Je préviens tout de suite que je n’ai rien contre le père Zaonotti-Sorkine, mais je ne peux pas ne pas dénoncer (1 Co 11.19 ; Ga 2.11 ; Ep 5.11 ; 1 Th 5.14 ; 2 Th 3.15) son enseignement sur le salut des suicidés, comme je l’ai déjà fait sur celui des non-catholiques.
L’affaire est mal partie, car cette question contient un piège, du fait qu’elle généralise le sort des suicidés : « Que deviennent ceux qui ont mis fin à leur jour ? », comme si tous les suicidés ne pouvaient qu’avoir le même sort. Or, même s’il est vrai que nous contribuons tous et chacun au salut ou à la perte de notre prochain, ce sur quoi nous serons jugés, le salut est une affaire essentiellement personnelle, comme l’enseigne Jésus dans la parabole des vierges sensées et des vierges insensées (Mt 25.1-13), ou dans la prophétie de Son retour (Lc 17.34-35).
Ça, c’est vrai ! (1 Tm 2.4) Mais cela ne veut pas dire que, pour autant, tous les hommes seront sauvés, car Dieu veut que nous voulions notre salut, et fassions ce qu’il faut pour le recevoir, raison pour laquelle Il commande : « Luttez pour entrer par la porte étroite, car beaucoup [pas tous ! beaucoup, seulement !] car beaucoup chercheront à entrer, et peu y réussiront [peu !] (Lc 13.24) ».
Oui, la vie est précieuse jusqu’à la dernière seconde, car elle est en soi non seulement un cadeau aussi merveilleux qu’immérité, que nous ne pourrons jamais rendre à nos parents, mais l’occasion qui nous est donnée, simple devoir de reconnaissance encore, de nous en montrer dignes, et de dire à Dieu, à qui nous devons tout ce que nous avons de bon, que nous L’aimons, Lui qui nous a créés par pur amour, afin que nous partagions un jour, si nous le voulons, Son propre bonheur dans l’éternité ! Nous jouirons alors de Dieu en proportion de ce que nous aurons appris à Le connaître et à L’aimer ici-bas. C’est dire si chaque seconde est précieuse, puisqu’elle a un poids d’éternité ! C’est dire aussi que la foi chrétienne, et elle seule, permet de découvrir le vrai sens de la vie, de se réjouir déjà de la beauté du Paradis qu’elle prépare et qui la transfigure !
Les enfants de quatre ans, encore sans péché personnel, font spontanément la volonté de Dieu (Mc 10.15 ; Lc 18.17), qui est que nous vivions (Dt 30.19 ; Jn 3.15 ; 5.40 ; 10.10,28). Mais quelqu’un parvenu à l’âge de raison, face à une profonde tentation de désespoir, s’il lui manque le désir d’aimer le Christ, comme le Christ nous a aimés, en souffrant jusqu’au bout, pourquoi résisterait-il à l’idée de se suicider, même si des enfants de quatre ans le font ? Il y a mieux que la lutte de tels enfants pour motiver la résistance à la tentation du suicide, il y a la pensée que le suicide ne met pas fin aux souffrances, mais les empirera sans commune mesure, et les rendra éternelles, aussi vrai qu’il n’y a pas rien après la mort, que la mort ne fait pas que mettre fin à cette vie, mais ouvre à celle de l’éternité… Je peux prouver l’efficacité de cette méthode. Il y a quelques années, j’ai précisément fait une vidéo sur le thème du suicide que j’ai intitulée « La tentation du suicide », dans laquelle je dis que le suicide est une trappe qui donne tout droit sur l’Enfer, eh bien deux personnes, indépendamment l’une de l’autre, sont venues me trouver pour me remercier d’avoir fait cette vidéo, car, m’ont-elles dit, si elles ne l’avaient pas vue, elles se seraient suicidées…
Il est vrai que certaines pathologies sont suicidaires, et il faut ici dénoncer l’usage d’antidépresseurs dont l’un des effets secondaires est, justement et paradoxalement, de mener au suicide. Le site de l’Assurance maladie (Ameli.fr) affirme que : « La personne confrontée à ce moment de grande souffrance [qu’est l’envie de suicide] ne trouve pas en elle les ressources suffisantes pour le surmonter. » Voilà qui souligne l’importance et notre responsabilité de vivre en relation avec le vrai Dieu, ennemi de la mort, pour disposer des si précieuses ressources de Son aide qui ne manque jamais à qui Lui fait vraiment confiance ! En effet, comme l’enseigne saint Paul, « Aucune tentation ne survient, qui dépasse la mesure humaine, car Dieu est fidèle. Il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais, avec la tentation, Il vous donnera, et le moyen d’en sortir, et la force de la supporter. (1 Co 10.13) ». C’est dire qu’il n’y a pas de déterminisme absolu, de fatalisme au péché.
S’il ne nous appartient pas de juger les personnes, il nous appartient de juger les actes, et aux prêtres de rappeler qu’en l’occurrence le suicide est un péché mortel, qui damne donc ceux qui choisissent de le commettre, aussi vrai que le Catéchisme de l’Eglise enseigne que le suicide est contraire à l’amour du Dieu vivant ; contraire au juste amour de soi ; contraire à l’amour du prochain, parce qu’il brise injustement les devoirs de solidarité familiale, nationale et humaine (CEC n°2280-2281).
Certes, il y a des cas où la conscience est anesthésiée, mais de même qu’un homme complètement saoul n’est pas responsable du mal qu’il fait, mais l’est de s’être enivré, raison pour laquelle saint Paul dit que les ivrognes n’hériteront pas du Royaume des Cieux (1 Co 6.10), de même, il revient à chacun, quelles que soient ses tares, de sauvegarder sa liberté intérieure, sans laquelle il n’est pas possible de voir le Seigneur (Lc 4.18 ; Jn 8.32 ; 2 Co 3.17 ; 11.3 ; Ga 2.4 ; 5.1). C’est pourquoi Jésus commande de veiller et de prier sans cesse afin d’avoir la force de résister à tout ce qui doit nous arriver, et de pouvoir nous tenir victorieux en Sa présence le jour où Il viendra nous chercher (Lc 21.36).
On peut voir en cette histoire un nouvel exemple de l’importance de ce en quoi nous croyons. En effet, en Inde, prévaut encore la croyance en la réincarnation, aussi, rien d’étonnant à ce que ces pauvres gens souffrants, aient préféré se suicider, pensant qu’ils allaient se réincarner en une nouvelle condition.
Eh oui, les chrétiens ont ce grave devoir de communiquer la bonne nouvelle du Christ victorieux du péché, de la haine et de la mort, raison pour laquelle Jésus les nomme « la lumière du monde, le sel de la terre (Mt 5.13-14) », en sorte que tous puissent dire avec saint Paul : « Je puis tout en Celui qui me donne la force ! (Ph 4.13) ». C’est tout autre chose que de laisser les gens dans la fatalité de leur misère pour excuser leur péché !
C’est bien dommage d’avoir mis votre foi à couper pour enseigner ou laisser croire que le suicide conduirait au Ciel, car saint Paul enseigne exactement le contraire : « Ne savez-vous pas, dit-il, que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, celui-là, Dieu le détruira. Car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous (1 Co 3.16-20) ». Vous voyez, la Parole de Dieu ne dit pas que le suicide conduit dans les bras du Père…
Ce discours faisant totalement l’impasse sur ce qu’est le péché ne peut que plaire au monde, mais il ne correspond pas à l’enseignement de l’Evangile qui n’oblige personne à aller au Paradis, mais demande à chacun de porter sa croix jusqu’au bout pour mériter d’y entrer. Dieu ne prend pas dans ses bras des âmes mortes, mais que des âmes vivantes de la vie de Son Fils (Jn 3.36 ; 6.53 ; 14.6). Il n’y a pas de salut après cette vie. Dire le contraire est aujourd’hui très courant, mais cela est une hérésie. Certes, on ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort, mais c’est dans l’espérance qu’avant leur décès elles aient désavoué l’acte qu’elles posaient et se soient confiées à la miséricorde infinie de Dieu, comme ce fut le cas pour cet homme s’étant volontairement noyé et dont le saint Curé d’Ars assura qu’il avait eu le temps. Le temps de quoi ? Le temps de se repentir de son acte et d’en demander le pardon à Dieu. Mais celui qui se tire une balle dans la bouche, je ne sais pas de quoi il a le temps entre le moment où il appuie sur la gâchette et le moment où il meurt …
Bref, je trouve regrettable de préférer bercer avec une doctrine à bon marché les gens pleurant le décès d’un suicidé plutôt que de les i-mmu-ni-ser contre le suicide, car le suicide est con-ta-gieux ! Si le suicide n’est pas dénoncé avec la dernière énergie pour ce qu’il est, alors, les âmes faibles se sentent autorisées à le choisir comme solution à leur problème. Combien d’adolescents se suicident parce que leur chanteur idolâtré s’est lui-même suicidé ! Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les Français de 15 à 24 ans. Et alors que dans le monde plus de 800 000 personnes se suicident chaque année, dont 10 000 en France, que l’euthanasie est de plus en plus ouvertement pratiquée, que certains décident de se suicider pour ne pas polluer la planète, il faut rappeler que nous n’existons pas par hasard, que Jésus a « reçu tout pouvoir au Ciel et sur la terre (Mt 28.20) » en sorte qu’uni à Lui rien ne saurait nous manquer ni nous empêcher d’aimer… jusqu’au bout (He 12.1-3) ! « Seul celui qui tiendra bon jusqu’au bout sera sauvé ! (Mc 13.13)
La vidéo d’origine du père Zanotti-Sorkine
Bonjour cher Abbé,
Rien d’étonnant, ou plus tôt du détonant dans la doctrine de ce prêtre. Il suffit, pour en avoir une idée à l’instanté d’ouvrir son site.
Sur fond rouge la 1° phrase émane non point d’une citation de notre Seigneur Jhesus-Christ, de la très sainte Vierge Marie, d’un apôtre, d’un docteur de l’église ou du magistère.
Enfin d’un magistère mais pas de celui dont l’on s’attend de la part d’un ordonné “Alter Christus” . . . bien au contraire.
Zanotti lance donc d’entrée à la face du lecteur, une citation émanat du dénommé georges clémenceau, bien connu pour son anti-christianisme primaire, qui après ses fréquentations anglaises avec Mill et Spencer et son retour d’introduction au sein des loges de ” l’anglois “, fut installé politiquement par Arago, peu après la chute du second empire. Dès lors le frère évolua dans les sphères politiciennes parfois avec un certain brio, et maintes fois avec de cuisants échecs. Pour autant la Divine Providence lui réserva une surprise de taille, puisque sa propre sœur fut frappée par la Charité Divine, au point d’épouser notre Seigneur au sein d’ une congrégation religieuse. Après maint déboire politique le mentor de Zanotti fut récompensé par le siège d’académicien, offert par les frères à la succession de frère Émile Faguet.
Zanotti profite t-il de son éviction et de son influence pour assouvir une certaine vengeance contre l’institution : l’Église du Christ ?
A l’image de son mentor qui approuva en son temps, le traquenard de Sarajevo lui donnant l’occasion de jouer un premier rôle privilégié pour la liquidation de l’Empire catholique Austro-Hongrois.
Dont acte.
Je suis atteint de deux maladies graves depuis 10 ans, et il y a peu, un mauvais catholique m’a suggéré l’euthanasie. Ici je dois dire que le Père Zanotti a une approche purement sentimentaliste, comme d’habitude…
Le suicide constitue une tentation pour ceux qui souffrent, et Dieu sait si les souffrances peuvent être grandes ici bas, à la fois à cause des maladies ou catastrophes, et parce que les hommes sont mauvais. Mais il faut fuir cette tentation, quelle que soit l’intensité de l’épreuve. On peut prier Notre-Seigneur d’abréger notre vie, comme l’ont fait certains martyrs ; pas plus.
Le suicide est un péché mortel ; cela dit nul ne connaît le sort d’une personne qui se suicide, pour les raisons suivantes :
1°) Quand un homme souffre au point de vouloir se donner la mort son discernement peut être altéré.
2°) L’intention de ceux qui commettent le suicide n’est pas tant de se donner la mort que d’abréger leurs souffrances.
3°) Même dans le cas d’une personne qui se tire une balle dans la tête (ou autre méthode brutale), on ne connaît pas le délai entre le moment du passage à l’acte et la mort ; donc il est permis de penser que l’acte de contrition soit encore possible.
Plusieurs révélations privées (crédibles) ont déjà dit que les suicidés n’allaient pas tous en enfer, et même que beaucoup (voire la plupart) se sauvaient (alors que la plupart des hommes se damnent, habituellement).
En tout état de cause, il ne faut pas se suicider !