Enseignement donné le 27.06.2024 aux jeunes de Cor juvenis
Présentation des Épîtres pastorales.
Tout d’abord, permettez-moi de vous féliciter d’avoir consacré cette année de formation à la lecture de la Bible, car, comme l’indique saint Paul dans l’une des Épîtres pastorales, objets de cette conférence, précisément en sa deuxième Lettre à Timothée : « Les saintes Écritures ont le pouvoir de vous rendre sages en vue du salut donné par la foi en Jésus-Christ. Toute Écriture, en effet, est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, convaincre, corriger, instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. (2 Tm 3.15-17) » De fait, nous nous rappelons comment Jésus a vaincu le Démon à l’issue de son jeûne de quarante jours dans le désert : chaque fois en citant la Parole de Dieu. Il est très important de la connaître, car, dit Jésus : « Mes paroles sont esprit et vie (Jn 6.63) ». Ce qui faisait dire à saint Jérôme : « Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ. (In Is., prologue : PL 24, 17) »
En introduction, je signale que ces lettres ont été rédigées en un court laps de temps, et que Tt ne fait que résumer 1 Tm. Elles sont de peu antérieures à la seconde captivité de Paul à Rome, vers 67, puisqu’il y parle de sa récente comparution devant le tribunal, et de la mort qui l’attend (2 Tm 4.6-8). Les deux lettres à Timothée et celle à Tite, principaux collaborateurs de saint Paul, se distinguent des autres lettres de saint Paul en ce que, excepté le billet à Philémon, elles sont les seules adressées à un seul destinataire, et la raison pour laquelle elles sont appelées « pastorales » est qu’elles traitent spécifiquement des devoirs et qualités des pasteurs chrétiens, de l’organisation et du gouvernement de l’Église, du sacrement de l’ordre donc, transmis par l’imposition des mains, ce que Luther a dit être « une invention de l’Église du Pape », et qui l’amena à prétendre que ces lettres n’avaient pu être écrites par saint Paul … Comme si Jésus n’avait pas établi « les Douze » ! Comme si saint Paul n’avait pas déclaré aux « anciens » (presbuteroï, prêtres) de l’Église d’Éphèse (Ac 20.17) que Dieu les avait établis « gardiens », « intendants (episcopoï) » pour paître l’Église de Dieu (Ac 20.28) ! Comme s’il ne commençait pas l’épître aux Philippiens en saluant les dignitaires de l’Église, les episcopoï et les diakonoï (diacres) ! C’est dire que la hiérarchie n’est pas une invention tardive ! Irénée de Lyon (140-200), Clément d’Alexandrie (150-215), Eusèbe de Césarée (265-339), et d’autres, ainsi que le canon de Muratori (plus ancienne liste connue d’écrits considérés comme canoniques par les chrétiens, rédigée entre le IIe et le IVe siècle), bien informés de l’existence d’apocryphes, ne remettent jamais en cause la paternité de Paul pour les épîtres pastorales. Toutefois la forgerie de Luther a si bien plu qu’elle est enseignée jusqu’à aujourd’hui, y compris par des facultés catholiques. Les pères Ceslas Spicq1 et Philippe Roland2 ont cependant magistralement démontré l’inanité de cette thèse, que je ne vais pas plus avant développer, non plus que m’étendre sur la personnalité de Timothée et de Tite, ou sur les points communs de ces lettres, mais vous présenter l’enseignement de saint Paul sur quelques sujets qui sont davantage susceptibles de susciter aujourd’hui notre incompréhension, comme l’acceptation du statut d’esclave, la soumission de la femme, le mariage des prêtres, et pour commencer, le devoir de combattre les hérésies ! Car, non ! Dieu ne veut pas la pluralité des religions !
I. Doctrine, judaïsme et gnose
En ces trois lettres, Paul charge ses disciples, Timothée et Tite, d’administrer les Églises qu’il a fondées à Chypre et en Crète, d’y établir des intendants, des anciens et des diacres, autrement dit : des évêques, des prêtres et des diacres, dont le premier devoir sera d’enseigner une doctrine solide, faite de préceptes moraux et pratiques, concernant la prière, les bonnes œuvres, et les relations familiales. Les vertus morales tiennent une grande place dans les Épîtres pastorales, les chrétiens étant invités à mener une vie de piété (1 Tm 2.2 ; Tt 2.12), vertu qui est adoration de Dieu et en même temps accomplissement de Sa volonté, en sorte que tous les devoirs d’un chrétien sont résumés dans cette exhortation : « Exerce-toi à la piété. (1 Tm 4.7) ». Cet exercice, qui demande un effort, permet de comparer le chrétien à un athlète, à un soldat, à un paysan, à quelqu’un qui travaille dur, car la religion chrétienne ne doit pas rester dans le vague, mais s’incarner dans le concret. Comme l’enseigne aussi saint Jean : « Celui qui dit aimer Dieu qu’il ne voit pas, mais n’aime pas son frère qu’il voit, est un menteur. (1 Jn 4.20) » Que chacun donc pratique le bien, selon sa vocation propre : que le père de famille gouverne sa maison avec autorité (1 Tm 3.4-5), que l’épouse aime son époux, la mère ses enfants, et que les esclaves soient dociles et consciencieux … Car en tous ces combats doit se manifester l’efficacité de la grâce divine (1 Tm 6.12 ; Tt 3.3-8) !
Si saint Paul insiste tant sur la pratique des vertus morales, c’est pour éloigner les chrétiens des fausses mystiques. Son souci est de chasser les discours susceptibles de détourner de la Foi, et, comme saint Jean (1 Jn 2.10-11), il interdit de pactiser avec les factieux. Il bannit de la fonction d’enseignement les théologiens sans mandat ; les adeptes de l’occultisme (2 Tm 3.8) et autres gnostiques (venus d’Égypte et d’Asie mineure), qui dès le deuxième siècle feront de Jésus un avatar de la Divinité ; les judaïsants, « ceux de la circoncision (Tt 1.10) », avec leurs mythes, leurs « généalogies sans fin », leurs fables et autres discussions stériles concernant le salut par l’accomplissement des mille et un préceptes de la Loi mosaïque (Tt 1.15 ; 3.9 ; 1 Tm 1.7 ; 4.3). Il faut les faire taire (Tt 1.11) ! Mais aussi ces chrétiens qui, sous couvert de dévotion, s’introduisent dans les maisons pour débiter leurs élucubrations auprès des femmes en particulier (2 Tm 3.6-7), non sans raison car c’est surtout grâce à elles que les cultes de l’Orient et le judaïsme se sont développés dans l’empire romain, soit tels quels, soit mélangés en une théosophie syncrétique. Pleins d’eux-mêmes, superficiels, désobéissants, cupides, sans discipline intellectuelle, hypercritiques, imbus du prestige d’une science aussi fausse que vaine, ils soulèvent de vains problèmes (1 Tm 1.3-4) pour tromper les gens simples, et les conduire à faire avec eux naufrage dans la foi (1 Tm 1.19). On commence par couper les cheveux en quatre et on finit par rejeter les dogmes. Combien de querelles de mots se sont terminées en hérésies et schismes ? Aussi saint Paul a-t-il excommunié plusieurs chrétiens (1 Co 5.5), comme Hyménée et Alexandre (2 Tm 2.17), qui enseignaient que la Résurrection était un symbole, une réalité purement spirituelle et non pas aussi charnelle. Que dirait-il aujourd’hui de cet ami du pape François, le père Arturo Sosa Abascal, Supérieur général de la Compagnie de Jésus, pour qui « Le diable existe en tant que réalité symbolique et non en tant que réalité personnelle (Tempi, 21 août 2019 ; El Mundo, 31 mai 2017) » ? Sans doute le livrerait-il à Satan pout « lui apprendre à ne plus blasphémer (1 Tm 1.20) » comme Paul l’a fait avec Alexandre le forgeron (2 Tm 4.14). Les pratiques de la magie ajoutées à celles de la loi mosaïque et à la condamnation du mariage, formaient un beau syncrétisme, et faisaient de l’Évangile du sel ayant perdu sa saveur à force de vouloir plaire à tout le monde. Le danger pour l’Église, déjà, ne venait pas tant de l’extérieur que de l’intérieur d’elle-même.
Un mot au sujet de la gnose, contre laquelle ferraille justement l’Apôtre, et dans laquelle aujourd’hui s’enracinent des mouvements comme la franc-maçonnerie, le bouddhisme, le New-Âge, le chiisme, et tant d’autres prétendues spiritualités. La gnose voit dans la matière, le mal, dont l’auteur est le Dieu de la Bible, divinité inférieure qui a monstrueusement enfermé des fragments de la divinité suprême dans la matière, en sorte que les âmes, ces étincelles divines, aspirent à rejoindre l’empyrée pour y être réabsorbées en Dieu. Évidemment, ce mythe n’explique rien, et en particulier pas d’où vient le mal … Non seulement il contredit la Bible en laquelle Dieu fait toutes choses très bonnes (Gn 1.31), mais encore, il n’explique pas pourquoi le Créateur serait mauvais, et encore comment il pourrait l’être ! Car, comme l’enseigne Jésus : une maison divisée contre elle-même ne peut subsister (Mc 3.25) ! Reste que le gnostique est une âme céleste, une partie de Dieu, qui est donc Dieu ! Il lui suffit de recevoir l’initiation de sa secte, qui lui révèle qu’il est Dieu, pour enfin trouver le chemin qui le ramène à son état originel ! Les gnostiques connaissent bien sûr le message véritable et caché de Jésus, qui n’avait évidemment pas de corps humain, en sorte que c’est un sosie qui a été crucifié à sa place, comme l’enseigne si bien Allah (Coran 4.157). Rejetant la Révélation chrétienne, Nouveau comme Ancien Testament, par ce mépris de notre condition incarnée, la gnose détruit chez les gnostiques le sens de la famille, de la patrie, de l’ordre social. L’orgueil est ainsi porté à son point d’incandescence, et le prétendu spirituel se croit au-dessus de la morale du Décalogue. Ne pas commettre de meurtre, de vol, de mensonge, d’actes impurs … tout cela est bon pour les ignorants. Comment un être de nature divine se soumettrait-il à une quelconque autorité ou règle ? Et l’ignorance de Dieu le conduit à s’ignorer lui-même, et à prendre en horreur la Création, de laquelle son orgueil l’exclue. Pour lui, l’existence physique de l’humanité est essentiellement mauvaise. Il condamne donc la procréation, le mariage, la propriété, ainsi que l’ensemble des règles régissant la vie en société. Du fait de son rejet des règles sociales et juridiques, la gnose est profondément subversive. Elle détruit la dignité humaine en méprisant le corps humain, qu’elle traite alors comme un fardeau, une prison dont il faut s’échapper, un instrument de rapport, ou de plaisir. La reviviscence de la gnose est aujourd’hui au fondement des législations en faveur de la PMA, de la GPA, de l’avortement, de l’expérimentation sur les embryons humains, de leur commerce, de la transition de genre, etc. Dans l’Église, elle a suscité une théologie du corps qui occulte la procréation comme fin première du mariage, et développé le mépris de la vertu de chasteté, au point que le pourcentage des catholiques ignorant la régulation naturelle des naissances et utilisant la contraception ne se démarque pas de celui des non-catholiques. L’usage de la contraception étant un péché grave, il interdit de communier. Combien de sacrilèges chaque dimanche ? En effet, l’amour conjugal, pour être participant de l’amour du Christ et de l’Église, ne peut être que don total de soi, ouvert à la vie. Donner la vie est une vocation magnifique qui rend réellement heureux et de peu inférieur à Dieu. L’homme ne s’accomplit que dans le don de soi. Certes, cela suppose le sacrifice, qui est alors chemin de libération pour atteindre à la vraie joie, chemin qu’a suivi et que nous a enseigné Jésus. Ce chemin commence par le refus de faire le mal, quelque mal que ce soit, le refus de toute compromission, défendu par les commandements négatifs, et se poursuit dans l’accomplissement progressif de tout le bien que l’on peut faire.
II. De l’acceptation du statut d’esclave
Il faut commencer par remarquer que la condition des esclaves ne laisse pas indifférent le cœur de l’Apôtre, puisqu’il pense à eux en ces lettres (1 Tm 6.1 et Tt 2.9-10) comme en d’autres (1 Co 7.21-22 ; Ep 6.5-9 ; Col 3.22 ; Phm). C’est lui, saint Paul, qui a écrit qu’en Jésus « il n’y a ni homme libre ni esclave (Ga 3.27-29 ; Col 3.10-11) », parce que le Christ est mort pour tous, et que donc tous étant également aimés, ont une égale dignité. Il sait que la haine et la révolte qui couvent dans le cœur de beaucoup de ces malheureux, victimes de longues années de tyrannie, ont déjà produit des mutineries, et qu’elles ont été chèrement payées. Ne pouvant changer d’un claquement de doigts le système social et économique de l’immense empire romain, il veut, d’une part, rappeler aux esclaves qu’en croyant au Christ qui S’est rendu esclave pour nous racheter de l’esclavage du Démon, les vrais esclaves sont ceux qui ne connaissent ni n’aiment le Christ, de sorte qu’ils sont eux-mêmes en possession de la vraie liberté. Le plus important, pour chacun, esclave ou homme libre, est de vivre dans la communion au Christ, et de témoigner ainsi de la Bonne Nouvelle du Christ, ce qui ne serait pas le cas s’ils présentaient le christianisme comme un fauteur de troubles et de rébellion … De plus, en exhortant les riches, et donc les possesseurs d’esclaves, à rechercher les vraies richesses, qui sont au Ciel, et que l’on n’acquiert qu’en imitant la charité du Christ, il œuvrait à la libération des esclaves, comme le montre si bien sa lettre à Philémon. Si donc saint Paul n’a pas prêché la révolte aux esclaves, qui formaient une partie importante de la communauté chrétienne, il a enseigné un idéal de charité qui, transformant peu à peu la civilisation païenne et ses institutions, a conduit progressivement à l’abolition de l’esclavage. Le christianisme ne prêche point d’autre révolution que celle de l’Amour, qui a pour principe non d’imposer le Bien par violence (Cf. Os 1.7 ; Mt 5.44 ; 11.29), légale ou non, mais de le faire jaillir librement du cœur de chacun. C’est ainsi que les premiers chrétiens libéraient en masse leurs esclaves, à l’instar de sainte Mélanie la Jeune (385-439), héritière de l’une des plus grosses fortunes de l’Empire romain, qui libéra d’un seul coup ses 8000 esclaves3 , ou de sainte Bathilde (630-680), épouse de Clovis II, elle-même ancienne esclave, qui fit abolir l’esclavage (Yves Roucauste, Valeurs Actuelles du 29/09/2016). Après le concile de Nicée (325), le Pape Jean VIII, en 873, par la bulle Unum est, condamne l’esclavage comme étant un grand péché, et commande la libération des esclaves « pour l’amour du Christ » et « le salut de votre âme ». Sous saint Henri II (973-1024), empereur du Saint Empire germanique, disparait le dernier marché d’esclaves de l’Europe chrétienne, seule civilisation à avoir fait disparaître l’esclavage. En comparaison, Allah interdit l’abolition de l’esclavage (Coran 16.71 ; 4.24,92 ; 16.75,76 ; 30.28) …
III. De la vocation des femmes
En Tt 2.5 saint Paul demande aux épouses d’être soumises à leur mari. Arrêtons-nous un instant sur ce commandement qui paraît si important aux Apôtres que saint Paul le réitère à deux reprises (Col 3.18 ; Ep 5.21), et que saint Pierre le donne lui-aussi (1 P 3.1). Commandement qui est devenu aujourd’hui inaudible, et ce en raison tant du comportement des hommes qui n’ont pas appris à aimer, que par un effet de l’œuvre dévoyée du féminisme. Il faut d’abord remarquer que ce commandement, à la différence de celui du Coran prescrivant de battre la femme jusqu’à ce qu’elle obéisse (4.34), ne s’adresse pas aux maris pour leur commander de faire obéir leur femme, mais aux épouses … Autrement dit, celles-ci ne sont pas traitées comme des mineures à qui il reviendrait d’être commandées, y compris sous la menace, mais comme des êtres libres à qui s’adresse personnellement la Parole de Dieu … Il leur revient donc d’obéir ou non à Dieu, à qui elles rendront compte de leur choix. En aucun cas le mari ne peut ici revendiquer l’autorité divine pour soumettre son épouse à ses caprices, mais il est tenu d’imiter, d’incarner l’amour du Christ (Ep 5.25), Dieu fait homme, qui nous a créés libres et nous veut libres (Jn 8.32).
Quant à la raison pour laquelle il revient aux épouses d’être soumises à leur mari, et non pas aux maris d’être soumis à leurs épouses, alors qu’ils sont d’une égale nature et dignité, il nous faut nécessairement la chercher en Dieu, origine et de ce que nous sommes, et du commandement qu’Il nous donne. Cette raison ressortit à la nature trinitaire de Dieu, à l’image de qui nous sommes créés. La création est ordonnée, hiérarchique, reflétant la logique qui est en Dieu, qui n’est pas n’importe quoi. En Dieu, chaque personne, distincte des deux autres, est l’unique et vrai Dieu, qu’elles sont toutes les trois ensemble. Le Fils seul est Fils, l’Esprit-Saint seul Esprit-Saint, le Père seul est Père et origine de la divinité. Le Père Se connaît, et la connaissance qu’Il a de Lui-même est un autre Lui-même, en tout semblable à Lui, qui est Sa Parole, qui Le dit parfaitement, le Verbe par lequel Dieu Se connaît, le Fils par lequel le Père Se sait Père. Le Fils Se reçoit éternellement du Père et réfléchit éternellement en retour l’image du Père. Il est « la splendeur de Sa gloire, et l’empreinte de Sa substance (He 1.3) ». La relation qui à la fois les distingue et les unit est leur Amour, l’Esprit-Saint. Aucune personne dans la Sainte Trinité n’est plus sainte, plus sage, plus puissante, plus éternelle ou plus divine que les deux autres. C’est le mystère de Dieu qui est Un parce qu’Il est Amour, Communion de personnes, Famille, Trinité … Et parce que chaque personne est réellement distincte des deux autres, chacune a sa façon propre d’aimer … C’est ainsi que de même que le Fils vient du Père, Ève a été tirée du côté d’Adam … Et comment le Fils aime-t-Il le Père ? Il nous l’a enseigné en préférant accomplir la volonté de Son Père plutôt la sienne (Mt 26.39) … C’est ainsi que l’épouse reçoit la vocation d’aimer à l’exemple du Fils, en préférant, le cas échéant, faire la volonté de son époux plutôt que la sienne.
« Écoute chérie, la dernière échéance pour inscrire notre petit Nicolas à l’école est demain matin. Or, tu continues à penser qu’il faut l’inscrire à l’école sainte Geneviève, et moi je suis sûre qu’il faut l’inscrire à l’école saint Marc. Nous ne sommes pas d’accord. Mais comme il faut bien donner une réponse demain matin, et puisque tu m’as demandé mon avis, que tu as réfléchi, que tu as prié pour demander à Dieu qu’elle était Sa volonté, je te fais confiance, et j’irai demain matin inscrire Nicolas à l’école sainte Geneviève. »
En renonçant à sa volonté pour faire celle de son mari, l’épouse témoigne de son amour pour lui, un amour bien réel – car il n’y a rien de plus difficile que de renoncer à sa volonté propre. Elle imite le Christ, qui a préféré la Volonté de Son Père à la Sienne – et jusqu’au sacrifice de la Croix. Elle réalise ainsi aussi l’unité de son couple, qui ne saurait subsister s’il était divisé (un être qui a deux têtes est un monstre ; une communauté qui a deux têtes court à sa ruine), mais encore, elle bâtit l’harmonie de sa famille en apprenant aux enfants à obéir. Car si maman obéit à papa, alors tout naturellement les enfants obéiront … C’est ainsi que le mari reçoit de sa femme son autorité de chef de famille. Comment pourrait-il ne pas lui en être reconnaissant et ne pas l’aimer en retour de tout son cœur ? C’est ainsi que la route tourne, mue par l’amour dont le sacrifice est le carburant ! Rien ne peut davantage détruire un mari que de voir sa femme ne plus avoir confiance en lui. Voilà, si ignorée ou méprisée, la grandeur de la mission de l’épouse, dont la vocation est irremplaçable pour procurer le bien et le salut à son époux, à ses enfants, à son âme, et à toute la société, tant il est vrai qu’il n’y a pas de bien ni de salut sans obéissance … (He 5.8) Quel mal le féminisme a donc fait en faisant croire aux épouses que leur dignité consistait à s’opposer à la volonté de leur mari pour affirmer la leur ! Voilà pourquoi tant de familles n’arrivent pas à se former ou se défont ! Une épouse qui aime son mari et se sait aimée de lui n’a aucune difficulté à faire la volonté du Seigneur en faisant la volonté de son mari, qui a la mission d’aimer son épouse comme le Christ a aimé l’Église (Col 3.18 ; Ep 5.21+), c’est-à-dire jusqu’à donner sa vie pour elle. S’il agit ainsi, pourquoi l’épouse devrait-elle craindre le choix fait par son mari, puisque, selon toute logique, elle n’a pas choisi d’épouser un abruti ! Heureuse famille alors où la paix et l’harmonie du Seigneur ne peuvent pas ne pas régner !
Le féminisme a aussi engendré aujourd’hui cet autre fruit empoisonné qu’est la théorie du genre, qui prétend séparer le sexe reçu du sexe accepté, encore appelé orientation sexuelle, ce qui conduit à l’éclatement de la personnalité. Alors que la paix consiste non dans la division de l’être, mais dans son unification ! C’est dire si propager cette folie est criminel ! Supposer que l’orientation sexuelle puisse être déconnectée de l’anatomie relève de la schizophrénie. L’homosexualité a été classée maladie mentale par l’Organisation Mondiale de la Santé jusqu’à 1992 … Au lieu d’aider chacun à assumer l’être qu’il a reçu, par l’observance des codes sociaux destinés précisément à cela, la théorie du genre s’emploie à les détruire, au motif qu’ils seraient arbitraires. Mais ils ne sont arbitraires que pour ceux qui s’imaginent ne rien devoir ni à la nature – qui les précède pourtant, et dont ils doivent respecter les limites – ni à la société, sans laquelle ils ne peuvent vivre, et envers laquelle ils ont donc des devoirs. Ils haïssent l’une et l’autre parce que l’une et l’autre, la nature et la société, s’opposent à leur délire prométhéen de se recréer eux-mêmes à leur guise. C’est ainsi que cette funeste théorie du genre produit des suicidaires, tandis qu’elle fait ressortir la sagesse du précepte de saint Paul conduisant chacun à se reconnaître des limites …
Le principe de réalité reconnaît dans la réalité physique la preuve manifeste, objective, de l’existence de chacun en tant qu’homme ou en tant que femme. De même que personne n’a choisi d’exister, ni de naître en tel pays, et à telle date, et qu’un jour il devra mourir, qu’il le veuille ou non, de même, on ne choisit pas son sexe. Lui aussi est un don ! La liberté ne consiste pas à suivre ses fantasmes, ou ceux des démons, mais à accepter, avec gratitude, les dons que Dieu nous a faits, à commencer par celui de notre être, tel qu’il est, promis par grâce à un bonheur qui dépasse tout ce que l’on peut désirer ou imaginer. Refuser le don immérité de notre être, tel qu’il est, c’est offenser la Bonté et la Sagesse infinies du Créateur, et se détruire ainsi soi-même pour finir en Enfer.
Une autre raison pour laquelle le choix de l’orientation sexuelle est un leurre, est que, si être homme ou être femme sont des dons a priori aussi gracieux et merveilleux l’un que l’autre, il n’y a donc aucune raison de préférer un autre don que celui que l’on a reçu … Celui qui refuse le don qu’il a reçu pour préférer celui qu’il n’a pas reçu, se montre injuste en discriminant l’un au profit de l’autre, et se rend indigne de celui qu’il a reçu !
Reste donc que seul le Dieu chrétien, qui est à la fois le même et différent, dont la différence est constitutive de l’être, seul le Dieu Trinité permet à l’humanité de se comprendre en acceptant le mystère de l’altérité, qui l’ouvre au Tout -Autre, Dieu, pour enfin aimer en toute intelligence et vérité !
Cela étant dit, on comprendra que saint Paul veuille faire respecter et honorer la Création telle que Dieu l’a faite, en ce que dans les assemblées liturgiques, seuls les hommes soient autorisés à diriger la prière, tandis que les femmes doivent y garder le silence, ayant reçu la vocation d’être à l’image du Fils, qui Se reçoit éternellement du Père, et dans le temps S’est soumis au Père, l’homme ayant reçu la vocation d’être à l’image du Père, qui engendre le Fils, chef et époux de l’Église.
Et si saint Paul rappelle que la vocation de la femme est de devenir mère, c’est que déjà abondaient les doctrines dépréciant le mariage (1 Tm 4.3). La Parole de Dieu est toujours d’actualité, car hier comme aujourd’hui, la vie conjugale et familiale est le lieu privilégié de l’attaque du Démon. Sœur Lucie de Fatima écrivit au cardinal Carlo Caffara, à l’origine de l’Institut pontifical pour le mariage et la famille, que : « La vérité sur la relation entre l’homme et la femme, et entre les générations est le point central du combat entre Dieu et le diviseur, parce qu’on touche là, à la colonne qui soutient toute la Création. Quand on touche à la colonne centrale, tout l’édifice s’écroule, et c’est cela que nous voyons, en ce moment, et nous le savons ! (France Catholique, n°3862, p.17) »
IV. Célibat et continence (1 Tm 3.2,12 ; 5.9 ; Tt 1.6)
Un mot au sujet de la demande d’autoriser le mariage des prêtres en s’appuyant sur la règle énoncée pas moins de quatre fois par saint Paul en ces courtes épîtres, à savoir que celui qui accède au sacrement de l’ordre doit être le mari d’une seule femme (1 Tm 3.2,12 ; 5.9 ; Tt 1.6).
C’est ainsi, par exemple, que pour valider l’état conjugal des prêtres orientaux, le Décret Presbyterorum ordinis (P.O. note 126) du concile Vatican II, justifie la négation du lien nécessaire entre continence parfaite, perpétuelle, et sacrement de l’Ordre … Or, saint Paul demande aussi que le candidat au sacrement de l’ordre s’occupe bien de ces enfants … et cependant, personne n’a jamais été écarté de la réception du sacrement de l’ordre au motif qu’il n’avait pas d’enfant … On voit donc que cette demande d’être le mari d’une seule femme n’est en rien une condition pour recevoir le sacrement de l’ordre, mais n’est qu’un critère servant à évaluer la vie morale des candidats, dans le contexte de l’époque où le célibat ne faisait pas partie des mœurs, était même vu comme une malédiction, en sorte qu’il aurait été quasiment impossible de trouver des hommes d’âge mûr, responsables et célibataires … Mais que saint Paul demande de trouver un homme de mœurs intègres ne signifie pas pour autant qu’il ne demandait pas que celui-ci ne vécût pas dans la continence … à l’exemple des Apôtres, dont il était devenu l’un des leurs, lui qui aurait voulu que tout le monde vécût comme lui, dans la continence (1 Co 7.8). Le fait qu’il ne voulait ordonner prêtre que des hommes ne s’étant mariés qu’une seule fois (1 Tim 3.2) dit seulement qu’il ne faisait pas confiance aux veufs remariés pour garder la continence. D’ailleurs, le fait que quelques versets plus loin saint Paul requière la même chose du candidat au diaconat, à savoir qu’il n’ait été le mari que d’une seule femme (1 Tm 3.12), et des femmes demandant à faire partie du groupe des veuves en n’ayant été mariées qu’une seule fois (1 Tm 5.9), montre bien qu’il veut s’assurer de la fidélité, et donc de la moralité du candidat, et non imposer le mariage comme condition. Dans le cas contraire, la seule mention du fait d’être, ou d’avoir été marié, eût suffi.
Parce que la règle des Apôtres était la règle du Seigneur, et que le Seigneur était continent, la continence a été la règle de l’Église primitive, et donc celle que doit suivre l’Église jusqu’au retour du Seigneur. Pie XI enseigne que la continence attachée au service de l’autel est l’origine apostolique : « … la loi du célibat ecclésiastique (…) ne fait que rendre obligatoire une certaine exigence morale (…) qui ressort de l’Évangile et de la prédication apostolique. (…) celui qui est sans épouse se préoccupe des choses du Seigneur ; il cherche comment plaire à Dieu (1 Co 7.32) (Encyclique Ad sacerdotti catholici, § 30) » Il est donc indéniable que pour l’Église primitive l’état conjugal des prêtres se conjuguait avec la continence. Vérité aujourd’hui occultée jusque dans nombre de considérations magistérielles, où le statut des prêtres mariés des Églises d’Orient n’y est jamais pensé autrement que selon l’usage naturel du mariage. Aussi comprenons-nous que si le Décret Presbyterorum ordinis enseigne que « la pratique de la continence parfaite et perpétuelle n’est pas exigée par la nature du sacerdoce », c’est à la faveur du malheureux amalgame entre la continence et le célibat, qui, lui, n’est effectivement pas exigé « par la nature du sacerdoce », puisque plusieurs des Apôtres étaient mariés. Mais le fait qu’ils aient été mariés ne les a pas empêchés de vivre, en accord sans doute avec leur épouse, dans la continence. C’est pourquoi des évêques, au concile d’Elvire (? 300), par exemple, ont pu être sommés de s’abstenir de leur épouse : « Un évêque, ainsi que tout autre clerc, n’aura avec lui que sa sœur ou sa fille si celle-ci est consacrée à Dieu. En aucune manière il n’aura avec lui une étrangère. Obligation absolue est faite aux évêques, presbytres et diacres de s’abstenir de leurs épouses et de ne point procréer, quiconque le fera sera chassé du rang des clercs. (Denzinger 118-119) »
Jésus dit en Mt 19.12 : « Il y a des eunuques qui sont nés tels du ventre de leur mère ; d’autres ont été rendus tels par d’autres hommes, et d’autres encore se sont eux-mêmes rendus tels à cause du Royaume des Cieux. Que celui qui en est capable, le fasse ! » C’est ainsi que la pratique de la continence parfaite et perpétuelle annonce le Royaume des Cieux, en lequel nous dit encore Jésus, on ne se marie pas, car on y vit comme les anges (Mt 22.30). Le mot célibataire vient de deux mots latins : « coeli », ciel, et « habitare » habiter, en sorte que le célibataire est par définition celui qui habite le Ciel, le Ciel en lequel le prêtre veut introduire tous ceux qu’il rencontre, leur donnant comme preuve et gage de la réalité de celui-ci : son célibat ! Car si le bonheur dont il rayonne ne lui vient pas de l’amour d’une femme, c’est qu’il lui vient d’un autre amour, et de quel d’autre, sinon de celui de Dieu, à qui Il S’est donné ? C’est pourquoi il est si précieux pour la mission de l’Église ! Par le célibat – et donc la continence ! – est en effet manifestée la réalité du Royaume des Cieux, et l’origine surnaturelle de l’Église ! En effet, ailleurs, on peut devenir rabbin de père en fils, imam de père en fils, chaman de père en fils, pope de père en fils, pasteur de père en fils, mais on ne devient pas prêtre catholique de père en fils ! Le prêtre, pour reprendre une formule du saint Curé d’Ars, est un autre Christ. Il n’est pas engendré par la chair et le sang, mais par l’Esprit de Dieu qui va le susciter dans le corps de l’Église, comme Il est allé concevoir le Christ dans le sein de la Vierge. Le célibat n’est donc pas de nature disciplinaire, comme si l’Église privait ses serviteurs du droit naturel au mariage, ou comme si elle voulait les user jusqu’à la corde en leur faisant consacrer tout leur temps au service de leur mission ! Non, celui qui est consacré au service de l’autel, diacre, prêtre ou évêque, est tenu de s’offrir tout entier à Dieu pour vivre en communion avec la divine Victime qui nous donne Sa vie par le sacrifice de l’autel.
Certains ne manqueront pas de dire que dans les Églises d’Orient il y a des prêtres mariés. Certes, mais il faut bien voir que ces Églises, coupées de Rome, et ainsi du Roc de la Foi, ont cependant gardé des reliquats de la Tradition apostolique que sont, par exemple, le fait que s’il leur est possible d’ordonner un homme marié, elles n’acceptent pas qu’un prêtre se marie … Et pourquoi ? Comment expliquer cette dissymétrie ? Il n’y a qu’une réponse possible : la réception du sacrement de l’Ordre voue à la continence absolue, en sorte que le mariage d’un prêtre ne peut être qu’invalide. On se marie en effet pour avoir des enfants.
Un autre reliquat en ces Églises d’Orient de la discipline originelle relative à la continence absolue requise pour l’accès au sacrement de l’Ordre, est le fait que seuls des prêtres célibataires peuvent accéder à l’épiscopat. Quel est le sens de cette disposition, sinon celui de préserver en son existence et en sa pureté la plénitude du sacrement de l’Ordre, source de tous les sacrements et de la Grâce ? Par contre-coup, la non-continence des prêtres en ces Églises peut-elle apparaître autrement qu’en contradiction avec l’essence du sacerdoce gardée en sa pureté dans le statut sacramentel de l’évêque ?
Malheureusement, la tradition originelle de la continence absolue attachée au sacrement de l’Ordre est en train de se perdre même dans l’Église latine, à la faveur notamment de la confusion que je dénonce entre célibat et continence. Par exemple, le dernier concile n’a rien dit de la continence attachée à la réception du sacrement de l’Ordre lorsqu’il a rétabli le diaconat permanent … Cependant, le rit latin du diaconat garde lui-aussi mémoire de cette tradition originelle lorsqu’il demande à l’ordinant célibataire de promettre de rester célibataire (Lumen Gentium n°29), et à l’ordinant marié de promettre, s’il devient veuf, de ne jamais se remarier. Pourquoi la discipline de l’Église interdit-elle à un ordinant célibataire de se marier, et à un diacre devenu veuf de se remarier ? Eh bien, là encore, il n’y a pas d’autre solution possible que le fait que la consécration au service de l’autel voue à la continence perpétuelle … On peut ajouter que s’il est demandé à l’épouse de donner son accord au moment de l’ordination de son mari, c’est parce qu’elle doit donner son accord pour être désormais et pour toujours privée des relations conjugales. En effet, « le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme », dit saint Paul (1 Co 7.4). Or, je ne connais aucun évêque qui explique aux candidats au diaconat permanent pourquoi il leur demande de rester veufs si leur épouse vient à décéder … en sorte que les ordinants et leurs épouses prennent certainement un engagement non-valide ! Là encore, combien de sacrilèges chaque jour à l’autel du Seigneur ? Il semblerait que parler de continence soit devenu tabou, et que la demander soit “inhumain”, comme me l’a dit un jour un prêtre dans le cadre d’une préparation au mariage … Je ne m’étends pas davantage sur ce point.
V. Veillez !
Pour finir, entrevoyant sa mort prochaine, qui va laisser ses disciples seuls face aux adversités, saint Paul leur suggère quelques recommandations que nous pouvons faire nôtres.
À la suite de Jésus (Lc 18.8), l’Apôtre entrevoie que les derniers jours seront extrêmement durs à vivre (1 Tm 4.1), ce seront ceux de l’apostasie — le Catéchisme l’enseigne aussi (n°675). Quantité de faux prophètes et de faux messies débiteront leurs impostures, tromperont beaucoup de gens, auxquels se joindront en grand nombre les apostats et les lâches cherchant à échapper aux persécutions toujours plus odieuses. Il n’y aura plus que dureté et cruauté. (Mt 24.4,11,24) Des esprits trompeurs rendront mauvaises aux yeux des hommes des choses bonnes en elles-mêmes, comme en notre temps où l’être humain est conduit à refuser son sexe, la procréation, le mariage, la fécondité … résurgence de la gnose ayant suscité les cathares. Saint Paul donne le conseil de s’éloigner des pécheurs, car, comme il le dit ailleurs : « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. (1 Co 15.33) » Les chrétiens doivent se rappeler que s’ils vivent en ce monde, ils ne doivent y vivre que dans l’attente du Retour du Christ et du Royaume des Cieux. À cause des injustices sacralisées, la charité diminuera, vices et péchés déborderont de partout, ayant pour chef de file l’amour de soi. Dans la cité terrestre, deux amours bâtissent leurs cités : la cité infernale bâtie par l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, et la cité céleste, bâtie par l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi. Nous ne pouvons pas échapper au combat que se mènent ces deux cités, parce que nous en sommes le théâtre et l’enjeu … L’amour de soi se manifeste par excellence dans l’avarice, l’amour de l’argent, en lequel saint Paul voit la source de tous les maux (1 Tm 6.10), et une idolâtrie en ce qu’elle ôte à Dieu la confiance que nous devons avoir en Sa providence.
Si saint Paul ne rougit pas de se donner en modèle, comme le voudrait une fausse humilité, c’est qu’il a conscience que ce qu’il est devenu, il le doit à la grâce du Seigneur Jésus-Christ, moyennant son amour parfait pour Lui qu’ont manifesté épreuves et souffrances incessantes. Seul l’amour donne la force de porter la Croix. L’amour a été répandu dans le cœur des chrétiens, et se manifeste par l’amour même de la Croix. « Pas de croix ? Quelle croix ! » disait saint Louis-Marie Grignon de Montfort. La croix fait le départage entre ceux qui aiment vraiment, et se sauvent par la connaissance de la vérité (Jn 17.3), et ceux qui se damnent en refusant de porter leur croix. Combien donc est admirable l’assurance de saint Paul qui ne doute pas d’être dans la vérité jusqu’à pouvoir se donner en exemple ! A la différence de tant de gens, y compris les chrétiens de pacotille, toujours à s’instruire et jamais capables de parvenir à la connaissance de la vérité (2 Tm 3.7), saint Paul sait qu’il connaît vraiment la vérité. Une telle prétention est insupportable à la sagesse de ce monde, qui prétend que la vérité n’existe pas, ou qu’il est impossible de la connaître, refusant ainsi d’accueillir, adorer et servir Jésus-Christ, LA Vérité (Jn 14.6), haï sans raison (Jn 15.25) ! Combien il nous faut être forts ici face à tant de Pilate qui n’arrivent toujours pas à choisir entre Jésus et Barabbas, et renvoient dos à dos toutes les prétentions de connaître la vérité au motif que la justice, identifiée aujourd’hui à l’égalité, demande de donner à chacun le même traitement, de sorte que la vérité est traitée comme le mensonge, et le mensonge comme la vérité ! Bonjour la laïcité ! Les disciples ne sont pas au-dessus du maître, c’est pourquoi saint Paul annonce : « Tous ceux qui chercheront à vivre dans le Christ avec piété seront persécutés (2 Tm 3.12) ». Dès lors, faisons nôtre la consigne donnée à Timothée et prenons notre part de souffrances en bons soldats du Christ Jésus ! (2 Tm 2.3) Ainsi soit-il !
Derniers commentaires