« Il ne peut être question de jugement et de déposition d’un pape dans le sens propre et strict des mots. Le vicaire de Jésus-Christ n’est soumis à aucune juridiction humaine. Son juge direct et immédiat est Dieu seul. (R. Naz, Dict. de Droit Canonique, t. IV, col. 11). »

Les arguments ci-après, font état de l’impossibilité que le Siège Apostolique soit vacant.

 « Ce que le Christ notre Seigneur, chef des pasteurs et pasteur suprême des brebis, a institué dans le saint apôtre [St. Pierre] pour le salut éternel et le bien de l’Eglise doit nécessairement, grâce au même promoteur, se poursuivre sans interruption dans l’Eglise, laquelle, fondée sur la pierre, subsistera ferme jusqu’à la fin des siècles. (Concile Vatican I, Constitution dogmatique sur l’Eglise du Christ, Session 4, chapitre 2) »

Jamais il n’y aura donc d’époque où l’Église sera sans pape. Les trônes se sont écroulés en grand nombre dans le cours des siècles, des nations et des empires ont disparu, seule la papauté si haïe et si persécutée est encore debout. (Catéchisme catholique François Spirago 1950 p 148) »

et encore :

« L’Église catholique est indéfectible, c’est-à-dire qu’il y aura un pape, des évêques, des prêtres, des fidèles et que l’Évangile sera prêché, jusqu’à la fin des temps. En effet le Christ a dit : « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre l’Église ». (S. Mt 24.18) (…)

«Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre l’Église » signifient que la puissance de tous les démons ne suffira pas pour ruiner l’Église. L’ange Gabriel déjà avait annoncé à Marie que le règne de son Fils n’aurait point de fin. (Lc 1.33). L’Église est comme la lune; elle semble décroître et de fait ne décroît pas ; elle est obscurcie, mais non pas anéantie. (S. Ambroise) La barque de Pierre peut être couverte par les vagues, mais non pas faire naufrage parce qu’elle contient le Christ. (S.Ans.) Celui qui attaque l’Église ne la vraincra pas, car le Dieu qui la protège est plus puissant que tous ses ennemis. (S. J. Chr.) On peut engager la lutte avec Dieu, mais non pas en triompher. (Catéchisme catholique François Spirago 1950 p 158-159.) »

Voici ce que dit l’éditeur sur le catéchisme de François Spirago :

« Ce catéchisme, dans sa forme actuelle, est un livre d’instruction populaire et un manuel pour les catéchistes et les prédicateurs… Il a encore pour but également et simultanément de former les trois facultés : l’intelligence, le cœur et la volonté.»

« Nous donnons ci-dessous les grandes articulations de ce livre très adapté à notre époque bouleversée par l’apostasie presque générale ; « il ne s’agit pas, écrit encore Fr. Spirago, de former des philosophes religieux mais des bons chrétiens ».

 La possibilité de l’erreur chez le Pape

En effet, en dehors de son enseignement ex cathedra et en dehors de son enseignement ordinaire, quand il cesse de répéter ce que la tradition unanime tient pour révélé, et donc quand il parle comme théologien privé, un Pape peut tomber dans l’hérésie. Or l’affirmation claire que le Pape peut verser dans l’hérésie est corroborée par Innocent III, Innocent IV, Grégoire IX, Adrien VI, Paul IV, etc.

« Le Pontife, peut errer, même dans les choses qui touchent la foi … Adrien VI (+1523) »

Toutefois, nous lisons :

« Si donc quelqu’un dit que ce n’est pas de droit divin que saint Pierre a, et pour toujours, des successeurs dans sa primauté sur l’Eglise universelle, qu’il soit anathème. (Pastor Aeternus, Concile Vatican I, Session 4, chapitre 2) »

Le cardinal Cajetan s’est opposé à  l’attitude schismatique de Luther, comparable à celle des sédévacantistes !

Comme nous avons cherché à le démontrer dans notre dénonciation de l’erreur sédévacantiste, si théoriquement un Pape devrait être déposé dans le cas où il enseignerait l’hérésie, concrètement il ne l’est jamais pour la simple et bonne raison qu’il n’existe nulle instance ecclésiale possédant l’autorité nécessaire pour procéder à cette déposition.

En effet, quelles que soient les fautes personnelles, les prévarications, les forfaitures, quels que soient les actes schismatiques et les enseignements hérétiques dont les Pontifes constitués en autorité peuvent se rendre coupables, nul n’est habilité de son propre mouvement, de par sa décision personnelle à déclarer déchu de sa charge et dépouillé de ses pouvoirs un membre quelconque de la hiérarchie catholique. Ceci est juridiquement impossible, spirituellement impensable, formellement irréalisable. De ce fait si le Pape hérétique devait perdre son pontificat sur une déclaration officielle d’hérésie, néanmoins, et c’est là que réside la difficulté majeure, il est clair qu’une telle déclaration ne peut être légalement exécutée, car le Pape n’a pas de supérieur sur la terre qui soit capable de le juger et de le démettre de sa fonction. De la sorte, même s’il tombe dans une hérésie notoire, ce qu’à Dieu ne plaise et ce qui est quasi impossible mais reste une éventualité, le Pape ne perd jamais son pontificat.


Le « De Comparatione Auctoritatis Papæ et Concilii » (1511) du Cardinal Cajetan, maître Général de l’Ordre des Dominicains, évêque de Gaète, légat des Papes Jules II et Léon X,  expose, fort nettement et sans contestation aucune, la possibilité de distinguer dans le Pape, en temps normal comme en cas d’hérésie, entre un élément formel et un élément matériel, et soutient la possibilité de la séparation de ces deux éléments lorsque cela est imposé par une situation anormale ou imprévue :

– « Puisqu’il est donc certain qu’un Pape qui est devenu hérétique incorrigible n’est pas automatiquement destitué et doit être destitué par l’Eglise et que l’Eglise n’a pas puissance sur la Papauté, et que l’Eglise a puissance au-dessus de l’union de Pierre avec la Papauté, en tant qu’elle est son œuvre, il faut dire que, quand Pierre, devenu hérétique incorrigible est déposé par l’Eglise, il est jugé et déposé par une puissance supérieure non à la Papauté mais à l’union entre la Papauté [MATIERE] et Pierre [FORME]. » (Cardinal Cajetan, De Comparatione Auctoritatis Papæ et Concilii, c. XX .1511).

Ce passage signifie bien, que la déposition du Pape hérétique consiste en réalité, non pas dans une perte concrète de son Siège, ou en une coupable et inacceptable non reconnaissance produite par leur jugement privé – jugement comparable dans son principe au libre examen de Luther ou de Calvin, que s’autoriseraient, pour la perte définitive de leur âme, les fidèles ou les clercs – mais en la séparation invisible exécutée en lui par le Christ (la Puissance supérieure), entre la Papauté et Pierre, c’est-à-dire entre la « matière » et la « forme » du pontificat, conservant donc visiblement pour ne point troubler les cœurs et éviter le schisme et le scandale, le Pape dans sa chaire du point de vue matériel, qui devrait de ce fait toujours être considéré, respecté et révéré comme tel par tous les membres de l’Eglise.

Le Siège suprême n’est jugé par personne !

Cette vérité nous est d’ailleurs confirmée par les termes du Traité de Droit Canonique qui stipule que si:

« le pouvoir du pape cesserait par suite de démence perpétuelle ou d’hérésie formelle. […] Étant donné que le Siège suprême n’est jugé par personne (can. 1556), il faudrait conclure que, par le fait même et sans sentence déclaratoire, le pape serait déchu.» (Naz, Traité de Droit Canonique, t, I, p.376-377), ceci montrant bien que perdre une charge sans « sentence déclaratoire » c’est en réalité, pour une institution comme l’Eglise, ne pas la perdre « matériellement » puisque aucune structure ecclésiastique connue, ni n’existe et ni n’a la moindre autorité pour proclamer, décider, affirmer, soutenir et donc, moins encore exécuter une telle impensable et inapplicable sentence de déchéance !

D’ailleurs le Dictionnaire de Droit Canonique ne dit pas autre chose :

« Résumons en guise de conclusion, l’explication que les meilleurs théologiens et canonistes ont donnée à cette difficulté (Bellarmin, De Romano Pontifice, l. II, c.30; Bouix, De papa, t. II, Paris, 1869, p. 653; Wernz-Vidal, Jus Decretalium, l. VI, Jus poenale ecclesiae catholicae, Prati, 1913, p. 129). Il ne peut être question de jugement et de déposition d’un pape dans le sens propre et strict des mots. Le vicaire de Jésus-Christ n’est soumis à aucune juridiction humaine. Son juge direct et immédiat est Dieu seul. Si donc d’anciens textes conciliaires ou doctrinaux semblent admettre que le pape puisse être déposé, ils sont sujets à distinction et rectification. Dans l’hypothèse, invraisemblable d’ailleurs, où le pape tomberait dans l’hérésie publique et formelle, IL NE SERAIT PAS PRIVÉ DE SA CHARGE PAR UN JUGEMENT DES HOMMES, MAIS PAR SON PROPRE FAIT, PUISQUE L’ADHÉSION FORMELLE À UNE HÉRÉSIE L’EXCLUERAIT DU SEIN DE L’ÉGLISE. »
(R. Naz, Dict. de Droit Canonique, t. IV, col. 1159)

Ce serait donc seulement par un acte non juridique par lequel Jésus-Christ Lui-même démettrait le Pape de ses fonctions qui pourrait mettre fin à la charge pontificale. Telle est l’opinion défendue par Cajetan et Suarez. Mais qui peut se substituer à Jésus-Christ pour se présenter devant le Souverain Pontife dans le but de le déposer ? Cela n’a aucun sens.

Pour saint Robert Bellarmin, c’est le Christ qui, dans le Pontife, réalise l’union de la forme et de la matière.

Mais il y a mieux, saint Robert Bellarmin lui-même, insiste sur cette distinction de la forme et de la matière dans le Pape, montrant que cette différence est placée sur l’autorité unique du Christ qui en commande l’union et en réalise la communion chez le Pontife :

 « Il faut observer que dans le Pontife coexistent trois éléments: Le Pontificat lui-même (le primat précisément), qui est une certaine forme: la personne qui est le sujet du Pontificat (ou primat) et l’union de l’un avec l’autre. De ces éléments, seul le premier, c’est-à-dire le Pontificat lui-même provient du Christ; la personne au contraire en tant que telle procède sans doute de ses causes naturelles, mais en tant qu’élue et désignée au Pontificat elle procède des électeurs; il leur appartient de désigner la personne: mais l’union elle-même procède du Christ, par le moyen (ou en le présupposant) l’acte humain des électeurs… On dit donc en vérité que les électeurs créent le Pontife et sont la cause qu’un tel soit Pontife… toutefois ce ne sont pas les électeurs qui donnent l’autorité ni ne sont cause de l’autorité. De même que dans la génération des hommes l’âme est infuse seulement par Dieu et cependant, puisque le père qui engendre en disposant la matière est cause de l’union de l’âme avec le corps, on dit que c’est un homme qui engendre un autre homme mais on ne dit pas que l’homme crée l’âme de l’homme. » (Saint Robert Bellarmin, s.j.,  De Romano Pontefice I. 2, c. 17).

 

Le jugement privé, chez les sédévacantistes, est identique à celui de Luther excommunié par Léon X par de la Bulle « Exsurge Domine « , à cause de son attitude schismatique !

Redisons-le avec tous les docteurs et théologiens de l’Eglise, la lignée corporelle de l’Eglise, non seulement de ses membres mais encore et surtout de la hiérarchie, ne peut jamais tolérer une interruption physique !

Si, par une hypothèse absurde, cette lignée était interrompue même seulement pour un court laps de temps, l’Eglise ferait défaut et ne pourrait pas être rétablie. Cette continuité du corps de l’Eglise, qui est essentiellement hiérarchique, est analogique au feu, qui une fois qu’il a été éteint reste éteint. La raison est que, les successeurs matériels légitimes faisant défaut, il n’y aurait personne qui pourrait légitimement recevoir l’autorité du Christ et gouverner l’Eglise comme son vicaire.

Ceci nous est expliqué ainsi :

« En vérité, 1° la succession matérielle est nécessaire. En effet le Christ institua le ministère apostolique et voulut qu’il fût perpétuel: voici, dit-Il, je suis avec vous tous les jours, etc… Or, il ne serait pas perpétuel si les ministres de l’Eglise n’étaient pas dans une série ininterrompue de successeurs des Apôtres; ergo. Et encore: l’Eglise doit être une seule et toujours égale. Le principe de l’unité de l’Eglise est le ministère institué par le Christ; donc il est nécessaire que dans l’Eglise il y ait toujours un unique ministère: il est nécessaire donc que l’Eglise soit dirigée par ce ministère que dès le commencement le Christ confia aux Apôtres. Et cela ne peut arriver si elle n’est pas toujours dirigée par ceux qui sont issus des Apôtres en une série ininterrompue; si en effet elle est dirigée par d’autres qui ne peuvent pas être mis en relation avec les Apôtres, en substance elle est dirigée par un ministère qui commence par lui-même, et non par celui qu’institua le Christ. Dans ce cas l’autorité serait multiple et l’Eglise cesserait d’être une mais deviendrait multiple, le principe de l’unité se multipliant. C’est pourquoi il est aussi manifeste, que la série des successeurs ne doit jamais être interrompue, si en effet à un certain point elle est interrompue, cesse ce ministère avec lequel l’Eglise doit être gouvernée et cesse le principe de sa vraie unité, l’Eglise elle-même cesse donc: mais si jamais un jour l’Eglise cesse, elle ne pourra plus être rétablie. » (DOMENICO PALMIERI, S.J. Tractatus de Romano Pontifice, Prati Giachetti 1891, pp. 286-288).

 La série des successeurs de Pierre ne doit jamais être interrompue !

  Ainsi, parce que l’attitude sédévacantiste n’est pas basée sur des principes sûrs et objectifs, mais sur le subjectivisme de nature réformée qui fait imaginer dans la tête de certains que le Pape est déposé, elle fonctionne comme un puissant repoussoir à l’égard de l’Eglise et agit dans l’esprit selon le mode de la  « Désolation Spirituelle » qui est un mal intérieur de l’âme extrêmement grave. De plus, conduisant à la division de l’unité ecclésiale par le conclavisme, qui fait éclater l’ensemble du Corps mystique en une myriade de sectes, elle doit être expressément écartée, combattue avec fermeté et rejetée avec la plus extrême intransigeance car d’essence luthérienne !

L’erreur sur l’infaillibilité est ruine de la foi

Extrait d’un fil sur «Le forum catholique »

A propos de l’erreur qui consiste à prétendre que la conformité avec la doctrine traditionnelle est une condition de l’infaillibilité du Magistère ordinaire et universel de l’Église.

Cette  erreur est non seulement la ruine du magistère et de l’infaillibilité, elle est la ruine de la foi divine et catholique.
La raison est simple. Une condition absolue de notre salut est de croire avec certitude en la révélation de Dieu. Cette condition n’est pas arbitraire : nous avons besoin de connaître avec certitude la révélation de Dieu. Il nous l’a révélée pour être connue et utilisée, et non pas seulement pour mettre à l’épreuve la docilité de notre intelligence.
Or, pour croire avec certitude en la révélation de Dieu, il faut savoir avec certitude ce que Dieu a, en effet, révélé. Tout le monde sait que cette révélation a été commise à l’Église catholique et
romaine à garder et à transmettre aux fidèles. Les fidèles doivent donc croire à tout ce que leur enseigne l’Église. 
Mais la difficulté se pose à nouveau : comment savoir avec certitude ce qu’enseigne l’Église ?
Autant la doctrine de l’Église catholique doit être notre règle de foi, autant nous avons besoin d’une prochaine règle de foi nous permettant de connaître quelle est cette doctrine. Cette prochaine règle est nécessairement la manière (ou les manières) utilisée(s) par l’Église pour communiquer son enseignement aux fidèles.

Et cette prochaine règle de foi, communiquant l’enseignement catholique aux fidèles, doit nécessairement être infaillible, sans quoi, elle ne peut engendrer qu’un assentiment conditionnel,
qui remplacera l’inébranlable foi divine par l’opinion comme fait le protestantisme.
Or, dans le monde de la tradition de nos jours, on rencontre deux erreurs opposées l’une à l’autre, et opposées toutes les deux à cette infaillibilité de la prochaine règle de la foi.

La première est celle qui exige, parmi les conditions de tout acte infaillible de l’Église, la conformité avec la doctrine traditionnelle. Cette conformité, comme vous avez si bien montré, est ce que l’infaillibilité garantit. Il va de soi que si cette conformité était une condition à vérifier avant de savoir si l’enseignement était garanti ou non par le Saint-Esprit, le fidèle ne pourrait plus croire simpliciter ce que lui dit l’Église. Aucun acte de l’Église, si solennel qu’il soit, ne pourrait suffire pour autoriser le « credo » du fidèle. Avant de croire, le fidèle doit contrôler la doctrine du magistère pour voir si la règle prochaine ne se serait pas par hasard trompée. Mais son contrôle ne pourrait jamais être que l’acte de sa propre intelligence, largement aussi faillible que le jugement
du pape sur le même sujet. Tout au mieux seulement un grand théologien ayant une connaissance détaillée de la tradition ne serait capable de savoir si le magistère avait raison. Et en conséquence
seulement le grand théologien serait capable de faire un acte de foi. Le simple fidèle serait réduit à se sauver par l’opinion – laquelle n’est pas une vertu théologale et n’a jamais sauvé personne.

L’erreur opposée à celle-ci est celle qui impose au fidèle le devoir d’adhérer aux doctrines émanant du « magistère vivant » sans se soucier de concilier d’apparentes contradictions entre l’objet de la foi présentée aujourd’hui et celle présentée hier. On affirme, très exactement, que le magistère seul est compétent à éclaircir avec autorité des doutes portant sur le sens de son contenu, et on imagine en conséquence qu’un changement radical de doctrine (œcuménisme ?
liberté religieuse ?) ne présente aucune difficulté pour la conscience catholique laquelle n’a qu’à se plier. Il est ironique de constater que le Commonitorium de saint Vincent de Lérins, invoqué par
les fauteurs de ces deux erreurs, fut écrit précisément pour s’opposer à elles et pour inculquer les sains principes à appliquer, comme chacun peut le voir en le lisant.

Cette deuxième erreur détruit la foi en faisant que son acte propre soit l’adhésion à une formule mais pas à une vérité qui est nécessairement immuable. L’acte par lequel nous avons cru, sur l’enseignement du magistère, que l’Église catholique et romaine a exactement la même connotation que le Corps Mystique de Jésus-Christ (par exemple), n’eût jamais pu être un acte de foi s’il y avait eu la moindre possibilité de revoir soit la doctrine soit notre assentiment à elle. C’est pourquoi à chacune de ces erreurs la doctrine catholique est suffisamment résumée dans le mot « Credo » – je crois, non « j’opine » ou « je souscris ». (John Daly)

La Révélation divine est connue par le Magistère (sur l’attestation infaillible du Magistère) et par l’intelligence (l’acte de foi est un acte surnaturel élicité par l’intelligence humaine).
L’attestation infaillible du Magistère est nécessaire et nécessitante, sous peine de rendre la foi impossible.
La non-contradiction avec l’enseignement antérieur de la foi est nécessaire et nécessitante, sous peine de rendre la foi impossible.
Ces deux aspects sont simultanément nécessaires. En lâcher un, c’est faire de la foi :

– soit un simple jugement humain (en matière non-évidente, c’est donc en faire une opinion);
– soit un non-acte d’intelligence – on pourrait dire un jugement inhumain.

Or la foi n’est ni l’un ni l’autre : elle est la lumière divine dans une intelligence humaine.

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