Madame Nahed Mahmoud Metwalli, est une ancienne directrice adjointe d’un grande école secondaire du Caire en Égypte. Elle a vécu 45 ans dans l’Islam. Convertie au christianisme, elle fut baptisée le 30 novembre 1988, et par la suite, elle a été menacée d’internement par les cheikhs de l’Université d’Al-Azhar au Caire et a dû fuir son pays à cause des persécutions dont elle était l’objet. Réfugiée en Europe, elle a échappé à plusieurs tentatives d’enlèvement et d’assassinat. Elle y vit depuis plusieurs années où elle se consacre à l’évangélisation.

Voici un extrait de son merveilleux livre “Ma rencontre avec le Christ” où elle raconte sa conversion et sa fuite. Ce livre n’est plus édité, ce qui me permet d’en mettre de larges extraits.

Le livre de compose de trois parties :

— La Nahed d’avant la conversion, très fier de sa réussite sociale, d’une famille bien représentée dans les organes du pouvoir et persécutant les chrétiens, Elle était directrice adjointe d’une grande école secondaire et se comportait comme un petit tyran, surtout avec les élèves chrétiennes, Il faut savoir qu’il y a en Égypte 20 % de chrétiens, répartis sur tout le territoire et on croise des églises dans tous les quartiers (j’ai fait 2 séjours en Égypte), de ce fait les musulmans les côtoient constamment, dans tous les domaines et à tous les échelons.

— Le moment de sa conversion jusqu’à son baptême par immersion complète, comme cela se pratique chez les Coptes.

— Et la fuite.

Dès sa conversion connue, elle fut persécutée et pourchassée par sa famille et les autorités, son visage étant affiché dans les commissariats et les points de sorties du territoire. Elle s’en est sorti uniquement parce que Jésus lui parlait directement, la guidant pas à pas dans sa fuite, lui évitant ainsi les pièges tendus pour la capturer.

C’est cette dernière partie que je vous propose de lire, par épisode.
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Il faut savoir que dans l’Islam, les non-musulmans, qu’ils soient bons ou mauvais, vont automatiquement en enfer. Un musulman qui quitte l’islam est donc promis à la damnation et s’il y a un risque qu’il puisse en entraîner d’autres, il doit être mis hors d’état de nuire, dans le cas de Nahed, c’était être tué ou torturé et interné en hôpital psychiatrique. De nombreux faits miraculeux ont accompagnés sa conversion et qui furent rapidement connus dans toute l’Égypte via une cassette audio ou elle racontait tout. Elle devenait donc un élément dangereux pour la foi des Égyptiens musulmans.

Donc pour le musulman égyptien ordinaire, cette Nahed mettait en péril de nombreuses âmes, elle devait donc être éliminée au plus vite et des escadrons entiers de policiers furent mobilisés pour tenter de la capturer.

La Nahed musulmane avait une soif intense de Dieu mais sentait qu’il y avait un mur qui l’a séparé de Lui et elle avait remarqué que les chrétiens avaient une sérénité, une paix intérieure qu’elle enviait et qu’elle ne retrouvait pas chez les musulmans. Il y avait donc quelque chose d’incohérent puisque la vraie religion ne pouvait que conduire à cette paix divine. Ce désir de Dieu a finir à briser cette séparation et la vérité lui apparut, aidé par de très nombreux signes miraculeux qui ont dû donner des sueurs froides aux religieux musulmans égyptiens.

 

Début de l’extrait

(…) L’année scolaire était sur le point de se terminer et les examens de fin d’année, de commencer. Je fais un effort pénible pour paraître naturelle … J’accomplis mon devoir mais je me sens étrangère en ce monde. Non! Je ne pourrai pas endurer, il faut que je quitte mon travail. Mais… Aide-moi, mon Dieu.

Tous me regardent d’une manière différente et s’interrogent sur la cause de ce changement étrange et radical. Même la directrice de l’école, qui était mon amie, s’est maintenant éloignée de moi. Tout est totalement changé.

Un jour, une travailleuse sociale entra dans mon bureau. Elle pensait que j’étais psychiquement malade … Elle se mit à me poser des questions: «Qu’avez-vous ? Personne n’entend votre voix… Où est la Nahed que nous connaissons?»
Je souhaitais lui répondre: «Elle est morte Nahed que vous connaissez, et celle qui est en face de vous est la fille du Christ.»
Je lui répondis: «J’ai mieux connu Dieu et c’est pourquoi j’ai changé. Suffit, le temps perdu de ma vie passée… Je veux une vie nouvelle.»

Bien entendu, ma réponse ne lui plut pas. Elle ajouta: «Avez-vous un problème ou quelque chose qui vous ennuie? Parlez, peut-être trouverons-nous ensemble la solution.»

Je lui répondis calmement: «Est ce que ma sérénité indique l’existence d’un problème ou de quelque chose qui m’ennuie?»
Elle me dit avec admiration: «Non! Votre visage est radieux et votre santé semble s’être améliorée. Mais il y a un secret qui vous a totalement changée.»

Je lui dis: «Il me suffit que vous me décriviez de cette manière … Rassurez-vous, il n’y a pas de problème et je n’ai rien qui m’ennuie; je vous remercie pour vos sentiments.»
Personne ne comprendra ce que j’ai… sauf celui qui a fait l’expérience de ton admirable amour (Seigneur).

Les jours passèrent, lents et pesants … Mais je Te remercie, ô Tout-Puissant… L’année scolaire s’est terminée dans la paix et les vacances d’été ont commencé. J’irai en tout lieu, matin et soir [parler de Toi]. Mon temps est tout à Toi. Mes amis chrétiens commencèrent à me rendre visite chez moi. Nous passâmes des moments merveilleux dans l’étude de la Bible, le chant et la prière…

Je ne pouvais jamais m’attendre à ce que quelqu’un épiât mes mouvements: qui me rend visite? quand je sors et quand je reviens et avec qui? C’était le propriétaire de l’immeuble.
Il commença à invectiver ceux qui me rendaient visite: «Je sais pertinemment qui vous êtes.» «Beaucoup d’entre vous la visitent avec assiduité.» «Beaucoup de votre espèce s’informent à son sujet.»

Il faut que je change de domicile. Mais comment? Ce n’est pas chose facile … J’essayai d’oublier ce problème et de jouir de ma vie avec le Bien-Aimé (Jésus)

Le matin du samedi 10 juin 1989, je partis avec quelques amis rendre visite au monastère d’Amba Bishoi. Quelques moines me demandèrent d’enregistrer pour eux une cassette dans laquelle je ferais le récit de ma merveilleuse rencontre avec le Seigneur de la Gloire et de l’action puissante de notre Dieu en moi. Je devais y mentionner mon nom et le nom de tous ceux dont le Seigneur s’était servi pour me conduire à Lui. J’acceptai et la cassette fut enregistrée avec la promesse qu’elle resterait dans le secret le plus absolu et ne quitterait pas le monastère.

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Elle a perdu ce monde et l’autre !
Elle est maudite jusqu’au jour du jugement !
La tuer c’est faire œuvre de miséricorde !”

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Les vacances d’été prirent fin et le retour des enseignants fut amorcé en vue de la préparation de l’année scolaire. Le premier jour où je me rendis à l’école et dès le premier instant où j’en franchis le seuil je fus envahie par un sentiment d’anxiété.

Quelque chose m’oppressait au point que je n’arrivais pas à respirer. Après quelques instants, je fus accueillie par des regards dégoûtés et moqueurs qui m’étonnèrent. Comment osent-ils, eux qui craignaient de se tenir à la porte de mon bureau? Ils me lancent ces regards? Quelques-uns m’adressaient des paroles dont je ne saisissais pas le sens: «Elle a perdu ce monde et l’autre!» «Elle est maudite jusqu’au jour du jugement!» «La tuer c’est [faire œuvre de] miséricorde!»

Je me dis: «II faut que j’en sache la raison.» Je me rendis au bureau d’une sous-directrice musulmane: peut-être saurai-je ce qui s’est passé? Mais dès qu’elle m’aperçut, elle détourna son visage avec colère.

Je lui dis: «Qu’avez-vous … Pourquoi m’accueillez-vous de cette manière?»
Elle me répondit avec étonnement: «Qu’avez-vous! Ignorez-vous ce que j’ai?»
Je lui dis: «Croyez m’en! Je l’ignore.»
Elle répondit: «Je ne vous crois pas. Jurez que vous ne le savez pas.»
Je lui dis: «Moi, je ne jure pas et n’expose pas le Nom de Dieu au serment.»

Elle s’écria: «Et connaissez-vous Dieu?»
Je lui dis: «Bien sûr que je connais Dieu: La Ilâha illAllah!» (“Pas de Dieu sauf Dieu”) Elle hurla dans mon visage, me défiant: «Achevez [votre profession de foi : “Mohammad est l’envoyé de Dieu”]». J’essayai de faire semblant de ne pas comprendre et je montrai de la colère: «C’est assez! Je le regrette, il n’y aura plus de dialogue entre nous.»

Je la quittai en hâte pour retourner à mon bureau… J’ai tout compris… Mais comment ont-ils su? Je suis sur le point de perdre la raison. Quelques instants plus tard, une collègue chrétienne vint à mon bureau et m’informa que l’une de mes cassettes enregistrées où je mentionnais mon nom au complet ainsi que le nom de Sarnia, de Moufid et de quelques autres s’était répandue chez les chrétiens et les musulmans, et c’est ainsi que tout le monde était au courant. ..!

Mais comment cette cassette a-t-elle été diffusée avec cette rapidité alors qu’il ne s’est écoulé, depuis son enregistrement, que trois semaines, exactement vingt et un jours? Et où est celui qui s’était engagé à la garder dans le secret absolu? Et comment est-elle arrivée entre les mains des musulmans? Je commençais à m’effondrer … Que faire maintenant? Je ne peux supporter de demeurer à l’école un seul instant.

Je courus à mon appartement. Ma blessure était profonde. J’étais dans le désarroi. Je me jetai entre tes mains bienfaisantes. Mon Dieu bien-aimé, que dois-je faire? Tu sais qu’à l’école ils essaieront de m’agresser. Je ne puis supporter les regards qu’ils me lancent, ni les mots qu’ils m’adressent. Viens, Seigneur, au secours de ma faiblesse.

Et ta réponse vint, ô Tout-Puissant: «Présente ta démission et change de domicile … Personne n’osera t’agresser, ni te toucher.»

Merci, mon Dieu bien-aimé, Tu es toujours avec moi. Tu me réponds. La démission est chose facile, mais le changement de domicile? Non, je ne me ferai pas de soucis. J’ai confiance en ta Providence. Je commençais à me ressaisir. Je me rappelai: il y a, aujourd’hui, une réunion; il faut que j’y assiste. J’y trouverai peut-être une parole de réconfort ou un message de la part du Seigneur. Et, de fait, j’y rencontrai une de mes amies qui me présenta un parent, l’ingénieur Ayyad, un homme de foi, plein de finesse. Il me demanda: «êtes-vous à l’aise dans votre appartement?» Je compris qui m’avait conduite à cette réunion et pourquoi. C’était mon Dieu très bon. (…)

Je fis savoir à ‘yyâd que je voulais changer de domicile et habiter chez des chrétiens. il se réjouit de l’idée et m’informa qu’il connaissait deux frères, agents immobiliers. Il avaient un immeuble nouvellement construit dans lequel un petit appartement était disponible. Il me demanda un délai de deux jours.

Le lendemain matin, je me rendis à l’école et présentai ma démission. La directrice l’accepta avec une étonnante facilité. Je me rendis à la direction de l’Enseignement, au bureau du directeur général qui l’accepta lui aussi et j’envoya, le jour même, au premier sous-secrétaire d’État [à L’Éducation).

Je sentis ta main, ô Tout Puissant, qui imprime le mouvement selon tes desseins. Gloire à Toi! Je me mis à prier: «Mon Dieu, viens au secours de ma faiblesse. Fortifie-moi et aide-moi pour que je ne les craigne pas. Fais que ce soit eux plutôt qui me craignent. Ferme leur bouche et aveugle leurs yeux afin qu’ils ne me voient pas. Fais-moi tenir devant eux avec ta force et ton soutien jusqu’à ce que ma démission soit acceptée et que l’accord du ministère me parvienne.

Le lendemain soir, l’ingénieur Ayyâd me contacta pour me dire que les deux frères avaient accepté que j’habite chez eux dans un immeuble de cinq étages sur la terrasse duquel était aménagé un petit appartement de deux chambres et un salon. Il me fixa un rendez-vous pour visiter l’appartement. J’ai failli voler de joie et m’y rendis.

C’était un bel appartement dont la construction n’était pas achevée. Ils me promirent qu’il serait prêt moins d’un mois plus tard. Je regardai tout autour et trouvai l’église de la Sainte Vierge Marie. Je fermai les yeux pour prier. J’eus l’impression que deux hommes me tenaient par les bras et essayaient de me précipiter dans le vide. J’ouvris vite les yeux mais ne trouvai personne. Quelle terreur … Que m’était-il arrivé ? Cette sensation découlait-t-elle de l’intensité de ma joie? Je fis taire mes sentiments et m’en allai.

Je décidai de retourner à l’appartement sous le prétexte de suivre les travaux. J’eus la même sensation avec plus de clarté et de force, en sorte que j’ai failli crier. Mais que faire? Je partis calmement et, sur le chemin du retour, je criai vers Toi, ô Bien-Aimé … Je ne comprends pas le sens de cette sensation. Que veux-Tu me dire? Je dois en informer Abouna Botros. Peut-être trouverai-je auprès de lui le sens de cet incident.

J’allai à l’église. Où est Abouna Botros? Personne ne le sait. Les rumeurs se contredisaient. Certains prétendaient qu’il était en congé, d’autres, qu’il était malade. Mais j’avais le sentiment que la situation était plus grave. Quelques instants plus tard, une servante provoqua en nous un choc cruel: Abouna Botros était, depuis deux jours, à la Sécurité de l’État. Je pleurai amèrement. Il représentait pour moi le sein paternel. Je trouvais chez lui la réponse à toute question: je déposais mes problèmes entre ses mains fidèles. J’ai aimé le Christ qui habite le fond de son cœur et de son âme. Mais il n’y a rien à faire maintenant. Je dois prier pour lui.

Dieu de tendresse, aide-le et fortifie-le. Envoie-lui le secours. Je sais que, par ta grâce, il est fort. Aide-moi à supporter ce choc … d’être privée de lui.

Je ne commençai à me ressaisir que lorsque j’appris qu’Abouna Botros était retourné à son domicile et qu’il résidait maintenant dans un monastère.

Le temps de mon déménagement dans le nouvel appartement approchait. Le sentiment de terreur ne cessait de croître. Mais je ne pouvais faire marche arrière. J’informai le propriétaire de l’immeuble où j’habitais que j’allais quitter mon logement et je commençai à rassembler mes affaires.

Pendant que j’étais perplexe, l’ingénieur ‘Ayyâd me contacta pour me dire qu’il voulait me rencontrer au plus vite. Il m’apprit, alors, que les propriétaires de mon nouvel appartement voulaient me rencontrer. Nous allâmes les voir et ce fut un choc terrible. L’un d’eux me dit: «Je m’excuse! Je ne puis vous louer l’appartement.»

Je criai de douleur: «Pourquoi?» Il me dit: «J’ai pris conseil auprès d’un ami à la Sécurité de l’État et il m’a averti: “Garde-toi d’aider Nahed de quelque façon que ce soit. Elle a un dossier à la Sécurité de l’État et toute personne qui lui fournira une aide devra en assumer la responsabilité.”»

Le choc était grand. Je me rappelai aussitôt ce sentiment dont j’étais saisie chaque fois que j’allais dans cet appartement. Mais, être précipitée du haut de l’immeuble eût été moins cruel que cette souffrance

Je rentrai chez moi brisée, affaiblie. Je me jetai dans ton sein miséricordieux: «Mon Dieu, ma blessure est plus profonde que ce que je puis endurer … Envoie-moi vite un secours, fortifie-moi et aide-moi à supporter.» Ta voix affectueuse se fit entendre dans mon cœur: «Ce qui est arrivé est dans ton intérêt, tu le verras plus tard. Maintenant, calme-toi et demain tu trouveras la solution dans ta visite au monastère.»

Le lendemain matin, je partis pour une tournée des monastères de Wadi EI-Natroun. Je rencontrai l’ingénieur Samir. C’est un homme de foi et d”une grande délicatesse en qui habite la grâce àu Christ. Quand Il apprit ce qui m’était arrivé, il me dit: «Un appartement est disponible à Madinet Nasrio, mon cousin en est le propriétaire. Il veut le vendre et il a fait paraître une annonce dans un journal. Il n’y a pas là de “responsabIlIté”». Nous convînmes d’un rendez-vous pour connaître la réponse du propriétaire.

Je me remis à Te glorifier, ô Bien-Aimé. Mon Dieu Tu es Toi comme Tu m’y as habituée. Tu tends la main pour essuyer nos larmes et panser nos plaies. Qu’ils sont grands tes desseins. J’ai saisi le sens de ce sentiment de terreur: tous savaient où je comptais habiter et c’est pourquoi Tu m’as empêchée de m’y rendre. Mais maintenant, personne ne connaîtra ma nouvelle adresse.

Je rencontrai Samir, l’achat de l’appartement fut conclu et je reçus les clés. C’est un appartement composé d’une chambre et d’une grande salle de séjour dans les habitations coopératives du quartier numéro dix de Madinet Nasr. Le prix me convenait.

Je Te remercie, Seigneur compatissant. Tu choisis toujours pour nous le meilleur. Tu as pourvu au prix de l’appartement. Le site est très éloigné, les habitants, rares. Sarnir entreprit quelques arrangements et l’instauration d’un compteur électrique car j’étais la première occupante de l’appartement.

Je T’ai demandé, ô Bien-Aimé, que l’acceptation de ma démission par le ministère me parvienne en même temps que mon transfert dans le nouvel appartement pour que je ne sois pas obligée de me rendre du quartier numéro dix à Helmiet El Zaytoun. Et ta réponse vint: «Ce que tu demandes arrivera à la fin du mois d’août 1989.»

Je décidai de m’installer dans le nouvel appartement après que Tu eus rempli mon cœur de ta paix. Moufid vint avec une voiture de transport ainsi que Samir et un troisième ami. Comble-le, Seigneur, de toute bénédiction. Garde-le de tout mal. Je sortis de la zone de ‘Aïn Shams en paix, après y avoir passé quinze mois.

Et le lendemain matin, je me rendis au ministère. Le directeur du bureau du premier sous-secrétaire d’État [à l’Éducation] me dit: «Félicitations, Nahed, votre démission a été acceptée.» Il ne m’était jamais venu à l’esprit que je présenterais un jour moi-même ma démission et que je serais remplie de joie par son acceptation! Je n’ai de joie qu’avec Toi. Je pris le décret et me rendis à la direction de l’Enseignement et tes mains, ô Bien-Aimé, arrangeaient rapidement toutes choses.

Je me rendis à l’école pour mettre au courant Moufid et Samia. Je m’assis à mon bureau pour la dernière fois. La pièce est très chic, un tapis vert en recouvre le sol. Les murs sont blancs ivoire, la fenêtre, verte comme le tapis. Elle contient trois bureaux somptueux, le mien, celui d’une sous-directrice musulmane qui ne travaillait jamais là parce qu’elle ne m’aimait pas et un troisième bureau qui était occupé à tour de rôle par deux enseignantes qui m’aidaient dans ma tâche.

Il y avait mon armoire et un grand coffre neuf pour enfermer les questions d’examens et la machine à imprimer. Je regardai autour de moi pour la dernière fois et me dis: combien j’étais fière de ma personne et de mon intelligence! Combien j’ai lutté pour que les tâches les plus importantes soient sous mon contrôle. Combien de comportements peu honorables j’ai adoptés pour être toute en tous.

Quelle naïveté: maintenant je quitte tout. Avec Toi je ne désire rien. Oui, tout n’est que déchet. J’ai compris la parole de l’Apôtre Paul et sa profondeur.

Et maintenant je proclame avec force que lorsque nous tombons amoureux de Toi, ô Bien-Aimé, et que nous découvrons la mesure de ton amour pour nous, tout devient facile. Toute chose est comme n’étant pas, Tu es toute chose …

Moufid vint s’asseoir près de moi comme d’habitude. Je sens qu’il est mon fils. Je le regardai et me souvins de la question que je lui avais posée: «Pourquoi, Moufid, m’avez-vous supportée pendant tout ce temps alors que ma langue était acerbe et que je ne tenais aucun compte des sentiments des autres?»

Il m’avait répondu: «Je vais tout vous dire: Il y a environ deux ans, lorsque vous avez soumis à l’enquête quatre étudiantes chrétiennes et deux responsables de l’enseignement religieux chrétien à cause du journal mural, je priais Dieu, pleurant et disant: Pourquoi, Seigneur, laisses-Tu une femme pareille outrager tes enfants et les terroriser?

Je m’endormis et je me suis trouvé marchant dans une forêt aux arbres desséchés qui paraissait sans vie. La terre craquait de soif, elle se fendillait à cause de la sécheresse: un spectacle rebutant. Et soudain, des feuilles vertes et toutes fraîches apparurent avec une étonnante rapidité sur un grand arbre dont les branches s’étendirent jusqu’au ciel. Je me tins devant l’arbre, m’émerveillant de sa beauté. Un arbrisseau sortant du grand arbre reverdit à son tour. Je me mis à contempler les deux arbres et à dire: tes œuvres sont grandes, Seigneur, mais je ne comprends pas ce que signifient ces deux arbres. J’entendis alors une Voix puissante qui me dit: “Reste aux côtés de Nahed et soutiens-la, et demain, tu verras Dieu en Nahed.”

«Je me réveillai rempli de stupeur: Est-ce croyable que Nahed devienne un arbre fécond et. que ce glorifie Dieu en elle? Mais c’était l’ordre de Dieu rt je devais l’exécuter. Je me tins à vos côtés pour vous guider et éloigner de vous tout tuteur [d’élève] agressif et tout ce qui pouvait vous créer des ennuis, jusqu’au jour. où vous-même avez agressé la directrice générale chrétienne. Je me dis alors que ce que j’avais va était l’œuvre de Satan: c’est une femme malfaisante.

Je rentrai chez moi pleurant de regret pour l’aide et la protection que je vous avais données. Mais cette nuit, j’eus une étrange vision: Je circulais dans une rue large et propre. Des lumières brillaient dans le ciel. Je relevai la tête pour les regarder. Je vis une grande croix illuminée et les étoiles qui scintillaient tout autour. Et à côté de la grande croix, il y en avait une autre, petite, illuminée elle aussi et entourée d’étoiles scintillantes.

Je dis en moi-même: je ne comprends pas, mon Seigneur, ce que signifie cette vision. Et voici que la grande croix disparut et votre visage apparut à sa place; la petite croix disparut, et le visage de votre visage apparut à sa place. Je m’écriai, stupéfait: est-ce possible, Nahed une grande croix au ciel et sa femme Non! Cela n’est pas possible! Ce spectacle se répéta alors devant moi trois fois, votre visage puis la croix, le visage de votre fille puis la croix. Je dis alors: Je sais, mon Dieu, que Tu peux tout.

«Quand je me réveillai, j’eus la certitude que vous étiez appelée à la foi et je remerciai Dieu pour la grandeur de son oeuvre en vous et en votre fille. J’ai attendu le jour jusqu’à ce qu’il Vint et j’ai glorifié Dieu et Le glorifierai toujours et à jamais. J’ai gardé, caché dans mon coeur pendant deux années complètes et plus tout ce que j’avais, jusqu’à ce que Dieu eût réalisé ce qu’Il m’avait montre.»

Je regardai Moufid: il est mon fils bien-aimé. Je me souvins du jour où j’ai eu la vision de ta Gloire ô Bien-Aimé, et où je lui en fis le récit. Et je passai en revue les événements de ces deux années scolaires, tandis que Tu éclairais ma vie de ta lumière. Les jours sont vite passés emportant leur contenu d’événements et j’avais à choisir. Je Te remercie, mon Seigneur, de ce que Tu m as fait Te choisir et Tu m’as donné la force de persévérer jusqu’à la fin.

Et la bien-aimée Sarnia (une chrétienne) arriva et elle me serra dans ses bras … Je sens qu’elle est tout à la fois ma fille et ma mère. C’est un sentiment étrange dont je n’avais j’eus l’expérience avant cela. Je J’aime beaucoup … je l’aime pour ton Nom …

Je lui demandai: “Pourquoi” ne m’avez-vous pas crainte comme les autres? Pourquoi étiez-vous forte et sûre de vous-même en ma présence. Et vous ne teniez pas compte de la mise en garde que tout le monde vous faisait à mon sujet. D’où vous venait tout ce courage?»

Elle me regarda avec amour et dit : «Quand J’ai reçu la notification de ma mutation à l’école secondaire de Helmiet El Zaytoun, ce fut pour moi un choc. Comment travailler dans cette école avec Nahed, la sous-directrice fanatique, qui ne recule pas devant la persécution des chrétiens? Ou avec la directrice, elle aussi fanatique contre les chrétiens? Je me tins devant Dieu, priant et Lui demandant de me défendre et de m’aider dans cette école.

«Dans mon sommeil, je me suis vue debout sur du marbre blanc légèrement élevé au-dessus du sol et propre malgré les ordures qui l’entouraient. Celles-ci ne me touchaient pas, j’étais au-dessus d’elles. Pres de moi, un robinet et un petit évier blanc très propre … Le “pape Kyrillos” vint. C’est un saint. Je l’aimais beaucoup et il me rendais visite régulièrement avant sa mort.

Il me dIt: “Sarnia, lave-toi les mains.” Je lui répondis: “Mes mains sont propres.”
Il répéta: “Lave-toi les. mains.” Il me le demanda par trois fois, et, chaque fois, Je lui obis. Il saisit alors mes bras et dit: “Allons, va à l’école secondaire de Helmiet El Zaytoun, tu as là un travail spécial.”

«Quand je me réveillai, je me dis que j’étais une secrétaire et que c’était là mon travail. J’avais peut-être une autre tâche que je découvrirais plus tard. Après avoir fait votre rencontre et commencé à parler avec vous du Christ, j’ai compris que c’était vous la tâche spéciale pour laquelle j’ai été envoyée dans cette école.

Et je vous ai aimée en dépit de tout ce que j’avais entendu à votre sujet, et malgré tous les comportements que vous avez adoptés devant moi. J’ai senti qu’un lien profond nous unissait. Et maintenant je sais pourquoi je vous ai aimée.

Existe-t-il un lien plus fort que celui de l’amour dans le Christ?» Et elle se jeta à mon cou en disant: «Vous êtes ma fille, votre deuxième naissance s’est faite entre mes mains. Je suis chanceuse de voir cela de mes yeux et de voir Dieu se servir de moi dans l’oeuvre du salut d’une personne telle que vous.»

«Mon Dieu, que tes jugements sont insondables et tes voies incompréhensibles!» Toute cette préparation pour moi? Que tes desseins sont grands! Qui peut atteindre la pensée du Tout-Puissant ou ses plans? Depuis quand, ô mon Seigneur, me prépares-Tu tout cela et avec cette patience? Je sais que Tu es compatissant, miséricordieux et très patient, mais à ce point, ô Bien-Aimé? Ô la grandeur de ton amour, Seigneur …

Et maintenant, je dois remettre les clés du local et du bureau et toute chose à la directrice … Je n’entrerai plus dans mon bureau. Je réunis mes papiers personnels et mes affaires. Je ne regrette rien sinon ce temps délectable que je passais avec Samia et Moufid.

Je n’oublierai jamais que c’est dans mon local que j’ai vu ma tendre Mère, la Vierge Marie, et que j’ai senti le parfum de l’encens … C’est le lieu de ma nouvelle naissance… Mais je sais très bien que Tu es avec moi en tout lieu. Comment en serait-il autrement quand Tu habites en moi et que je T’ai couronné roi sans rival sur le trône de mon coeur! Oui, sans rival, et Tu le sais très bien … Toi, Tu sais que je suis sincère et c’est cela qui m’importe.

Je ne dirai pas que j’ai tout vendu pour Te suivre. Si je disais cela, je m’attribuerais une gloire que je ne mérite pas!

La vérité, c’est que :
Tu as frappé à ma porte et j’ai entendu ta belle voix et
Tu m’as aidée à ouvrir.
Tu es entré chez moi et
Tu as soupé avec moi.
Tu as régné sur ma pensée, ma raison, mon cœur.
Et c’est Toi qui agis et non pas moi.
C’est Toi qui décides et qui penses, c’est cela la vérité.
Celui qui se livre au Bien Aimé en toute vérité, c’est Lui qui devient l’œil avec lequel il voit, l’oreille avec laquelle il entend, la langue avec laquelle il parle.Oh Bien-Aimé! Si tout le monde savait. .. Je veux crier et parler de Toi en tout temps et en tout lieu. Maintenant je me suis libérée [de toute préoccupation) pour Toi. Comme il est bon de Te goûter, mon Seigneur… Il faut que je proclame ce que je ressens, il dépasse la raison et l’imagination. Puissé-je trouver les mots adéquats pour le dire; aide-moi, mon Dieu!Je sortis de l’école, mais je dois y retourner une dernière fois pour me désister de mes responsabilités, ce que je devrai faire lorsque le décret de la direction [de l’Enseignement concernant ma démission] aura paru, c’est-à-dire dans près de dix jours. Tu m’as donné la preuve, mon Dieu, que Tu es fidèle à tes promesses: ma démission a été acceptée le 26 août et j’ai déménagé de ‘Ain Shams à Madinet Nasr le 27, ce qui est conforme à ta promesse. Merci, Seigneur!Mon appartement dans le quartier numéro dix est dans un endroit très calme et peu habité. Personne n’épiera mes déplacements … Personne ne me connaît et je ne fréquente personne. Je commençai à exercer mes activités dans les églises et à raconter, en tout lieu, l’action du Bien-Aimé en moi: dans les monastères, dans les maisons des amis, chaque fois que l’occasion m’en était offerte.——————————-
Vous êtes ma sœur dans l’islam et l’islam dit :
celui d’entre vous qui découvre une déviation doit s’y opposer,
et moi, je m’opposerai à vous de toutes mes forces.”
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Je me rendis à l’école le 9 septembre pour me désister de mes responsabilités et ne plus jamais y retourner. Mon coeur battait à se rompre, mais Tu es avec moi, Tu marches devant moi pour éclairer ma route. J’entrai chez la directrice pour lui faire signer mon désistement. Et voici qu’elle ferme la porte derrière moi et fait venir une sous-directrice musulmane. Elle demande à la surveillante de se tenir derrière la porte et d’interdire l’accès de son bureau.

Les signes de la méchanceté éclataient sur son visage et elle dit: «Avant de signer, je veux savoir la vérité sur ce que j’ai entendu à votre sujet.»
Je lui demandai avec calme: «Et que désirez-vous savoir?»
Elle me dit: «êtes-vous devenue chrétienne?»
Je lui dis: «À vous d’interroger la personne qui vous l’a dit.»
La sous-directrice éleva la voix: «Nous ne voulons pas de détours! Vous devez répondre avec clarté et franchise.»

J’élevai la voix plus fort qu’elle: “Je suis une femme de quarante-sept ans, instruite, détentrice d’un baccalauréat en éducation physique et je ne permettrai à personne de s’immiscer dans ma vie.»

Je fus surprise par la sous-directrice s’élançant vers moi et me tirant par le bras avec une force qui me fit mal.
Elle disait: «Vous êtes ma sœur dans l’islam et l’islam dit: celui d’entre vous qui découvre une déviation doit s’y opposer, et moi, je m’opposerai à vous de toutes mes forces.»

J’élevai mon coeur vers DIeu et lui dis en moi-même: «Dieu, viens à mon aide, Seigneur, hâte-Toi de me secourir!»
Puis je dis calmement à la sous-directrice: «Où prenez-vous le discours que vous me tenez?» La directrice vint vite vers moi et je sentis qu’elle essayait de calmer la situation.
Elle me dit: «Avez-vous affirmé que vous avez comparé la religion musulmane et la religion chrétienne et que vous avez trouvé, après études, que la religion chrétienne était la vraie religion?»
Je lUI dis en toute assurance: «Non… Je n’ai pas tenu ces propos.»

Elle reprit: «Avez-vous dit que la Vierge Marie vous a dit: “Cessez de nuire aux chrétiens”?»
J’affirmai encore avec assurance: «Non … Je n’ai pas dit ces paroles.»

Mais j’ai craint d’avoir renié le Christ par ces réponses. Je lui dis alors: “Ce que j’ai dit, c’est que j’ai eu une vision, celle d’un homme” et je le décrivis «beau, le teint blanc, les cheveux blonds tombant sur ses épaules, les yeux bleus, clairs comme les eaux de la mer. Il m’a parlé et m”a Proposé un pacte. Et moi, je respecte l’engagement que j’ai pris.»

Elle me demanda: «Et qui peut-il être?»
Je dis: «L’Ange du Seigneur.»

Alors toutes les deux crièrent ensemble: «Nous avons maintenant la certitude que votre manière de parler inquiète et vos réponses engendrent le doute. Vous ne méritez pas de vivre et vous ne méritez pas de recevoir une pension de retraite du gouvernement. Vous Je paierez très cher.»

Là, je me suis trouvée en train de crier à la directrice avec une force étonnante: «Signez les papiers… Allons! Signez!» Je vis alors la directrice s’asseoir calmement à son bureau et signer les papiers de mon désistement avec une hâte inhabituelle. Elle me les tendit. Je les pris et courus vers la porte. Je trouvai une grande chaise mise derrière la porte pour m’empêcher de sortir. Je la jetai à terre. Je ne savais d’où me venait cette force … Je sortis en hâte vers la porte extérieure, la directrice et la sous-directrice essayant en vain de me rattraper. Et je franchis la porte de l’école au milieu de la stupeur générale et à mon propre étonnement. Comment ai-je pu leur échapper?

Je repris mon souffle, n’en croyant pas mes yeux! Qu’est-il arrivé et pourquoi? Je marchai dans la rue, pleurant de douleur et passant en revue tout ce qui venait de se passer. J’élevai mon coeur vers Toi, ô Bien Aimé. Pardonne-moi, ô Tout-Puissant. Je sais que je suis faible … Je T’en prie, mon Dieu, viens au secours de ma faiblesse et pardonne-moi.

Sa manière de parler indiquait qu’il n’était pas chrétien et il s’exprimait comme quelqu’un qui détenait un pouvoir.
Je me rendis ensuite à l’église. Là, je sens que je suis dans ton sein miséricordieux … Je rencontrai quelques amis qui m’apprirent que quelqu’un s’était présenté à l’église pour demander de mes nouvelles. Sa manière de parler indiquait qu’il n’était pas chrétien et il s’exprimait comme quelqu’un qui détenait un pouvoir. Il m’attendait à l’intérieur. Je refusai de le rencontrer et je rentrai en hâte chez moi. Ma blessure, causée par la directrice et la sous-directrice, ne cesse de saigner. Je ne pourrai en supporter une autre …Je me remis entre tes mains vénérées et Te demandai ce que je devais faire maintenant. Ta réponse se fit entendre dans ma poitrine: «Tu dois partir d’ici.»”Tu dois partir d’ici”: partir, littéralement: voyager, partir en voyage. On peut penser, à cause de la suite du récit, que le Seigneur la préparait à la nécessité de quitter son pays.Je sentis mon cœur saigner par l’acuité de ladouleur. Je n’ai pas passé deux semaines dans mon nouveau logement! Et où aller? Je n’ai que Toi, tout le monde m’a rejetée … La peur les a tous éloignés de moL.

Le lendemain matin, je sortis pour téléphoner à Moufid. Il est fort par la grâce du Christ. Il ne manquera pas de me tendre une main secourable comme il en a l’habitude. Ce fut le choc qui ébranla mon être: Moufid a été arrêté et se trouve en prison… Moufid en prison! stupéfaction! Pourquoi? Quel crime a-t-il commis pour aller en prison? Ta miséricorde, ô mon Dieu! Je sais fort bien qu’il est ton fils et que Tu l’aimes plus que je ne l’aime. Mais mon cœur est déchiré par la douleur… Il est en prison à cause de moi. Non! C’est ta volonté… Qu’elle soit faite, et non la mienne. Toutes choses sont dans ta main… Je rentrai chez moi et voici ta voix bien-aimée me disant: «Tu dois partir d’ici.»

Tandis que j’étais perplexe, ma fille vint me dire: «La police s’est présentée hier chez nous pour se renseigner à ton sujet. Nous lui avons dit que nous ne connaissions pas ta nouvelle adresse. Elle est allée à l’école et la directrice lui a appris que tu t’étais désistée de tes responsabilités deux jours plus tôt et que personne ne connaissait ton adresse.» Oui, mon Dieu! Ta sollicitude et ta protection m’entourent.

“Je décidai de partir pour Alexandrie”

Je sens le soutien ton bras puissant: la police se rend à l’école deux jours après mon désistement alors que j’ai changé d’adresse et me suis installée dans l’appartement de Madinet Nasr dont personne ne connaît le chemin … Je comprends, maintenant, pourquoi Tu m’as dit, lorsque j’ai perdu l’appartement de Zaytoun, que ce qui était arrivé était dans mon intérêt!

En effet, tous, à l’école, savaient que je comptais aller habiter à Zaytoun. C’est le plan du Tout-Puissant! Il veille sur moi: cette vérité, je l’ai touchée. Pour celui qui se confie sincèrement en Toi, Tu deviens Providence pour toute sa vie et ses déplacements. A Toi la gloire éternelle. Tes desseins dépassent toute intelligence. Je me rappelai ce verset qu’Abouna Botros m’avait écrit en me demandant de le retenir et de l’avoir constamment devant moi. Il est tiré du Livre des Lamentations de Jérémie (3,37): «Qui donc n’a qu’à parler pour que les choses soient ? N’est-ce pas le Seigneur qui décide ?»

Après avoir entendu clairement ta voix bien aimée, je décidai de partir pour Alexandrie. Mais je devais d’abord terminer les démarches pour la retraite, à la direction de l’Enseignement. Je m’y rendis, mais avant d’en franchir le seuil, j’éprouvai inquiétude et angoisse. Je dominai mes sentiments et j’entrai en répétant: «Dieu, viens à mon aide, Seigneur, hâte-toi de me secourir!»

Les démarches aboutirent avec une étonnante rapidité, tes mains généreuses imprimant le mouvement. Il ne me reste plus qu’à recevoir le chèque de l’indemnité de fin de service, l’équivalent de trois mois de salaire. Mais cela prendra un peu de temps, il me faudra revenir, après une semaine, pour le retirer. Je dois partir en voyage: je reviendrai ou bien j’enverrai ma fille le retirer; tout le monde sait qu’elle est ma fille.

Je rentrai chez moi préparer le voyage pour Alexandrie sans me douter que je ne retournerai jamais plus dans mon nouvel appartement pour l’achat et l’aménagement duquel j’avais dépensé le reste de mes économies. Un logement bien équipé, simple et confortable… Mais que sa volonté, non la mienne, soit faite.

Le lendemain, à 6 heures, un ami me prit dans sa voiture et nous empruntâmes la route d’Alexandrie. En chemin, je lui demandai de passer au monastère d’Amba Bishoï et nous nous y arrêtâmes. J’allai saluer les moines. Je m’arrêtai devant celui qui m’avait promis que la cassette enregistrée ne quitterait jamais le monastère. Je lui jetai un regard de reproche. Qu’il considère ce qu’il m’a fait, et où se trouve Moufid maintenant, et ce qu’il adviendra de Sarnia. Mais je sais que c’est ta volonté [mon Dieu] et n’y interférerai pas … Je T’ai remis ma personne, ma vie et tout ce que je possède. Fais de moi ce qui te plaît, Tu es mon Père compatissant. Il me faut tout quitter pour être digne de porter ton Nom béni, plein de majesté.

J’arrivai à Alexandrie: des amis me reçurent et m’accompagnèrent jusqu’à une villa à ‘Agami (19) et s’en retournèrent au Caire.

(19) Station balnéaire, sur la Méditerranée, à une vingtaine de km. à l’ouest d’Alexandrie.

C’est un endroit éloigné et calme que les estivants ont quitté. J’y serai seule. Je demandai à ma fille de se rendre à la direction de l’Enseignement pour retirer mon chèque et de m’en avertir pour que je retourne au Caire l’encaisser. C’est, maintenant, mon unique avoir.

Je me suis isolée en ta compagnie, ô Bien-Aimé, et je me suis jetée à tes pieds. Mon Dieu, je souffre! Je porte un lourd fardeau … Aide-moi à le déposer auprès de Toi. Serre-moi sur ton sein miséricordieux, sèche mes larmes et panse mes plaies. Gloire à Toi qui nous assures toujours un réconfort dans l’angoisse. Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu la première nuit passée avec Toi à Alexandrie. J’ai revu ton Visage bien-aimé et le sang qui en coulait. Tu m’as regardée avec compassion alors que Tu as souffert pour moi les plus cruels tourments. Je me rappelai tes souffrances! Pardonne-moi, mon Dieu. Il faut que je sente combien Tu as souffert pour moi. Il faut que je souffre, à mon tour, pour Toi. Mais viens au secours de ma faiblesse. Fortifie-moi et aide-moi afin que je sois prête à porter ma croix et à Te suivre.

Des journées longues et pesantes amenèrent la fin de la semaine. Ma fille vint avec quelques amis et m’apprit que, lorsqu’elle s’est présentée pour retirer le chèque, l’employé en charge refusa de le lui donner, exigeant que je me présente en personne. Elle est allée, alors, demander à ma sœur, qui travaille là comme directrice des relations publiques, d’essayer de retirer le chèque à ma place, mais ma sœur essuya un refus: c’était les ordres du directeur général, car j’étais recherchée par la Sécurité de l’État.

Ma sœur confia alors à ma fille une lettre dans laquelle elle me mettait en demeure de choisir parmi trois possibilités:

Premier choix : Que je me rende à la Sécurité de l’État en sa compagnie et celle de son mari qui est général de brigade au Service de renseignements, ainsi que celle du mari de ma soeur cadette qui est «major pilote» à la présidence de la République. Je devais leur déclarer que l’enregistrement était mensonger, que j’avais menti à l’instigation de certains prêtres, à leur tête Abouna Botros, qui m’avaient trompée. Je devais enregistrer une deuxième cassette désavouant la précédente. Je serais alors sur le rivage de la sécurité et ne serais exposée à aucun tourment.

Deuxième choix : En cas de refus du premier choix, ma famille prendrait des dispositions pour m’enfermer dans un hôpital Psychiatrique. Tous les membres de ma famille témoigneraient que je suis folle de naissance, et, bien sûr, on les croirait à cause des situations bien en vue qu’ils occupent.

Les maris de mes deux autres soeurs, en effet, sont, l’un le mari de l’aînée premier sous-secrétaire d’État et vice-ministre du gouvernement local, et l’autre, professeur de langue anglaise à la faculté des langues et de la traduction. Sans compter l’officier du Service de renseignements, le pilote à la présidence de la République et mon frère, directeur de la classification à l’organisation de la fonction publique.

Troisième choix : Ils ont le pouvoir de m’enlever, me tuer et m’enterrer sans que personne se soucie de moi. Et de fait, ils ont lancé un avis de recherche en me déclarant disparue. Je ne pourrai pas quitter le pays parce que tous les ports et aéroports avaient été avisés que j’étais “recherchée” et ma photo y était affichée.

Je me suis dit: Non! Il est impossible que ma sœur soit sérieuse. C’est impensable. Elle doit vouloir simplement m’intimider. … Je décidai d’entrer en contact avec elle pour m’en assurer. Et tout de suite! Je lui téléphonai. Puisse-je ne l’avoir pas fait! Elle me jura, par toutes sortes de serments, qu’elle exécuterait tout ce qu’elle avait dit dans le troisième choix si je n’optais pas pour l’un des deux premiers. De plus, son mari, qui travaille au Service de renseignements, m’assura qu’il procédera à mon arrestation dans un délai de deux jours et me forcera à faire ce qu’il veut.

C’est donc ainsi que les cœurs changent et deviennent de pierre … Ils sont plus durs que la pierre. Je sens que le monde entier est plus étroit que le trou d’une aiguille… L’angoisse m’assaille et le désir de mourir. Puissé-je mourir à l’instant. Quand les propriétaires de la villa apprirent ce qui était arrivé, ils me prièrent d’aller ailleurs, car ils avaient peur et ne voulaient pas s’exposer à des ennuis.

Mais Tu ne nous soumets pas à l’épreuve, ô Tout Puissant, et nous y abandonnes. Avec l’épreuve, Tu envoies la délivrance. Ma fille [qui m’avait remis la lettre] ajouta que l’ingénieur Samir était au courant de tout et qu’il arriverait deux heures plus tard pour me conduire dans un appartement de Ma’moura (Station balnéaire d’Alexandrie) dans un édifice réservé à la villégiature et actuellement désert. Ce qui fut fait après m’y avoir conduite, Samir et les autres amis retournèrent au Caire et me laissèrent seule. Mais je ne suis pas seule! Mon Dieu bien-aimé, Tu remplis ma solitude … Tu es ma famille et ma parenté… Ton amour et ta tendresse me suffisent.

Trois jours passèrent et soudain ta voix bienaimée me réveilla avant le lever du jour: «Tu dois quitter au plus vite l’appartement de Samir.» Étonnée, je criai vers Toi: «Où aller? Et pourquoi partir?»

Quelques heures plus tard, ma fille me téléphona et m’apprit que la Sécurité de l’État avait arrêté Samir et que je devais quitter au plus vite son appartement. Je me jetai entre tes mains compatissantes … Mon Dieu.., que dois-je faire à présent? Et ta voix tendre m’exhorta à me rendre au monastère où je trouverais la solution.

Au monastère, un des pères m’accueillit tout joyeux: «Je priais pour que Dieu vous inspire de venir ici.» Puis il ajouta: «Nous avons un ami croyant qui, apprenant ce qui vous était arrivé, nous a donné la clé de son appartement privé d’Alexandrie, au centre-ville, dans un grand immeuble donnant directement sur la mer. Mais l’immeuble est vide parce que c’est un lieu de villégiature. Il est disposé à vous y laisser le plus longtemps possible.»

Mon Dieu bien-aimé, si je te glorifiais, te remerciais et te louais à chaque respiration, je ne serais pas quitte à ton égard. Si je demeurais prosternée à tes pieds vénérés jusqu’au dernier instant de ma vie, cela ne suffirait pas. Mais Tu es toujours le même, Tu blesses et Tu soignes, Tu déchires et tes mains compatissantes guérissent (Job 5,17-18.)

Par la même occasion, Abouna m’invita à passer deux jours dans sa famille (22) à Kalioub (Petite ville, à 25 km. au nord du Caire)

(22) La suite du récit nous apprendra qu’il s’agit de la famille du frère d’Abouna et que cet Abouna est le moine du monastère d’Amba Bishoï qui avait demandé à Nahed d’enregistrer une cassette où elle révélerait son Dom et celui des personnes qui l’avaient aidée dans son cheminement. 

“Ma sœur, mon fils et ma fille m’attirent dans un guet-apens … “
J’avais pris l’habitude de téléphoner de temps à autre à mes enfants pour prendre de leurs nouvelles. Au cours de la dernière communication, ma fille cadette me demanda de ne pas leur téléphoner chez les voisins sous le prétexte que cela les gênait, mais chez la plus jeune de mes sœurs qui habitait près de chez eux.Cette demande de ma fille m’inspira de l’inquiétude. La voisine, en effet, était une dame vénérable, et ses enfants, dignes de respect. Et chaque fois que j’appelais chez eux, ils allaient vite chercher mes enfants.
Je dis à ma fille: «Pourvu que cela ne cache pas un complot!»Elle le nia avec force et me reprocha ma méfiance. Nous déterminâmes un moment précis où ils seraient chez leur tante.Le moment venu, je leur téléphonai de la maison de la famille d’Abouna. Je remarquai que mon fils essayait de prolonger la conversation sous le prétexte qu’il désirait se rassurer a mon sujet. Ma sœur, de même: elle désirait m’aider … J’éprouvai une inquiétude mortelle. La conversation prit fin. Elle avait duré quinze à vingt minutes. Ta voix, en moi, m’avertit: « Ils t’ont préparé un guet-apens, ils ont réussi à identifier le numéro de téléphone de la famille d’Abouna.»

Moins d’une demi-heure plus tard, le téléphone sonna: quelqu’un demandait le nom et l’adresse correspondant au numéro de téléphone en alléguant qu’un colis, qui ne portait que le numéro de téléphone, devait être livré. Je compris sur le champ pourquoi ma fille m’avait demandé de lui téléphoner chez ma sœur: son mari travaille à la présidence de la République, il avait le moyen d’identifier le numéro de téléphone de la personne qui appelle.

Ainsi, ô Tout-Puissant, Tu les frappes toujours de stupidité à tel point qu’ils n’ont pu patienter quelques heures pour trouver le nom et l’adresse. Sans le vouloir, ils m’ont mise en garde et suggéré de fuir … Ô merveille!

Je partis en vitesse. Mon cœur va se briser de douleur. Ma sœur, mon fils et ma fille m’attirent dans un guet-apens … en se faisant les complices de la Sécurité de l’État, mon fils aîné qui est tout pour moi … et ma benjamine qui m’est si chère, et ma propre sœur … Je suis sur le point de perdre la raison. Je n’arrive pas à croire ce qui est arrivé!

Mais il est écrit: « Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mourir. Et vous serez haïs de tous à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.»

Mon Dieu, j’espère en Toi, aide-moi à persévérer jusqu’à ce que je Te rencontre. Je Te remercie, mon Dieu, Tu me fortifies et me soutiens, je Te trouve toujours à mes côtés. Je Te remercie, mon Dieu, Tu me rends, par ta grâce, plus forte que l’épreuve. Je Te remercie, mon Dieu, Tu m’as rendue digne de souffrir pour ton Nom. (24 Matthieu 10,21-22.)

Je me suis rendue au monastère de Mar Mîna (à une soixantaine de km. au sud-ouest d’Alexandrie.) pour y passer trois jours incognito. Je me levais tôt pour assister à la messe et communier, et passais le reste du temps dans la prière … Je commençais à me ressaisir et à ressentir repos et calme.

“Cet homme est venu pour te livrer à la police” 
Le quatrième jour, je fus surprise par l’arrivée du frère d’Abouna chez qui j’avais demeuré (deux jours, à Kalioub). Il venait me prendre. Je lui demandai si la police avait pu identifier son nom et son adresse.
Il me répondit: «Bien sûr que non! La police ne s’est pas pointée. On dirait que la peur vous fait appréhender des dangers imaginaires. Allons! Retournons passer quelque temps ensemble.»Il avait un air et une manière de parler très inquiétants. Que faire? Je n’avais pas le choix. Je rassemblai mes effets et pendant que je m’en allais avec lui vers la voiture, ta voix bien-aimée se fit entendre en moi:«Cet homme est venu pour te livrer à la police.» Je fus saisie de terreur… Mon Dieu, que dois-je faire? Le quitter et me rendre à Alexandrie? Mais il connaît mon adresse dans cette ville … Je suis toute perplexe … Je montai avec lui dans la voiture et j’élevai mon cœur vers Toi, ô Bien-Aimé: «Mon Dieu, je ne veux pas tomber entre leurs mains … Ce sont des bêtes féroces. Ils n’auront pas de pitié pour moi … M’abandonneras-Tu à eux?»Et ta réponse vint, ô Tout-Puissant: «Ne crains pas! Je t’en sortirai au moment opportun pour que tous le sachent et Me glorifient.»

Je dis: «Mon Dieu, viens au secours de ma faiblesse et pardonne-moi … Si vraiment Tu m’en sortiras, donne-moi un signe probant, car j’ai peur. Il pleut et les nuages cachent le soleil. Fais cesser à l’instant la pluie, que les nuages disparaissent et que le soleil reparaisse.»

Il ne se passa qu’un instant et voici la pluie qui s’arrête et la main du Tout-Puissant qui repousse les nuages, et le soleil qui brille. Merci, mon Dieu, Tu as rempli mon coeur de ta paix.

Je remarquai qu’il conduisait la voiture à une vitesse se situant entre soixante et soixante-dix kilomètres à l’heure sur la route du désert reliant Le Caire à Alexandrie. De temps en temps, il regardait derrière lui. Je fis semblant de ne rien comprendre et lui demandai: «Pourquoi conduisez-vous si lentement?» Il me répondit: « Il y a une déficience technique dans la voiture et je ne veux pas accélérer pour ne pas tomber en panne.»

En route, j’entendis ta voix compatissante me dire: «Arrête-toi ici, aux plantations du monastère d’Amba BishoÏ, et tu verras mon action.» Je lui demandai donc que nous passions par les plantations du monastère. Il commença par refuser, puis, sur mon insistance, il accepta à la condition que nous n’y restions que quelques minutes pour saluer les moines.

Ce fut la surprise générale; les moines savaient, dans les détails, ce qui s’était passé et me demandaient: « Où êtes-vous? Ne savez-vous pas que la police a fait une descente après minuit dans la maison de la famille d’Abouna? Et ils ont arrêté tout le monde! »

Je le savais, mais le choc fut terrible. J’adressai au frère d’Abouna un regard de reproche. Il me dit: «Pardonnez-moi, j’ai faibli quand je les ai vu battre sauvagement mon vieux père…» Je lui répondis: «.Te vous pardonne et que Dieu vous pardonne. Maintenant, vous devez vous en aller seul.»

Il s’écria: «Non … Je vous en prie, il faut que vous veniez avec moi.»

Je lui dis: “Je ne suis pas folle pour me livrer à eux. Hier, votre frère m’a fait faire un enregistrement dans lequel il m’a demandé de mentionner mon nom au complet et le nom de tous ceux dont le Seigneur s’était servi [pour me conduire à Lui]; il m’a promis que la cassette serait tenue dans le plus grand secret comme document propre au monastère… mais j’ai eu la surprise de la savoir diffusée dans toute l’Égypte. Et aujourd’hui, vous essayez de me livrer à la police ..! »

Quelle douleur ! Quelle amertume ! Je me sens brisée. Je sais maintenant ce que l’être humain ressent quand il rencontre la trahison. Pardonne-moi, Seigneur, je ne condamne personne… nous sommes faibles… Si nous ne recevons pas de Toi le secours, nous ne pouvons rien supporter. Je sais maintenant, ô Bien-Aimé, la profondeur de ta douleur et de ta souffrance quand Tu as été trahi par l’un de tes disciples. Je te remercie, ô mon Dieu bien-aimé, Tu m’as donné de vivre une petite partie de ta douleur.

Et maintenant, que dois-je faire? Les moines des plantations du monastère d’Amha Bishoï m’entourèrent et l’un d’eux dit: «Vous devez vous livrer à la police. Inutile de vous enfuir. L’étau se resserre, il n’y a pas d’issue.»

Un autre dit: «Je vous ai vue dans une vision: vous aviez du sang autour du cou, ce qui signifie que vous serez tuée.»

Un troisième dit: « Ne désirez-vous pas être une martyre à cause du Christ et que notre Seigneur Jésus Christ vous appelle et vous dise: ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde ?» (Matthieu 25,34)

Je sentais comme si chacun d’eux tenait un couteau et dépeçait ma chair sans pitié. Et je pensais, en moi-même, qu’ils avaient peut-être raison et que je devais me livrer. J’ouvris mon sac à main, en sortis le contenu et le leur confiai et je pris la décision de me livrer.

Mais je devais d’abord retourner à Alexandrie retirer mes effets de l’appartement pour que la police ne les y découvre pas et ne sévisse pas contre celui qui me l’a prêté. Il faut aussi que je renvoie ma fille à son père pour lui éviter de s’exposer à subir, elle aussi ce que je subirai, car je sais très bien ce qui m’attend à la Sécurité de l’État.

Mais j’ai confiance que le Bien-Aimé, qui était avec les trois jeunes gens dans la fournaise de feu ardent (Voir le chapitre 3 du livre de Daniel), sera avec moi et m’en sortira… Comment peut-il en être autrement lorsque je sens que je suis sa fille chérie.

Je laissai le frère d’Abouna se retirer seul, et nous nous tînmes sur la route, ma fille et moi, essayant d’arrêter une voiture pour nous rendre au “restoroute” (Le restoroute de la route du désert qui relie Le Caire à Alexandrie; il est situé à mi-chemin entre les deux villes.) et, de là, prendre l’autobus pour Alexandrie.

De fait, une camionnette de transport de marchandises s’arrêta pour nous prendre jusqu’au restoroute. Là, nous essayâmes de prendre un taxi, mais nous n’en trouvâmes pas. Nous attendîmes, près d’une heure, l’arrivée de l’autobus. Nous le prîmes. En route, j’élevai mon cœur vers Toi, ô Bien-Aimé, et je Te dis: «Est-ce là la fin, que je me livre à la Sécurité de l’État? Toi, Tu les connais et Tu connais leur sauvagerie, et moi je suis faible. Viens au secours de ma faiblesse. Je ne supporterai peut-être pas leur torture. Réponds-moi que dois-je faire?»

Et la réponse de mon Dieu, le Compatissant, le Bon, me parvint: «Si J’avais voulu t’abandonner, Je ne t’aurais pas avertie qu’il venait pour te livrer. Je ne t’aurais pas dit: “Passe par les plantations du monastère d’Amba Bishoï pour connaître la vérité.” Je ne t’aurais pas donné un signe t’assurant que tu ne tomberais pas dans leurs mains. Non… ne te livre pas à eux. Retourne à Alexandrie et cache-toi là-bas.»

Mon Dieu, que Tu es grand! Tu es le Dieu vivant et compatissant Tu me traites comme s’il n’y avait pas sur terre d’autre que moi à surveiller, défendre et garder. Tu me fais sentir que je suis l’unique objet de ta sollicitude et de ta protection. Ô la grandeur de ton amour. Je T’aime, mon Dieu, parce que Tu mérites vraiment l’amour.

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Désolé, il manque la page 135.
Nahed, toujours avec la plus jeune de ses filles, loue à Alexandrie un appartement chez des amis chrétiens qui ignorent sa véritable identité et elle apprend au téléphone que tout le monde au Caire croit qu’elle a été arrêté et tué par les services de sécurité.
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Je tâchai de ne pas quitter l’appartement sauf quand cela était indispensable.

Un jour, je fus surprise par la femme du propriétaire frappant à ma porte. Elle me dit: «Avez-vous entendu parler de cette dame musulmane qui a cru au Christ et qui est devenue chrétienne? Elle s’appelle Nahed.»
Je lui répondis en tremblant de peur: «Oui, j’ai entendu parler d’elle.»

Elle me dit en jubilant: «Nous nous sommes procuré la cassette enregistrée de sa propre voix et où elle raconte comment elle est arrivée à la foi après que le Christ lui fut apparu et lui eut parlé.»

Je lui dis: «Et la croyez-vous?»
Elle répondit: «Bien sûr! Une femme de sa condition et d’une grande famille, qu’est-ce qui peut la pousser à s’exposer au danger si tout ce qu’elle dit n’est pas vrai?» Gloire à Toi cela me suffit … Il me suffit que Tu m’aies choisie, et cela, non à cause de ma justice. Tu me donnes selon la richesse de ta gloire. Tu ne prêtes pas, mais Tu donnes. Je Te remercie. Passerais-je le restant de mes jours à Te remercier, à chaque respiration, ce ne serait pas assez.

Elle m’emmena chez elle et j’écoutai l’enregistrement. C’était comme si je l’écoutais pour la première fois. Je revivais avec Toi chaque instant. Que Tu es admirable, ô mon Dieu! Que Tu es grand! Que Tu es beau! Tu es le plus bel Existant et je ne trouve rien à quoi Te comparer. Après l’audition de l’enregistrement, elle dit: «La police sait qu’elle est à Alexandrie et la recherche.» Il faut que je quitte Alexandrie, mais je dois attendre que quelqu’un m’amène ailleurs.

Deux jours plus tard, un ami en qui j’avais confiance vint et quand il me vit, il n’en crut pas ses yeux. Il me dit: «Nous savons que vous avez téléphoné à vos enfants chez votre sœur et qu’elle avait préparé un piège avec vos enfants pour identifier le numéro de téléphone d’où vous parliez et parvenir jusqu’à vous. Et de fait, ils ont identifié le numéro de téléphone en passant par la Sécurité de l’État, puis le nom et l’adresse de l’ami dont vous aviez utilisé l’appareil.

«La police a fait une descente chez lui au milieu de la nuit sans vous trouver. Ils ont alors arrêté tous ceux qui étaient à cette adresse et les ont battus avec la dernière cruauté et les ont torturés. Cet ami a, alors, été obligé d’essayer de vous livrer. Il s’est entendu avec la police de se rendre chez vous au monastère de Mar Mîna.

«Il était suivi par deux voitures non identifiées de la Sécurité de l’État. Elles roulaient derrière la voiture dans laquelle vous aviez pris place avec votre fille. Quand cette voiture a fait une halte aux plantations du monastère d’Amba Bishoï, les deux voitures l’ont précédée au restoroute et l’y ont attendue.

Quand elle arriva, elles la suivirent, croyant que vous y étiez, jusqu’à l’entrée du Caire, c’est-à-dire pendant une heure et demie. Là, il se rendirent compte que vous n’étiez pas dans la voiture. Ils arrêtèrent et fouillèrent toutes les voitures qui se dirigeaient vers Le Caire. Ne vous trouvant pas, ils se rendirent aux plantations du monastère d’Amba Bishoï dans l’espoir de vous y trouver. Ils répandirent alors la rumeur selon laquelle ils vous avaient tuée tandis que vous couriez dans le désert pour leur échapper et vous avaient laissée là. Quant à cet ami, il est en ce moment en prison subissant la torture.

«Ils ont aussi arrêté l’ingénieur Samir parce qu’il vous avait aidée à trouver un logement. De même, un jeune homme chrétien qui travaillait à l’audiothèque” d’une église, parce qu’il recopiait votre enregistrement. De même aussi l’ingénieur Rashâd parce que votre fille était secrétaire à son bureau et il vous donnait une aide pécuniaire. Ils ont été inculpés d’évangélisation (31) et accusés de vous avoir aidée à apostasier, à embrasser le christianisme et à désavouer l’islam. Et maintenant, sachant que vous leur avez échappé, ils vous recherchent à Alexandrie et à l’entrée du Caire et d’Alexandrie.»

(31) A l’inverse de l’islamisation qui se permet d’utiliser tous les moyens, l’évangélisation, dans certains pays musulmans, est, en fait, sinon en droit, considérée comme un crime justiciable, bien qu’elle se déroule dans le respect total des consciences.

Gloire à Toi, Seigneur! Pour la deuxième fois, la Sécurité de l’État est atteinte de stupidité et d’aveuglement. Deux voitures de la Sécurité accompagnent notre voiture sur une distance de plus de cent kilomètres sans m’affronter, ni se hâter de m’arrêter et quand nous nous arrêtons aux plantations du monastère, ils nous devancent au restoroute; et quand passe la voiture où j’étais, ils s’imaginent que j’y suis. Une heure et demie s’écoulent avant qu ils découvrent que je n’y suis pas. Seigneur, Tu les frappes d’aveuglement: ils ne voient pas que je ne suis pas dans la voiture et je parviens, pendant ce temps, à retourner à Alexandrie. Et Tu les frappes de stupidité, car ils fouillent les voitures qui se dirigent vers Le Caire sans penser que je peux être en route vers Alexandrie. Et quand ils y pensent, j’ai eu le temps d’abandonner mon appartement pour louer un petit meublé dont personne ne connaît l’adresse.

Tout cet arrangement pour moi! C’est une stratégie bien tramée! Tu m’avais promis que je ne tomberai pas entre leurs mains. Comment auraient-ils pu m’atteindre alors que je suis sous ta protection? Je me cache dans ton sein miséricordieux et Tu m’entoures de tes bras. Oui! «Son bras gauche est sous ma tête et sa droite m’étreint.» (32) Oui! «Mon Bien-Aimé est à moi et je suis à Lui.» (33)

(32) Le Cantique des Cantiques 2,6. – (33) Ibid. 2,16.

“Il me faut quitter Alexandrie et partir pour Le Caire”

Maintenant, il me faut quitter Alexandrie et partir pour Le Caire… Tu m’as arrangé cela, ô Bien-Aimé: une amie m’a invitée à demeurer dans un appartement d’un immeuble dont elle est propriétaire. C’est un meublé. Je rassemblai mes effets, et nous partîmes, avec l’ami, en direction du Caire.

En chemin, à la sortie d’Alexandrie, un peloton arrêtait toutes les voitures sortant d’Alexandrie ou y entrant. Mais notre voiture passa devant le peloton sans s’arrêter: au contraire, un officier nous fit signe de passer vite. Mais comment un peloton nous arrêterait-il quand Toi, ô Bien-Aimé, Tu marches devant nous et éclaires notre route?

Nous arrivâmes au Caire, puis à Héliopolis. L’immeuble dans lequel je logerai est situé dans le voisinage du poste de police de Nouzha et tous, dans ce coin, me connaissent bien. Je ne dois pas ouvrir de fenêtre, ni sortir dans la rue; aucun bruit ne doit émaner de l’appartement, la porte extérieure ne doit pas s’ouvrir pour que personne ne me voie: les habitants de l’immeuble doivent ignorer que l’appartement est occupé, car ils le savent vacant. Je dois exécuter tous ces ordres qui m’ont été intimés, je n’ai pas le choix.

Les jours passèrent, longs et pesants, ma fille et moi soumises aux pressions sévères au point qu’il nous arrivait d’avoir faim. Mais que faire! Je ne pouvais déroger aux ordres reçus. Je devais attendre le soir pour trouver quelqu’un à envoyer nous acheter de la nourriture. Il arrivait parfois à.cette amie qui nous avait offert le gîte, de partir en voyage ou en visite chez ses amis et de nous laisser sans nourriture un ou deux jours. Nous n’avions d’autre recours que la patience. Cette situation dura quarante jours. Je me dis alors que j’avais peut-être péché et que le Seigneur me corrigeait: le Seigneur corrige qui Il aime.

Je me tins debout, pliant: «Mon Dieu, pardonne moi si j’ai péché volontairement ou involontairement. Jusqu’à quand se prolongera cette souffrance? Je me sens prisonnière dans cette maison. Un ami m’avait promis de nous arranger des passeports pour partir à l’étranger mais il n’a pu tenir sa promesse. Je T’en prie, mon Dieu, je ne peux demeurer ici plus longtemps.»

Ta voix bien-aimée se fit entendre en moi: «Tu n’as donc pas compris ce que je t’ai dit la première fois? Je t ai dit: “Regarde-moi”, et tu as dit: “J’ai peur”. Je t’ai dit: “Ne crains pas, regarde-moi,” Et bien que je t’aie maintes fois arrachée au danger, tu continues à avoir peur et à regarder vers les humains.

Lève-toi et Sors, Je susciterai pour toi celui qui t’aidera à obtenir une carte d’identité à ton nouveau nom. C’est celui qui te j’avait promis, mais quand la cassette enregistrée s’est propagée et que la situation s’est détériorée, il a pris peur et s’est éloigné de toi Je le délivrerai de son inquiétude pour qu’il accomplisse cette tâche. Ne crains pas… Ma paix remplit ton cœur.»

Ah! Pardonne-moi, ô Tout-Puissant… Je suis faible, viens au secours de ma faiblesse et fortifie moi.

“Envisagez-vous de partir à l’étranger”

Le lendemain matin, je sortis dans la rue sous ta protection et je téléphonai à cette personne. Je fus surprise de l’entendre me dire: «Je pensais à vous hier et j’ai discuté avec ma femme, ma mère et ma sœur et nous avons décidé ensemble, après avoir prié, de vous procurer, ainsi qu’à votre fille des cartes d’identité à votre nouveau nom. Tâchez de m’apporter des photos et de modifier votre apparence et que cela se fasse le plus rapidement possible,»

J’ai failli voler de joie. C’est seulement hier qu’ils ont décidé de m’aider au moment même où Tu m’as parlé. Tu leur en as donné l’ordre et cela fut. Et comment en serait-il autrement lorsque Toi, ô Bien-aimé, Tu accomplis tes promesses, Tu es fidèle? Je me prosternai à tes pieds, Te rendant grâce, et ta voix bien-aimée se fit entendre en moi: «Je lui donnerai la paix et il se chargera de produire des passeports pour toi et ta fille.»

Je partis rencontrer cet homme qui demeure dans un petit village situé à une distance de près de cent vingt kilomètres du Caire. Il me fit un excellent accueil et je trouvai en lui la vraie charité du Christ, sans tromperie ni fausseté. Je lui remis nos photos et il me demanda de revenir au bout de deux jours seulement pour retirer les nouvelles cartes d’identité. Je retournai au Caire. Incroyable! Je circule dans les rues du Caire et d’Héliopolis, utilisant le transport en commun. Ma peur s’est envolée et la paix de Dieu remplit mon cœur.

Je comptais les heures, les minutes qui me séparaient du moment où je recevrais les cartes d’identité… Nous partîmes, ma fille et moi, nous nous présentâmes chez lui et voici qu’il nous remet les cartes: il est véridique, il a tenu parole. Comment en serait-il autrement, quand le Seigneur l’a ordonné? Je rendis grâce au Bien-Aimé et j’eus la surprise d’entendre cet homme me dire: «Envisagez-vous de partir à l’étranger ou bien vous contenterez-vous de ces cartes pour vivre dans une autre ville avec votre nouvelle identité?»
Je lui répondis: “Je me propose de partir à l’étranger … Mais que la volonté de Dieu soit faite, non la mienne. Mais pourquoi me posez-vous cette question?»
Il répondit: “le suis disposé à vous procurer, ainsi qu’à votre fille, des passeports mais d’un autre village. Qu’en pensez-vous?”

Je lui dis sans hésiter: «Bien sûr que je suis d’accord!»
Il me dit: «Donnez-moi dix jours ou une semaine, le temps de préparer les papiers nécessaires.» Je le remerciai et nous nous en allâmes.

En chemin, j’élevai mon cœur vers Toi, Te rendant grâce: Tu es Toi, et nul n’est semblable à Toi, Je ne cesserai de répéter, tant que je serai en vie: Tu accomplis tes promesses, Tu es le Dieu fidèle! Tout est en tes mains, avec Toi nous n’avons besoin de rien. Puissent tous les êtres humains savoir comment Tu conduis leur vie, quand ils Te la confient en vérité.

Si vite, et si simplement, une parole venant de Toi a rempli son cœur de paix. Il a changé en un instant: après avoir eu peur de moi et avoir refusé de m’aider, voici qu’il me propose de me procurer des passeports. A Toi la gloire éternelle! Mon Dieu, comble cet homme de toute bénédiction, garde-le et affermis-le dans la foi, lui et sa famille, afin que ton saint Nom soit glorifié maintenant et en tout temps. Je Te rends grâce, je Te loue, je me prosterne devant Toi jusqu’au dernier instant de ma vie.

Je revins dans l’appartement et décidai de le quitter pour retourner à Alexandrie [avec ma fille] par nos propres moyens. Nous n’avons plus besoin des humains, ni de voiture privée. Nous prîmes l’autobus, ton Visage bien-aimé nous précédant, éclairant notre route. Conduis-moi, mon Dieu. Que je marche à ta suite en sécurité, joyeuse, heureuse, rassurée.

Arrivée à Alexandrie, je me rendis dans ce logement meublé [que j’avais déjà occupé]. C’est un coin tranquille qui donne sur la mer. Nous sommes en décembre, il fait froid. L’endroit est presque désert Mais Tu es toujours avec moi, Tu habites au fond de mon coeur et de mon âme. Je T’aime, mon Dieu.

C’est un coin tranquille qui donne sur la mer. Nous sommes en décembre, il fait froid. L’endroit est presque désert Mais Tu es toujours avec moi, Tu habites au fond de mon coeur et de mon âme. Je T’aime, mon Dieu.

Plus de dix jours se sont écoulés. Les papiers pour les passeports sont sûrement prêts. Je décidai de retourner à ce cher homme … Je partis et me rendis chez lui. Et le voici qui me tend les papiers timbrés et signés par deux autres personnes. Nous partîmes alors pour une autre ville et la production des passeports se fit avec une rapidité surprenante: nous les obtînmes le jour même. Oui, c’est Toi le Pourvoyeur, nul besoin de s’étonner … Ton action est admirable et comment ne le serait-elle pas quand Tu es admirable! Béni soit ton Nom!

Je retournai à Alexandrie pourvue des nouvelles cartes d’identité et des nouveaux passeports. Mais il reste un grand problème: comment obtenir un visa d’entrée dans un autre pays? Et dans quel pays me rendre? Je me souvins alors que, durant la période de cinquante jours (2) passée à Héliopolis, mon Dieu bien-aimé m’avait conduite, un jour, dans une église. Quand je saluai Je curé, j’eus la surprise de l’entendre me dire: «Il faut vous livrer à la police, il ne vous reste aucune issue, ce n’est pas la peine d’essayer de fuir encore, trop de gens sont en prison à cause de vous.»

(2) Le séjour de Nahed à Héliopolis a duré cinquante jours dont elle a vécu, en recluse, les quarante premiers.

Je lui répondis avec calme: «C’est la volonté du Seigneur, où est ma faute?»

Il dit: «N’oubliez pas qu’ils sont dépités par leur incapacité de mettre la main sur vous et c’est pourquoi ils arrêtent toute personne qui est en relation avec vous ou même qui se trouve en possession de votre cassette enregistrée. TI n’y a donc pas de raison de nuire davantage aux gens.»

Je lui dis alors: « Mais j’ai reçu de mon Seigneur la promesse de ne pas tomber entre leurs mains ; il reste un travail à accomplir pour lequel Dieu veut se servir de moi.”

Il m’a dit: “Ne crains pas, j’arrangerai toute chose pour toi.”»

Il sourit alors avec l’air de penser que je divaguais et me dit: «Je pense que plus vite vous vous livrerez à la police, mieux cela vaudra pour vous.»

Je lui répondis: « Il est possible qu’en me livrant à la police, la torture me rende faible et me force à donner le nom des amis qui m’aidaient matériellement et m’accueillaient dans leurs maisons.»

Il s’écria alors: «Gare à vous si vous mentionnez quelque nom! Tout le monde sait que vous occupiez un poste supérieur, que vous touchiez un traitement élevé et que vous possédiez une voiture. Dites que vous aviez mis de côté le prix de vente de la voiture et une partie de votre traitement mensuel.»

Je lui dis: « Le Seigneur m’a assurée qu’Il m’aiderait dans l’obtention d’une carte d’identité avec un nouveau nom et d’un passeport pour moi et ma fille et qu’Il arrangerait toute chose pour que nous partions à l’étranger.»

II me répondit: « Si vous obtenez un passeport, je suis en mesure de vous procurer un visa d’entrée pour un pays européen.» Je le saluai et m’en allai.

“Je ne pense pas que je reverrai cette ville” 

Une seule parole était demeurée dans mon esprit: il pouvait nous obtenir un visa d’entrée pour un pays européen. Je me souvins, sur le champ, de cette conversation et courus au téléphone. TI me répondit lui-même et me fixa un rendez-vous pour que je lui remette les passeports.

Mon Dieu bien-aimé, le ciel et la terre passeront et pas une lettre de tes paroles ne passera (3). J’en suis témoin! J’ai fait l’expérience personnelle de la véracité de tes paroles et de tes promesses. Je Te remercie, mon Dieu. Tu m’as fait Te connaître, T’aimer et mettre en Toi toute ma confiance. Puissé-je T’avoir connu plus tôt. Mais Tu choisis toujours le moment le plus opportun.

Le lendemain matin, nous prîmes l’autobus pour Le Caire. Ô merveille! Le peloton, à la sortie d’Alexandrie, fouille toutes les voitures sauf les autobus. Il ne pense pas que j’aie l’audace de voyager en autobus. Il croit que j’ai encore peur, fuyant d’un endroit à l’autre, cachée dans une voiture, peut-être même dans la malle arrière. Ils ne connaissent pas le sens de cette parole: “si Dieu est avec nous, qui sera contre nous” (4) Ils n’en saisissent pas la profondeur. Mais, par ta grâce, j’ai su, j’ai vécu, j’ai expérimenté. Je veux crier de toutes mes forces à la face du monde: « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur! » (5)

(3) Cf. Matthieu 24,35. (4) Épitre aux Romains 8,31 (5) Psaume 34,9.

J’arrivai au Caire, me rendis à l’église en plein jour et remis au prêtre les passeports. Je devais retourner à Alexandrie le jour même et n’avais d’autre moyen de transport que les taxis. Ce sont des voitures qui peuvent recevoir un maximum de sept personnes, mais qu’importe! Tu es avec moi…

Ma fille et moi, nous installâmes près du conducteur et je ne cessai, tout au long du voyage, de Te remercier, ô Bien-Aimé. Je fus surprise par le peloton arrêtant notre voiture … ma fille et moi étant à l’avant! L’officier passa la tête par la fenêtre, mais il ne nous regarda pas … Il ne nous vit pas, j’en suis sûre. Il fit signe au conducteur de poursuivre sa route. Gloire à Toi mon Seigneur, mon Dieu et mon Sauveur, espoir de tout l’univers!

Nous dîmes adieu à l’année 1989 et accueillîmes l’année 1990.

Je me suis tenue entre tes mains, ô Tout Puissant, Te priant et Te remerciant Les événements de l’année 1989 défilèrent devant mes yeux. Quelle année remplie d’événements, ta droite toute-puissante m’abritant, me protégeant, m’arrachant aux dangers. Béni soit ton saint Nom! Je T’en prie, mon Dieu, fais-moi servir la Gloire de ton Nom. Quelle est l’utilité de mes jours, de ma vie sur terre, si elle n’est pas à Toi, en Toi et avec Toi? Mon Dieu, je suis tout entière désir de Toi. Je désire Te voir, quand mettras-Tu fin à mon exil ? Je suis une étrangère sur la terre, mon Dieu, prends-moi chez Toi…

Mon Dieu qui prends soin de moi plus qu’une mère de son nourrissons, où trouverai-je le prix des billets de voyage à l’étranger?
Et comment passerai-je, quand ma photo est affichée dans tous les ports et aéroports?

Certes, j’ai un nom nouveau, mais ma photo? Mais je sais parfaitement que ce qui est impossible à l’homme est possible pour Toi. Tu es tout mon espoir. J’ai déposé mon fardeau à tes pieds et je n’oublierai pas cette parole de l’Écriture: «Nous nous abandonnâmes et nous fûmes alors portés» (10). Ta voix compatissante se fit alors entendre en moi: «Ne crains pas, regarde-moi seulement.» Et j’éprouvai repos et paix. Tu remplis toujours de paix mon cœur et mon âme.

(10) Nahed mentionne ici Actes 27,15 dans la version arabe (imparfaite) dont elle disposait.

Cette nuit, je vis dans mon sommeil ta main miséricordieuse me tendre et me donner deux billets d’avion. Quand je me réveillai, je me tins debout entre tes mains généreuses, Te rendant grâce, Te glorifiant, Te louant et Te demandant pardon car je demeure faible, je réfléchis avec ma raison humaine bornée. Pardonne-moi ô mon Dieu bien-aimé.

Les jours passèrent. Vint le rendez-vous fixé pour recevoir les passeports. Nous fîmes le voyage Alexandrie Le Caire en autobus. Le peloton inspectait toujours la route à ma recherche, sans me voir. Je reçus les passeports portant le visa d’entrée dans un pays européen.

J’eus la surprise d’entendre “Abouna” me dire: «Vous avez chez moi la somme de trois mille livres [égyptiennes] que m’a envoyée le pasteur d’une autre église qui vous cherchait pour vous la remettre. Il avait appris que vous en aviez besoin. je dispose aussi de la somme de mille dollars que vous prendrez au moment du départ.»

Je lui dis: « Je ne prendrai pas cette somme, car c’est le prix des billets du voyage et j’ai eu la vision de la main de mon Père céleste qui me donnait ces billets. Je vous prie donc de m’acheter vous-même les billets d’avion. »

Il accepta; je le remerciai et le saluai et nous nous en allâmes.

Nous avions encore une fois, à retourner le jour même à Alexandrie et ne pouvions disposer que d’un taxi. Et de la même manière, nous passâmes l’inspection du peloton qui surveillait la sortie du Caire et de celui qui était posté à l’entrée d’Alexandrie. Je Te remercie, mon Dieu compatissant, car Tu as rempli mon cœur de paix et m’as aidée à rejeter loin de moi la crainte.

Avant de me rendre à Alexandrie, j’avais éprouvé le désir de revoir une de mes amies, une chrétienne de grande foi dont le cœur était rempli de la lumière du Christ. Elle m’avait aimée et m’avait ouvert son cœur et son foyer. Au moment où tout Je monde s’était, par peur, éloigné de moi, elle s’était rapprochée de moi et m’avait accueillie chez elle pendant plus d’un mois.

Elle m’avait entourée de son amour au point que je sentais qu’elle était ma mère; elle avait à mon égard le même sentiment. Son mari était pour moi comme un frère, et ses enfants, comme mes enfants. Accorde-lui, Seigneur, toute bénédiction, garde-la et entoure-la de ta protection. Bénis-la, elle et ses enfants. Je T’ai adressé ma prière, ô Bien-Aimé: irai-je lui rendre visite? Et ta réponse se fit entendre en moi: « Ne crains pas, vas-y. »

Quand elle ouvrit la porte et me trouva, elle me prit dans ses bras avec amour et tendresse et nous eûmes le sentiment de nous aimer en ton Nom, le Saint, le Béni, le Grand. J’ai passé une heure chez elle, sans voir passer le temps. J’eus la surprise d’entendre son frère me dire: « Que pensez-vous de cette idée: ne pas partir du Caire mais d’un autre port, voyager par un autre moyen et ne pas vous rendre directement à votre destination, mais diviser le parcours ?»

(Ce qui est suggéré à Nahed, c’est de se rendre, à partir d’une ville autre que Le Caire, et par mer ou par voie terrestre, dans un pays arabe et, de là, par avion, en Europe.)

Ses paroles me convainquirent. Je sentais qu’elles étaient un message de ta part, ô Bien-Aimé.

Je comprends maintenant pourquoi j’ai senti cette tendresse qui m’a attirée vers elle et pourquoi ta réponse: «Ne crains pas, vas-y». Tu voulais m’indiquer la route à suivre pour le voyage.

Que Tu es grand, mon Dieu! Que Tu es beau! Je T’aime, mon Dieu. Mon cœur et mon âme jubilent en ton amour… Ma raison et ma pensée sont occupées par Toi. Ah ! mon Seigneur! Si tous savaient l’excellence de ton dessein qui dépasse la raison et l’imagination… Non, l’imagination est incapable de T’atteindre, ô Toi qui nourris les oiseaux du ciel et les poissons de la mer et même les vers de terre, sans qu’ils Te le demandent ! Quelle doit donc être la mesure de tes dons envers qui T’abandonne sa vie, ses jours, et Te confesse. Mon Dieu, Tu me fais toujours sentir que Tu ne Te préoccupes de personne d’autre que moi sur terre… que je suis ta fille unique, choyée, à qui Tu voues tout amour, toute tendresse, toute protection … Gloire à Toi!

Nous arrivâmes à Alexandrie. Les paroles du frère de mon amie ne cessaient de résonner à mon oreille. Je me prosternai à tes pieds et Te remerciai, mon Dieu bien-aimé et bon. Je Te demandai de faire germer cette même idée dans l’esprit d’Abouna, si ce message venait de Toi, si Tu voulais que je voyage de cette manière.

Deux jours plus tard, je téléphonai à Abouna. Il me dit: «Venez demain avec vos valises, j’ai fait les réservations pour le voyage.»

Je partis pour Le Caire le lendemain matin et je fus surprise lorsqu’il me dit: «J’ai entendu comme une voix murmurer dans mon oreille que vous ne partiez pas de l’aéroport du Caire, mais d’ailleurs, en empruntant une autre voie que celle des airs; que vous divisiez l’itinéraire en deux: vous vous rendriez dans un pays autre que celui qui vous accueille, et de là à votre destination finale.»

En cet instant, j’eus la certitude que c’était ta voix. Rien d’étonnant à cela: Tu es plus proche de moi que moi-même; car je suis en Toi, je fais partie de Toi: ne sommes-nous pas tous membres de ton Corps bien-aimé? Mon Dieu, qu’elle est belle la vie avec Toi! Tu nous assures le repos, Tu penses pour nous, Tu T’occupes de nos affaires. J’ai reçu les billets de ta main généreuse après que nous eûmes prié.

J’ai fait mes adieux à Abouna et au Caire. Je ne pense pas que je reverrai cette ville. Combien j’ai aimé mon pays, combien j’ai désiré y demeurer, mais que ta volonté, non la mienne, soit faite! Plus d’une fois, je T’ai invoqué, ô mon Dieu bien-aimé, quand la situation en Égypte devenait pour moi intenable … Mon Dieu, comme Tu as fait sortir d’Égypte ton peuple, les enfants d’Israël, fais-nous sortir, ma fille et moi…

 ” J’ai vu ma photo accrochée au bureau de l’officier des passeports”
Et maintenant, je dois prendre le train vers une autre ville d’où je partirai vers l’étranger. Le voyage se fera dimanche prochain. C’est Toi, mon Dieu, qui as choisi pour moi de partir un dimanche et vers ce pays.

Nous arrivâmes dans cette ville. Nous devions y demeurer plusieurs jours avant la date du départ. Le temps passa vite. Je me tins debout, Te priant et Te disant comme Moïse au moment de sortir d’Égypte avec ton peuple, les enfants d’Israël: «Si Tu ne marches pas Toi-même avec nous, ne nous fais point partir d’ici.» Ta réponse se fit encore entendre en moi: «Ne crains pas! Je veille sur tes pas.» Je Te dis: «Je Te prie, mon Dieu, marche Toi-même devant moi, Tu dissiperas mon inquiétude.»

Nous appelâmes un taxi, chargeâmes nos bagages et nous dirigeâmes vers le port. Nous y arrivâmes au moment prévu. Portant ma valise, j’entrai au bureau des passeports. Ma fille me suivait. J’étais sur le point de m’écrouler. Pardonne-moi, Seigneur, c’est un instant critique, car j’ai vu ma photo accrochée au bureau de l’officier des passeports …

(Les photos des personnes “recherchées” sont accrochées sur le côté du bureau où se trouvent les tiroirs, en sorte que L’officier, assis à son bureau, peut les apercevoir d’un coup d’œil. Nahed, debout près du bureau, pouvait facilement apercevoir sa photo qui était de grande dimension (environ 30X35 cms) et son visage y était parfaitement reconnaissable.)

L’officier prit mon passeport et mon billet, il examina un moment le passeport et me demanda pourquoi j’entreprenais ce voyage. Je lui répondis en tremblant de peur: «Pour me soigner. J’ai des proches, là-bas, je résiderai chez eux.»

Il tamponna le passeport et me dit: « Passez.» Ma fille me suivait, elle passa à son tour et nous marchâmes vers l’intérieur. C’était incroyable

Mais une minute plus tard, un officier criait mon nom réclamant mon passeport pour un réexamen… J’entendis les battements de mon cœur couvrir tous les bruits extérieurs … Je m’assis, incapable de me tenir debout, et je T’ai appelé, ô Bien-Aimé: «Mon Dieu, Tu m’a promis que je ne tomberai pas dans leurs mains, et j’ai confiance que Tu accomplis tes promesses, Tu es fidèle… 0 Dieu, viens à mon aide, Seigneur, hâte-Toi de me secourir!»

Et ta voix bien-aimée me parvint sur le champ: «Ne crains pas, tu passeras en paix.»

Quelques instants plus tard, l’officier vint calmement me remettre le passeport sans dire un seul mot. Gloire à Toi, ô Tout-Puissant! Quand nous entendîmes l’appel pour le départ, nous courûmes, ma fille et moi, oubliant nos valises. L’important pour nous, à cet instant, était de sortir du port.

Nous montâmes et nous assîmes et je pris une profonde respiration; mais avant d’expirer l’air, j’entendis au micro l’appel de notre nom. Je sentis que je m’écroulais complètement … Je ne pus répondre à l’appel, ni me tenir debout. Ma fille alla voir ce qui se passait … Elle apprit la raison de l’appel: nous avions oublié nos valises! Elle les rapporta.

Quelques instants passèrent, puis nous partîmes, et nous nous éloignâmes … nous nous éloignâmes… nous nous éloignâmes …

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 Message adressé en 2006 par madame N. M. Metwalli, convertie au christianisme, à tous ses frères musulmans

Cette lettre a été publiée en un volume de 206 pages le 21 septembre 2006 dont l’éditeur est François-Xavier de Guibert. On retrouve l’intégralité de cette lettre sur le Web à l’adresse suivante :http://maranatha.mmic.net/Metwalli.htm

Le 25 octobre 1994, elle a fait publier chez le même éditeur, le récit de sa conversion: « Ma rencontre avec le Christ “
Préambule de l’auteur :
Ces lettres s’adressent à vous, mon frère musulman, ma sœur musulmane, vous qui êtes effectivement soucieux d’être sincères, cohérents et conséquents avec vous, comme avec les autres.
Rendons ensemble grâce au Seigneur qui a distingué l’homme de toutes les créatures en lui accordant la faculté de la raison. Aussi je vous demande d’utiliser votre intelligence et de m’accompagner dans une réflexion sur les messages du Coran et de l’Évangile, afin de trouver ensemble la vérité. Nous sommes tous convaincus que nous ne pouvons approcher de la vérité que par la recherche et la réflexion.
Celui, donc, qui aspire véritablement à connaître la vérité, ne peut cesser de chercher et de s’interroger. Je ne veut absolument pas abaisser la dignité de l’islam, ni à le discréditer, et je ne le ferai jamais. J’ai uniquement voulu être fidèle à ma recherche. Sachez bien que je vous aime tous, surtout que j’étais l’une des vôtres et que je me sens toujours comme étant des vôtres. Personne ne peut comprendre l’islam s’il n’a pas vécu dans l’islam.
La foi chrétienne m’a apporté une paix et une joie incroyables, inconnues en islam. Le Coran exalte la violence, l’Évangile exalte l’amour, même des ennemis. Le christianisme, c’est une vie digne des anges. Que le Seigneur accorde sa lumière à tous les hommes pour connaître sa Vérité et son Amour !

Message de Nahed Mahmoud Metwalli adressé de son exil en hollande à tous les musulmans qui vivent dans les pays où le droit à la liberté de conscience est respecté

Au Nom du Père et du Fils et de Saint Esprit, un seul Dieu, Amen. Nous Te remercions, Seigneur, de nous avoir réunis aujourd’hui en Ton Nom et dans Ton amour. Nous Te remercions de Te servir de nous pour la gloire de Ton Nom. Nous Te prions de mettre Ta Parole sur nos lèvres. Nous ne voulons pas parler, mais laisser parler Ton Esprit Saint au milieu de nous.

Permettez-moi d’abord de me présenter brièvement:
Je suis Nahed Mahmoud Metwalli, ancienne directrice adjointe de l’école secondaire de Helmiet-El-Zaytoun dans la banlieue du Caire (Égypte). J’étais musulmane, je suis née dans une famille musulmane. Les membres de ma famille occupaient des fonctions supérieures au gouvernement. Comme tous les musulmans, je détestais le christianisme et les chrétiens. Nous traitions les chrétiens d’impies et les accusions d’avoir falsifié la Bible. Je les persécutais très fort et les traitais avec une extrême sévérité.

Je croyais de mon devoir d’agir ainsi. Jusqu’au jour où je rencontrai le Seigneur Jésus. Il s’est révélé à moi et je Lui ai donné ma vie, à cause de l’immensité de sa tendresse et de son amour. J’abandonnai mon pays, ma famille et toutes choses, à cause du Christ et du témoignage pour le Nom du Christ. Tous les membres de ma famille pratiquent l’islam jusqu’à présent.

J’aime beaucoup les musulmans, car la loi du Christ est celle de l’amour fraternel. À cause de cet amour, j’ai rédigé trois lettres à leur intention.

Dans la première lettre, j’ai présenté la personne du Christ à partir du Coran. Si nous étudions les sourates meckoises qui parlent du Christ, nous découvrons qu’elles sont tout à fait conformes à l’enseignement de l’Évangile. Dans le christianisme, nous ne disons rien d’autre. Je mentionnai toutes les références coraniques qui se rapportent au Christ. 

La deuxième lettre traite de la place de la femme dans l’islam.

Dans la troisième lettre, j’ai examiné le verset coranique qui affirme que musulmans et chrétiens adorent le même Dieu. Cela est-il vrai ? La réponse est donnée par cette lettre.

Première lettre et présentation la place du Christ et de la Sainte Vierge Marie dans le Coran

Je voudrais, malmenant, traiter de la première lettre et présenter la place du Christ et de la Sainte Vierge Marie dans le Coran. Celui-ci dit de Marie que Dieu l’a élue, l’a purifiée et l’a préférée à toutes les fem­mes du monde (1). Le Coran ne dit rien de pareil au sujet d’aucune autre femme. Il rapporte aussi que les anges, s’adressant à Marie, lui dirent: « 0 Marie, voici qu’Allah t’annonce une Parole de Sa part: son nom sera “al-Masîh” “Issâ ‘, fils de Marie. » Il faut remarquer qu’aucune mère, dans le monde entier, aucun enfant, n’ont bénéficié d’une Annonciation par des anges.

Le Coran dit aussi, au sujet de la naissance admirable du Christ, qu’il n’a pas eu de père. Aucun autre être humain n’a été engendré sans l’intervention d’un homme.

Le Coran mentionne aussi les miracles opérés par le Christ:

Il a parlé dans son berceau, se désignant comme l’Envoyé de Dieu. Il a ressuscité les morts, ouvert les yeux des aveugles, purifié les lépreux, guéri toute maladie. De plus, une tradition (hadith) rapporte : « L ‘Heure [du Jugement dernier] n ‘adviendra pas sans que descende parmi vous le Messie, fils de Marie, en Juge équitable. » Cela veut dire que le retour du Christ doit précéder le Jour du Jugement et le Christ jugera le monde entier. Le Coran dit aussi que le Christ n’est pas mort, mais que Dieu l’a fait monter au Ciel.

Et maintenant, mes frères et sœurs, où que vous soyez, je vous pose la question: À qui d’autre le Coran a-t-il rendu ce témoignage. De qui a-t-il dit que sa mère est sainte, élue au-dessus de toutes les femmes du monde ?

Le Coran dit aussi de Jésus, et de lui seul, qu’il sera un signe pour les gens et une miséricorde de la part de Dieu; il sera illustre en ce monde et dans la vie future et parmi les proches [de Dieu].

Dieu a donné au Christ, et à lui seul, ses propres attributs. Le pouvoir de créer: Jésus (Enfant) modela un oiseau dans la glaise et lui insuffla la vie et l’oiseau vola. Le pouvoir de ressusciter les morts, un pouvoir divin. Le pouvoir de guérir toute maladie. Aucun prophète n’a été gratifié de tous ces pouvoirs. Et si l’on me dit que le Christ a opéré tous ces miracles avec la permission de Dieu, je répondrai: Bien sûr ! Mais pourquoi Dieu n’a-t-il pas donné à d’autres cette permission mais seulement au Christ, si ce n’est parce que le Christ est Esprit de Dieu et Sa Parole déposée en Marie ?

Nous constatons donc que le Coran, dans la période mecquoise, a reconnu la vérité du Christ. Mais ensuite, dans les sourates médinoises, il a nié la divinité du Christ. Ceci s’explique par le fait bien connu que Muhammad, l’apôtre de l’islam, a voulu, au début de sa carrière, se rapprocher des chrétiens et se lier d’amitié avec eux pour les rallier à sa cause. Mais quand, à Médine, ses disciples augmentèrent en nombre et qu’il devint fort, il nia ce qu’il avait affirmé du Christ et produisit des textes très différents que l’on connaît. Et c’est là une chose inadmissible.

Autre point important: certains de nos frères et sœurs musulmans affirment que la Bible a été falsifiée. Je leur pose alors la question suivante: Quand la Bible a-t-elle été falsifiée ? Avant ou après la formation du Coran ? S’ils me répondent: avant, je leur demanderai alors pourquoi le Coran renvoie à l’autorité de la Bible et la désigne maintes fois comme le Livre de Dieu ? Et s’ils me disent: après, pourquoi la Bible aurait-elle été falsifiée après le Coran ? Et pourquoi le Coran n’a-t-il pas mis en garde les musulmans contre cette falsification future ? Nous trouvons, au contraire, dans le Coran, la recommandation faite à Muhammad, le fondateur de l’islam, de se renseigner, en cas de doute, auprès de ceux qui lisent le Livre révélé avant lui, c’est-à-dire la Bible. En d’autres termes, si la Bible avait été falsifiée avant le Coran, celui-ci n’aurait pas dû s’y référer, et si elle devait être falsifiée après le Coran, celui-ci aurait dû mettre en garde contre elle. Il ne faut donc pas répéter, au sujet de la Bible , des accusations dépourvues de tout fondement. D’ailleurs, comment des êtres humains auraient-ils pu corrompre une révélation donnée par Dieu ? Dieu serait-Il impuissant à préserver Sa Parole ? L’accusation de falsification est très grave et il ne faut jamais plus la formuler. Le Coran affirme que la Bible – la Torah et l’Évangile – est révélée par Dieu et, à la fin de la sourate 2 («la vache »), il dit: « L’Envoyé a cru en ce qu’on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses Messagers ; Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers » (verset 285). Il est donc irrecevable que des musulmans affirment le contraire.

Deuxième lettre, Sujet de la place de la femme dans l’islam

Dans la deuxième lettre, j’ai abordé le sujet de la place de la femme dans l’islam. Pardonnez-moi si mes propos vous paraîtront parfois blessants. Tout ce que je dirai s’appuie sur le Noble Coran (al Kor’ân al-karîm). Selon le verset 3 de la sourate 4 (An-Nisâ’, les femmes), Dieu a donné à tout musulman le droit d’épouser deux, trois ou quatre femmes. Le verset ajoute: «Mais si vous craignez de n ‘être pas justes, alors une seule. » Or, il est impossible d’être juste… Au sujet de la polygamie, je voudrais m’adresser à la conscience de chaque homme et de chaque femme. Je voudrais demander à la femme: Peux-tu accepter que ce grand mystère d’intimité qui existe entre toi et ton époux se renouvelle avec une deuxième et une troisième et une quatrième épouse ? Or, on sait la peine qu’éprouve une femme au moindre soupçon de trahison de la part du mari, ne fût-ce que par un simple regard. Comment donc Dieu peut-Il être cruel au point de faire souffrir la femme en donnant à son mari le droit de partager l’intimité conjugale avec une, deux et trois autres femmes ? Je suis convaincue que cela ne vient pas de Dieu. C’est une honte pour l’homme d’être bigame, au point que dans certains pays musulmans, telle la Tunisie , la bigamie est inter­dite. Les familles instruites et bien éduquées l’excluent également. Comment Dieu peut-Il l’autoriser ? Je confie cette interrogation à votre conscience.

Autre sujet angoissant pour la femme dans l’islam: le divorce. Comment le mari a-t-il le droit de répudier sa femme par une simple parole « Tu es répudiée ! » La femme se retrouve ainsi à la rue avec ses enfants, et sa vie conjugale prend fin, par l’effet d’une parole prononcée par le mari dans un moment de colère ou à la suite d’une altercation. Est-ce admissible que la femme vive sous la menace constante du divorce prononcé par le mari pour n ‘importe quel motif ? Le divorce est une affaire beaucoup plus grave que cela. La vie conjugale représente une relation qui exige que l’homme et la femme quittent leur famille respec­tive pour s’attacher l’un à l’autre, fonder un nouveau foyer et ne faire qu’un. Comment la simple parole ‘Tu es répudiée’ suffirait-elle à détruire un foyer ? Pire que cela: si la formule est répétée trois fois, pour que la réconciliation entre les époux puisse se faire, il faut recourir à un ‘absoluteur’. Que dirai-je au sujet de cet ‘absoluteur’, ô mon frère et ma sœur musulmane, si ce n’est qu’il s’agit là d’une impudeur sans honte… Comment peux-tu accepter que ton épouse, avec laquelle tu étais unie et ne formais qu’un seul être, aille s’unir maritalement avec un étranger pour qu’il te soit licite de la reprendre ? Cela est opposé à la sainteté, et Dieu est Saint. Je ne puis admettre que cette loi émane du Dieu Saint. D’ailleurs, dans la Loi de Moïse, au contraire, quand un homme répudiait sa femme, si un autre homme l’épousait puis la répu­diait, il était absolument interdit au premier mari de la reprendre.

Je voudrais signaler un dernier point concernant la femme dans l’islam. Le texte du Coran qui autorise l’homme à épouser quatre femmes ajoute à celles-ci les femmes « que vos mains droites possèdent » (« ma malakat aymânoukom »). Le sens de cette expression est bien connu en islam. Mais je l’explique. Il s’agit de toute femme au service d’une famille à titre de domestique ou de gouvernante telles, jadis, les esclaves; toute femme qui reçoit un salaire du mari devient sa propriété, ce qui lui donne le droit d’user d’elle. Cela est-il tolérable ? Je vous le demande. Et si cette femme conçoit un enfant de ces relations, quel sera le sort de cet enfant ? Que de drames en perspective… Non, notre Dieu qui est Saint ne peut accepter ces mœurs.

Quand j ‘étais dans l’islam, mon cœur était dur comme la pierre, je me bouchais les oreilles pour ne pas entendre. Et je remercie le Seigneur pour ce jour où je me tins devant Lui Le suppliant de me montrer la vérité. Nous mourrons tous et nous paraîtrons devant Dieu. Ce sera le grand Jour du Jugement. Nous se­rons entre les mains de Dieu qui nous demandera pourquoi nous n’avons pas écouté Sa parole. Que répondrons-nous ? Que nous Lui avons préféré notre famille ? Quant à moi, j’ai supplié Dieu: « Seigneur, guide-moi, montre-moi la vérité. Tout ce qui m ‘importe, c ‘est qu’au terme de ma vie, Tu me reçoives dans Ton éternité. Fais que je sois sur le bon chemin. » Je remercie le Seigneur qui m’a éclairée et S’est mani­festé à moi et m’a révélé Son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.

Vous refusez absolument l’expression Fils de Dieu parce que vous pensez à une filiation charnelle. Vous pensez – que Dieu me pardonne – vous imaginez que la filiation du Christ suppose que Dieu a épousé la Vierge Marie. Quelle aberration! La filiation du Christ est spirituelle car Dieu est Esprit. Celui qui est la Source de toute fécondité, comment en serait-il privé ? Il nous a révélé que de toute éternité, tout en étant l’Unique, Il est plénitude de vie, Il est Amour, Il est don, Il est relations interpersonnelles. Le Dieu Uni­que est Père, Fils et Esprit-Saint. Tel est le Mystère de la Très Sainte Trinité révélé par le Fils Unique dans l’Évangile.

Je voudrais maintenant aborder la question importante de la description du Paradis. Je demande à Dieu et à vous de me pardonner, car j’aurai à dire des choses honteuses, mais qui ont leur source dans le Coran et ses commentaires.

Les épouses, au paradis, sont vierges et l’homme s’unit à elles. Après chaque rapport sexuel, ces femmes redeviennent vierges… Un nombre incalculable de vierges à déflorer, au paradis, en présence de Dieu. Un paradis dont le bonheur principal réside dans un plaisir sexuel sans fin.

Au paradis, il y a aussi des « garçons éternellement jeunes » (76:19). Il m’en coûte de poursuivre cette description du paradis. Que représentent ces garçons ? J’ai pris connaissance du commentaire du Sheikh Muhammad Galal Keshk, paru en Égypte dans un livre intitulé: «Pensées d’un musulman sur la question sexuelle » (édité par la Librairie de l’héritage musulman de l’Institut de recherches musulmanes). Grande fut ma surprise et je n’ai pu poursuivre au-delà de quatre ou cinq pages la lecture de ce livre qui suscita une critique virulente de la part des lecteurs. L’université religieuse égyptienne Al-Azhar dut mettre sur pied un comité d’examen qui prit beaucoup de temps pour livrer ses conclusions. Le 22 juillet 1984, ce comité décréta que ce livre n ‘était pas contraire aux enseignements de la religion musulmane ! Or, l’écrivain affirmait que celui qui résiste sur terre à la tentation de pédophilie, sera récompensé au paradis en ayant à sa disposition des garçons ! J’éprouve un sentiment de honte et ne me sens pas en mesure de poursuivre la réflexion sur ce sujet. Ô gens ! Comment le Dieu Saint peut-Il tolérer au Ciel cet affreux péché: celui qui s’abstient de relations sexuelles avec un garçon, retrouvera celui-ci au paradis ! Et ce garçon demeurera toujours jeune… La raison, la logique se révolte contre ces croyances.

Nous savons tous que ce comportement sexuel aberrant existe dans la presqu’île arabique. Et pour plaire aux bédouins, Muhammad, l’apôtre de l’islam, leur a promis des garçons au paradis pour assouvir leurs instincts pervers. Comment, mes amis, pouvez-vous accueillir avec satisfaction cet enseignement et vous réunir pour l’écouter et l’écouter encore ? Le paradis qui sera notre récompense à la résurrection après une vie droite et vertueuse, ce paradis, comment peut-il consister dans des activités sexuelles avec des femmes et des garçons; comment peut-il se ramener aux plaisirs du boire et du manger: chair d’oiseaux et toutes sortes de viandes désirables, fleuves de miel, de vin et de lait… J’en appelle à votre jugement. Comparons maintenant avec le paradis dans le christianisme, ou, plus exactement, le Royaume de Dieu ou la vie éternelle. Le Seigneur Jésus nous révèle que nous ressemblerons aux anges. Nos corps glorifiés n’auront besoin ni de manger ni de boire. Ils n’auront pas de désirs charnels. Comme les anges qui ne mangent pas et ne se marient pas. Telle est la différence entre le Paradis de l’islam et le Ciel du christia­nisme.

L’islam donne à Dieu 99 attributs (ou Noms). Une tradition (hadith) dit que celui qui les récite entre au Paradis. Je savais que le centième Nom était inconnu: Dieu le révèle dans la prière et par l’invocation de ce Nom, on pouvait tout obtenir immédiatement. Je prenais le temps de réciter ces Noms divins. Or, je découvrais, parmi eux: l’Orgueilleux, le Puissant, le Vengeur et j’étais prise de crainte. Dieu est le Très-Haut, Il est lointain, Il est Fort, Puissant, Vengeur. Et cette affirmation du Coran: personne d’entre vous n’échappera (au feu). C’est terrifiant.

Plus je lisais le Coran et me livrais à la piété salon son esprit, plus j’éprouvais de la terreur. J’ai lu des dizaines de fois et étudié par cœur plus de la moitié de son contenu. J’ai lu de nombreuses fois et étudié les Noms divins. Je les récitais: Allah, pas de dieu sinon Lui, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricor­dieux, le Roi, le Saint, le Salut, le Dominateur, le Secoureur, etc., puis: le Tout-Puissant, le Vengeur, le Très-Haut et je prenais peur. Mais quand j’ai vu le Christ et compris ce qu’est le christianisme, quand je me mis à lire la Sainte Bible , je découvris un Dieu tout à fait différent. Un Dieu Doux, Bon, Miséricor­dieux, Bienveillant pour les hommes. Il a donné Son Fils Unique pour porter mes péchés et me justifier devant Lui.

Si vous vous demandez pourquoi le pardon des péchés passe par la mort du Christ, je vous dirai que c’est parce que Dieu est à la fois Juste et Miséricordieux. Sa Justice ne supprime pas Sa Miséricorde, et Sa Miséricorde ne porte pas atteinte à Sa Justice. Adam a péché en désobéissant aux ordres de Dieu. Sur l’inspiration du serpent qui est Satan, il a mangé de l’arbre de la connaissance, la pomme dont parle le Coran. Adam a péché et nous avons hérité de son péché. Il fallait que quelqu’un enlève le péché. 0 mes frères et sœurs musulmans, vous égorgez un petit agneau innocent, vous l’offrez pour la Rédemption. Vous l’appelez « kabsh al-fida », le mouton de la Rédemption. On peut comprendre alors la nécessité de la venue sur terre du Christ, pour qu’Il meure sur la croix et qu’Il enlève nos péchés, Lui qui, selon le témoignage du Coran, est sans péché.

Je voudrais, maintenant, aborder un autre sujet très important. Le Coran tout entier appelle les musulmans croyants à combattre et tuer, ce qui est ahurissant. Si nous examinons comment l’islam s’est propagé dans le monde entier, et cela de l’aveu même des musulmans, nous découvrons que ce fut par le tranchant de l’épée. Comment se peut-il que Dieu incite au meurtre ? Le Coran, d’un bout à l’autre, encourage à conquérir les pays par la force en répétant: tuez ! tuez ! Pourtant, le Coran déclare: « Vous avez votre reli­gion, et j ‘ai la mienne » Il affirme ensuite que « celui qui pratique une religion autre que l’islam ne sera pas agréé ». Pourquoi cette contradiction ? Si Dieu avait voulu étendre l’islam à toute l’humanité, n’en avait-t-Il pas le pouvoir ? Pourquoi le recours à la violence ? Dieu nous a créés libres et Il nous demande­ra des comptes au grand Jour du Jugement. Comment donc Dieu donnerait-Il le droit à un homme de tuer un autre homme parce qu’il n ‘adhère pas à l’islam ? Ou bien encore, comment Dieu donnerait-Il le droit à un homme de tuer un autre homme pour avoir quitté l’islam (la condamnation à mort de l’apostat). Dieu respecte notre liberté. Comment tolérer l’idée qu’un être humain puisse en tuer un autre sous le prétexte qu’il a quitté l’islam ?

Quelle a été l’attitude du Christ qui est Doux, Bon et sans péché, qui a ressuscité les morts, guéri toutes les maladies et exercé le pouvoir de Créateur ? Quand l’Apôtre Pierre a tiré son épée pour le défendre la dernière nuit avant le crucifiement, il lui dit: « Remets ton épée dans son fourreau. Ne puis-je demander à mon Père d’envoyer du Ciel des anges pour me défendre ? Mais je suis venu pour cette heure. »

Comparons le christianisme et l’islam. Nous avons la parole du Christ: « Si quelqu’un te donne une gifle sur la joue droite, présente-lui 1’autre. » Puis arrive l’islam qui appelle au combat et au meurtre, qui or­donne de tuer l’apostat en disant: « Tuez-les, découpez-les ! » Le Christ nous invite à chercher le Royaume de Dieu, à ne pas nous préoccuper des choses de la terre. Se soucier uniquement du Royaume de Dieu et Il nous donnera toutes choses. Tandis que dans l’islam, ce qui prévaut, c’est le meurtre, la per­fidie et la tromperie.

Le Seigneur Jésus a donné sa vie sur la croix pour détruire le péché du monde et le purifier pour les siècles passés, présents et futurs, jusqu’à la fin du monde et le Coran arrive et déclare: “Ils ne l ‘ont pas tué, ils ne l’ont pas crucifié, mais il leur a semblé” ! Que veut dire: il leur a semblé ? D’après les commenta­teurs du Coran, Dieu a donné l’apparence de Jésus, fils de Marie, à un autre homme qui aurait alors été arrêté et crucifié, tandis que Jésus fut élevé au Ciel. Est-ce là un discours raisonnable ? Comment Dieu peut-Il donner à un homme la ressemblance d’un autre pour 1’envoyer à la croix à sa place ? Que Dieu me pardonne mon propos: cela ne serait pas juste. Le Coran ajoute que le Christ a été élevé au Ciel. Certes, le Christ a été exalté, mais seulement après avoir versé son sang par le Sacrifice de la Croix pour le salut du monde.

Ô mes frères et sœurs musulmans, le nombre des adeptes d’une religion est sans importance. Ce qui compte, c’est le salut des âmes. Et c’est à cause de ma joie et de mon bonheur, de cette belle vie que je mène par mon union au Christ, de cette paix dont mon âme jouit, que je désire que tous puissent goûter et expérimenter la beauté de la vie avec le Seigneur Jésus.

Autre chose que je veux rappeler à ma sœur musulmane. Je t’ai mentionné, plus haut, que ton mari avait le droit d’épouser, en plus de toi, une deuxième, une troisième et une quatrième épouse, expérimentant avec elles le grand mystère de l’intimité que vous vivez ensemble. Et s’il te répudie dans un moment de colère par la formule de la triple répudiation, tu ne peux retourner à lui qu’après avoir accompli l’acte conjugal avec un étranger. Imagine donc combien le corps de la femme est avili puisqu’il doit passer d’un homme à un autre. Autre point: la répudiation de la femme peut se faire sur une simple parole du mari, et elle se trouve à la rue. Quant à toi, tu n’as pas le droit de divorcer. L’initiative du mariage et du divorce appartient à l’homme et le mariage représente pour toi une prison dont il n’est pas aisé de sortir. Quand la situation est intenable, il faut le recours aux tribunaux avec la perspective de complications incroyables.

Autre affaire grave: l’héritage. Comment Dieu permet-Il, dans le Coran, que la part qui revient à l’homme soit le double de celle de la femme ? Cela pouvait se comprendre dans l’ancien temps où l’homme était seul à assurer la survie de la famille. Mais la situation a changé: aujourd’hui, la femme travaille la main dans la main avec l’homme. Elle travaille à l’extérieur et contribue à gagner la vie de la famille. Elle est instruite et occupe les plus hautes fonctions dans la société.

Pourquoi donc devrait-elle recevoir une demi-portion ? Et que doit éprouver une femme qui voit un garçon de 16 ou l7 ans recevoir une part d’héritage double de celle d’une femme avancée en âge ?

Autre question, celle du témoignage devant la justice. Le Coran dit que le témoignage d’un homme équi­vaut à celui de deux femmes. Si l’une d’elle oublie, l’autre l’aide à se rappeler… Mais qui donc a dit que la mémoire de l’homme est plus puissante que celle de la femme ? Et que, dans ce domaine, un homme vaut deux femmes ? Nous sommes maintenant dans le monde moderne marqué par l’avancement des sciences. Rien n’indique que la mémoire de la femme soit moins puissante que celle de l’homme, rien ne justifie la prétention que le témoignage d’un homme vaille celui de deux femmes. Rien ne justifie le rejet du témoignage d’une femme seule.

Personnellement, je tiens à savoir pourquoi cette situation d’infériorité. Dieu pouvait-Il ignorer que la femme deviendrait instruite, cultivée et prendrait sa place dans le monde du travail ? La femme, aujourd’hui, occupe toutes les fonctions sociales. Elle est médecin, elle s’occupe de la recherche scientifique, elle assume les fonctions de ministre et de premier ministre, elle est reine, elle est chef d’État Com­ment la femme peut-elle donc être considérée dans l’islam comme une demi-portion dans tous les domai­nes ? Dieu pouvait-Il ignorer l’évolution sociale de la femme ? Bien sûr que non, et cette situation néga­tive ne peut être acceptée par aucune intelligence, aucune logique.

Je me souviens, lors du décès de mon père, nous nous présentâmes devant le tribunal pour une procédure d’héritage. J’étais, à l’époque, directrice de l’école secondaire pour filles de Helmiet El-Zaytoun. J’étais détentrice d’un baccalauréat en éducation, promotion de l’année 1963: la plus haute qualification dans ce domaine. J’étais accompagnée de mon neveu âgé de 16 ans, élève de 2e année secondaire. Mon témoi­gnage d’universitaire, de femme d’âge mûr, fut refusé: je devais trouver une autre femme pour appuyer mon témoignage. Et celui du garçon de 16 ans fut accepté. Est-ce là une logique qui convienne à notre temps ? L’islam, à mon sens, convenait au temps où l’on vivait sous les tentes dans le désert, le temps de Muhammad et pas à notre temps.

Autre question dont je voudrais te parler à l’oreille, ma sœur musulmane: es-tu convaincue de la néces­sité du port du voile ? Et que représente le voile ? Qu’est-ce que des cheveux pour qu’il faille les couvrir ? Que tes cheveux soient couverts ou découverts, quelle importance ? Si l’on me dit qu’il faut cacher ses cheveux pour éviter d’attirer le regard des hommes, je demande pourquoi les hommes ne contrôlent-ils pas leurs regards ? Veux-tu savoir, ô ma sœur musulmane, ce que dit le Christ ? Celui qui regarde une femme avec convoitise, a commis l’adultère dans son cœur. Le péché relève donc de la responsabilité des deux et non seulement de la femme. Pourquoi l’islam t’oblige-t-il à te couvrir la tête et le corps de ma­nière à ne rien laisser paraître de toi qui puisse séduire l’homme considéré comme un être privé de tout contrôle sur lui-même ? Est-ce raisonnable ? Pourquoi ne pas observer la juste mesure tant dans l’habillement de la femme que dans l’attitude de l’homme qui s’interdira de regarder avec convoitise la femme ? Pourquoi serais-je obligée de me couvrir de la tête aux pieds pour éviter à l’homme de me voir et de me désirer ? La logique n’exige pas cela.

En ce qui concerne la vie chrétienne, le Christ nous a donné la vie, la paix et l’harmonie. La femme se couvre la tête uniquement à l’église pour éviter la vanité. Cela n’a rien à voir avec la tentation qu’elle pourrait constituer pour des hommes qui perdraient la maîtrise de soi en regardant les cheveux d’une femme ! Le Christ a rendu parfaite la relation conjugale en interdisant le divorce et en demandant à l’homme et à la femme de s’attacher l’un à l’autre et de ne former qu’un seul chair. Le Christ a interdit de même la bigamie. Aussi, l’épouse chrétienne jouit-elle du calme et de la stabilité. Elle sait qu’il n’est pas possible que son époux arrive un jour au foyer avec une autre femme avec laquelle il lui imposera de vi­vre. Il ne peut, non plus, dans un moment de colère, détruire le foyer en disant à sa femme: « Tu es répudiée ! » Il ne peut engendrer des enfants de deux femmes, et vous savez toute l’inimitié qui existe entre des enfants issus d’un même père et de mères différentes.

Je rends grâce à Dieu de s’être manifesté à moi et de m’avoir transférée de !’islam au christianisme. Je Le remercie parce que le christianisme est une grande grâce. J’exhorte tout musulman et toute musulmane, je fais appel à la conscience vive et à l’esprit mûr de tout être humain: que chacun use de sa raison.

Toi, mon frère musulman, toi, ma sœur musulmane, n’ayez pas peur. Le Seigneur nous protège et nous défend. Ne craignez pas l’épée de l’apostasie suspendue au-dessus de votre tête. Pensez à notre Seigneur que vous rencontrerez à la fin des temps. Que Lui direz-vous ? Que vous avez eu peur ? Pensez-vous que le Seigneur ne puisse vous protéger comme Il l’a fait pour moi au cœur de la ville du Caire où j’étais très connue ? J’ai servi pendant vingt ans comme directrice dans une école fréquentée par 4000 élèves. Chaque année, 1000 à 1500 élèves quittaient l’école après leur promotion et étaient remplacées par autant de nouvelles élèves. Imaginez donc le nombre de personnes qui connaissaient l’enseignante Nahed, direc­trice de l’école. Elles connaissaient le quartier de sa résidence. Et pourtant, le Seigneur m’a protégée et m’a conduite dans la paix.

Je m ‘adresse maintenant à toutes les personnes qui vivent en Europe, aux États-Unis ou au Canada. Je leur dis: « Vous vivez maintenant dans des pays libres qui vous garantissent la liberté de conscience. Pourquoi ne pas suivre la vote de la sagesse ? Pourquoi trahir la raison et vivre à l ‘ombre de vieilles idées? Pourquoi adhérer sans jugement aux idées reçues des ancêtres? À quoi servent donc la raison et la logique ? Dieu nous a distingués des autres créatures par la raison. Pourquoi demeurer prisonnier des traditions et des préjugés reçus ? À quoi servent les études et la culture ? Vous vivez maintenant à 1’étranger. Il faut en tirer profit.»

La Bible est digne de confiance. Lisez-la. Lisez l’Évangile, ne fût-ce que pour des raisons culturelles. Prenez connaissance des paroles du Christ. Étudiez le contenu du christianisme et comparez… J’exhorte tous les musulmans à ouvrir l’Évangile et à prendre connaissance de la vie du Christ. Comment porter un jugement sur ce que l’on ignore ? Élevons notre cœur vers Dieu et adressons-Lui nos prières. La vie est très courte, même si elle dure 70, 80 ou 100 ans. Puis viendra le grand Jour du Jugement où nous nous tiendrons devant le Créateur pour lui rendre compte de nos refus. Quelle excuse pourrons-nous formuler ? Je vous en supplie, au Nom du Dieu que nous adorons tous, d’ouvrir la Bible , de la lire, de la goûter et de comparer, d’une part, le commandement de combattre et de tuer et, d’autre part, la charité et la paix d’une vie belle en compagnie du Christ. Le Seigneur est capable de nous conduire à Sa lumière véritable.

J’ai lu dans le Coran que Dieu ordonne aux non-musulmans d’embrasser l’islam ou, autrement, de payer un tribut. Je te demande alors, mon frère et ma sœur musulmane qui vis maintenant en Europe ou en Amérique du Nord ou n’importe où ailleurs, est-ce qu’on t’a jamais demandé de devenir chrétien ou d’être contraint de payer le prix de ton attachement à l’islam ? Quelqu’un s’est-il jamais mêlé dans ta vie de foi pour te dire à quelle religion tu dois appartenir ? Dieu nous a créés libres. Il nous a gratifiés de la liberté de conscience. Dieu ne détruit pas les adorateurs de la vache sacrée. Il ne nuit pas à ceux qui ne pratiquent aucune religion ni à ceux qui nient Son existence. Comment donc autoriserait-Il les musulmans à forcer ceux qui suivent leur propre religion d’embrasser l’islam ou de payer un tribut ?

Le jeûne du ramadan a débuté il y a peu de temps pour les musulmans. Et j’ai observé l’attitude pleine de respect des Européens et des Américains à l’égard du jeûne et des sentiments religieux des musulmans. Ils leur accordaient certains accommodements dans les horaires de travail pour leur faciliter le jeûne. Per­sonne n’a protesté contre le jeûne du ramadan. D’autre part, je voudrais te murmurer à l’oreille, mon frère et ma sœur musulmane, et te demander s’il est logique que Dieu veuille que l’on jeûne pendant un mois du matin au soir pour, après le coucher du soleil, dresser une table remplie de victuailles ? Est-ce ainsi que tu te soucies du pauvre qui ne mange pas à sa faim ? Et le pauvre à qui on dirait: « Tu dois te priver de nourriture perdant six, dix ou douze heures, puis une table sera dressée pour toi, remplie de vic­tuailles et de tout ce que tu peux désirer », ne serait-il pas enchanté d’accepter la proposition ? Quant à moi, quand j’étais musulmane, je commençais les préparatifs du ramadan deux ou trois mois à l’avance, remplissant le réfrigérateur de toutes sortes de viandes, rassemblant les ingrédients nécessaires à la confection de toutes sortes de douceurs, multipliant les projets culinaires…

Considérons maintenant le jeûne dans le christianisme. Il est tout à fait différent du jeûne dans l’islam. Le Seigneur Jésus ne nous a pas indiqué le nombre d’heures et de jours de jeûne, ni ce qu’il faut manger. Il S’est contenté de dire: « Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocri­tes: ils prennent une mine défaite, pour que les hommes voient bien qu’ils jeûnent. En vérité Je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret; et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6:16-18)

Je voudrais maintenant relever un point très important. La vie humaine a commencé avec la création d’Adam et Ève. Ils péchèrent et furent chassés du paradis. Sur terre a régné alors la loi de la jungle, la loi du plus fort qui ne respectait pas le droit. Puis Dieu, par l’entremise des prophètes, nous a donné des lois. À la loi de la jungle, a succédé alors la loi mosaïque, la loi donnée par Moïse qui parlait face à face avec Dieu, selon le témoignage du Coran. La loi de Moïse, de laquelle le Coran se rapproche beaucoup, c’est la loi du talion: “oeil pour oeil, dent pour dent”. C’est aussi la loi de la polygamie et du divorce. Mais quand vint le Christ, Il a élevé l’humanité par la loi de la monogamie et celle de la non-violence: « Quelqu’un te donne-t-il une gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. » (Matthieu 5:39) C’est la loi de la charité et de la paix qui ne connaît ni le meurtre ni la guerre ni le tribut à payer. Le Christ a porté l’élévation mo­rale de l’humanité à son sommet. Il a commandé à tous les êtres humains de s’aimer et de se pardonner.

Quand l’Apôtre Pierre Lui a demandé s’il fallait pardonner sept fois à son frère, Il lui a répondu qu’il fallait pardonner soixante-dix-sept fois sept fois. Essaye donc de compter le nombre de pardons que tu dois accorder à ton frère ! Il a dit aussi: « Quand tu présentes ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère » (Matthieu 5:23-24). Il a aussi recommandé de régler à l’amiable les conflits plutôt que de recourir aux tribunaux (voir 5:25). Quand !’humanité, avec le Christ, a atteint un tel degré de perfection, une telle élévation morale et spirituelle, qu’est-ce qui peut advenir ? Le Christ, Parole de Dieu et Esprit de Dieu, qui a ressuscité les morts et ouvert !es yeux des aveugles, qui a créé de la glaise un oiseau, qui a été conçu sans père dans le sein de la femme la plus digne entre toutes les femmes de !’univers, la Sainte Vierge Marie, comment, près de six cents ans après Lui, peut advenir une religion qui nie ce qu’a ensei­gné le Christ ? Interroge-toi, mon frère musulman, et toi ma sœur musulmane. Et comment Dieu, après nous avoir moralement élevés si haut, peut-Il nous ramener au niveau de la loi islamique qui est très semblable à la loi mosaïque ?

Ouvre ton cœur et ton intelligence, ô mon frère, ô ma sœur dans l’islam, et lis la Bible pour goûter la grâce du Christ. Je suis sûre que le Seigneur te guidera. Sois assuré que je ne condamne pas l’islam ni ne le diffames, car le Christ n’inspire pas de telles attitudes. Mais c’est une question de vérité: regarde le Seigneur et viens goûter combien Il est bon.

De nouveau je te supplie d’ouvrir ton cœur et de lire la Bible. Elle est digne de confiance. Le texte n’en a jamais été altéré. N’accepte pas sans les examiner les fausses accusations.

Je voudrais enfin examiner un dernier point. Ô mon frère, ô ma sœur dans l’islam, compare les deux per­sonnalités très différentes qui te sont proposées. Laquelle suivras-tu ? Considère ceci:

Premièrement, le Christ Jésus est né de la Vierge Marie , sans l’intervention d’un homme. Mahomet, l’apôtre de l’islam, est né de parents dont tu sais quel était leur statut religieux.

Deuxièmement, le Christ Jésus ne S’est pas marié, il S’est consacré à sa mission. Il est mort sur la croix, Il est ressuscité, Il est monté aux cieux. Sa vie sur terre n’a duré que trente-trois ans.
Mahomet s’est marié à un nombre incalculable de femmes après le décès de sa première épouse Khadija. Celle-ci était la cousine du prêtre chrétien Waraqa Nefal bien connu de la tradition musulmane. Waraqa avait béni le mariage de Khadija avec Mahomet qui pouvait être considéré comme un époux chrétien.

À cette époque, au début de sa carrière, Muhammad vivait, en effet, et s’exprimait comme un chrétien. Son mariage avec Khadija, son aînée de vingt-cinq ans, était monogame. Il n’aurait pas osé épouser une deuxième femme de son vivant. Mais après son décès, il épousa de nombreuses femmes, dont Aisha qui n’avait que sept ans quand il s’est fiancé à elle et neuf ans quand il consomma – à 53 ou 54 ans – son union avec elle. Si tu avais une fille de neuf ans, peux-tu imaginer, ô mon frère, ô ma sœur, de la donner en mariage à un homme qui dépasse la cinquantaine? Où est la miséricorde dans un tel mariage ? Des musulmans à qui je demandais pourquoi Muhammad a épousé une enfant ont répondu que c’était pour lui faire retenir le Coran et les traditions religieuses. Aisha a ainsi transmis de nombreux ‘hadith’. Mais est-ce là le moyen idéal pour assurer la transmission des traditions ? N’aurait-il pas été préférable de recourir à un certain nombre d’enfants sans les impliquer dans une relation conjugale ? Mais passons !

Il y eut ensuite Zaynab bint Jahsh qui était l’épouse de son fils adoptif Zayd Ibn Harita. Et Dieu révéla un verset spécial dans le Coran reprochant à Muhammad de cacher dans son cœur ses sentiments et lui ordonnant d’épouser Zaynab, une fois divorcée d’avec son mari, afin d’abolir la coutume de l’adoption. Sans compter les belles femmes devenues veuves et celles dont les maris étaient tués à la guerre. Mais le plus ahurissant, c’est ce verset du Coran (33:50) où Dieu, le Dieu Saint accorde à Muhammad le droit exclusif d’user sexuellement de toute femme croyante qui se voue à lui. Se peut-il que Dieu autorise Son envoyé à nouer une relation sexuelle avec toute femme musulmane qui s’offre à lui ? Que dix, vingt, cin­quante ou cent femmes aillent trouver l’envoyé pour lui dire: « je me voue à toi », il en use ! Non ! Non!
Cela ne se peut pas.

Troisièmement, le Christ Jésus n’a pas fait la guerre, Il ne S’est pas servi de l’épée. Il a dit à l’Apôtre qui voulait Le défendre au moment de son arrestation: « Rengaine ton glaive ; car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive» (Matthieu 26:52). Le Christ nous a appelés à la paix et à l’amour. Par contre, Muhammad a prêché le meurtre, la guerre, les conquêtes militaires, les razzias.

Quatrièmement, le Christ Jésus, au cours de Sa vie, n’a désiré ni femme ni biens de ce monde.
Par contre, un hadith rapporte au sujet de Muhammad, que toute femme sur laquelle tombait son regard ou son ombre devait devenir son épouse pour éviter qu’il la désire en vain. Quelle logique !

Cinquièmement, le Christ Jésus a offert Sa vie sur la croix en sacrifice pour nos péchés et nous a lavés, puis Il est monté aux cieux.
Taudis que Muhammad est mort empoisonné. Que l’on me permette, ici, un petit commentaire: le christianisme enseigne que ceux qui sont envoyés par le Christ pour prêcher l’Évangile, s’il leur arrive d’absorber un poison, il ne pourra leur nuire. Mais Muhammad, l’apôtre de l’islam, a été mis à l’épreuve par une femme juive qui lui a servi un agneau empoisonné en se disant que s’il est vraiment un prophète, il n’en éprouvera aucun mal. Muhammad mourut à soixante ans par l’effet du poison. Une autre femme juive, auparavant, l’avait mis à l’épreuve de la magie, en se disant que la magie n’a pas de prise sur un vrai prophète. Elle utilisa, à cette fin, le peigne de Muhammad: alors il perdit ses cheveux et sa mémoire. La tradition rapporte qu’il oubliait à laquelle de ses épouses il s’était uni, car il en avait quinze qu’il ren­contrait chaque jour à tour de rôle.

Vous avez donc en face de vous, mes frères et sœurs, deux personnalités:

La première, c’est le Christ, né de la très Sainte Vierge Marie, qui a fait de nombreux miracles, qui ne S’est pas marié, qui n’a pas eu recours à l’épée, qui n’a pas prêché la violence ni le meurtre mais la paix, le pardon et l’amour. Il est mort sur la croix, Il est ressuscité, Il est monté au ciel ….

La seconde, c’est Mahomet qui est né de parents païens. Il croit tenir sa mission de l’ange Gabriel. Il a tiré de cette vie tout ce qu’il pouvait en fait de jouissances chamelles et d’aventures guerrières et il est mort empoisonné.

De ces deux hommes, le message duquel accepterons-nous ? À vous de juger. Le nombre de ceux qui embrassent la foi chrétienne ne nous importe pas. Ce qui compte, c’ est l’engagement personnel dont Dieu nous demandera compte au Jour du Jugement. Je me soucie de mes frères et sœurs musulmans parce que je les aime et j’ai vécu quarante-cinq ans dans l’islam. Les membres de ma famille et mes amis vivent encore dans l’islam et je m’adresse à eux avec la logique de l’amour. Je voudrais qu’ils découvrent le bonheur d’être avec le Christ et la lumière Ben à laquelle le Seigneur m’a attirée. Il est capable de vous attirer et de vous illuminer pour vous faire discerner la vérité. Tout ce que je désire, c’est que vous goûtiez la grâce du Seigneur Jésus Christ et que vous soyez sauvés car la fin est proche et la vie est courte. Il s’en vient le jour où nous nous tiendrons devant le Seigneur pour rendre des comptes au sujet de toute notre vie. Que le Seigneur vous éclaire et vous révèle la vérité pour vous faire reconnaître que le Christ est le Sauveur, le Fils du Dieu Vivant. Il est le Principe et la Fin , la Lumière du monde, l’unique chemin qui mène à Dieu. Amen !

Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.
Nous Te rendons grâce, Ô notre Dieu, par notre Seigneur Jésus Christ. Nous Te remercions, ô Christ, de nous avoir attirés à Ta Lumière admirable. Nous Te remercions pour la Croix par laquelle Tu nous as sauvés de nos péchés, pour Ton Sang précieux par lequel Tu nous as lavés et purifiés. Nous Te remercions pour Ton Nom très Saint, pour la paix et l’amour et pour Tes promesses en notre faveur.

« Seigneur Jésus, Tu es fidèle en Tes promesses. Tu nous as assurés que nos demandes faites au Père en Ton Nom seraient exaucées. Je prie donc au Nom de Jésus Christ, le Béni, le Puissant. J’implore la lumière pour tous les hommes. Qu’ils reconnaissent, Père, que Tu es le Dieu véritable. Qu’ils Te connaissent et viennent à Toi. Qu’ils reconnaissent en Jésus le seul Sauveur, le Chemin, la Vérité et la Vie. Il n’y a pas sous le ciel d’autre Nom donné aux hommes par lequel ils puissent être sauvés. Je Te prie, Seigneur, pour mes sœurs et mes frères musulmans, pour toutes les personnes que je connais, pour tous les êtres humains qui sont l’ouvrage de Tes mains. Qu’ils Te connaissent, qu’ils suivent Ton chemin et arrivent à Toi. Je Te rends grâce pour l’abondance de Ton salut et Ton ad­mirable lumière. À Toi toute gloire et toute louange d’éternité en éternité. Amen. “

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