Au mois de juin 2020, le journal L’Homme Nouveau (n°1713) titrait en une : « Peut-on recevoir les sacrements à distance ? », et le père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé y affirmait que « l’Église ne reconnaît pas la possibilité de recevoir validement, c’est-à-dire réellement, un sacrement par l’entremise des moyens de communication sociale. » En ces temps où la folle gestion de la pandémie du coronavirus impose des limites draconiennes à la célébration des sacrements, et parce que la raréfaction des prêtres transforme en désert ecclésial des territoires toujours plus grands, mais aussi en raison des progrès fabuleux accomplis par les moyens de communication sociale, il me semble devoir discuter cette affirmation.
La raison qu’invoque mon confrère pour nier la possibilité de célébrer le sacrement du pardon via les moyens de communication sociale est que par ceux-ci « on ne peut communiquer la vie, surtout lorsqu’il s’agit de la vie divine, du don le plus grand qui soit, le pardon divin qui nous recrée, nous relève et nous rachète, autrement que par un contact direct, « incarné », réel, immédiat. » Or, le centurion de Capharnaüm a précisément été loué par Jésus pour avoir refusé ce « contact direct, incarné, réel, immédiat » de son enfant malade avec Jésus, tant sa foi était grande (Mt 8.10), tant la parole de Jésus lui suffisait (Mt 8.8) … Il croyait, lui, que l’esprit vivifie, que la chair ne sert de rien, et que les paroles de Jésus sont esprit et vie (Jn 6.63).
Pour justifier encore son refus de la puissance de la parole, le père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé croit pouvoir s’autoriser d’une comparaison avec le sacrement de l’Eucharistie : « La présence réelle du Christ dans la sainte eucharistie ne se donne qu’à ceux qui sont physiquement présents dans le sanctuaire où se célèbre le divin Sacrifice. Il en est analogiquement de même à propos du sacrement de pénitence. Celui-ci suppose un vrai prêtre physiquement présent et un vrai pénitent physiquement présent, réunis dans un même lieu. » Cette affirmation méconnaît le fait que si, comme toute réalité créée visible, les sacrements sont composés de matière et de forme1 , ni la matière ni la forme ne sont identiques en ces deux sacrements. En effet, si la matière du sacrement de l’Eucharistie est constituée « du pain [de blé] et du vin auquel un peu d’eau doit être ajoutée (can. 924 § 1) », et sa forme des paroles de leur consécration au Corps et au Sang du Christ, la matière du sacrement de pénitence est constituée par les paroles du pénitent, qui expriment la contrition de ses péchés, leur accusation et la promesse de la satisfaction due pour leur expiation (Dz 896)2 , de sorte que si le pain et le vin sont en un lieu physique déterminé par les limites propres à leur quantité, les paroles du pénitent et du prêtre se rencontrent en un lieu déterminé par leurs caractéristiques physiques particulières, et justement propres aux moyens de communication modernes. Ces outils permettent même que paroles et images, à travers lesquelles nous communiquons, soient plus fonctionnels que ne le sont déjà lunettes et prothèses auditives, derrière la grille voilée d’un obscur confessionnal (can.964 § 2) … Ces outils ne remettent donc nullement en cause le fait que « Le Sauveur s’adresse à des personnes concrètes, ayant pour chacune d’elles l’attitude la plus adéquate pour lui permettre de se convertir et d’avoir accès au salut qu’Il offre avec tant de générosité. » La chair ne sert de rien, c’est l’Esprit qui vivifie.
Lorsque mon confrère affirme que « Chaque sacrement réalise l’efficience divine de salut qui se manifeste par l’humanité du Christ et dont les prêtres sont les causes instrumentales. Il faut donc qu’il y ait une proximité physique entre le confesseur et le pénitent », il confond manifestement présence physique et masse corporelle. Or, la masse corporelle n’est pas seule à être physique : la voix et l’image le sont aussi. Ensemble elles rendent compte de la présence physique, mais elles peuvent le faire aussi séparément, en sorte que la masse corporelle n’est pas requise pour la validité d’un sacrement. Derrière le rideau et la grille de l’obscur confessionnal, ce n’est pas la masse corporelle du confesseur qui rend compte de sa présence, mais sa seule voix. La preuve en est encore que la matière du sacrement de mariage est constituée non par le corps des époux, mais par l’échange de leurs consentements, donc par la seule parole des futurs époux.3 Une autre preuve que la masse corporelle en tant que telle n’est pas requise pour la validité d’un sacrement est qu’un mariage peut même avoir lieu par procuration, c’est-à-dire en l’absence physique d’un ou des futurs époux alors représentés (can. 1104 – § 1).4 Ou bien encore, dans la constitution apostolique sur le sacrement de l’ordre, Sacramentum Ordinis, Pie XII stipule : « Pour prévenir des doutes éventuels, Nous ordonnons que, dans la collation de chaque Ordre, l’imposition des mains se fasse en touchant physiquement la tête de l’ordinand, bien que le contact moral suffise aussi pour conférer validement le sacrement. »5 C’est dire que la sainte Église n’identifie pas masse corporelle et présence physique. La chair ne sert de rien, c’est l’Esprit qui vivifie.
Cela dit, parce que la célébration du sacrement de pénitence implique bien une vraie rencontre interpersonnelle, et requiert donc « un contact direct, « incarné », réel, immédiat », elle ne peut se réaliser par l’échange de courriers, ou de courriels, qui ne permettent indubitablement pas l’immédiateté d’un contact direct. Mais cet obstacle est levé par l’utilisation d’un logiciel de visioconférence. Il me semble que le Supérieur des Serviteurs de Jésus et de Marie n’a pas réellement pris en compte la spécificité de ce nouveau moyen de communication, se contentant de répéter la doctrine visant seulement l’impossibilité de confesser par courrier ou par téléphone … encore que l’Église n’ait jamais interdit à un prêtre aveugle de confesser — non plus que demandé de toucher la masse corporelle du confesseur ou du pénitent pour s’assurer de la réalité du sacrement ! La chair ne sert de rien, c’est l’Esprit qui vivifie.
Une autre raison qu’avance notre théologien pour refuser l’usage d’un outil auquel il n’a probablement pas pensé, est que « Il est toujours possible techniquement d’espionner une communication par téléphone ou par Internet (même s’il est aussi possible de poser un micro dans un confessionnal !). Il faut absolument éviter tout risque d’attenter au caractère sacré et inviolable du secret de la confession. » Or, outre, comme il le dit lui-même, qu’il est toujours possible d’espionner un confessionnal (La Stasi et le KGB, par exemple, ne se sont pas privés de le faire en leur temps) — et même de recueillir involontairement des bribes de confession (cela m’est arrivé, et je ne suis certainement pas le seul) —, l’usage d’une pièce de visioconférence peut se faire de façon totalement anonyme. Cet argument ne tient donc pas non plus. Au reste, rien n’empêcherait qui penserait être l’objet de la traque d’un logiciel de reconnaissance vocale, de se confesser à un prêtre selon la manière jusqu’ici habituelle, s’il en trouve un. Ma proposition n’est pas de remplacer la pratique actuelle par une autre, mais de permettre à celle-ci d’user de nouveaux moyens.
Enfin, lorsque notre auteur affirme qu’« Il ne viendrait à personne l’idée de faire la génuflexion devant son téléviseur ou son écran d’ordinateur », que pense-t-il de la retransmission en direct de la Messe sur grands écrans, ou par la télévision et internet ? Est-ce que les fidèles qui se mettent à genoux devant leur téléviseur ou leur écran d’ordinateur lors de la transmission d’une messe, ne se mettent-ils pas à genoux devant Jésus qu’ils voient à travers leur écran ? Lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt, dit le proverbe. Les encouragements épiscopaux lors des derniers confinements à suivre la célébration de la Messe par internet, invitaient-ils les fidèles à jouer une comédie, à s’illusionner, à se contenter d’un faux-semblant ? Les fidèles ne sont-ils pas convoqués à participer réellement à la Messe lors de ces transmissions, sachant que s’ils n’y peuvent communier physiquement, ils l’y peuvent spirituellement, et que communier physiquement ne suffit jamais sans communion spirituelle (1 Co 11.23-32) ? Et lorsque le Pape donne sa bénédiction urbi et orbi, la présence physique, Place Saint Pierre, est-elle requise pour recevoir réellement l’indulgence plénière ? Non. Les peines temporelles des fidèles dûment disposés sont réellement effacées par l’indulgence plénière reçue « par la radio, la télévision et les nouveaux moyens de communication ».6 Si donc la grâce de l’indulgence arrive à passer à travers ces moyens, la grâce source de toutes grâces ne le pourrait-elle pas elle-même ? Ces exemples montrent que la présence de la masse corporelle n’est pas une condition nécessaire pour la réception de la grâce. La chair ne sert de rien, c’est l’Esprit qui vivifie.
N’est-il pas temps pour l’Église d’utiliser les logiciels de visioconférence pour rendre accessible le sacrement du pardon à tant de gens qui en sont aujourd’hui privés, que ce soit par les contraintes de la dictature sanitaire, ou, plus dramatiquement encore, par la raréfaction des prêtres en des déserts chaque jour plus étendus ? Pourquoi ne pas rencontrer, par ce moyen, un prêtre que l’on sait être validement ordonné et ayant le pouvoir de confesser ? Les diocèses et les monastères ne pourraient-ils pas, sur leur site internet, rendre la chose possible ? Combien de prêtres y trouveraient l’occasion d’un fructueux ministère ? Combien d’âmes pourraient ainsi être réconfortées, guidées, sauvées ?
Abbé Guy Pagès
Cet article a été publié sur le site Liberté politique
mais l’Homme Nouveau a refusé même de répondre à notre demande de parution de cet article …
- Par exemple, la matière du sacrement de baptême est l’eau pure, et la forme est la parole : « N, je te baptise au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » [↩]
- La forme du sacrement de pénitence est constituée par la parole d’absolution, ou non, des péchés. [↩]
- En tant que les paroles contiennent l’offre du don de soi à l’autre partie, elles constituent la matière, et en tant qu’elles contiennent l’acceptation de cette offre, ces mêmes paroles constituent la forme du sacrement. [↩]
- Les époux peuvent même exprimer leur consentement matrimonial, s’ils ne peuvent parler, par des signes équivalents (can. 1104 – § 2). [↩]
- A remarquer que, dans le rite traditionnel, les mains de l’évêque sont gantées lorsqu’il les impose. [↩]
- https://www.lejourduseigneur.com/homelie/benediction-urbi-et-orbi-du-pape-francois-25-decembre-2020/ [↩]
Pere Guy,
d’apres le CEC 1532, La grâce spéciale du Sacrement de l’Onction des malades a comme effet le rétablissement de la santé, si cela convient au salut spirituel. Dans quel cas, le rétablissement de la santé ne conviendrait-il pas au salut spirituel ?
Dans le cas où il ferait perdurer une vie de péchés, et dans celui où il empêcherait un bien spirituel plus grand.
Jésus dit “Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. ”
1) Que signifie demeurer en Jesus ?
2) Que signifie que Ses paroles demeurent en nous ?
Bonsoir M. l’Abbé.
Je suis un petit peu surpris par votre véhémence dans votre argumentation.
Même si Jésus, ou ses envoyés, ont pu guérir à distance, il n’y avait aucun média artificiel.. sauf des Anges probablement ou un envoyé. Combien de saints ont été inspirés de se rendre auprès de malades, pourtant réellement plus dangereux et plus mortellement contagieux.
Vous évoquiez des micros possiblement cachés dans des confessionnaux.. Mais un média artificiel (téléphone, internet), outre ce risque d’intercepter des propos échangés, ne garantit nullement l’identité des correspondants, la fiabilité du lien (coupures) et autres “subtilisations”, comme le fait déjà la Police, et on sait combien le “secret de confession” voudrait être interdit dans notre pays.
Mais plus important.. il me semble que cette discussion fait état d’une soumission “au monde” ! En effet, rien ne justifie et ne légitime ces “restrictions sanitaires” (déjà contraires au droits, code santé publique et lois humains fondamentaux). Qu’on se rappelle la “désobéissance” demandée par les Apôtres empêchés par les autorités civiles.. les Messes célébrées en temps de persécution.. Or c’est de cela qu’il s’agit en fait !
Je ne comprends pas qu’une contrainte “hygiéniste” soit une restriction d’accès aux sacrements.. d’autant plus qu’on n’a pas besoin d’une autorité étatique pour se substituer à la simple prudence des personnes elles-mêmes qui veulent se rencontrer. Pourquoi cette infantilisation par des directives qui conviendraient aux êtres privés d’intelligence et de la capacité d’être responsable ?
Non, je ne comprends pas cette “soumission” de l’Eglise à des directives inhumaines, déjà contraires à nos droits fondamentaux humains. Et puis, en cas d’empêchement réel de participer à la Messe, on peut tout de même suivre celle-ci dans son coeur avec autant de désir spirituel, avec ou sans téléviseur.
D’entendre le pape lui-même ordonner la vaccination pour que la vie.. sacramentelle “normale” puisse reprendre me laisse abasourdi.
De quelle vie s’agit-il quand la peur d’une maladie paralyse la décisive vie sacramentelle.. Première fois du Christianisme, où la célébration des fêtes pascales ont été “suspendues”.. des baptêmes différés.. des décès dans cette solitude atroce de ne pas avoir reçu Confession et Extrême-Onction, pour une “purification” bien plus importante que celle d’un virus.
Une telle orientation ne fait qu’affaiblir la Foi et le Courage des chrétiens.. J’ajouterai – pardonnez-moi – que les messages des autorités religieuses sont confondant de niaiseries ou de complaisance à un état de fait absurde. On découvre que ce sont des païens qui nous exhortent à ne pas réduire notre vie à une mesure biologiste et matérialiste. Les rencontres, les embrassades sont la vie.. qui restera marquée par la mort, tôt ou tard, de toute façon.
Quand une famille annonce à un de ses vieux parents, centenaire, qu’elle ne viendra pas le chercher à l’EHPAD pour passer les fêtes en famille, par peur de le contaminer, le laissant ainsi dans son mouroir aseptisé.. Interrogeons-nous sur nos valeurs et le sens de nos vies !
Loué soit Jésus-Christ !
Merci Jacques de votre message, auquel je réponds ci-dessous.
Je suis un petit peu surpris par votre véhémence dans votre argumentation.
“Même si Jésus, ou ses envoyés, ont pu guérir à distance, il n’y avait aucun média artificiel.. sauf des Anges probablement ou un envoyé.”
C’est à l’auteur de l’article que je critique qu’il vous faudrait dire ceci, sachant par ailleurs que les prêtres n’ont pas tous le don de bilocation ou de guérison.
“Combien de saints ont été inspirés de se rendre auprès de malades, pourtant réellement plus dangereux et plus mortellement contagieux.”
La question n’est pas pour moi dans cet article de justifier le refus pour les prêtres de se rendre auprès des malades, mais de les rendre disponibles pour ceux qui ne peuvent bénéficier de leur ministère, non spécifiquement en raison des modalités présentes de la dictature sanitaire, mais d’abord en raison du manque de prêtres et de l’éloignement géographique.
“Vous évoquiez des micros possiblement cachés dans des confessionnaux.. Mais un média artificiel (téléphone, internet), outre ce risque d’intercepter des propos échangés, ne garantit nullement l’identité des correspondants,”
Pas moins que dans un contact physique immédiat.
“la fiabilité du lien (coupures) et autres “subtilisations”, comme le fait déjà la Police, et on sait combien le “secret de confession” voudrait être interdit dans notre pays.”
L’usage de visioconférence n’enlève rien au devoir d’assurer au maximum la confidentialité de l’échange, ce qui tout à fait possible.
“Mais plus important.. il me semble que cette discussion fait état d’une soumission “au monde” ! En effet, rien ne justifie et ne légitime ces “restrictions sanitaires” (déjà contraires au droits, code santé publique et lois humains fondamentaux). Qu’on se rappelle la “désobéissance” demandée par les Apôtres empêchés par les autorités civiles.. les Messes célébrées en temps de persécution.. Or c’est de cela qu’il s’agit en fait !
Je ne comprends pas qu’une contrainte “hygiéniste” soit une restriction d’accès aux sacrements.. d’autant plus qu’on n’a pas besoin d’une autorité étatique pour se substituer à la simple prudence des personnes elles-mêmes qui veulent se rencontrer. Pourquoi cette infantilisation par des directives qui conviendraient aux êtres privés d’intelligence et de la capacité d’être responsable ? Non, je ne comprends pas cette “soumission” de l’Eglise à des directives inhumaines, déjà contraires à nos droits fondamentaux humains. ”
Je me répète : le but de ma réflexion, même si elle intéresse la situation présente de l’exercice du sacerdoce, entend la dépasser pour répondre à l’impossibilité pour beaucoup de fidèles de pouvoir se confesser.
“Et puis, en cas d’empêchement réel de participer à la Messe, on peut tout de même suivre celle-ci dans son coeur avec autant de désir spirituel, avec ou sans téléviseur.”
Certes, mais il est indéniable que le désir de participer à la messe dans cette condition sera d’autant plus réel qu’il utilisera tous les moyens à sa disposition pour cela, et que la télévision en est un.
“D’entendre le pape lui-même ordonner la vaccination pour que la vie.. sacramentelle “normale” puisse reprendre me laisse abasourdi.
De quelle vie s’agit-il quand la peur d’une maladie paralyse la décisive vie sacramentelle.. Première fois du Christianisme, où la célébration des fêtes pascales ont été “suspendues”.. des baptêmes différés.. des décès dans cette solitude atroce de ne pas avoir reçu Confession et Extrême-Onction, pour une “purification” bien plus importante que celle d’un virus.
Une telle orientation ne fait qu’affaiblir la Foi et le Courage des chrétiens.. J’ajouterai – pardonnez-moi – que les messages des autorités religieuses sont confondant de niaiseries ou de complaisance à un état de fait absurde. On découvre que ce sont des païens qui nous exhortent à ne pas réduire notre vie à une mesure biologiste et matérialiste. Les rencontres, les embrassades sont la vie.. qui restera marquée par la mort, tôt ou tard, de toute façon. Quand une famille annonce à un de ses vieux parents, centenaire, qu’elle ne viendra pas le chercher à l’EHPAD pour passer les fêtes en famille, par peur de le contaminer, le laissant ainsi dans son mouroir aseptisé.. Interrogeons-nous sur nos valeurs et le sens de nos vies !”
Cf. https://www.islam-et-verite.com/la-mise-en-place-dun-neo-totalitarisme-sous-le-pretexte-de-la-crise-sanitaire/