Pendant des siècles, Alger aura été le refuge des pirates des “puissances barbaresques” et de leurs esclaves chrétiens. Un scandale bien oublié qui fut à l’origine de l’expédition française de 1830.

“J’ai vu, Messieurs, les ruines de Carthage, j’ai rencontré parmi ces ruines les successeurs de ces malheureux chrétiens, pour la délivrance desquels Saint Louis fit le sacrifice de sa vie. Le nombre de ces victimes augmente tous les jours. […] il est temps que les peuples civilisés s’affranchissent des honteux tributs qu’ils paient à une poignée de barbares “.
Chateaubriand fait assaut de sa meilleure éloquence. En ce 9 avril 1816, à la tribune de la Chambre des pairs, il réclame que Louis XVIII ouvre ” des négociations générales avec les puissances barbaresques pour déterminer ces puissances à respecter les pavillons des nations européennes et à mettre un terme à l’esclavage des chrétiens “.

La flotte anglo-néerlandaise dans la rade d’Alger, le 27 août 1816 Les bombardements durent six heures.
Les échanges de tirs avec les Algériens font des centaines de tués. Ils finissent par libérer 12 000 esclaves.

En 1516, un forban du nom de Baba Arudj – Barberousse -, sans doute un Grec renégat, se proclame ” roi de la belliqueuse nation algérienne “. Deux ans plus tard, son frère Khayr al-Dîn, menacé par la flotte de Charles Quint, place la Ville blanche sous la suzeraineté du sultan ottoman Selim 1er.
Ainsi, jusqu’en 1830, Alger demeure soumise au pouvoir nominal de la Sublime Porte. Mais en réalité, cette Régence, comme celles de Tunis et de Tripoli, recouvre son autonomie, pour se transformer en un repaire criminel, refuge de trafiquants et d’écumeurs des mers en quête de rapines, non seulement turcs, berbères ou arabes, mais également italiens, espagnols ou même français. À ces aventuriers sans scrupule, l’islam offre une foi et une loi, habillant leurs exactions du manteau de la religion.

” Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? “, se lamente Géronte quand le fourbe Scapin veut lui faire croire que son fils va être emmené ” esclave en Alger “. Molière ne sera pas le seul à broder sur ce thème, qui hantera l’imaginaire européen. Du XVIe au XIXe siècle, les romans et récits de captivité se multiplient jusqu’à devenir un genre littéraire à part entière.
C’est que cette traite longtemps occultée – elle n’est pas “historiquement correcte” – a infligé un traumatisme durable aux riverains de la Méditerranée, au point que certaines régions menacées seront désertées. Selon l’universitaire américain Robert C. Davis, (auteur d’Esclaves chrétiens, Maîtres musulmans, l’esclavage blanc en Méditerranée, 1500-1800), entre 1530 et 1780, le chiffre total des Européens capturés par les corsaires barbaresques, établi à partir des archives douanières, avoisinerait 1 250 000 personnes, toutes origines confondues.


Négociation pour la libérations d’otages prisonniers des Barbaresques.
C’est seulement par la force qu’est obtenue du dey d’Alger l’abolition de l’esclavage. Mais la piraterie va se poursuivre jusqu’en 1830.

Des bagnes infects et surpeuplés

Si les Barbaresques ménagent leurs prisonniers de qualité dont ils espèrent tirer rançon, et s’il existe des maîtres bienveillants, les autres captifs sont astreints aux travaux les plus rudes, à ramer sur les galères, à travailler dans les carrières, les mines ou les arsenaux.
Chaque soir, ils sont enfermés dans des “bagnes” infects et surpeuplés. Un voyageur de la fin du XVIIIe siècle atteste :
” Leur nourriture journalière consiste en deux pains noirs, d’une demi-livre chacun ; ceux qui travaillent ont de plus dix olives. Mais comme les travaux cessent le vendredi qui est le jour de repos des Turcs, ces infortunés restent enfermés toute la journée et ne reçoivent autre chose du gouvernement algérien que de l’eau. ” Les femmes, dont le nombre est difficile à évaluer, sont plutôt employées comme domestiques, sinon comme concubines de harem. Les enfants sont souvent placés chez des notables, où ils n’échappent pas toujours à des abus sexuels…

Un opuscule daté de 1643, intitulé Les Larmes et Soupirs de deux mille François esclaves dans l’enfer d’Alger en Barbarie à la reine régente, mère de Louis XIV, publie le témoignage suivant :

” Les empalements sont ordinaires, et le crucifiement se pratique encore parmi ces maudits barbares. [.. .] D’autres sont écorchés tout vifs, et quantité brûlés à petit feu, spécialement ceux qui blasphèment ou méprisent leur faux prophète Mahomet. “

Cet état de fait révoltant sera toléré par les puissances chrétiennes jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Des traités sont signés avec les Régences, mais jamais respectés. On procède parfois à des échanges de prisonniers. Plusieurs ordres religieux, tels les Trinitaires et les Mercédaires, s’évertuent à récolter des dons pour racheter les captifs. Les guerres de la Révolution et de l’Empire entraînent une recrudescence de cette piraterie en Méditerranée où les “caravanes” des chevaliers de Malte ont cessé d’exercer leur vigilance. Le nombre d’esclaves blancs à Alger, qui était de 630 en 1795, s’élève à 1645 deux décennies plus tard. Afin d’assurer une tranquillité relative, les nations européennes doivent verser des indemnités annuelles au dey d’Alger et aux autres princes musulmans. Entre 1801 et 1815, les jeunes États-Unis, eux aussi touchés par ce fléau, conduisent deux guerres victorieuses contre les Barbaresques, notamment à Tripoli (expédition qui a donné son hymne au corps des marines). Au printemps 1816, le vicomte Exmouth, commandant la Royal Navy, fait bombarder Alger et obtient la libération de tous les esclaves chrétiens.
Malgré cela, la sécurité ne règne toujours pas, et le dey d’Alger se moque des puissances européennes. Il fallut l’arrivée aux affaires du prince de Polignac appelé par Charles X pour que la France se décide à réagir et exauce le vœu de Chateaubriand. Le projet initial consiste à faire punir le dey par le vice-roi d’Égypte. Idée vite abandonnée et remplacée par une expédition purement française. Le 12 mars 1830, rapporte Jean-Paul Clément (dans son Charles X, Perrin), Polignac s’explique :

” Notre but est un but d’humanité, nous poursuivons, outre la vengeance de nos propres injures, l’abolition de l’esclavage des chrétiens, la destruction de la piraterie, la suppression des humiliants tributs que les États européens paient à la Régence. “
On rassemble 33 000 hommes qui embarquent sur une centaine de bâtiments de la marine royale et plusieurs centaines d’autres. Le débarquement a lieu à Sidi-Ferruch, et, après quelques jours de combats, Alger est conquise, le dey Hussein chassé. L’un des premiers soins des Français est d’ouvrir le bagne de la marine pour en délivrer les derniers esclaves chrétiens. Ils y trouvent 122 prisonniers, dont 80 marins français naufragés, quelques soldats, grecs, génois, certains aveugles ou déments. L’un d’entre eux, un certain Béraud, originaire de Toulon, y croupissait depuis 1802. Quant aux serviteurs noirs, qui représentent près de 5 % de la population, il leur faudra patienter pour obtenir leur liberté jusqu’au décret du gouvernement provisoire de la IIe République, le 27 avril 1848, abolissant l’esclavage dans les possessions françaises.

Le chiffre de 1 250 000 est le nombre total des Européens capturés en deux siècles et demi (XVIe – XVIIIe siècles) par les pirates barbaresques. Mais ce n’est qu’après les guerres napoléoniennes que les Européens réagissent.

Philippe Delorme
Valeurs Actuelles – 27 octobre 2016

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Alors que les brillantes civilisations grecque et romaine avaient donné aux peuples du littoral méditerranéen de partager pacifiquement Notre Mer, Mare Nostrum, l’islam transforma celle-ci en un cauchemar, un lieu de piraterie ininterrompue se déversant régulièrement sur les côtes de Provence et d’Azur, la Corse et la Sardaigne, remontant jusqu’aux Alpes, pour piller et en ramener argent et esclaves. Les sarrasins, maures et autres pirates barbaresques, puis l’Empire ottoman, en dignes continuateurs des prédateurs arabo-islamistes, firent régner la terreur durant des siècles sur cette mer et ses littoraux du nord.  Pierre Dan estima qu’entre 1605 et 1634 les Algérois prirent plus de 600 navires, pour une valeur de plus de vingt millions de livres ; les 80 navires marchands français qu’ils capturèrent entre 1628 et 1635 furent évalués à 4 752 000 livres ; de même le rachat, en 1768 de 1006 esclaves à Alger coûta aux trinitaires français 3 500 000 livres (Robert C. Davis, Esclaves chrétiens, maîtres musulmans, L’esclavage blanc en Méditerranée, 1500-1800, éd. Jacqueline Chambon, 2006, p.58). Cet extrait tiré de l’oraison funèbre du duc de Beaufort, tué par les Turcs au cours d’une bataille navale en 1670, et prononcée par Mascaron, originaire de Marseille et futur évêque d’Agen, donne un témoignage autorisé de la situation : Quand je me souviens qu’il n’arrivait point de vaisseau dans nos ports qui ne nous apprît la perte de vingt autres, quand je songe qu’il n’y avait personne qui ne pleurât ou un parent massacré, ou un ami esclave, ou une famille ruinée ; quand je me rappelle l’insolente hardiesse avec laquelle ces barbaresques faisaient des descentes presque à la porté de notre canon, où ils enlevaient tout ce que le hasard leur faisait rencontrer de personnes et de butin… Saint Vincent de Paul, aumônier des galères et fondateur de la congrégation des Lazaristes, qui avait lui-même été enlevé et réduit en esclavage pendant deux ans à Tunis par les Turcs, fonda en 1640 L’Œuvre des Esclaves  afin de les assister spirituellement et corporellement par visites, aumônes, instructions et administration des saints sacrements, mais aussi s’employer à leur rachat. Malheureusement, en confirmant la valeur marchande des esclaves, ce rachat entretenait la piraterie… Aussi saint Vincent de Paul finit-il par préconiser l’intervention militaire comme une œuvre sainte : Il y a apparence que si l’on entreprenait ces gens-là, on en viendrait à bout . (ibid.). Il fallut cependant attendre 1830, à la faveur d’un différend avec le dey d’Alger dans le versement régulier du tribut versé en échange de la tranquillité de navigation de leurs vaisseaux, pour que les Français se décident enfin à intervenir dans cette région du Maghreb, y détruire les repaires de la piraterie, libérer les esclaves, et affranchir les tribus arabes et berbères non seulement du joug turc mais encore des épidémies et du paludisme. À l’inverse du massacre arménien par les Turcs, du massacre amérindien par les Américains, du massacre aborigène par les Anglais et du massacre romano-berbère par les Arabes, la France, grâce à ses médecins (militaires puis civils), a soigné toutes les populations du Maghreb, les amenant de moins d’un million en 1830 à dix millions d’habitants en 1962. Nombreux furent alors les habitants du pays, notamment les Kabyles, se souvenant de leur lointaine ascendance européenne (issue des Légions romaines composées d’Ibères, Gaulois ou Germains) et chrétienne, à se présenter aux aumôniers militaires pour en recevoir la foi chrétienne, mais le Gouvernement français et franc-maçon interdit à l’Église leur évangélisation. Et ainsi, parce que Qui n’amasse pas avec Moi, disperse (Mt 12.30), la France, allant jusqu’à favoriser la création d’écoles coraniques, n’a-t-elle pas semé la malédiction qui allait détruire son œuvre cent trente ans plus tard ? (Extrait de Abbé Guy Pagès, Interroger l’islam, Mille et une questions à poser aux musulmans, 4e édition, DMM, 2018)”.

D’abord vient la shoah. Puis la traite négrière. Et puis c’est tout. Car l’ordre mémoriel a ses priorités sur l’échelle du Mal. Et ses amnésies. Dans les médias, les programmes scolaires et la Loi, les rôles sont clairement définis entre victimes et coupables héréditaires, devant le tribunal de l’Histoire, et corollairement entre privilèges de discriminés positivement et devoirs de repentis : les uns sont condamnés à payer des crimes qu’ils n’ ont pas commis auprès d’autres qui ne les ont pas subis. Mais l’Histoire n’est pas si manichéenne et présente des événements ébranlant ce verdict. Gare à celui qui ressuscite ces oublis volontaires ! L’esclavage arabo-musulman de millions d’Africains dérange (voir cette interview de Tidiane N’Diaye). Les premiers n’y sont guère à leur avantage. Les historiens osent peu en parler par crainte de suspicion de mal-pensance et d’excommunication pour délit de croc-en-jambe dans la course à la victimisation et à la repentance.

Mais il est un esclavage encore plus enfoui dans les tréfonds de la mémoire officielle. L’Histoire en fournit pourtant maint témoignages, comme cette lettre à la Reine datée de 1643 intitulée Les larmes et soupirs de deux milles François esclaves dans l’enfer d’Alger en Barbarie à la Reine régente, mère de Louis XIV. Durant les siècles que dura cet esclavage, des Français organisèrent, au péril de leurs vies, des missions de sauvetage pour racheter la liberté de leurs compatriotes captifs, tenant à cette occasion des sortes de listes de Schindler : des litanies de noms, de prénoms, d’âges, d’années d’asservissement, de prix de rachat. Vous n’en avez probablement jamais entendu parler. Tellement incorrectes, ces listes témoignent ligne après ligne de vérités à contre-courant des priorités mémorielles de la doxa contemporaine.

La plupart des listes qui suivent ont été rédigées par des Trinitaires, un ordre religieux fondé à Cerfroid (Picardie) en 1194 par les Français Jean de Matha et Félix de Valois. Le symbole des Trinitaires est une mosaïque datant de 1210 qui représente Jésus libérant deux captifs, un blanc et un noir. Un ordre similaire, fondé en 1218 à Barcelone par Pierre Nolasque, est celui des Mercédaires. Ces ordres dits de « rédemption des captifs » avaient pour mission de récolter des dons puis d’aller négocier le rachat des esclaves victimes de la traite arabo-musulmane et plus particulièrement les Français aux mains des Barbaresques en Afrique du Nord. Ces missions faisaient l’objet de compte-rendus dans lesquels apparaissaient les listes dont certaines sont données ci-dessous. Les liens vers les documents originaux numérisés par la BNF (bibliothèque nationale de France) sont disponibles en fin d’article, ainsi que des témoignages d’époque.

Liste d’esclaves français rachetés en 1785 à Alger par l’Ordre de la Trinité

Voyage dans les états barbaresques de Maroc, Alger, Tunis et Tripoli ; ou Lettres d’un des Captifs qui viennent d’être rachetés, par M.M. les Chanoines réguliers de la Sainte-Trinité, suivies d’une notice sur leur rachat et du catalogue de leurs noms, 1785

Liste d’esclaves français rachetés en 1720 à Alger et à Tunis par l’Ordre de la Sainte Trinité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voyage pour la rédemption des Captifs aux Royaumes d’Alger et de Tunis fait en 1720, par les P. P. François Comelin, Philemon de La Motte et Joseph Bernard de l’Ordre de la Sainte Trinité, dits Mathurins, 1721

 

Ils détruisaient les églises dont les cloches pouvaient sonner l’alarme à leur approche..

 

Liste d’esclaves français rachetés en 1666 et 1667 à Tunis et en Alger par l’Ordre de la Trinité

Le tableau de piété envers les captifs, ou Abrégé contenant, avec plusieurs remarques, deux Relations de trois Redemptions de Captifs faites en Afrique, aux Villes et Royaumes de Tunis et d’Alger en Barbarie, ès années 1666 et 1667, par les Religieux de l’ordre de la Très-Sainte Trinité, 1668

Liste d’esclaves français rachetés entre 1662 et 1663 à Alger, Tripoli et autres villes
par les Religieux de la Mercy de France

Le miroir de la charité chrestienne, ou Relation du voyage que les Religieux de l’Ordre de Notre-Dame de la Mercy du Royaume de France ont fait, l’année dernière 1662, en la ville d’Alger d’où ils ont ramené environ une centaine de Chrétiens esclaves, par l’un des Père Redempteur du même Ordre, 1663

Liste d’esclaves français rachetés en 1662 à Alger par les Pères de la Mercy du Royaume de France

Le miroir de la charité chrestienne, ou Relation du voyage que les Religieux de l’Ordre de Notre-Dame de la Mercy du Royaume de France ont fait, l’année dernière 1662, en la ville d’Alger d’où ils ont ramené environ une centaine de Chrétiens esclaves, par l’un des Père Redempteur du même Ordre, 1663

 

Liste d’esclaves français rachetés en 1655 en Alger par les Religieux de la Mercy de France

Le miroir de la charité chrestienne, ou Relation du voyage que les Religieux de l’Ordre de Notre-Dame de la Mercy du Royaume de France ont fait, l’année dernière 1662, en la ville d’Alger d’où ils ont ramené environ une centaine de Chrétiens esclaves, par l’un des Père Redempteur du même Ordre, 1663)

Liste d’esclaves français rachetés en 1644 à Alger par les Religieux de la Mercy de France

Le miroir de la charité chrestienne, ou Relation du voyage que les Religieux de l’Ordre de Notre-Dame de la Mercy du Royaume de France ont fait, l’année dernière 1662, en la ville d’Alger d’où ils ont ramené environ une centaine de Chrétiens esclaves, par l’un des Père Redempteur du même Ordre, 1663

Liste d’esclaves français rachetés en 1644 à Alger par les Pères de l’Ordre de Notre-Dame de la Mercy Redemption des Captifs

La vive foy et le récit fidelle de ce qui s’est passé dans le voyage de la rédemption des Captifs François, faicte en Alger par les Pères de l’Ordre de Nostre-Dame de la Mercy Rédemption des Captifs, 1645

Liste d’esclaves français captifs à Alger en 1643 et sollicitant l’aide de la Reine
via le P. Lucien Heraut

Les larmes et clameurs des Chrestiens françois de nation, captifs en la ville d’Alger en Barbarie, adressées à la reine régente, par le R. P. Lucien Heraut, Religieux de l’Ordre de la Trinité et Rédemption des Captifs, 1643

Liste des esclaves français rachetés en 1643 à Alger
par le P. Lucien Heraut de l’Ordre de la Sainte Trinité et Rédemption des Captifs

Les larmes et clameurs des Chrestiens françois de nation, captifs en la ville d’Alger en Barbarie, adressées à la reine régente, par le R. P. Lucien Heraut, Religieux de l’Ordre de la Trinité et Rédemption des Captifs, 1643

Certains d’entre eux peuvent posséder de belles villas et jusqu’à esclaves chrétiens. On les nomme les raïs. Leurs prisonniers sont vendus sur les marchés de Tunis ou d’Alger s’ils sont pauvres. Les riches, les nobles, les Juifs ou les religieux peuvent être libérés s’ils paient une rançon. L’intervention de nombreux intermédiaires alimente un fructueux commerce qui les enrichit à tous les niveaux..

 

Liste d’esclaves français datant de 1637, négociés et rachetés à Tunis par les P. Pierre Dan et Charles d’Arras de l’Ordre de la Sainte Trinité et Rédemption des Captifs

Trinitaire négociant le rachat de compatriotes esclaves (début 17ème sc.)

Extraits de documents d’époque

extraits de documents des 17 et 18 siècles: listes d’esclaves rachetés et témoignages

Récit du P. Pierre Dan qui, avec le P. Charles d’Arras, rachetèrent 42 esclaves à Tunis vers 1637 et les ramenèrent à Paris

Cependant, les autres Pères et moy, qui estions députez pour la Rédemption des Captifs, considérans que le sieur le Pape pourroit bien tarder longtemps, avant qu’avoir ses expéditions pour son retour en Alger, fûmes d’avis de travailler de notre côté, et de faire en sorte qu’il ne fut point dit que nous fussions venus là inutilement. Nous nous résolûmes doncque en l’attendant, avec le consentement de notre Reverendissime Pere General, d’employer une partie de nos deniers à Tunis, pour la délivrance de quelques François que nous sçavions y estre Captifs, et de garder l’autre pour Alger quand nous y retournerions, et que sa Majesté en auroit donné l’ordre. En effet, les R.R. Peres que j’ay nommez cy-devant, ensemble le R. Pere Charles d’Arras et moy, travaillâmes si bien à cette affaire pour en avoir le succez, qu’il plût à Dieu nous le donner tel que nous le desirions. Car trois mois apres il nous fit tant de grace, que de la Ville de Tunis nous racheptâmes quarante et deux François esclaves. Le plus considérable d’entre eux estoit natif de Rouen, et se nommoit Noël Dubois, âgé de soixante douze ans. Il en avoit trente et uns qu’il trempoit dans cette misère, ayant été captif à Constantinople vingt et neuf ans, et deux à tunis. Parmy tous ceux-cy nous en trouvâmes un autre, qui par une merveille bien étrange ne fut esclave que cinq jours, et ne vid jamais la Barbarie, quoi qu’il y eust demeuré tout ce temps là. Il s’appelloit Sebastien Lombar, natif de Marseille, et n’estoit âgé que d’environ dix-sept ans.

[après retour à Paris en passant par Marseille] De là nous retournnâmes à notre Convent, où après que nous eûmes confessé et communié ces pauvres Captifs, que nous invitâmes à remercier Dieu de la grâce qu’il leur avait faite de les délivrer de l’esclavage des Turcs, nous donnâmes des habits à ceux qui en avoient besoin, et autant d’argent qu’il leur en falloit pour s’en retourner en leur païs.

dans Histoire de Barbarie et de ses Corsaires, par le R. P. F. Pierre Dan, ministre et supérieur du couvent de la Sainte Trinité et Rédemption des Captifs, 1637, pages 62 et 67

Lettre à la Reine régente (Anne d’Autriche, reine de France de 1615 à 1643 et mère de Louis XIV) de P. Lucien Heraut qui rentre en France en 1643 avec 50 esclaves français rachetés et qui interpelle sur le sort de milliers d’esclaves toujours captifs

…le bonheur de recevoir une œillade de votre Majesté. J’en ay fait, Madame, l’expérience ces jours passés, lorsque revenant de Barbarie avec cinquante Captifs racheptez des mains des Infidelles par l’ordre du defunt Roy, votre tres-cher et honnoré espoux, j’eu en rencontre vostre Majesté en la rue Saint Antoine qui alloit au Monastere Sainte Marie, laquelle tesmoigna par ces regards pleins de douceurs et de compassion la joye qu’elle avoit de voir les mebres de jesus Christ racheptez de la cruauté et tyrannie des Barbares.

… les justes prières de plus de deux milles François qui sont restés dans les prisons d’Alger, de tout sexe, de tout age et condition : parmy les souffrances, qui ont beaucoup de rapport avec celles d’Enfer, ou le danger où ils sont de s’y plonger pour jamais, reniant nostre sainte Foy à force de tourmens, comme il se voit tous les jours. Ce que n’ayans peu pour lors representer à vostre Majesté, je le fais maintenant par cette humble requete, en suite de laquelle, j’ai mis le traité advantageux que j’ay fait avec le Bascha dudit Alger, et les noms d’une partie de vos sujets, qui y sont pour le present Esclaves en ladite ville, et desquels j’ay peu avoir connoissance avec une plainte d’iceux, qu’ils addressent aux pieds de votre clemence et Royalle bonté, qu’elle daignera regarder, s’il luy plaist, d’un œil favorable et compatir aux miseres de ces pauvres infortunés, et principalement la necessité de mon compagnon Religieux qui y est deumeré en hostage, et est en danger d’estre brulé tout vif, (selon la coustume ordinaire) si l’année qui achevera au mois de Juin prochaine, il n’est délivré…

De vostre tres humble tres obeissant et tres fidel sujet, P. Lucien Herault

dans Les larmes et clameurs des Chrestiens françois de nation, captifs en la ville d’Alger en Barbarie, adressées à la reine régente, par le R. P. Lucien Heraut, Religieux de l’Ordre de la Trinité et Rédemption des Captifs, 1643

Lettre de deux milles esclaves français toujours captifs et sollicitant l’aide de la Reine via le P. Lucien Heraut

…ainsi qu’il arrive ordinairement aux vassaux de vostre Majesté, qui croupissent miserablement dans l’horrible esclavage des cruels ennemis du nom Chretien. Cette mesme necessité addresse aux pieds de sa clemence et Royalle bonté, les larmes et soupirs de plus de deux milles François de nation Esclaves en la seule ville d’Alger en Barbarie, ou ses montagnes voisines, à l’endroit desquels s’exerce les plus grandes cruautés que l’esprit humain puisse excogiter, et les seuls esprit infernaux inventer.

Ce n’est pas, Madame, une simple exaggeration, mais une verité trop conneue, non seulement de ceux qui ont traversé les mers, et mouillé l’ancre avec quelque bonheur dans cette terre barbare de nos cruels ennemis, mais encore beaucoup mieux de ceux, qui par malheur sont tombés dans les griffes de ces Monstres Affricains, et qui ont ressenty, comme nous, leur infernalle cruauté, pendant le long sejour d’une dure captivité, les rigueurs de laquelle nous experimentons de jour en jour par des nouveaux tourments: la faim, le soif, le froid, le fer, et les gibets, ont esté autrefois les instruments des plus cruels et dénaturés bourreaux du monde contre les premiers Chretiens, mais il est certain que les Turcs et Barbares encherissent aujourd’hui par-dessus tout cela, inventans journellement de nouveaux tourments, contre ceux qui persistent courageusement en la confession de nostre saincte Religion, ou qu’ils veulent miserablement prostituer, notamment à l’endroit de la jeunesse, captive de l’un et l’autre sexe, afin de la corrompre à porter à des pechés si horribles et infames, qu’ils n’ont point de nom, et qui ne se commettent que parmys ces monstres et furies infernales et ceux qui resistent à leurs brutales passions, sont écorchez et dechirez à coup de bastons, les pendants tous nuds à un plancher par les pieds, leur arrachant les ongles des doigts, brullant la plante des pieds avec des flambeaux ardents, en sorte que bien souvent ils meurent en ce tourment. Aux autres plus agés ils font porter des chaisne de plus de cent livres de poids, lesquelles ils traisnent miserablement partout où ils sont contrains d’aller, et ce pesant fardeau est d’ordinaire pour les riches de qui ils esperent une bonne rançon, et apres tout cela si l’on vient à manquer au moindre coup de siflet ou au moindre signal qu’ils font, pour executer leurs commandements, nous sommes pour l’ordinaire bastonnez sur la plante des pieds, qui est une peine intollerable, et si grande, qu’il y en a bien souvent qui en meurent, et lors qu’ils ont condamné une personne à six cent coups de bastons, s’il vient à mourir auparavant que ce nombre soit achevé, ils ne laissent pas de continuer ce qui reste sur le corps mort.

Les empalements son ordinaires, et le crucifiment se pratique encore parmy ces maudits barbares, en cette sorte ils attachent le pauvre patient sur une manière d’echelle, et lui clouent les deux pieds, et les deux mains à icelle, puis après ils dressent ladite Eschelle contre une muraille en quelque place publique, où aux portes et entrées des villes pour la plus grande confusion du nom Chretien, et demeurent aussi quelque fois trois ou quatre jours à languir sans qu’il soit permis à aucun de leur donner soulagement.

D’autres sont écorchez tous vifs, et quantitez de bruslez à petit feu, specialement ceux qui blasphement ou mesprisent leur faux Prophete Mahomet, et à la moindre accusation et sans autre forme de procez, sont trainez à ce rigoureux supplice, et là attachez tout nuds avec une chaine à un poteau, et un feu lent tout autour rangé en rond, de vingt cinq pieds ou environ de diametre, afin de faire rostir à loisir, et cependant leur servir de passe temps, d’autres sont accrochez aux tours ou portes des villes, à des pointes de fer, où bien souvent ils languissent fort long temps.

Nous voions souvent de nos compatriots mourir de faim entre quatre murailles, et dans des trous qu’ils font en terre, où ils les mettent tout vif, et perissent ainsi miserablement. Depuis peu s’est pratiqué un genre de tourment nouveau à l’endroit d’un jeune homme de l’Archevesché de Rouen pour le contraindre a quitter Dieu et nostre saincte Religion, pour laquelle il fut enchaisné avec un cheval dans la campagne, l’espace de vingt-cinq jours, à la merci du froid et du chaud et quantitez d’autres incommoditez, lesquelles ne pouvant plus supporter fit banqueroute à notre saincte loy.

Mille pareilles cruautez font apostasier bien souvent les plus courageux, et mesme les plus doctes et sçavants : ainsi qu’il arriva au commencement de cette presente année en la personne d’un Père Jacobin d’Espagne, lequel retenu Captif, et ne pouvant supporter tant de miseres, fit profession de la loy de Mahomet, en laquelle il demeura environ six mois, pendant lesquels il fut combattu d’une infinité de remors et regrets de cette infame apostasie, avec laquelle il avoit scandalisez plus de trente mille Chrestiens esclaves de toutes nations, et réjouy infiniment les Turcs et Mahometans, notamment les miserables renegats, qui sont en grand nombre en ce maudit enfer d’Alger, enfin apres tant de confusion qu’il recevoit de tous costez specialement de sa propre conscience, contre laquelle il avoit peché, et delaissé la vraie Religion, seulement pour se delivrer de tant de tourments, il se resolu à estre brullé tout vif, qui est le supplice ordinaire de ceux qui renoncent à Mahomet, et alla trouver le Mouffety, qui est le grand Prestre, et lui dit hardiment que sa Religion était fausse, et qu’il avoit mille regrets de l’avoir professée, au mespris de la Religion Chretienne, pour laquelle il estoit prest de mourir et d’exposer mille vies pour icelle, en apres il alla trouver le Bascha, et luy en dit autant, jetta par terre son Caffetan et son Turban, lui donnant un piastre pour acheter du bois à le brusler, en suite deqoy il fut jetté en une prison obscure et infame, où durant trois jours il ne fit que pleurer sa faute, demandant à Dieu la grace de pouvoir mourir en icelle.

Le Bascha voiant qu’il continuoit en sa resolution, le fit conduire au supplice, où il alloi joyeusement, portant une couronne d’étouppe en forme de Thiare sur la teste, et une Croix de bois au dessus, et ainsi chargé d’opprobres et injures, tant des Turcs que des Mores, et même des Renegats, qui le sollicitoient avec leur maudite Religion, il fut rosty à petit feu un peu hors de la ville près le Cimitiere des Chrestiens, lesquels peu apres allerent soigneusement rechercher les sainctes reliques et ossements, et trouverent la pluspart de son coprs entier que le feu avoit epargné, et le cacherent dans un tonneau et quelque temps apres l’apporterent dans la ville secrettement, où nous l’honnorons comme un vray Martyr. Et en effect, Madame, nous pouvons dire asseurément qu’il fait beaucoup de miracles, et que nous recevons une grande consolation de ses sainctes reliques.

Nous n’aurions jamais fait, et nous serions trop importuns envers votre Majesté, de raconter icy toute les miseres et calamitez que nous souffrons : il suffit de dire que nous sommes icy traittez comme de pauvres bestes, vendus et revendus aux places publiques à la volonté de ces inhumains, lesquels puis apres nous traittent comme des chiens, prodiguans nostre vie, et nous l’ostans, lors que bon leur semble, et en un mot ils croyent gaigner des indulgences et rendre de grands sacrifices à Mahomet, quand ils tourments et affligent quelques Chrestiens.

Tout cecy, Madame, est plus que suffisant pour émouvoir la tendresse de vos affections royales envers vos pauvres subjets captifs desquels les douleurs sont sans nombre, et la mort continuelle dans l’ennuy d’une si douleureuse vie. Et ce qui est pire, et au-delà de tout ce qui se peut dire et exprimer, est que nous sommes dans le danger éminent de défaillir de la Foy, et perdre l’ame apres le corps, le salut apres la liberté, sous l’impatience de la charge si pesante de tant d’oppressions, qui s’exercent journellement en nos personnes, sans aucune consideration de sexe ny de condition, de vieil ou du jeune, du fort ou du foible : au contraire celuy qui paroist delicat, est reputé pour riche, et par consequent plus mal traitté, afin de l’obliger à une rançon excessive, par lui ou par les siens, ou par ceux que le Ciel inspire aux actions de pieté et charité, esquelles vostre Majesté s’exerce journellement, ce qui nous fait esprerer, en bref la liberté si chere que nous implorons sans cesse, jettant continuellement des soupirs au Ciel afin d’impetrer les graces favorables pour la conservation de vostre Majesté, et de nostre Roy son cher fils, destiné de Dieu pour subjuguer cette nation autant perfide que cruelle, y faisant renaistre la vraye Religion au grand souhait de tous les Catholiques, notamment de ceux qui languissent dans ce miserable enfer d’Alger, une partie desquels ont signé cette requeste en qualité, Madame,

de vos tres humbles, tres obeyssants, tres fidels serviteurs et vassaux les plus miserables de la terre, desquels les noms suivent selon les Dioceses et Provinces de votre Royaume.

dans Les larmes et clameurs des Chrestiens françois de nation, captifs en la ville d’Alger en Barbarie, adressées à la reine régente, par le R. P. Lucien Heraut, Religieux de l’Ordre de la Trinité et Rédemption des Captifs, 1643

Remerciements et nouvelle sollicitation adressés à de généreux Seigneurs Bretons en 1644 pour le rachat d’esclaves

A nos Seigneurs des Etats de la province de Bretagne,

Les Pères Religieux de Notre Dame de la Mercy institués pour la Redemption des Captifs, qui se presenterent à vous aux Estats derniers en ma Personne, comme leur Procureur general, m’ont chargé de vous les représenter encore icy, avec leurs tres humbles Remerciements de la Promesse que vous leur fistes d’avoir égard à leur Requeste…

Nos Pères [..] vous conjurent par les entrailles de Sa misericorde et la gloire de Son Christ, d’avoir compassion des Captifs qui languissent Esclaves entre les mains des ennemis de Son Nom. Les vingt huit naturels de vostre Province que vous trouverez compris en cette liste vous y conjurent pour ceux qu’ils y ont laissé. Notre Religieux qui y est demeuré en gage pour le reste des sommes de leur Redemption attend votre secours, et peut estre plus de cinq cent ames, que les miseres de leurs Esclavage mettent aussi bien en peril de la foy que de leurs vies, beniront vos liberalitez. [..]

de vostre tres humble, tres obeissant et tres fidele serviteur, F. Edmond Egreville, Religieux de la Mercy

dans La vive foy et le récit fidelle de ce qui s’est passé dans le voyage de la rédemption des Captifs François, faicte en Alger par les Pères de l’Ordre de Nostre-Dame de la Mercy Rédemption des Captifs, 1645

Liens vers les documents originaux

Etudes contemporaines

Sujet tabou en France. Voir les travaux de G. Weiss du département d’histoire de l’université Case Western aux Etats-Unis dont voici un article récent : Imagining Europe through Barbary Captivity

Le mouvement d’émancipation des esclaves n’aurait jamais pu trouver son origine en islam, non seulement parce qu’Allah enseigne que les musulmans sont des hommes supérieurs (Coran 3.139), mais encore parce qu’il interdit explicitement l’abolition de l’esclavage (Coran 16.71). Mahomet s’est enrichi de cet abominable commerce (Coran 8.70 ; 33.52), que ne pouvait que légitimer Allah (Coran 4.3,24,25,36,92 ; 16.71,75,76 ; 30.28). Jabir rapporta qu’un esclave vint prêter allégeance à l’Apôtre d’Allah, qui ne savait pas qu’il était esclave. Puis vint son maître qui demanda à le récupérer. Alors l’Apôtre d’Allah dit : Vends-le-moi. Et il l’acheta contre deux esclaves noirs. (Muslim 1602,10,3901) ; Quand il fut en position de force, Mahomet tira l’essentiel de ses revenus de la traite d’esclaves, considérant comme butin les veuves et les orphelins qu’il capturait et qui furent vendus par dizaines ou par centaines à la fois. Il fut ainsi le plus grand esclavagiste d’Arabie, sinon du monde de son temps (Moussa ‘Abdallah-Yaacoub, Moi, Mahomet, F. X. de Guibert, 2008, p.404). A la suite de Mahomet, modèle des musulmans (Coran 33.21), l’esclavage est aujourd’hui pratiqué en plusieurs pays musulmans[1]. Lorsque Boko Aram ou l’État islamique kidnappent des jeunes filles et les vendent, ils ne font qu’imiter Mahomet. Et puisqu’au musulman meurtrier involontaire d’un autre musulman, en plus du versement du prix du sang à la famille de la victime, Allah commande d’affranchir un esclave croyant (Coran 4.92), comment les sociétés musulmanes pourront-elles jamais se passer d’esclaves ?  (Extrait de Abbé Guy Pagès, Interroger l’islam, Mille et une questions à poser aux musulmans, 4e édition, DMM, 2018)”.

[1] Que l’Arabie saoudite ait interdit la vente publique d’esclaves en 1962 ne dit rien de leur vente privée, ni de celle des eunuques, dans tout le Golfe Persique, aujourd’hui. (cf.  Enyo, Anatomie d’un désastre, Denoël, 2009, p.140.)

Voir aussi : https://www.islam-et-verite.com/islam/chariah/lesclavage-en-islam/

De l’esclavage aujourd’hui en Arabie saoudite