(Homélie pour le 21e Dimanche du Temps Ordinaire (C) ; Is 66.18-21 ; Ps 116 ; He 12.5-7, 11-13 ; Lc 13.22-30)

Chers frères et sœurs, vous l’avez sans doute remarqué, les lectures de ce dimanche nous rappellent la mission de l’Église, partie de la Jérusalem terrestre (Lc 24.47) pour conduire les élus jusqu’à la Jérusalem éternelle, par un chemin étroit. Si étroit que les juifs ne le voient pas, parce qu’ils veulent voir prophétisé dans notre première lecture, le retour contemporain des Juifs en Israël, « l’Alyah », alors que l’on ne se déplace plus en chariots ou à dos de mulets, et qu’en suite du châtiment prédit par Jésus pour l’incrédulité de leur peuple, le Temple de Jérusalem a été détruit, et que les généalogies sacerdotales et lévitique ont été effacées. Cette prophétie d’Isaïe annonce le salut des « hommes de toute nation et de toute langue », c’est-à-dire l’Église catholique. Catholique signifie « universel ». Le but de l’histoire est que tous les peuples fêtent avec le psalmiste la fidélité et la puissance de l’amour de Dieu Sauveur.

En attendant ce jour de fête éternelle, l’épreuve marque la vie de chacun de multiples façons. L’Épître aux Hébreux y voit un bienveillant châtiment paternel destiné à notre croissance humaine et spirituelle, mais toute épreuve n’est pas nécessairement un châtiment mérité, comme nous le voyons dans la vie du Christ, de Sa mère et des saints. C’est alors qu’il nous faut comprendre que si Dieu permet l’épreuve, parfois comme conséquence du seul péché originel, c’est dans l’espérance que nous saurons y voir l’occasion de Lui témoigner notre amour, car enfin, aimer quand tout va bien, cela est facile, tout le monde peut le prétendre. Ce n’est pas lorsque vous avez de l’argent plein les poches que vous pouvez connaître quels sont vos vrais amis, mais lorsque vous êtes dans la misère… Ainsi Dieu veut nous voir utiliser les difficultés comme autant d’occasions de Lui montrer que nous L’aimons vraiment, c’est à dire pour Lui-même, et non pas seulement pour ce que nous recevons de Lui… Voilà la porte étroite par laquelle il faut passer pour aller au Paradis : être prêt à tout sacrifier pour Son amour. 

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D’ailleurs, comment aller au Paradis, qui est Dieu même, si le chemin qui y conduit n’est pas l’amour de Dieu ? Et comment cet amour ne serait-il pas absolu si Dieu est infini ? C’est pourquoi celui qui n’aime pas Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute son intelligence, et de toutes ses forces (Mc 12.30), ne pourra pas entrer au Paradis. Puisons nos forces dans la contemplation de la Passion du Christ, que rend présente l’Eucharistie, et dans conscience que par nous-mêmes nous ne méritons rien, sinon l’Enfer. C’est ainsi que « Dieu fait tourner toutes choses au bien de ceux qui L’aiment (Rm 8.28) ».Mais pour ceux que n’arrivent pas à faire fondre de reconnaissance la Passion et la Mort de Jésus, les épreuves deviennent autant de châtiments annonçant et anticipant l’Enfer auquel ils se condamnent en refusant d’aimer Dieu à qui nous devons tout, à commencer par le fait d’être.

Si peu d’entre nous seront sauvés, cela doit-il nous désespérer d’arriver à faire nous-mêmes notre salut ?

Non, car par définition espérer signifie tendre vers un but difficile à atteindre mais cependant accessible. Et accessible ici parce que « Dieu veut que que tous les hommes soient sauvés (1 Tm 2.4) », en sorte que celui qui ne sera pas sauvé, ce sera parce qu’il n’aura pas voulu l’être, et que ne voulant pas l’être il n’aura pas fait ce qu’il faut pour l’être. Mais le but est déjà atteint pour qui l’espère vraiment (Rm 6.1-11 ; Ep 2.6 ; Col 2.12 ; 3.1-4). C’est pourquoi Jésus peut dire à ses disciples : « Sois sans crainte, petit troupeau, car il a plus à votre Père de vous donner le Royaume des Cieux. (Lc 12.32) », pourvu, évidemment, que vous Lui restiez fidèles jusqu’à la mort (Mc 13.13).

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Dieu veut que vous espériez être du nombre des élus, si petit soit-il, qui que vous soyez, quoi que vous ayez fait. « Par Ma vie, oracle du Seigneur, Je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais à sa conversion, à ce qu’il change de conduite pour avoir la vie. (Ez 33.11) » Ce qui compte aux yeux de Dieu, ce n’est pas votre passé, ni même votre présent, mais ce que vous désirez être maintenant. Dieu vous commande de croire en Lui maintenant, de L’aimer maintenant, d’espérer Sa miséricorde maintenant. A chacun de désirer le Paradis pour ce qu’il vaut, c’est-à-dire : plus que tout ! Pour saint Ignace de Loyola, le fondement de notre salut est le devoir de « louer le Seigneur, de Le respecter, de Le servir pour finalement être sauvé (Exercices spirituels) ». Il y a donc un rapport entre le nombre de ceux qui louent, respectent et servent Dieu ici-bas, et celui de ceux qui seront sauvés. Or, qui dira que ce dernier nombre, au regard du premier, peut être celui de la majorité ? Sont-ils si nombreux ceux qui reçoivent avec soumission les croix de la vie et savent en profiter ? Sont-ils si nombreux ceux qui donnent à Dieu ce qui Lui est dû, ceux qui L’aiment et Le servent fidèlement, en cherchant à Lui plaire en tout ce qu’ils font ?
S’il n’y a que peu d’élus, ce n’est donc pas dû à quelque arbitraires volonté ou nécessité divines, mais au peu de sérieux avec lequel nous aimons Dieu. 

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Nombre de catholiques finissent chez le Diable pour s’être laissé voler par lui grâce à leur inadvertance, leurs distractions, leur insouciance, le gage de la vie éternelle qu’ils avaient reçu dans les sacrements de l’Église. Ils auront beau dire : « Nous avons communié en Ta présence… Nous avons écouté Tes enseignements… » que le Maître devra leur répondre : « Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de Moi, vous tous qui faites le mal ». Vous avez fait le mal parce que vous n’avez pas fait le bien que vous auriez pu faire (Jc 4.17 ; Dt 15.9) », vous avez accepté les compromissions avec le mal, en ne vous opposant pas aux mensonges qui ont conduit mes enfants à l’impureté, à l’apostasie, au désespoir… Vous avez accepté la contraception, l’homosexualité, le remariage civil des adultères, leur participation aux sacrements, l’avortement, la PMA, et jusqu’à l’acclamation de l’Antichrist dans vos églises sous prétexte de dialogue interreligieux… Saint Paul vous avait pourtant avertis : « Ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni dépravés, ni gens de mœurs infâmes, ni voleurs, ni cupides, pas plus qu’ivrognes, insulteurs ou rapaces, n’hériteront du Royaume de Dieu. (1 Co 6.9-10) ».

 

 

 

Tant que nous en avons encore le temps,
luttons chers frères et sœurs,
pour entrer par la porte étroite
que beaucoup cherchent et que peu trouvent.
Bientôt nous ne pourrons plus le faire.