracles du curé d’Ars
Le saint curé d’Ars était un homme de prière et de pénitence. Il obtenait par-là de nombreuses grâces. Beaucoup de faits extraordinaires ayant eu lieu par son intercession ont été rapportés. Il confia à un ami : « J’obtenais du bon Dieu tout ce que je voulais, pour moi comme pour les autres ».
Les multiplications à l’orphelinat
Un jour, alors qu’à l’orphelinat on n’avait plus de pâte pour préparer le pain, il envoya la cuisinière pétrir ce qui lui restait et la pâte se multiplia miraculeusement. Une autre fois, c’est le grenier à blé qui fut vide, le saint prêtre plaça une relique de saint Jean-François Régis sur un petit tas de blé. Il fut bientôt appelé pour constater le miracle, la porte ne pouvait plus s’ouvrir tant le grenier était plein de blé.
Les guérisons miraculeuses
Plusieurs fois le saint prêtre obtint des guérisons miraculeuses. Ce fut le cas pour un petit garçon paralysé, le père Vianney envoya sa mère prier sainte Philomène à la chapelle, à son retour le petit courait.
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L’histoire du curé d’Ars après sa mort
Le corps du curé d’Ars
Le corps du saint curé d’Ars est aujourd’hui exposé dans une chasse de la basilique d’Ars. Il fut retrouvé non-corrompu lorsqu’on ouvrit son tombeau à l’issue de la béatification. Durant la visite de sa maison natale à Dardilly, on peut lire un billet où le saint curé demande à être enterré dans le caveau familial au cimetière de Dardilly. Au musée de cire d’Ars on trouve un second billet ou le curé dit laisser son corps à disposition de l’évêque après sa mort. Voilà pourquoi il fut d’abord enterré dans l’église paroissiale d’Ars. L’église saint Jean-Marie Vianney de Dardilly dispose d’une relique du bras du saint exposé dans un reliquaire. Un petit buste en cire de saint Jean-Marie Vianney fut réalisé de son vivant par le sculpteur Cabuchet. Celui-ci réalisa en 1867 la célèbre statue de marbre qui se trouve aujourd’hui dans la basilique d’Ars.
La canonisation de saint Jean-Marie Vianney
Le 8 janvier 1905 le pape Pie X proclame la béatification de Jean-Marie Vianney qu’il déclare « patron de tous les curés de France ». Il est canonisé par Pie XI le 31 mai 1925 qui cette fois le déclare « patron de tous les curés de l’univers » en 1929.
Le rayonnement d’Ars
Un couvent carmélite a été fondé à Ars, les religieuses y prient constamment pour la sainteté des prêtres. Ars est aujourd’hui un lieu de pèlerinage important, le pape Jean-Paul II s’y est rendu le 6 octobre 1986. On organise dans cette ville des retraites pour les prêtres et fidèles. La petite ville du saint curé est devenue le cœur priant de la communauté de laïcs du Chemin Neuf.
Les sermons, citations et prières du saint curé d’Ars
Le curé d’Ars touchait profondément les cœurs par ses paroles. Il est célèbre pour ses mémorables sermons dont on a gardé de nombreuses belles citations. Voici les thèmes principaux de ses homélies:
La Vierge Marie
La prière
La confession et la miséricorde de Dieu
Le sacrement de l’eucharistie et la communion
Le sacerdoce du prêtre (Rejoignez cette neuvaine en ligne sur Hozana et confiez au saint Curé d’Ars un prêtre dont vous êtes proche !)
Il existe de nombreuses prières au curé d’Ars. Saint Jean-Marie Vianney était déjà connu de son vivant pour obtenir beaucoup de Dieu. Il est aujourd’hui encore sollicité par de nombreux chrétiens pour obtenir l’aide du Seigneur. L’on peut prier la neuvaine au saint curé d’Ars, la prière par l’intercession du saint curé d’Ars et de sainte Philomène, l’acte d’amour du saint curé, la prière pour les prêtres, la prière pour les vocations. Il existe aussi la prière du chapelet, chaque mystère du rosaire, mystères joyeux, douloureux et glorieux sont médités à l’aide des paroles du curé d’Ars.
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