Ce n’est pas la souffrance que les chrétiens contemplent et adorent en regardant le Crucifié, mais la grandeur de l’amour du Christ qui a librement accepté toutes ses souffrances pour nous permettre de les assumer à notre tour…
Loué soit Jésus-Christ mort et ressuscité, Sa paix soit avec vous !
Nous avons été sauvés par la sainteté infinie de l’acte infini d’amour du Christ offrant Sa vie sur la croix par amour pour nous. Il est important de bien prendre conscience qu’il ne s’agit pas de reconnaître quelque valeur à la souffrance dans le sacrifice de Jésus : la souffrance est un mal que Dieu n’a jamais voulu, et Jésus-Christ en a eu plus que aucun autre homme une répugnance qu’on ne pourra jamais mesurer, au point qu’Il en a transpiré du sang à Gethsémani lorsque la croix se présentait devant Lui. Jésus ne voulait pas aller à la croix. Par trois fois, il a supplié son Père de Lui épargner cette épreuve. La souffrance est un mal, et Jésus de toute Sa vie a cherché à le combattre, lorsqu’il chassait les démons, lorsqu’Il guérissait les malades, lorsqu’Il nourrissait les affamés ; et l’Église, à Sa suite, a inventé les hôpitaux, a limité, autant que faire se pouvait, les droits de la guerre, a fait valoir, autant que faire se pouvait, et a fait jaillir les droits de la personne humaine.
Ce qu’il est important de voir, c’est donc qu’il ne s’agit pas d’une valeur de la souffrance, acceptée avec résignation dans le mystère de la croix de Jésus ; il ne s’agit pas d’une attitude stoïcienne, et donc d’une attitude païenne, de résignation, mais il s’agit de l’amour qui se manifeste à travers cette souffrance. Ce n’est pas la souffrance qui a de la valeur, mais c’est l’amour qui se sert de la souffrance pour pouvoir se révéler, se dire. Lorsque vous avez de l’argent plein les poches, vous avez des amis autant que vous en voulez. C’est le jour où vous allez être dans la misère, que vous allez pouvoir découvrir quels sont vos vrais amis : ce sont ceux qui vont se donner de la peine pour vous. Aimer quand tout va bien c’est facile, tout le monde peut en faire autant, mais c’est le jour où ça ne va plus qu’il s’agit de faire la preuve de la vérité de la force de son amour. En fait l’amour ne rencontre jamais d’obstacle. C’est ce que Jésus nous a appris, c’est ce qu’Il nous a révélé. Tout sert à aimer encore plus.
Et donc, dans la croix de Jésus, ce qu’il faut bien voir, c’est cet acte de volonté libre par lequel Jésus a accepté cette souffrance qui Lui était infligée injustement, qu’Il a acceptée par amour pour nous afin de pouvoir ainsi détruire notre péché qui Lui infligeait cette souffrance. La croix est devenue le signe des chrétiens parce qu’elle est le signe de l’amour plus fort que la haine, le signe de la vie plus fort que la mort. Seul l’amour donne la force de porter la croix. Celui qui n’aime pas, lorsqu’il voit une croix sur son chemin, sur le chemin des Commandements de Dieu, sur le chemin de la fidélité à sa conscience, à ses devoirs, lorsqu’il voit une croix, il change de chemin ou il fait demi-tour, mais celui qui aime, il prend la croix et il continue. Et c’est comme cela que la croix devient le signe de l’amour car seul l’amour donne la force de porter la croix. Et c’est ce que Jésus nous a manifesté par Sa propre croix, son amour, et c’est cela qui a de la valeur aux yeux de Dieu. Plus la souffrance est grande, et plus l’amour qui offre cette souffrance est grand. C’est comme ça que les vieilles grand-mères de l’empire soviétique, enfermées parce que croyantes, dans les goulags, disaient (c’était leur mot d’ordre) : “Plus c’est dur et mieux ça vaut.” Plus c’est dur et mieux ça vaut. Parce que ces souffrances que je hais, dont je ne veux pas, elles me donnent l’occasion, si je les accepte, de montrer la grandeur de mon amour, et c’est cela qui a de la valeur aux yeux de Dieu, et c’est cela qui nous a sauvés : cet amour infini du Christ offert sur la croix.
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